os — silence is all i have now.

16 août,
( silence is all i have now. )

les fenêtres avaient été ouvertes pour créer un semblant de courant d’air en cet après-midi d’été. les criquets se faisaient d’autant bruyants que les autres oiseaux posés paisiblement sur les branches d’un chêne centenaire. c’était un de ces rares jours de repos où la matriarche pouvait se concentrer sur son foyer. une mélodie qu’elle a l’habitude de chantonner s’échappe entre ses lèvres. elle a les traits légers, dénués de stress, vestige d’une époque où tout semblait aller à merveille, et loin de toute réflexion, alors qu’elle pulvérisait d’eau les plantes bien installées dans leur balcon. les pots avaient été achetés petit à petit au fil des années jusqu’à ce que le balcon se transforme en un petit espace verdoyant. calista n’avait pas la main verte, mais elle arrivait à les maintenir en vie sans utiliser de magie, une de ces petites victoires qui apaisait son cœur. elle est délicate en touchant les feuilles, petites à grandes, fragiles ou solides, toujours admiratives des quelques fleurs qu’elle pouvait entrevoir. la guérisseuse expira d’un coup, comme pour relâcher le reste de pression de l’hôpital qui restait au fond d’elle. tout ne pouvait que bien aller aujourd’hui.

la mélodie finit par se couper quand elle entend des bruits de pas derrière elle. un grand sourire se forme alors qu’elle tourne la tête vers sa fille qu’elle n’avait pas vu depuis le petit déjeuner, « hi darling. » presque chantonnant avant de rediriger son regard vers ses plantes, laissant gaia vaquer à ses occupations. pourtant, elle ne semble pas bouger de sa position et calista n’en fit rien, la laissant prendre son temps si elle voulait lui parler ou non. jamais elle ne la presserait sur quoique ce soit. la mélodie est fredonnée jusqu’à ce que la voix de la cadette s’élève à nouveau derrière son dos. « what is it, gaia ? » qu’elle demande en la voyant incertaine. elle pose le pulvérisateur au sol et retire le petit bandeau noué en haut de son front avant de lui faire face. il y avait quelque chose dans son regard, bien avant qu’elle ne se mette à parler, qui l’a mise en garde.

calista sentit son coeur manqué un battement quand elle entendit gaia prononcer un nom qu’elle n’aurait jamais dû entendre. les traits sont impassibles alors que son rythme cardiaque s’accélère pendant quelques secondes avant de se reprendre. c’était une situation qu’elle avait envisagé d’après les mots qu’elle avait entendu de cet homme, mais elle n’aurait jamais pensé que cela arriverait aussi vite. « who ? » le sourcil haussé, le regard curieux. et maintenant, calista ne pouvait que superposer leurs visages. ils ressemblaient tellement à leur père. et ce petit qui tournait maintenant autour de sa fille.. il n’avait pas le droit. ça bouillonnait au fond d’elle, ce sujet qu’elle n’avait pas abordé depuis qu’il l’avait accosté, et qu’elle n’avait pas daigné donner de l’importance. sa présence aux côtés de sa cadette lui était insupportable. « i’ve never heard of him. perhaps it’s a mistake ? » dernier sourire en lui caressant les cheveux, avant de se retourner en sifflotant la même mélodie, la main à nouveau verte et le regard noir. elle ne connaissait que ezra, et ezra était mort il y a vingt ans.

@Gaia Belacqua