scattered across my family line ☼ milan

Crown. Originaire d'un très vieux peuple, c'est dans les traditions naines que Milan a été élevé, d'une mère descendante du dernier roi sous la montagne et d'un père tout à fait banal, se penchant pourtant sur les résidus d'une culture qui ne lui appartient que peu. C'est sûrement pour ça qu'il a approché maman. Pour se sentir pousser des ailes qu'il n'avait jamais eu et, comme Icare, s'est trop approché du soleil. C'est pourtant en faisant des enfants ensemble et en suivant un cycle très précis sans en informer sa femme que Acace est née, Milan à sa suite pour en finir avec Ariel qui, pourtant, n'était pas autant prémédité. Enfant pourri gâté de son père, chouchou pour les mauvaises raisons, le bambin ne grandit que comme pupille au détriment de sa sœur, laissée pour compte au profit de ses deux frères (elle n'est que le premier échec mal calculé).

Soil. Maman n'a rien vu. Maman, amoureuse, n'avait dans les yeux que des cœurs, et non cette façon malsaine que papa avait d'observer ses enfants. De ces regards affamés, de ces yeux qu'ont les hommes face au besoin de pouvoir (de puissance qu'ils possèdent dans un patriarcat qui ne leur suffit plus). Il les bouffait des yeux, les dévorait de sa bouche pâteuse quand les baisers s'écrasaient en écume sur les joues falaises, les possédait de ses grandes mains quand déjà les claques résonnaient en autorité contre les murs de l'appartement. Il les voulait à lui, les voulait pour lui, les mangerait en ogre, si cela lui permettrait d'être eux. Mais lui, lui, n'avait rien de Milan, n'avait rien d'Ariel. Il n'avait pour particularité que sa banalité affligeante qui ne faisait de lui que l'épitome de l'échec qu'il se refusait d'être (qu'il aurait dû accepter, au lieu de chercher des grandeurs où elles n'étaient pas réclamées).
notes Milan a repris des nains leur capacité à identifier tout type de pierre, la lecture de certaines runes anciennes et ressentir et s'orienter grâce aux vibrations du sol, apprenant par ailleurs la manipulation de la terre de par cette prédisposition.

Self. Oh, Milo, Milo, enfant effronté, oui, papa n'a jamais voulu voir la vérité et n'avait d'ailleurs que faire du bien-être de ses enfants. Sous les paroles d'un petit garçon pleurant à l'idée de devoir porter une jupe pour son premier jour d'école, il n'a fait qu'élever la voix, perlant la peau nacrée d'un nuage sombre en s'en excusant, mais, tu comprends, n'est-ce pas, d̶̙̗̘͇̺̓ȩ̸̪̝͎̤̈́̓͜͠ą̸̛̹͎̞̪͙͓̃̀͊͠d̵͙̻̣͓̃ṇ̸̛̳͘ͅạ̸͇͎̏m̷̢̗̲̦̣͍̋̌̔͐͘ͅë̶͙̼̭̲͉͈́̔͘ͅ, qu'il faut simplement enfiler l'uniforme, hein? Et Milo, pendant tant d'années, a fait taire la voix au fond de son crâne, ah, inutile, violente, au langage puéril parce que papa disait qu'elle mentait et papa la faisait taire, taire, la frappait de la sienne, plus forte, à l'en voir disparaître. Il l'aimait tant, papa, le gardait entre ses bras en ne réclamant jamais rien que de l'aimer.
Bel objet sur une étagère, livre qu'il suffisait de bien lire pour en obtenir les réponses.

Ariel. Il tremble de la tête aux pieds, Milan. Il a le regard vibrant des terreurs qu'il n'a jamais possédé, enfant, alors que des yeux écarquillés, il regarde papa, le bras ramené à sa poitrine, le sang glissant le long de sa peau jusqu'à son coude. Oh, les larmes menacent quand le soupir adulte se fait perçant. Désolé.
Déçu.
Ca créer dans la nuque un sentiment froid de déjà vu. Plus violent, pourtant. Il a la peau tailladée inégalement et le cri qui avait quitté ses lèvres avait été de surprise. Mais, d'après papa, il n'a pas récolté assez de sang. Il lui en faut plus. Et dans le fond de ces prunelles, c'est un étranger pourtant si connu qui lui fait face. Milan a toujours su mais s'est voilé la face, incapable d'accepter la vérité : il n'était qu'objet pour atteindre ses propres fins. Sang de son sang, chair de sa chair il lui avait toujours appartenu. Et il savait, alors que le sang en lui se glaçait et que la tête lui tournait, qu'aujourd'hui était la fin. Aujourd'hui, il aurait besoin de plus et s'il fallait l'en tuer, il le ferait. Il a perdu la raison, Milan. Il n'a en souvenir de cet instant que des flash conscients, parmi eux des cris, des pleurs d'une femme trahie par son propre mari, une main tendue en sa direction. Et Ariel, blottit contre lui en sanglotant avant de disparaître avec papa. Le corps évaporé d'entre ses bras, il est resté là, incapable de bouger ne serait-ce que le petit doigt, inconscient de la teneur de la situation avant de perdre connaissance.
Et aujourd'hui, Milan pleure les derniers mots incompris de son petit frère avant qu'il ne lui soit enlevé. C'est la dernière fois qu'il les a vus, papa et lui, bannis par une mère protectrice à présent ravagée par le chagrin.
Aurait-il tué son fils pour ses recherches?
((((Au fond de lui, il sait, OUI.))))