♡ 幻惑 —.. (mini)

Enfant aux allures angéliques, adoré, sublimé. Ô Mini semblait éternel, dans ce petit cocon de fleurs, des caresses sur les joues rosées, contre ses mains chaudes, encore candide ! Second enfant d'une famille sans aucune faille, pourtant apparences trompeuses. Il croyant en lui, en ce frère. Il croyait chacun de ses mots. Et il y avait des sentiers à ne pas franchir, dans la forêt des murmures. Il a cru aux contes de fées qu'il lui a murmuré aux oreilles, jusqu'à ce que la forêt se referme sur lui, sombre, humide, les yeux de tous les démons du monde sur sa peau pâle.

Dans la nuit noire et froide, les bruits de l'extérieurs de résonnaient déjà plus. Il n'entendait que ces voix encore de lui, ces présences, contre sa chair, les souffles dans sa nuque. Gamin aux mains tremblantes. Il voulait simplement retrouver la chaleur d'un foyer, des bras de sa mère. En vain. C'est le silence, partout, et tout s'infiltre dans sa tête, les fantômes et démons se délectent de ses peurs. Les jours passent sans même qu'il puisse le savoir, la faim du creuse l'estomac, replié contre lui même, dans les immenses racines d'un arbre. Et le voilà, le ténébreux qui s'invite à lui, dans ses orbes enfantines. Il rêve de le dévorer, de s'emparer de sa vie, pourtant il est joueur ! Sait qu'il pourra se jouer de lui, le torturer, encore et encore avant de tout lui voler.

Il sait qu'il pourra fuir cette forêt, grâce à la naïveté de l'enfant. Il suffit de quelques promesses. Tu sortiras d'ici, tu retrouveras ta famille. Tout sera comme avant. Et il y a cru, Mini. Nouant ce pacte sans même savoir que le prix sera un jour payé de sa vie. Sans même encore le comprendre.

Il est muet, Mini, quand on le retrouve enfin. Il y a les ténèbres dans son coeur, sans qu'on ne le sache. IL y a le démon en lui, malédiction du yokaï à la promesse trompeuses. Les mots ne savent plus se libérer. Il est mort, avant même d'avoir pu vivre. La peau est glacée, comme un corps sans vie. Rapidement, ils s'en rendent compte. Parents à surveiller la petite perle de très près. Quelque chose l'habite. Quelque chose le dévore de l'intérieur. Perception de la réalité déformée, le voilà à se battre contre les hallucinations, les voix dans son crâne qui ne cessent de le harceler, les mains contre ses épaules, rappelant qu'il n'est jamais loin. Il l'entend parfois.
Il le voit au bout de son lit, la nuit, dans ses rêves et ses cauchemars. Les hurlements sont des habitudes prisent avec le temps. Paralysies du sommeil, peur du noir, âme fragilisée. Il savait. Ils savent tous, qu'il finira par l'emporter, car il n'y a encore rien pour le sauver.
Personne pour le dissocier du monstre qui vit de lui, nécrose qui se répond au fil du temps. Potions pour en retarder le processus, affaiblir le yokaï en lui. Il survit, année après année, les pouvoirs de la possession sont plus faibles, pourtant toujours présents pour l'effrayer. Il sait qu'un jour il ne pourra plus lutter.

Il sait qu'il finira par le laisser gagner.
Qu'il ne reverra plus la lueur du soleil, ne sentira l'herbe chaude sous son épiderme.
Le temps est compté, la faucheuse attend, le démon n'attend qu'une faiblesse pour s'emparer de son trésor.

Corps qui se déforme, difforme dans les miroirs, dans le reflet des vitres. Il sait qu'il se moque de lui, pourtant tout s'enchaîné, le temps passe et il se déteste. N'aime pas ce corps offert par la nature. Il n'est pas assez beau, pas assez fin. Il n'est pas parfait. Mini, le coeur à en dévoré toutes les beautés du monde, l'estomac vide, les gorges dans le fond de sa gorge. C'est une boucle sans réelle fin. Il ne mange pas, ou peu. Tout se termine au même endroit, dans les profondeurs de la salle de bain. Il fait semblant, le sourire gravé sur ses lèvres. Tout sa bien, tout va bien, qu'il assure encore et encore alors que la taille se fait plus fine, les os se découvrent sous la chair, les côtés, les poignets, les phalanges, le dos qui se creuse, lentement. Il a peur.

Il a peur qu'on ne l'aime plus, si les imperfections font de lui un monstre.
Quand il n'y a que les désirs des hommes qui lui ont fait croire à ces mensonges. Le désir de plaire, encore, toujours. Même à toi.

Les perles se perdent parfois dans le fond de ses poches, de ses tiroirs. Du bout de ses doigts fins, il ne cesse d'être créateur des rêves, de ces bagues ensorcelées, de ces colliers à en réchauffer la peau ! Talent qu'il garde parfois secret, sans même dévoiler que c'est lui, qui offre, laisse sur quelques tables les bijoux que l'on admire. Ceux qui viennent sublimer son apparence également. Passion de ses années passées aux côtés de sa mère. Il oublie, grâce aux cristaux, que la mort est proche.
Doué, il continue, dans le fond de son appartement, luxe que pourtant, il ne cesse d'offrir à ses proches. Laissés sur son bureau, taillés dans le cristal le plus pur, deux coeurs magiques qui attendent leur moment pour briller. Qui attendent les amoureux, pour s'échanger comme promesse unique. I am yours as you are mine.

L'enfance était sublime, à ses côtés. A vagabonder dans les champs de fleurs, à la poursuite du monde ! De sa chaleur dans le creux de sa paume, sa main contre la sienne et les premiers battements d'un coeur si fragile. Il y avait les rires qui chantaient jusqu'aux tympans des anges, les sourires qui rayonnaient sous les lueurs du soleil. Et rien ! Rien n'aurait pu briser cette bulle à eux. Ailin, comme un rempart contre le monde trop cruel. Comme le prince que l'on imagine dans les contes de fées. Promets moi, promets moi que tu ne partiras jamais. Pour cacher des mots interdits. Promets moi que tu m'aimeras toujours, Ailin.
Baiser échangé comme promesse, sans savoir qu'il n'y avait que le gout amour des adieux. De l'abandon, des années écoulées sans aucune réponse, des lettres perdues dans les fleuves de larmes. Il ne le retrouvera pas, il a perdu espoir, Mini. Et l'amour s'est estompé, l'amour est devenue amère, difficile, comme une pierre si lourde dans le fond de son estomac.

Ils avaient des secrets, ceux que l'on ne veut pas murmurer aux oreilles, de peur que le monde espionne. Il y avait de la colère, de la rancune et tout un monde à reconstruire avant de prendre de nouveau sa main. Mais les sentiments ne sont plus que des perles du passées que l'on a remplacé par des amant.e.s. Alors il reste à ses côtés, comme dernier pilier d'un royaume en ruines.

You are not mine, you never have been. but please tell me if there was a split second where you wanted to be. Before you laid eyes on her. Before you fell in love with her laugh and the way her body seems to fit right into yours. Was there ever a moment when you looked into my eyes and thought “i could love him”?

Il est le soleil quand Mini est la lune. Ils sont l'éclipse, aux peaux qui se rencontrent, l'une est chaude comme le sable du désert, l'autre est froide comme les plaines hivernales, brillantes sous les rayons de l'astre solaire. Et il ne voulait rien de lui, Mini. Ne désirait pas son attention ni ses lèvres, se fichait de sa voix qui sonnait comme rédemption entre les murs de la coloc. Il s'en fichait, mais il est tombé dans son piège, dans ses bras où la chaleur à réchauffer son coeur, sa force qui n'a fait que recoller les morceaux de lui, le temps d'un été, juste avant que l'automne n'arrive, que l'hiver l'emporte. Ce n'était pas de l'amour, n'est ce pas ?
Alors pourquoi toute mon âme te réclame encore.

Et d'autres amours ont remplacé sa présence, d'autres bras, d'autres lèvres, d'autres garçons, mais il ne le retrouvait dans aucun d'eux. Il s'est perdu, Mini. Il a lâché sa main quelque instant, sans savoir que l'éternité serait si longue. Sans jamais en avouer ses sentiments, brûlants comme une pierre sombrant dans la lave. J'ai rêvé que tu me revenais, que tu m'embrassais une nouvelle fois. Mais la réalité n'est que cauchemar, vide de ton absence.
Il veut y croire Mini, à ce destin, à ce fil rouge lié entre leur poignet. Il veut croire qu'il n'y a que lui, dans cette vie comme dans la prochaine. Il a prié, encore et encore, nuit et jour, pour qu'un jour il lui revienne. Demain, ou dans 10 ans. Il avait besoin de lui, pour se sentir vivant, pour savoir, que j'avais encore le droit d'exister.

Assem, l'amoureux. Eros, conquérant de tout un monde, le sien. Gravant son nom à grave baiser contre sa peau, à chaque instant contre ses lèvres. Sa main dans la sienne, qu'il sert, si fort, tellement fort, de peur qu'il ne soit de nouveau qu'un mirage dans son esprit, d'un vertige de son monde. Ne me lache plus. Reste un peu plus longtemps le matin, dans les draps encore chauds de toi. Reste un peu plus, le soir, que je puisse t'admirer sous les étoiles.

Reste, que je puisse encore te murmurer ces quelques mots.
Je t'aime.

Peau froide et pâle, ne se réchauffe qu'au contact de l'amoureux, malédiction qui le rend si faible et fragile. Quelques tâches de rousseurs sur les pommettes et le bout de son nez. Visage encore enfantin, il ne semble pas vieillir, comme fée immortelle. Oreilles percées, bijoux qui brillent même lorsque la nuit se fait sombre, des présents de l'amant, de ses proches, autour de ses doigts quelques bagues qui viennent absorber les émotions, les sortilèges pour éloigner le mal autour de lui, en lui. Collier précieux, à ne jamais s'en séparer. La peau est tatouée, marquée, des tatouages florales qui viennent décorer la blancheur de son être. Vêtements adorés, il se fiche du genre, ne regardera jamais ceux qui jugent, malgré le poids de leur regard sur ses épaules. Minceur effrayante, pourtant si bien cachée. Les doigts sont fins, pourraient glisser sur n'importe lequel des instruments les plus glorieux. Des passions contre les lèvres, il aime ses plantes, les fleurs, les pierres précieuses. Il fait le tricot, presque comme un être normal, dénoué de magie. Il aime ces petites choses, le thé à la rose ou à la myrtille, la musique, le chant des oiseaux et le soleil du matin, les bras chaud d'un amour inconditionnel.

Des angoisses dans la poitrine, ça ronge son estomac, ses rêves, ses désirs. Les hallucinations viennent et partent, dans les nuits sombres, il n'attend plus, il n'aurait presque plus peur du noir, quand les bras sont refermés autour de lui, pour le protégé de tous les maux, de son propre démon, à jamais secret de son être.