one of the girls (somi & anzu)

"Blueberry Cupcake Bazooka" prononce une jeune femme devant l'entrée du Jacquois, la porte apparaissant devant ses yeux seulement lorsque l'enchantement est enclenché. Et toutes les personnes devant Andrea défilent ainsi tour à tour, prononçant le mot de passe qui leur a été assigné par texto. Tout se fait le plus discrètement possible, sachant pertinemment que les forces de l'ordre pourrait à tout moment débarquer pour annuler tous les sorts d'invisibilité et d'illusions planant autour d'eux. Mais s’il y avait bien quelque chose de pas discret c’était le ridicule des mots de passe reçus.  Lorsque vient enfin son tour, Andrea fixe le mur en face de lui, puis récite son mot de passe : "Black Widow Calamity Cobweb" mais rien ne se passe. Il souffle un coup, et se rend compte qu'il a juste lu l'ancien sms de sa dernière soirée. C'est bon, cette fois c'est le bon. "Bacon Kitty Hawaiian Nightmare" et soudainement, l'entrée apparaît pour le garçon qui s’engouffre et descend les escaliers. "Pu-tain quel mot de passe de merde" à tous les coups Anzu devait en être la conceptrice. A croire qu'ils donnaient un peu trop de liberté à une nana qui était initialement payée juste pour servir des cocktails.

Et ça tombe bien, car lorsqu’il met enfin un pied dans la salle déjà bien remplie, l’Anglais se rend directement au comptoir. Anzu est bien là, en train de verser dans un verre en forme de méduse, une boisson aux couleurs bleutées aux reflets violets. Aucune idée du goût, mais dès que la serveuse est enfin libre, Andrea l’interpelle. “Hey le Zu’ ! l Un Green Cherokee s’te plaît, avec des glaçons, mais pas trop.  Elle vient finalement la blonde ?” demande-t-il en haussant un sourcil. Par blonde, il entendait bien évidemment Somi. Il n’était pas sûr qu’elle vienne parce qu’elle attendait elle-même la réponse de Reina. Ils en avaient parlé très rapidement entre deux textos et rien n’avait été confirmé. Alors lorsque Anzu lui fait comprendre qu’elle n’a pas vu leur blonde, mais qu’elle en a vu plein d’autres, leurs regards suivent la même direction et s’arrêtent sur une bande de filles plutôt bien vêtues pour l’occasion et qui, objectivement, n’avait rien à envier aux autres. Elles étaient toutes les trois particulièrement belles, et l’aura qu’elles dégageaient semblait en attirer plus d’un. Lorsque le regard d’une croise celui d’Andrea il se retourne machinalement vers Anzu. “Elles ont une aura de sirène c’est pas bon ça” lance-t-il tout en sortant un billet pour payer sa boisson. “C’est laquelle qui te plaît ?” Réponse rapidement donnée par l’étudiante raiyo. Le britannique se retourne de nouveau, mais le groupe de filles semble s’être éparpillé dans la salle. Les minutes passent, et Andrea, tout comme Anzu, s’occupe à juger toute personne pouvant croiser leur chemin, que ce soit pour un mauvais goût vestimentaire, ou au contraire, pour la beauté de la personne. Les boissons aussi s’enchaînent. Deuxième Cherokee pour le garçon. “Pas sûr qu’elle soit into girls, mais je vais aller checker ça pour toi, je commence à m’ennuyer, je sais pas ce qu’ils foutent” il parlait bien évidemment de ses potes qui avaient eux aussi reçu une invitation mais qui semblaient vouloir se faire désirer.

Boisson en main, le gamin laisse son parfum de soirée rester en mémoire de ceux et celles qui passent près de lui. Autour de lui, que des VIPs et leurs amis, ou des amis d’amis. Ça tente de se prendre en photo avec untel mais un enchantement général empêche la prise de photo, discrétion oblige. Et puis il y a les VIP Wannabes qui tentent de réseauter, attendant qu’un musicien ou un sportif connu n’accepte de leur filer leur numéro et qui, intérieurement prient seulement pour que la police ne débarque pas et ne leur gâche cette petite soirée. C’est qu’ils avaient dépensé de nombreux damas pour l’entrée du bar ainsi que leur tenue.

Et des wannabe dans ce style il y en a plein. Il y a ces pseudo influenceuses, un peu montantes, et il y a elle. Son prénom ? Andrea ne le sait pas encore mais compte bien y remédier. Leurs regards se sont croisés plus tôt dans la soirée lorsqu'elle était encore accompagnée de ses amies. Mais pour le moment la belle brune semble être en tête à tête avec son portable et son cocktail. C'est le moment idéal pour le chasseur, qui jette des coups d'œil en sa direction, pour être certain qu'elle fait de même. Et ça fonctionne, la voilà qui dévie rapidement le regard. Il esquisse un petit sourire puis continue ses jeux de regards avant de chercher l’attention d’Anzu qui est occupée à servir de nouveaux clients. C’est à ce moment qu’un ami venant tout juste d’arriver le fait sursauter en lui donnant une tape dans le dos. Salutation et discussions faites, ils ne tardent pas à intégrer la piste et se rapprocher du beau monde. Les boucles anglaises se frayent alors un chemin jusqu'à la brune, feignant de ne pas l'avoir vu aux premiers abords, il finit par répondre au sourire qu'elle lui adresse. "How's your cocktail?" demande-t-il en venant porter le sien à ses lèvres. "Mmh…Sweet but sour, how's yours ?" répond-t-elle dans un anglais maîtrisé mais teinté d'un léger accent. Il jette alors un coup d'œil à son verre. "Mmh it's green, like my eyes…Do you like it?" Elle sourit à son tour. "What am I supposed to like ? Your eyes ? Your drink ? Mine ?"

Elle se fait curieuse et le garçon semble soudainement un peu plus tendu à mesure que la conversation continue. "Haha" petit rire nerveux qu'il ne peut contenir.  "I mean your drink, but thanks for the eyes" "I love that drink yes, why don't you go to the bar and order one more for me?" Un peu surpris par le côté avenant de la jeune femme, il ricane mais ne bouge pourtant pas d'un centimètre et tente d'en savoir plus elle. "What's your name ?" Et à cet exact moment, il se passe une main dans les cheveux, volontairement ou involontairement, seul lui le sait.  ”Tia” elle répond sans même un brin d’hésitation pour mieux lui retourner la question. Mais il n'a pas envie de répondre, car il sait que cette conversation n'aura pas de lendemain, inutile donc de donner son nom d’usage. "I'll let you guess" répond donc le britannique qui vient de nouveau boire quelques gorgées. Mais la belle Tia a tout sauf envie d'abandonner le petit jeu qu'Andrea vient d'introduire. Au contraire, ça l'amuse. "Are you american? I'm pretty sure I saw you somewhere". "Being american doesn't mean I have an American name tho! Maybe you saw me on TV if you love sports yes" jolie façon d'annoncer la nouvelle, et elle s'en voit ravie. Elle avait donc bien pioché le bon numéro, au bon endroit. "If you want my name go ask the barmaid, she probably has some answers or question for you" et si Andrea essaye de convaincre la brune de rejoindre Anzu, il se retrouve pris dans un piège qu’il fini par apprécié, et continue ainsi la conversation avec la belle à qui il confie être effectivement un stargazer professionnel.  Et pendant ce temps l’étudiant hiisa ne remarque toujours pas qu'une partie de ces amis, y compris Somi, viennent d’arriver.

Soirée improvisée, un peu - mais pas trop, car l'invitation de Anzu et Andrea est arrivée plus tôt dans l'après-midi. Cela laisse le temps à Somi de partager à son tour la nouvelle à quelques rares personnes autour d'elle, notamment Reina. « Tu vas vraiment y aller ? » s'étonne  donc la maquilleuse face au visage de sa cliente. Dans la question pointe une once de désapprobation que la brune explique rapidement. « C'est pas trop le moment de te retrouver dans un article pour avoir enfreint le couvre-feu. » Bien sûr, les deux jeunes femmes pensent exactement à la même chasse aux sorcières se déroulant parmi les célébrités locales qui n'ont pas l'air de se sentir concernées par ces nouvelles restrictions. Un thread internet avait recueilli beaucoup d'attentions en affichant les sorties nocturnes des quelques stars de l'île, révélant au passage une liaison jusque-là cachée, d'un couple de chanteurs se rendant régulièrement dans l'appartement de l'un et l'autre après les heures autorisées. Dès le départ, Somi s'était dit qu'elle ne prendrait aucun risque - les seules dérogations concernaient directement des événements nocturnes liés à son travail. Seulement, cela faisait maintenant plusieurs semaines que les règles étaient en place et, il fallait avouer, que les enfreindre devenait de plus en plus courant. Là où les premiers fauteurs de trouble avaient essuyé de nombreuses critiques, on trouvait maintenant plus facilement des excuses à ceux surpris hors de leur domicile après 21H00. « T'as raison, je vais prévenir Andrea que… » Somi tente quand même d'être raisonnable - car, pour une fois, Reina ne semble pas vouloir tenter le Diable. Elle pense à ma réputation, se dit même Somi en levant le menton vers sa collègue pour la laisser dessiner sur ses lèvres. « … qu'on arrive ! » coupe la brune avec un entrain soudain. « Quoi ? » L'explication arrive par le message que montre Reina. « Tia sera à la soirée… ! » Ça semble être une raison suffisante pour expliquer ce changement d'attitude. « Je veux trop l'avoir en cliente, continue la jeune femme, avant qu'elle ne perce. » Aux oubliettes les précautions, la brune opportuniste s'inquiète désormais de leurs tenues  cherchant un juste milieu entre se démarquer sans en faire trop.

Ce n'est donc pas une surprise pour Somi de voir Reina partir de son côté lorsque les deux jeunes femmes arrivent enfin à la soirée. La maquilleuse cherche sans doute sa cible alors que Somi cherche plutôt ses amis. Andrea, Anzu, l’un des deux ou les deux, peu importe. Sur le chemin, la blonde salue quelques têtes connues jusqu’à trouver celle qui l’intéresse ; une jolie blonde qui ne la voit pas tout de suite. « ANZU ! » Somi secoue la main pour s’accaparer l’attention de la sorcière. « Merci pour l’invitation, dit-elle en regardant l’espace autour d’elles, j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de monde à chaque nouvelle soirée interdite. » Peut-être que l’aspect transgressif de ces soirées attirait une clientèle plus large encore que d’habitude ? A leurs échanges de banalités suit la fameuse question ; Andrea est-il déjà là ? Réponse : oui. Et Somi comprend enfin ce qui retenait le regard de Anzu juste avant son arrivée ; l’anglais était en compagnie d’une jeune femme et si la blonde tente de ne pas tirer de conclusion hâtive, le langage corporel des deux sorciers l’encourage à le faire. Elle connaît cet Andrea ; celui dont le regard ne quitte jamais sa cible et dont le sourire rend ses mots toujours agréables à écouter. Pitié. « Je peux avoir un cocktail sans alcool et sans glaçon ? » demande-t-elle en s'arrachant à la vision de son petit ami dragueur. « Un jus de fruits c’est bien, oui. » Et sans doute, écoute-t-elle d’une oreille bien trop distraite, Anzu parlant de la nouvelle compagnie du garçon. Oui, elle est jolie. Oui, elle a l’air célibataire. Oui, c’est du gâchis d’être intéressée par un garçon. « … Je vais aux toilettes, je reviens. » insiste l’idole en s’échappant de la discussion.

Plus tard, quand Somi s’apprête à rejoindre la queue stationnant devant l’entrée des toilettes, une nouvelle rencontre la fait changer d’avis. « Qu’est-ce que tu fais là ? » s’étonne la magicienne. « Toi, qu’est-ce que tu fiches ici ? » Les deux se toisent. Puis Kaz semble finalement plus conciliant que Somi. « C’est pas comme si tu me donnais du travail à faire donc… » Le sous-entendu est on ne peut plus clair pour l’idole qui avait, en ce moment, encore du mal à travailler sur de nouvelles musiques. Kaz, son collègue, ne pouvait qu’attendre sur elle, que son blocage s’évapore pour qu’elle puisse lui soumettre de nouvelles idées. L’américain la toise donc de haut en bas avant de fixer son verre d’air réprobateur. « C’est juste du jus de fruits. » se défend aussitôt la starlette sans être vraiment crue. Somi insiste, tend son verre encore rempli pour le laisser vérifier. « C’est bien, tu restes sage. » Il consent, après en avoir senti le contenu, puis le musicien montre son propre verre. « Santé ! » Il le tend sous le nez de l’idole qui, elle, peut sentir les effluves d’un alcool quelconque mélangé à quelque chose de sucré. « Ton copain t’attend, non ? » Touchée. Elle hausse les épaules. « Non, il est avec… » Cette fille, qu’elle cherche du regard sans réussir à la trouver. Kaz, lui, à bien trouver quelque chose car il fait signe à la cadette de plutôt regarder derrière son épaule. « Ah. » Elle comprend mieux ce soudain intérêt envers Andrea car le garçon semble en effet l'avoir repérée.

Les salutations et les premiers échanges entre les deux amis ne sont pas très chaleureux. Du moins, du côté de Somi qui esquive une main cherchant à attirer sa taille. Non, rouspète l’idole en éloignant leurs deux corps. Pourquoi ? demande Andrea sans avoir l’air de prendre l’humeur maussade de sa petite amie au sérieux. Pourquoi ? se demande aussi Somi. Parce qu’une pointe de jalousie l’empêchait dorénavant de profiter de la soirée avec lui. La voilà alors qui tente de s’éclipser mais le couple ne fait que se chamailler et se tourner autour jusqu’à pouvoir discuter un peu plus calmement à l’écart. Dans un coin moins fréquenté, là où les employés allaient et venaient entre les parties publiques et privées de l’établissement. « T’as qu’à faire comme si j’étais pas là et continuer à draguer d’autres filles… ! » Quelle fille, qu’il demande aussitôt comme s’il avait oublié la jolie brune. Il n’est pas intéressé par la réponse, non, car la seule qui compte est devant lui et se fait désirer. Peut-être aussi que l’alcool l’empêche de comprendre toute la situation. Il approche plutôt son visage de la cadette ; les deux se toisent et elle admet bien vite que s’énerver contre lui a l’air particulièrement vain ce soir. « Tu saoules… » Ses épaules s’affaissent alors que l’anglais gagne la partie en venant récupérer la jeune femme contre lui. Elle lui en veut encore, ne peut-elle tout de même s’empêcher de ressentir - mais il a un don pour lui faire baisser les armes.

chaque transgression était une bouffée d’air pour anzu qui se sentait entravée par la dictature imposée par le gouvernement insulaire. en se penchant avec plus d’intérêt sur la question, elle aurait surement trouvé d’autres raisons de se méfier de la politique gouvernementale de l’île mais il avait fallut attendre un couvre-feu pour que la jeune femme se découvre une âme de révolutionnaire. le reste du temps elle se contenter d’être une fouteuse de merde émérite. voilà soudainement que l’on donnait de la légitimité à son comportement chaotique ainsi qu’à son goût prononcé pour la transgression des règles. mêlez cela avec son hyperactivité et son rejet le plus total de son foyer, et vous obteniez une anzu plus motivée que jamais à transgresser la loi. aussi elle était également particulièrement impliquée dans l’organisation de ces soirées interdites au jacquois qui affichait salle pleine alors qu’il était interdit de mettre un pied dehors à la nuit tombée. en instaurant le couvre-feu c’était comme si le gouvernement l’avait personnellement mise au défit de trouver un moyen de noyer ses sens dans l'alcool quatre soir sur sept. ainsi, depuis ces nouvelles restrictions insensées, anzu n’avait jamais autant apprécié avoir la gueule de bois.

pour le moment, il n'était pas encore l’heure pour elle de se retourner la tête jusqu’à oublier son nom. un autre de ses habiles tour de passe-passe. la jeune femme se débrouillait pour toujours être la partie lorsque le jacquois ouvrait clandestinement ses portes mais aussi pour ne pas être de service jusqu’à la fermeture. l’âme d’anzu n’était pas assez grande pour inciter son patron à braver les interdits pour ensuite regarder les clients se remplir le cornet jusqu’au rebord sans pouvoir participer. il n’était pas encore né celui qui empêcherait la jolie barmaid de travailler sa cirrhose. elle fit tournoyer les bouteilles avec une agilité qu’on ne lui connaissait que derrière le zinc pour servir un poor medusa, un cocktail plus beau que bon et dont les petites pimbêches qui le buvaient ne comprenaient pas le sens profond. elle eut à peine le temps de soupirer qu’elle fut interpellée par le frisé le moins séduisant de tout le japon. “oh le d !” enfin quelqu’un qui savait faire preuve de bon goût dans ses consommations. bien évidemment, elle ignora ses injonctions à propos des glaçons. personne d’autre que la barmaid ne savait quel était le bon dosage de glaçons pour une boisson. “somi ? aucune idée. elle répond ap cette fausse soeur.” s'acquittant de l’impôt sur la gabelle liquide, elle sortit deux verres, dont un plus petit, pour pouvoir se servir dans le cocktail d’andrea. un bon moyen de ne jamais rester à sec. tout en s’occupant d’autres clients, anzu restait prêt du garçon pour continuer à commenter la soirée. elle put dire à voix haute ce qu’elle emmagasinait depuis le début sans avoir personne avec qui partager son talent légendaire pour la critique gratuite. andréa était le meilleur client pour cela, d’autant plus qu’il payait toujours ses verres.

la conversation dériva sur un trio aux robes aussi courtes que la jupe d’anzu. splendides créatures aux courbes affriolantes mais qui avaient décidées de se tenir bien trop loin du champ d’action de la jeune femme. c’était presque un affront à ce niveau là. d’autant plus qu’elle s’était montrée plus que sympathique en les servant quelques minutes plus tôt. “les trois. on dirait qu’elles ont été façonnées par les anges des timp.” anzu était une girs girls uniquement lorsque cela l’arrangeait… “tu veux pas plutôt checker si elles sont pour les plans à plusieurs ? je sens que ce soir je suis dans le don de moi.” un sourire carnassier étira les lèvres de la jeune femme tendit qu’elle regardait dans la direction des trois sirènes. la poésie n’avait jamais été son fort mais elle savait emballer tout ce qui savait correctement mouler un petit cul dans une robe courte. “merci pour le sacrifice lieutenant davis.” elle le salua avec tout  le cérémonial militaire qu’elle connaissait, c’est-à-dire d’un simple salut de la mauvaise main. “par contre à plusieurs ça veut dire sans toi !” lança-t-elle alors que ce vaillant soldat rejoignait le champ de bataille.

encore et toujours coincée à son bar, anzu observait andrea au loin jouer de ses charmes, puisque la rumeur disait qu’il en avait, avec les jeunes femmes qu’elle avait repérées. les lèvres de la blonde se pincèrent quand il lui sembla qu’il était plus occupé à draguer qu’à réellement essayer de rameuter de plaisantes morues vers son comptoir. faux frère. elle ne s’embêtait pas à organiser ces soirées clandestines pour  voir un ami appâter tout le gibier. le deal était qu’il ramenait les plus jolies petits culs de la soirée pour qu’anzu les impressionne avec sa personnalité et ses cocktails jusqu’à ce que les filles ne puissent rien faire d’autre que d’accepter qu’elle termine son service. il était en train de tout foutre en l’air. alors pour se rassurer anzu commença à se convaincre que la fille à qui il parlait n’était pas si terrible et que ses opérations se voyaient comme le nez au milieu de la figure.

seconde invitée surprise, somi venait enfin d’arriver. voilà une demoiselle qui volait la vedette à toutes celles qui essayaient en vain de se faire remarquer. anzu l'accueillit avec un sourire immense. “somi ! la soirée peut enfin commencer.” jamais elle ne tarissait d’éloges pour la plus belle de toutes les blondes de la soirée. elle s’accouda au comptoir, ignorant totalement un pauvre ère qui tentait de passer commande depuis quelques minutes déjà, pour s’approcher de son amie et lui parler. “dd ? c’est l’pire copilote de tous les temps. il drague les pouffes que je voulais soulever.” sans savoir qu’elle venait de jeter de l’huile sur le feu, anzu désigna du menton leur ami commun en pleine discussion. il méritait qu’elle crache dans ses verres. “ça va tu veux pas non plus une infusion mamie ?” elle leva les yeux au ciel en entendant la commande terriblement ennuyante de somi. à croire que chaque jour elle s’employait à lui prouver qu’elle avait fait un mauvais choix de carrière. mais puisqu’elle était une bonne amie, quand ça l’arrangeait, elle servit son jus de cranberries à somi et refusa que celle-ci la paie. pas question de toucher le moindre sous pour cette infection. anzu eut à peine le temps de la chambrer pour ses choix catastrophiques que la chanteuse s’était déjà fait la malle. était-ce trop demandé que des amis qui ne partaient pas au bout d’à peine quelques minutes ?

somi et andrea avaient maintenant complètement disparus des écrans radars et anzu n’avait pas d’autre choix que de continuer à faire son travail. elle remarqua au loin que le garçon avait abandonné la fille de tout à l’heure mais maintenant qu’elle les avait vu jouer aux jolis cœurs, elle ne l’intéressait plus tant que ça. vannée par ce début de soirée intensif pour la barmaid, celle-ci profita de l’arrivée d’un collègue pour lui laisser la barre et quitter son poste. il était encore trop tôt pour se mêler aux convives mais elle pouvait s’offrir quelques minutes de pause le temps d’une cigarette. l’absence de ses amis n’était plus qu’un lointain souvenir quand elle se dirigeait vers l’arrière boutique où se trouvait l’entrée de servir. haut lieu pour les pauses clopes. oui, anzu les avait oubliés mais ils s’imposèrent à elle d’une manière qu’elle n’aurait pas soupçonnée. si on lui avait dit qu’un jour elle tomberait sur somi et andrea dans une position qui laissait peu de place à l’imagination. d’autres se seraient sûrement offusqués de découvrir le pot-aux-roses dans ces conditions mais, merci pour eux, anzu n’était pas du genre à se froisser pour une étreinte tout à fait maîtrisée. “et bah alors.” sourire en coin entendu, la jeune femme s’accouda à un mur en regardant les deux tourteraux à la manière d’un oncle un peu lourdingue. “on attend pas anzu ?” même dans les moments les plus délicats, anzu savait rester fidèle à elle-même : un modèle de beauferie.

Couvre feu ou non, il n’y avait rien qui aurait empêché le fils Davis de se rendre au Jacquois. Starlette locale de la beuverie en tout genre, c’est ici que les riches et les moins riches venaient s’enfiler les meilleures concoctions d’Anzu et ses collègues. Très vite, et sous la demande de la barmaid, Andrea se faufile parmi la foule avec en cible une jolie fille qui cochait tous les clichés d’une influenceuse beauté ou mode. C’était celle sur qui Anzu avait flashé, c'était donc celle qu’Andrea allait draguer. Et si le plan A est de savoir vers quel bord son bateau vogue, le marin, ou plutôt pirate, en est déjà à son plan D lorsque la conversion devient un peu trop intime. Trop occupé à lécher les talons de ladite Tia, ou Mia ou peut-être Gia, il en oublie sa mission autant que son nom. C’est seulement lorsqu’une longue chevelure blonde apparaît dans son champ de vision qu’il revient à lui. Somi. Enfin. Alors il sort son perpétuel mensonge : Attends-moi au bar, je reviens dans un instant” Excuse parfaite pour qu’Anzu en profite au passage. Il n’avait aucunement l’intention de reparler à cette fille maintenant que la chanteuse venait d’arriver.

Encore fallait-il l’attraper. Alors il se fraie un chemin jusqu’à elle en demandant pardon aux gens sur la piste puis finalement, il attrape la jeune femme par la taille qui le repousse instantanément. Et elle dit non. Non ? “Mais pourquoi ? Hey Somi !” Alors il réessaye; attrape même son bras, mais là encore, elle le rejette. Et la réponse de la Japonaise traverse la poitrine du garçon, comme une flèche bien empoisonnée. “Hein ? Mais quelles filles ? Tu racontes quoi là ?” Alors il fait l’innocent, mais il le fait un peu trop bien. A croire qu’une grande partie de son ignorance est peut-être finalement vraie. C’est donc à ce moment qu’il en profite pour offrir à Somi un air perdu, plaintif. Un air qu’il sait si bien faire et qui sied particulièrement à ce regard tombant qu’il arborait lorsqu’une situation le tracassait un peu. “ Somi allez...écoute-moi…”

Et puisque tout vient à point à qui sait attendre, c’est de cette manière qu’Andrea finit bloquer l’artiste dans un coin, à l’arrière du club. Là-bas, pas grand chose à part des tonnes de caisses remplies de bouteilles à consigner. “Ecoute…Je te jure que j’ai rien fait, on discutait juste.” Il se défend comme il peut alors que ses mains viennent entourer la taille menue de la musicienne, et que son front chercher à entrer en contact avec celui de la jeune femme. “Anzu voulait juste savoir un ou deux trucs mais rien de méchant…” Évidemment qu’il allait sortir la carte d’Anzu. Hors de question d’assumer tout seul. “Allez arrête de bouder pour rien, puis t’avais qu’à venir plus tôt, j’aurai moins attendu comme ça mmh ?” Malgré tout l’amour qu’il portait à Somi, il ne pouvait pas s’empêcher, de rejeter encore une fois la faute sur elle. “T’es bien comme ça en tout cas…’fin t’es belle quoi” lance-t-il en venant passer sa main sur sa joue. Ça aussi, ça faisait partie de la manipulation. Faire un petit reproche et l’accompagner d’un joli compliment. C’est donc à ce moment précis qu’il en profite pour approcher ses lèvres des siennes. Le britannique offre un baiser alcoolisé à la musicienne qui semble s’abonner malgré elle. C’est ce qui arrivait quand on laissait le cœur parler à la place du cerveau, pas vrai ?

La blanche colombe se fait donc atteindre par la bave du crapaud, pendant de longues minutes, tout ça sous le regard d’une pie bavarde. Le couple rompt finalement leur baiser et redresse leurs têtes à peu près en même temps, leurs regards tombant alors sur leur amie commune. “Oh fuck…” Il faut un léger temps au garçon pour comprendre la phrase de la serveuse. Ses yeux s’écarquillent et pendant un instant il semble être ailleurs, peut-être est-il simplement en train de s’imaginer les diverses réactions de Anzu. “C’est pas ce que tu crois hein !” finit-il par sortir sans vraiment peser le pouvoir de ses mots. “Enfin si… Enfin non enfin…” Et il ne sait plus vraiment comment se défendre, peut-être devrait-il Somi laisser faire ? “Tu veux essayer ?” lance-t-il finalement à Anzu en poussant Somi vers elle.  “Je te préviens elle mord un peu la langue parfois” Parce qu’au final, quoi de mieux que de cacher sa gène, en l’enveloppant d’encore plus de gène ? “Oh ! Au fait ! La meuf là ! Je sais pas si elle est bi, en tout cas, je pense qu’elle aime bien les mecs, en tout cas elle m’aime bien moi. Ou alooors, elle voulait juste un verre.” Et tout en évitant le regard de Somi, il continue. “Enfin, je l’ai pas dragué hein, j’ai juste été vérifier, sur ta demande, Anzu, on est bien d’accord, si les hommes et les femmes l'intéressait” Il souffle légèrement puis se gratte la joue. “T’as une clope ? Je vais en avoir besoin je pense.” Main tendue vers Anzu, il attend qu’elle lui offre une tige de nicotine. Que faire ? Que devait-il faire? Anzu était bien la seule personne à les avoir vu en direct, comme ça, sans prévenir. Fallait–il lui demander de ne rien dire ? Fallait-il mentir ? Devait-il laisser Somi dire la vérité ? “En fait laisse tomber pour la clope, je dois aller pisser” C’était maintenant où jamais pour décerner l’Oscar de l’homme le plus lâche de sa génération à Andrea.