⍖ find me where the wild things are (caleb)

Caleb avait passé la majeure partie de sa journée enfermé dans son atelier et n'avait pourtant pas avancé d'un pouce dans son projet. Un tas de feuilles de papier chiffonnées dans la corbeille pouvait attester de sa frustration. L'inspiration peinait à lui venir et c'est pourquoi il s'était finalement mis en tête d'aller jusqu'à elle. Rien de mieux que de mettre en marche le corps pour libérer l'esprit, non ?

Eh bien non. Le temps passé à nager dans la grande piscine de l'établissement n'avait rien éveillé d'autre en lui qu'une légère fatigue dans les bras. Son entrainement de Cosmoball, ou plutôt sa tentative d'en faire un avait été suffisamment ridicule pour que Caleb prie que jamais ça n'arrive aux oreilles d'Andrea qui semblait le croire capable de bien jouer un jour. Sa frustration n'en était que plus grande et il aurait voulu pouvoir mettre feu aux brouillons dans sa corbeille maintenant si loin, faute d'avoir quelqu'un d'autre à blâmer. Heureusement pour lui et ses idées incendiaires, un visage familier apparu et lui redonna instantanément le sourire.

Senri ! Elle était la première personne à qui il adressait la parole de la journée et s'il ne s'en était pas rendu compte avant, cela lui enleva un poids. Pas exactement, non. Je me doute que mon talent a dû impressionner du monde à la session, mais j'aime pas quand c'est trop simple, tu vois ? même lui ne pouvait s'empêcher de glousser tellement ses âneries étaient loin de la réalité. Plus sérieusement, je passais pour le boulot. Enfin je me comprend, se retint-il de rajouter car déjà elle lui proposait un match. La passion qu'elle entretenait pour ce sport faisait plaisir à voir et même si Cal n'avait qu'un rapport distant avec la discipline, cela suffisait à faire naître l'envie d'être son partenaire d'entrainement. Un grand sourire aux lèvres et même si entendre Senri utiliser le mot "crash" n'avait absolument rien de rassurant. il accepta le défi. Ne viens pas te plaindre si je gagne hein. Moi aussi j'ai de nouvelles techniques tu sais ! C'était du bluff tout à l'heure, en fait je me suis entrainé ! Non.

Une fois dans la salle qui serait le terrain de leur affrontement, le brésilien retira de ses poches tout ce qui pourrait le gêner ou le ralentir. Comme s'il croyait vraiment que cela ait une quelconque incidence et que tout n'allait pas se jouer à la différence de niveau (énorme et en défaveur du jeune homme). Voir son opposante sortir un couteau n'aidait clairement pas, mais le maitre catalyseur en lui passa plus de temps à admirer l'objet qu'à en avoir peur. Sa bague à côté semblait bien inoffensive. Mais en réalité, c'était la preuve une fois de plus (s'il en fallait), qu'il avait l'avantage (ou pas) pour ce combat. C'était connu, non ? Les films ne disaient-ils pas toujours "Never bring a knife to a ring fight" ?

La voix de Senri vint interrompre ses pensées absurdes et c'était vraiment mieux ainsi. Ouais, les règles sont faciles, ça va ! Je crois ? Prenant exemple sur son amie, il étira ses muscles et comme pour prédire la suite des évènements, perdit au jokenpô.

De son côté du terrain, les choses sont bien moins disciplinées et son amateurisme est indéniable. Faisant bien face à Senri, le jeune homme offrait une cible facile et il attendait simplement en frottant sa bague. La seule partie de ce sport qu'il pouvait gérer, c'était la manipulation de Poussière avant de lancer l'attaque. A longueur de journées dans son atelier, il travaillait tel un orfèvre la Poussière, aussi sa connaissance approfondie de la matière était le seul avantage auquel il pouvait se raccrocher. Mais l'inexpérience jouait elle aussi son rôle et très vite il devint clair que son unique talent ne suffirait pas. L'attaque foudroyante de Senri fondait vers lui à une vitesse impressionnante pour qui n'avait pas l'habitude et c'est sans aucun geste précis qu'il relâcha sa magie dans l'espoir d'au moins contrer l'attaque.

Alors que l'air résonne encore du choc des magies, Caleb ne perd pas un instant et reproduit exactement ce qu'il venait de faire. Ça avait l'air d'avoir été efficace et on ne change pas une recette qui fonctionne !

Il fait chaud ici où c'est moi !? Ce n'était pas drôle, certes, mais c'était sa façon de process qu'il était au milieu de l'échange intense qui avait lieu et qui n'était pas prêt de finir.

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