Sometimes to stay alive you gotta kill your mind | Caleb

particularité(s)

Caleb ne serait sûrement jamais devenu jūjin sans l'aide de son grand-père. Et par aide, il faut comprendre "harcèlement constant". Aux yeux du garçon, c'était beaucoup trop d'efforts pour un résultat ne faisant pas vraiment rêver. Sa mère et son grand-père avaient chacun complété le rituel, pour découvrir respectivement que leur jugorei étaient un lapin blanc et une tortue. Wow, la folie hein ?
Le processus ne peut être entamer qu'à partir de 14 ans et c'est donc tout naturellement que son aïeul lui fit démarrer le jour de ses 13 ans. Le pauvre était sûrement persuadé que Caleb allait se révéler être un prodige. Ou bien qu'avec un professeur si compétent, l'impossible devenait possible. Oui, à bien y réfléchir il s'agissait clairement de la deuxième option. Le brésilien souffrait de la fixation que faisait son grand-père lors des vacances, qu'il passait à la maison avec sa famille mais avait espéré y échapper lors des longs mois passés à l'école. Quelle erreur. Son bourreau n'avait pas rechigné à jouer de ses relations pour le faire surveiller par un ancien ami à lui, professeur à Hora Dorada. L'enfant était pris au piège.
La première étape, celle de la confection de charmes et de potions n'avait pas présenté de difficulté particulière. Il suffisait de suivre les instructions, après tout. Celle qui avait donné envie à Caleb d'abandonner des millions de fois sur deux ans, c'était l'étape deux. Son ennemi juré : la méditation. Comment pouvait-on attendre de lui qu'il se relaxe tout en vidant ses pensées tout en se concentrant intensément sur lui-même tout en atteignant un état second pour ne faire qu'un avec la nature tout en... enfin bon, vous avez compris. C'était à se torturer l'esprit. Chaque fois qu'il rentrait à la maison, son grand-père l'emmenait en forêt, en montagne, à la mer, bref, chaque habitat pouvant cacher son jugorei. Les journées étaient interminables et les nuits, pour peu que son tourmenteur jugeait qu'il n'avait pas montré assez d'efforts, étaient froides. "Peut-être que ton jugorei est un animal nocturne, donc tu dors dehors ce soir." Merci pour le sac de couchage papi. Je crois ?
Ce n'est qu'à 15 ans passé, alors qu'il était chez ses parents pour les fêtes de fin d'année que la rencontre se réalisa ENFIN. Et Caleb était obligé de l'admettre, ça avait été une expérience qu'il ne pourrait jamais oublié. Il se trouvait perdu en pleine forêt, bien incapable de dire s'il commençait à somnoler ou si la méditation fonctionnait. Des feuillages s'agitaient à sa gauche mais il n'y porta pas attention. Après tant d'heures perdues en nature, il avait appris à faire fi de ces petits bruissements. Une branche craqua devant lui. L'adolescent fut tenter d'ouvrir les yeux mais étrangement, il n'était pas sûr de réussir aurait-il tenté. Quelque chose semblait le retenir. Peut-être la fatigue d'avoir encore dormi dehors la veille rendait-elle ses paupières trop lourdes ? Le bruit d'une respiration vint rejoindre le rythme de la sienne. Caleb savait consciemment qu'il aurait dû paniquer et se mettre à courir. Et pourtant, il était baigné par le sentiment que tout allait bien. Le plus calmement du monde, il ouvrit les yeux pour tomber sur une fourrure orange. Un renard ? Non, il était trop grand. Puis ses pattes étaient noires, comme recouvertes par de longues chaussettes. Un loup ? Meh. Difficile à dire. Lentement, il remonta son regard vers la tête de l'animal qui le surplombait légèrement alors qu'il était assis. Ses yeux rencontrèrent deux iris d'un noir profond et il fut immédiatement subjugué. S'il devait tenter de décrire la sensation, il imaginait que c'était la même qu'on devait ressentir lors d'une expérience hors du corps. Il aurait été incapable de dire s'il était toujours lui-même, s'il était devenu l'animal ou même une projection astrale observant la rencontre des deux.
Ce fut une douleur intense qui vint l'ancrer de nouveau en lui-même. C'était comme si quelqu'un tentait désespérément de le faire rentrer entièrement dans une boite de conserve, le compressant avec enthousiaste persuadé que son projet était totalement faisable. Puis le trou noir. A son réveil, il était bordé dans des draps chaud avec ses parents et son grand-père se tenant au dessus de lui. Alors, ton jugorei ?
Des recherches lui apprirent qu'il s'agissait d'un Lobo-guará. Un loup à crinière. Ou bien encore, aguará guazú pour les Amérindiens autochtones. Un loup ressemblant à un renard qui n'était pourtant ni l'un ni l'autre. Seul représentant de son genre parmi le vaste groupe des canidés. S'il avait rechigné tout ce temps à l'idée de devenir un jūjin, Caleb se retrouvait à présent captivé par cela. Il lisait tout ce qu'il pouvait trouvé sur le sujet ainsi que sur son jugorei et s'entrainait sans même que son grand-père n'ait à le harceler. L'apprentissage fut long et pas toujours évident. Dire que ça ne lui venait pas naturellement était à la limite de l'euphémisme. Mais aujourd'hui, il maitrise entièrement ses transformations, qu'elles soient partielles ou non et n'était plus très loin de pouvoir faire appel à l'instinct de l'animal en lui sur commande. Si tout ça était à refaire, il n'aurait pas hésité une seconde.

d'anecdotes

anecdote 1 — Caleb a toujours réussi à se faire apprécier et dire qu'il manquait d'amis serait mentir. Mais à mieux y chercher, il n'a eu dans sa vie que très peu de vraies amitiés, de celles qui ne se brisent pas malgré le temps ou la distance. S'il est doué pour les relations de surface, il ne parvient pas à tisser de réels liens et cela le garde parfois éveillé tard la nuit. Qu'est-ce qui n'était pas suffisant chez lui ?

anecdote 2 — Il garde précieusement chacun des catalyseurs qu'il a construit pour son propre plaisir. Heureusement pour lui et le stockage limité de son appartement, il a toujours créé des pièces relativement petites. Il ne peut se résoudre à s'en débarrasser car à ses yeux, chacun représente une partie de son histoire et de sa personne.

anecdote 3 — Le jeune homme est allergique au céleri. Sans aller jusqu'à le tuer, si vous souhaitez le mettre à mal, arrangez-vous pour lui en faire consommer.

anecdote 4 — Imperméable à l'idée que le lègue de son prédécesseur soit perdu par sa faute et ne voyant d'autres solutions, Caleb se laissa attirer par des solutions semblant plus faciles. Un ancien camarade ayant rejoint le PCC (Primeiro Comando da Capital, organisation mafieuse brésilienne) lui tendit la main et, en échange de "services", il était payé rondement. Il s'agissat la plupart du temps de larcins. Rien de bien méchant.. hein ? D'autres fois, plus rares, il s'agissait d'intimidation. Sa forme animale était parfaite aux yeux de l'organisation pour ce rôle. Accompagnant les gros bras qui constituaient ses compagnons de méfait, il jouait le rôle de la bête enragée prête à sauter à la gorge de la victime si on lui ordonnait. Peu glorieux. Honteux, même. Mais se répéter qu'il faisait ça pour l'échoppe l'aidait. Et quand cela ne suffisait pas, l'alcool lui faisait oublier ses maux.

anecdote 5 — Depuis son arrivée au Japon, Caleb hésite beaucoup à prendre un animal de compagnie. Et il pense aussi fortement à se faire tatouer. Ainsi qu'à teindre ses cheveux. Lassé par sa routine sportive très solitaire, il envisage aussi de se mettre à un sport d'équipe, bien qu'il ne sache encore aucunement lequel. S'il se laissait le temps d'y penser, Caleb réaliserait peut-être qu'il tentait surtout de matérialiser dans sa vie des changements pour ressentir la sensation d'avoir évolué. Pour contrebalancer ses vieilles et mauvaises habitudes qui ne sont jamais bien loin.