how do i make you love me,,

tout dans l'attitude de marlon lui fait sentir qu'elle n'est pas la bienvenue ici, tout près de lui. ses soupirs sont trop longs, son agacement à peine dissimulé. un rire sourd s'échappe des lippes de la môme quand elle comprend qu'en fait, marlon rookwood est juste con. à quoi jouait-il ? le rictus ne quitte pas les lèvres de mazra qui sent sa propre colère monter, irritée par l'attitude de son alter-ego. au final, son myocarde ne trouvait préférence entre lui exploser la tête contre le sol carrelé du couloir, ou se jeter désespérément dans ses bras, devenus plus bel endroit au monde.

un peu des deux,
beaucoup des deux.

et vu qu'il ne fait semblant de ne pas comprendre, mazra, elle se laisse doucement envelopper par son divin courroux et redevient celle qu'elle a toujours été : son ennemie. « more clear ? it couldn't have been more clear ! » siffle t-elle avec un nouveau rire d'outre tombe. dans ce message, elle avait tout jeté, son coeur en premier. « i can't believe it. » finit-elle par murmurer, plus pour elle que pour lui, amusée par sa propre bêtise. au final l'idiot ce n'était pas marlon, c'était elle, tombée sous le charme du bandit. petite victime s'était laissée faire, consumée par la passion du bel.

oh, comme elle regrette.

la fierté abîmée par le râteau qu'il vient de lui mettre, mazra sent ses poings vengeurs se serrer, ses ongles qui lui rentrent dans la peau. « you're such a fucking jerk. » lui crache t-elle à la gueule. « i hate you. » avoue t-elle alors que son cœur se brise doucement sous la vérité ainsi révélée. et avant qu'elle ne laisse la violence exploser, l'américaine tourne les talons et quitte l'alcôve dans laquelle les rivaux avaient pris refuge.

y avait le chaos, puis la lumière. mais les deux n’arrivaient jamais jusqu’à l’issue finale, toujours bloqué dans ce tissu d’obscurité où on ne voyait rien et où on s’y détestait. ils tournaient en rond, encore et pourtant, marlon était presque trop gentil là. trop calme, à demander réellement ce qu’elle voulait derrière ses mots de sibylle. trop civilisé de sa part pour elle au lieu d’être moqueur, de sortir les armes, de se battre comme des mages. il lui avait trop donné ces derniers jours ; petit moment de faiblesse où la réalité lui revient comme une claque. il s’était perdu pour mieux se retrouver.

il n’y avait pas d’issue pour eux, quelque chose qui clashait, qui refusait de se coller. deux morceaux de puzzle dépareillés, volontairement bousillés. et alors qu’elle répète, qu’elle insiste et qu’elle semble s’enfoncer dans sa bulle (comme lui), lui crie sa haine (comme lui). « a fucking psycho. » qu’il ajoute entre les lignes. deux morceaux de puzzle identiques. et ils ne le sauront jamais car ils refuseront systématiquement de l’admettre. dans une autre réalité peut-être. « you’re a fucking psycho, white ! » qu’il répète encore, alors qu’elle s’éloigne de lui, plus fort, plus mauvais. il arrivait pas à lâcher prise, et son égo refusait qu’elle parte après tout ce cirque. « and i hope you know it, you coward. » parce qu’il connaissait ses boutons (et il n’allait jamais l’admettre), était prêt à appuyer dessus (pour qu’elle revienne).  

jamais elle n'avait été rejetée comme ça. jamais. mazra, elle n'avait jamais connu ce sentiment de vulnérabilité insupportable, jamais abandonné son sort entre les mains d'un parfait inconnu. enfin, marlon n'était pas un inconnu. c'était pire que ça : marlon était tout. un rival, un amant, un camarade, un ennemi, un aimé. la belle se souvient de leur balade en traîne-haut, de la tendresse dont il avait fait preuve à son égard. de ses yeux, emplis d'adoration. de leurs baisers. et sa promesse : elle lui briserait le cœur.

...
quelle conne.

honteuse, la môme fuit les lieux du crime. elle ne sait pas vraiment où aller, encore sonnée par la mort de toutes ses illusions. partout, tant qu'il n'est pas là. mais marlon, il s'impose encore à elle. dégueule ses méchancetés à qui veut les entendre, comme si elle n'était pas déjà au sol. puis il y va plus fort. plus passionnément. mazra, elle s'arrête net dans ses pas. une dernière insulte lui parvient. celle de trop. l'américaine se retourne et dévore la distance qu'elle avait mis entre leurs deux corps. sans qu'il n'ait le temps de répéter la moindre de ses atrocités, la cheerleader lui assène une violente claque. l'impact résonne en un puissant écho qui hante quelques instants le couloir. « i dare you to repeat that. » son regard sombre se pose dans les yeux du bel. elle veut s'assurer qu'il a bien compris. il n'a plus le droit de réclamer son attention comme ça, marlon. c'est lui qui l'a choisi.

et puis parce que ce n'était pas fini, la gamine se prépare pour un second coup.
le premier, c'était pour les insultes. le second, ce sera pour son coeur.