whisper of the heart (haru)

particularité    
hanamaki disease. haru elle a des fleurs qui pousse au creux des poumons - ça a rien de poétique. pétales et bourgeons qui fleurissent au gré des emballements de ses émotions, si elle a appris à tempérer ses émois elle ne parviendra jamais totalement à éloigner les toux rauques qui la prenne lorsque ses émotions s’emportent, les pétales de cerisiers se dégageant de l’œsophage dans des crachats douloureux. dérèglement magique d’une maladie mystérieuse qui n’a encore sû être expliquée, désarroi des professionnels, la cure n’a jamais été trouvée. elle ne peut compter que sur sa maîtrise de ses émotions pour éloigner le mal. détresse parentale, maman médicomage s’en veut d’être impuissante. on a pensé à éloigner l’enfant du monde pour éviter toute stimulation extérieure, a préféré finalement l’abandonner à la sagesse de l’obaasan dans une enfance en communion avec la nature qui a sû l’aider à trouver l’équilibre assez juste pour ne pas trop déborder. et en attendant on vit, l’inquiétude en suspend - à quand l’émotion de trop qui n’arrêtera plus les fleurs de pousser ?

waterbender & earthbender c'est le chant de l'océan et le murmure de la terre, et haru qui vit en communion avec eux. savoir traditionnel de son clan, pour haru il prend une grandeur presque vitale. et c'est obaasan qui lui a appris, à écouter l'océan et la terre sous ses pieds, à faire batre son coeur au même rythme qu'eux pour les apprivoiser. maîtrise qui n'ira jamais plus loin que quelques manipulations simples, sa magie trop faible, mais l'essentiel n'est pas là. parce qu'en même temps qu'elle apprends à les dompter du bout de ses doigts, à les comprendre, c'est ses propres agitations qu'elle apprend à maîtriser - équilibre délicat. alors quand elle sent les ronces aux creux de la gorge elle s'immerge tout entier dans l'eau, la laisse la bercer dans ses bras pour calmer ses émois, coupée de tout. quand elle s'étouffe dans ses toux rauques de pétales elle plonge ses mains dans la terre et laisse ses parfums l'envahir jusqu'à ce que son corps tout entier batte au rythme apaisé de ses vibrations.

annecdotes

I. mélancolies douloureuses, souvenirs doux amer, une partie d'elle-même est restée à tenchijima. ou peut-être est-ce le bonheur naïf de son enfance qu'elle regrette. elle voudrait remonter le temps. jeunes années élevées sur ses terres natales, obaasan qu'on lui a trop vite arrachée. parfois, elle se dit que c'est mieux, d'avoir toujours mal. elle s'en voudrait trop si son coeur ne pleurait pas à chaque réminiscence. c'est la preuve qu'on a aimé.

II. croyances et traditions du passé pleinement embrassés, elle est enfant de la nature et de ses dieux. ses pieds n’osent plus fouler l’île encore hantée de rires & démons passés, mais le coeur bat encore au rythme de ces chants. ses iris ocres n’ont pas besoin de la trahir, l’appartence ryu est tant une évidence qu’une écorchure.

III. les caractères s'emmêlent sur le papier, se brouillent dans son esprit. dyslexie tardivement diagnostiquée, on l'a pensée un peu lente, pas très intelligente. mots qu'elle peine encore à déchiffrer, elle se trouve d'autres passe-temps, plus manuelle qu'intellectuelle. se redécouvre, depuis quelques temps, un gout pour la lecture, les heures passées avec des audiobooks dans les oreilles.
et sa magie, faible, qui n’a jamais sû briller. haru elle sait pas lancer des sorts très puissants, ni trop élaborés. on ne sait si c’est un stigmate de sa maladie.
et face à elle la lignée est brillante - maman sauve des vies, papa les défends, ses aînés suivent leurs pas glorieux qu’elle ne parviendra jamais à emboiter. héritage pesant sur son complexe d’infériotié.
difficulté à briller à l'université tant dans la théorie que la magie, elle s'accroche difficilement, n'ose trop croire y réussir.  

IV. égarement d'un temps en cursus de médicomagie puis d’alchimie, voies suivies sans grande passion pour espérer voir briller dans les yeux familiaux la lueur de fierté qu'elle a trop longtemps chassée. pouvoir prendre par surprise leur "c'est pas un peu dur, pour toi?" cursus mornes auquel elle s’accrochera sans grande passion, le travail acharné ne suffira pas - double redoublement qui finira d'achever sa confiance en soi frêle.

V.c'est pas qu'elle manque d'amour, haru. aussi loin qu'elle s'en rappelle ses souvenirs en sont remplis. il est dans les mots tendres d'obaasan qui ne s’effaceront jamais, dans les câlins d'okaasan et les moments volés avec abeoji. il est même dans les chamailleries avec sa fratrie.
c'est pas qu'elle a manqué d'amour, haru. c'est juste que le sourire qu'on lui offre, brille pas de la même fierté, que celui réservé à mai et keiji. on lui dit rien ne t'obliges à faire des études, et tout le monde n’a pas besoin d’une magie puissante, paroles pleines de bienveillance. et ça fait peut-être un peu mal, quand pour les adelphes on a rêvé médicomagie et magie pure, l'excellence attendue.
c'est juste que quand elle redoublé, y'a pas eu tant de surprise, dans leurs pupilles. on l'a prise dans ses bras et on lui a murmuré, c'est pas grave, ça arrive. et rien ne t’oblige à continuer. elle aurait préféré des cris.
c'est pas qu'elle a manqué d'amour. c'est juste que c'est dur de briller aussi fort qu'eux.

VI. parfois le courage c'est pas grand chose. parfois il ressemble à demi-femme haute comme trois pomme, les yeux baissés et les doigts enroulés à son collier, qui dit, okaasan, abeoji, je vais faire un stage de boulangerie pâtisserie. passe-temps de rien du tout qu'elle n'osait imaginer talent, c'est surtout la sérénité de son cœur, qu'elle retient.
peut-être, qu'il y a quelque chose, quelque part, qui lui plaît. peut-être, qu'il y a quelque chose, quelque part, pour laquelle est est douée.
et c'est que ses ambitions paraissent toutes petites face aux grandeurs des autres, pourtant tout son corps vibre d'avoir enfin trouvé sa place dans le vaste univers.
c'est pas grand chose dans le grand cours des choses. c'est oser aller à l'encontre des rêves des autres, peut-être plus brillants, mais pas plus spéciaux. tant pis pour la magie - elle la trouvera ailleurs, dans les petits miracles du quotidien et la beauté de la nature. c'est oser vouloir croire en soi même quand les autres ne le font pas. ou commencer, en tout cas.
((et au fond toujours un peu honteuse, de ne pas être à la hauteur de la magie.))


de son enfance, elle se rappelle,
le parfum de l’océan et de la terre, frais et riche dans ses narines. la caresse de l'air sur son visage, qui emmêle ses cheveux longs. le chant des cigales qui célèbrent l'été. l'herbe piquant, sous ses pieds nus.

et puis, l'odeur chaude qui sort du four. le sucre du gâteau au chocolat d'obasaan, qui demeure sur son palais, pendant des heures. mais surtout, les arômes croustillantes et moelleuse de son pain, qui fond sur la langue. et obaasan lui apprend de sa voix rauque, comment on dose les ingrédients, avant de les mélanger. et haru ce qu'elle préfère, c'est pétrir la pâte. plonger ses mains, et la travailler des minutes durant. c'est apaisant, et l'espace de quelques instants, tout son esprit est concentré sur cette tâche. sur les sensations contre sa peau. les émotions, apaisées dans son coeus, les pétales absent dans sa gorge pour enfin la laisser respirer. elle mime les gestes d'obaasan, se léchant les doigts à la dérobée, sans jamais être réprimandée. et elles regardent ensemble la pâte gonfler, gonfler.

c'était elle et obaasan, depuis plusieurs années déjà. et obeoji et okaasan, ils lui on demandé de veiller sur obaasan quand ils partaient loin sur l’autre île. ça semblait pas étrange, du haut de ses six ans. et obaasan écrivait les lettres qu'elle lui dictait, tous les dimanches après-midi. et haru les mettait comme une grande dans la fente de la boite postale, envoie direct pour meiwa. quand elle marchaient côte à côté jusqu'au centre ville, elle s'en allait parfois trop loin devant, trop vite, la gamine, et il lui fallait ralentir le rythme, pour s'adapter à celui d'obaasan. obaasan et la caresse chaude de sa main dans la sienne, même quand haru protestait qu'elle avait déjà dix ans, et que c'est assez grand, pour ne plus être tenue par la main comme une enfant. mais quand elle grimpait les marches de pierre pour aller au temple, c'est obaasan qui s'appuyait contre son bras, et elle se sentait fière de cette responsabilité qui lui échouait. il leur fallait parfois, faire des pauses, pour laisser obaasan reprendre son souffle, erratique, tousser un peu. de plus en plus souvent, avec les années. aller tout doucement, pour ne pas tomber, comme il lui arrivait parfois, dans les escaliers de la maison.

et puis un jour, on rentre de l'école. et on sait pas pourquoi les voisins, sont à la maison.
un jour, obaasan tombe dans les escaliers,
pour ne plus se relever.


et on a beau être grande à dix ans, on veut pas comprendre, pourquoi il faut aller rejoindre une école, loin, loin de la maison d'obaasan, et de son enfance.
on veut pas comprendre pourquoi, on ne peut pas revenir voir obaasan, l'été.
on veut pas comprendre pourquoi, obaasan a plus besoin qu'on veille sur elle.





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