what could have been ☼ robin

☉ libra ☽ capricorn ↑ capricorn
i am the monster you created



(( moodboard )) + (( playlist ))

reiketsuki ;tw : sang.
acceptance ; C'est en flashs qu'il se souvient de sa transformation. La douleur ne lui revient pas. Seulement le visage de maman. Tantôt effrayé, tantôt triste. Endeuillé. Et finalement, il ne s'était retrouvé qu'avec la face d'une inconnue face à lui, déjà prête à renier un fils aussi aisément que l'on se débarrassait d'un chiot au bord d'un cours d'eau. S'il a d'abord haï cette particularité comme calista l'a haï lui et lui a appris à faire (avait-elle peur qu'il ne la tue à son tour?), il a rapidement appris à l'accepter grâce à sa nouvelle famille : entouré de loups-garous eux-mêmes victimes de leur propre malédiction, Robin a grandi dans l'acceptation de soi et l'évolution de ses capacités, encouragé par des parents aimants et attentionnés, bien décidés à ce qu'il apprenne à contrôler autant les mauvais côtés que les bons de cette particularité. Le début a été difficile : dans une haine de soi apprise par sa génitrice, il lui a fallu comprendre que se nourrir, c'était protéger les autres et se contrôler, c'était vivre le plus normalement possible. Catalyseurs à ses pulsions, Rebecca, Oliver et June ont beaucoup aider sans pour autant intervenir : pour les protéger, Robin devait s'apprendre, et en apprendre sur ce qu'il était devenu.

morsure : seuil 2
contrôle du sang : seuil 3
voile des ombres : seuil 3

past ;
progenitor ; tw : violence. Progénitrice dont il n'a que le nom à la bouche. L'appellation maman est depuis bien longtemps tombée dans l'oubli, dans la colère qu'il voue à quelqu'un qui aurait dû aimer son enfant malgré toutes les épreuves qu'il avait pu endurer. Était-il plus facile de voir son fils affirmer son identité si jeune, plutôt que d'accepter le monstre qui l'habitait sans même qu'il ait choisi de l'accueillir? Robin déteste les paraîtres, Robin déteste les faux-semblants, les paillettes d'une vie parfaite à laquelle il n'a jamais participé sinon dans les anciens songes d'une mère décidant de jeter chaque erreur au pas de sa porte ou celle du voisin. Mais Calista a fait l'erreur de n'effacer la mémoire que d'un seul chaton de la portée, l'autre encore bel et bien conscient du mal que l'on a pu lui faire. Ne s'attend-elle pas à voir le visage de la vengeance, demain, sur le pas de la porte? Il aura dans la main un couteau, Robin. Il lui tranchera la gorge et se repentira de son sang. En vengeance de tout ce qu'il aurait pu ne pas vivre, de toutes les insécurités qu'elle a planté en lui en l'observant droit dans les yeux sans même lui dire au revoir.

violin ; Papier un peu plié, au parfum du vieux, au parfum de l'inconnu. Il se souvient avoir écrit de nombreuses lettres à une sœur qui ne lui aura jamais répondu de son affection. Dernier lien déchiré d'une famille pas si parfaite, Robin n'a abandonné l'idée de recevoir une réponse de sa petite sœur qu'après un an et quelques mois, n'épuisant plus sa force dans un papier dont les mots ne seraient jamais survolés.

Chère Gaia,
l'autre jour, papa et maman m'ont accompagnés dans une boutique avec plein d'instruments... Et je me suis souvenu de ta mauvaise posture, alors que tu essayais de tenir ton archer maladroitement après le goûter, les doigts encore un peu sales et le sourire trop grand pour ta petite bouche. C'était désastreux. C'était le début. Je donnerais tout pour entendre tes progrès. J'ai décidé aussi de me mettre au violoncelle! C'était mon cadeau d'anniversaire, d'après eux. Il est un peu grand et d'occasion, mais je comprends mieux pourquoi tu t'acharnais autant sur la même note à plusieurs reprises... J'ai hâte qu'on joue ensemble!

Mais le silence radio lui a donné une impression de plongeon dans un bain froid. Le rejet de sa mère était une chose qu'il avait accepté bien plus rapidement que celui de Gaia. Petite perle aux yeux azurs, trop jeune pour comprendre pourquoi son grand frère avait été envoyé au lointain. Il a parfois la sensation que quelque chose lui échappe, mais la rancune, là encore, l'habite. Pas aussi violente qu'envers Calista. La colère portée envers sa sœur n'est finalement qu'un déguisement de la vengeance qui l'anime pour leur génitrice : il a envie de croire, encore aujourd'hui, qu'elle lui a assez lavé le cerveau pour retourner les adelphes l'un contre l'autre sans qu'il ne puisse intervenir. Les déceptions de ne jamais revoir le facteur revenir lui porter les mots du petit ange dont il se souvenait se sont évincées, au fil des saisons, sous les rires de Rebecca.

summer ;
family ; Le bruit de ses pas dans la grande maison sonne faux, sonne intrusion contre le carrelage froid. Mais il ne le sent pas vraiment, au travers de ses chaussettes. Il pleut, aujourd'hui. Il pleut souvent. Quand il est arrivé ici pour la première fois, il pleuvait déjà. Et la grande dame blonde l'observait avec un sourire doux, l'homme à ses côtés plus attendri, encore, par les grands yeux du pauvre petit enfant perdu, là, sur le pas de leur porte. Ils n'avaient pas osé toucher la petite chose tremblotante qu'ils avaient accueilli, les bras ballants, ne tenant contre lui qu'un ours en peluche. Il n'arrivait pas encore à dire de cette bâtisse qu'il s'agissait de sa maison. De chez lui. Il se sentait comme un fantôme à hanter des murs qu'il n'avait jusqu'alors jamais connu. Et tous les matins, alors qu'il descendait les escaliers grinçants, Robin observait quelques secondes maman tendre un peu de pain à Rebecca, papa lui ébouriffer les cheveux sous les grognements de la jeune fille avant de lui-même entrer, peur de déranger dans le fond de son estomac. Alors la femme aux yeux verts lui souriait et lui disait, « Robin, come here sweety, there's hot cocoa ready for you. » Et Robin s'installait sans mot dire, sourire timide collé aux lèvres, ignorant du mieux qu'il le pouvait le regard en coin de la petite fille à côté de lui. Il avait du mal à se faire à sa nouvelle famille. A son nouveau prénom. A sa nouvelle condition qui faisait tâche dans cette peinture que tout le monde tentait de rendre dans le tableau familial (il restait le point rouge).

her ; Ce jour-là, le soleil était bas. Alors que l'après-midi touchait à sa fin, tard le soir, l'été arrivant à grands pas, Robin lisait sur le banc devant leur maison, observant, à dire vrai, plutôt les images que s'intéressant aux histoires presque trop gluantes de princesses et de chevaliers qu'il avait entre les mains. Devant lui, la chevelure de feu de sa nouvelle sœur s'activait au rythme du ballon qu'elle essayait de faire jongler d'un genou à l'autre. Rebecca était le cliché de ces filles pleines d'énergies. Peut-être parce qu'elle passait trop de temps à regarder des films d'adolescents pour son âge trop jeune. Il n'avait jamais le temps de lui demander si elle voulait jouer avec lui avant qu'elle ne s'enferme dans sa chambre, ignorant superbement sa présence. Et Robin laissait les bras lui tomber de part et d'autre de son corps sans trop oser rien en dire. Il sentait son regard perçant sur lui chaque fois qu'il se pointait dans la même pièce qu'elle, et s'il ne connaissait pas la nature de ses parents, il se serait demandé si elle ne jugeait pas sa malédiction. Chaque fois qu'il se trompait quelque part, qu'il montrait une idiotie ou une autre, elle levait les yeux au ciel et se moquait, offrant une remarque qui serrait sa poitrine. Elle ne l'aimait pas. Et Robin ne lui en voulait même pas. Il savait pourquoi elle lui en voulait, savait qu'il était le gamin attrapé au hasard dans une vie qu'elle n'avait pas souhaité. Il se demandait, parfois, si ses parents avaient été volontaires ou forcés de l'accepter dans leur petite maison de banlieue. Les murs de sa chambre étaient un peu décrépis, la fenêtre mal isolée et la peinture vieillie. Le matelas était pourtant confortable, et madame Fairchild lui répétait sans cesse qu'ils pourraient aller faire quelques courses pour décorer, comme si elle n'avait pas eu l'occasion de le faire avant son arrivée (comme s'il n'avait pas été attendu). Robin n'osait trop en demander, pourtant, certain qu'ils n'en avaient pas les moyens. Chaque fois qu'elle remettait le sujet sur le tapis, il riait à voix basse et secouait la tête de gauche à droite, affirmant, oui, qu'il était bien content de sa décoration. Son violoncelle illuminait la pièce.

C'est le bruit du gravier contre des pneus qui lui firent relever le visage, alors qu'un gamin se mettait à crier bêtement sur Rebecca. Son ballon lui avait échappé, avait foncé droit dans les roues du vélo d'un gamin un peu grincheux. Il avait suffit à la petite fille qu'elle ne ricane à ses provocations pour qu'il ne jette sans plus de cérémonie la bicyclette sur le côté pour s'en prendre à elle. Ou en tout cas essaie, Robin se redressant à peine eut-il le temps de lever le poing en sa direction. Rebecca avait semblé prête à se défendre, à peut-être esquiver le poing du plus grand, mais il n'avait pas pu s'empêcher d'intervenir : interposant son corps entre elle et son attaquant, c'est lui qui reçut le coup en plein sur la joue. Il trébucha juste après, se mangeant le goudron contre les genoux, se tenant le visage d'une main en tentant vainement de retenir les larmes qui menaçaient de s'écouler. Il n'avait même pas eu le réflexe de vouloir, lui aussi, s'attaquer au gamin un peu trop fort pour la plus jeune. Il ne sait pas si Rebecca s'est battue, si elle a gagné, si elle a simplement crié assez fort sur le gamin pour qu'il ne se casse. Quelques minutes plus tard, pourtant, elle lui avait tendu la main pour qu'il ne se relève et l'avait guidé jusqu'à la salle de bain pour le forcer à s'asseoir sur la cuvette des toilettes, nettoyant ses blessures, riant un peu bêtement de son incapacité. Elle lui avait mis des pansements et lui avait promis de lui apprendre à se battre. Quelque part, Robin pense que s'il ne s'était pas pris ce poing en pleine face, elle ne lui aurait jamais pardonné de s'être greffé à leurs vies. Ils ne se seraient jamais rapprochés.

them ; La première fois qu'il l'avait vue, il a cru apercevoir une sorte de mirage, de l'autre côté de la rue. Il faisait beau. L'été venait tout juste de commencer, et la fille, en face, avait une robe-salopette en jean joliment ornementée de pâquerettes. Il ne voyait personne s'habiller avec des habits neufs, ici. Les voisins d'en face, eux non plus, n'étaient pas assez riches pour se permettre ce genre de dépense. C'était pourtant devant cette maison qu'elle attendait, ses cheveux bruns remontés en un chignon, ses yeux bleus observant la porte d'entrée avec une intensité qu'il ne connaissait à personne. Elle avait tout du personnage qui n'avait pas vraiment sa place face à cette maison aux murs délavés par le temps. Et Robin s'était arrêté de lire pendant quelques secondes lorsqu'enfin il était sûr de ne pas attirer son attention, le visage se redressant en même temps que la figure de la jeune fille, alors que la porte grinçait pour dévoiler un garçon certainement plus âgé que lui aux membres longs, au sourire resplendissant, à l'allure certaine. Les deux se sont étreints comme si cela faisait bien trop longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus, le garçon la faisant tourner un peu alors qu'elle lui frappait les bras pour qu'il ne la relâche. Elle grognait dans sa moustache avant de s'exclamer avec une naturalité et un bouquant que lui-même n'osait plus répéter depuis qu'il était arrivé ici : cherchant à se faire petite souris dans la vie de ceux qui n'avaient rien demandé. Planqué derrière la haie du jardin, Robin laissait le regard dériver des bras flanqués de tâches de rousseur et nus de la demoiselle aux yeux rieurs et beaux du garçon. « Robin! » Ca avait percé la quiétude de l'instant, brisé le moment de contemplation duquel il ne parvenait pas vraiment à sortir. Il sursauta, faisant rouler son livre sur ses genoux, la chevelure de feu de Rebecca lui tombant presque sous le nez alors qu'elle se tenait toute droite face à lui. « Mom said you had to go get some bread with me. » Et il n'avait pas vraiment son mot à dire. Il savait que s'ils sortaient, c'était toujours à deux (au plus grand damne de la rouquine), Rebecca préférant pourtant ça à ne pas avoir le droit de bouger de la maison du tout. Alors elle lui attrapa la main avec vigueur, et le traîna derrière elle aussitôt sans même qu'il ne proteste. Le regard accrocha quelques secondes l'azur de celui de la jeune fille, avant de glisser vaguement sur la peau parsemée de grains de beauté de (ce qu'il assumait être) son voisin, baissant le visage aussitôt, comme pour faire mine qu'il n'était pas en train de les regarder, quelques secondes auparavant.

june ; « Robin, is that it? » Et il redresse la tête avec une rapidité surprenante, se griffant le visage dans le buisson dont il sort (occupé à jardiner), les yeux tous grands ouverts. Face à lui, une galaxie de constellations s'étend sur la peau pâle d'une jeune fille, son sourire bienveillant, son air assuré. Et Robin n'a pas les mots, alors il acquiesce. Un peu bêtement, la gorge un peu sèche et les mots lui manquant. Il lance un regard par-dessus son épaule, cherchant ses parents du regard qui parlent déjà à une autre figure (le voisin d'en face). « I'm June! » Qu'elle affirme avec un air ravi avant de faire un mouvement de tête vers le garçon avec qui papa et maman discutent. « This one's Oliver. » Et il finit par réussir à reprendre la parole, à faire taire ce sentiment désagréable de déranger qui ne part pas, depuis que Calista l'a dégagé de sa vie. « Are you two friends? - Best pals since childhood! Going to the same magic school and everything. Your ma's told us you were going too, next year? I thought you were older than that, but - I'm eight. » Et il se sent coupable de l'interrompre si violemment. June semble surprise par sa répartie, avant qu'un sourire ne se flanque sur son joli visage, Robin reprenant la parole en tentant de s'expliquer. « I'll enter my third year. - Cheers! We're in our fourth one next september! » Qu'elle affirme sans demander pourquoi il n'était pas là, les années précédentes. Et il ne sait que rajouter, Robin. Alors il acquiesce vaguement, fait un petit geste du menton alors que les yeux parcourent la figure d'Oliver qui se rapproche. « Here. » Qu'elle dit en déposant un pansement sur sa joue. « You were bleeding. Wanna go skate with us? » Et maman était d'accord, si Rebecca les accompagnait. Visiblement, sa petite sœur était plutôt proche de leur voisin. Le soir, il remarqua que si Oliver lui souriait d'un air pincé, un brin moqueur, parfois, c'était certainement à cause du motif Hello Kitty qui ornait sa joue.

oliver ; « You're tougher than you look. » Et Robin redresse le visage vers Oliver, puis cherche June du regard. Elle est trop occupée à aider Rebecca dans sa tentative de faire un ollie. Si les genoux écorchés du brun sont à prendre en compte, Robin dirait qu'il n'est pas ce que l'autre garçon lui prétend être. Bien au contraire. Il a une petite grimace sur le bord des lèvres, alors qu'il secoue doucement la tête en riant un peu. Le soleil tapait encore sur leurs têtes, alors que les rayons d'août venaient peu à peu à marquer la fin de l'après-midi. « You don't have to lie to make me feel better. » Qu'il marmonne en faisant rouler la planche sous l'un de ses pieds, sans pour autant grimper dessus. Les yeux se reposent sur la figure plus grande du plus âgé, alors que celui-ci hausse les épaules avec un sourire en coin. « If I'd fallen that much while learning how to skate, I would've given up. » Et ça sonne un peu comme une insulte, jusqu'à ce qu'il ajoute, lui tournant autour en douceur, tenant sur sa planche dans un équilibre parfait : « But here you are : still trying. Stubborn. » Et pendant une fraction de seconde, ça cloue le bec à Robin. Il l'observe faire un virage sans rien dire, avant de sentir un sourire poindre sur son visage, tournant la tête pour le camoufler un peu. L'autre gamin lui rentre dedans et c'est fait exprès, Robin le sait. Ca le fait éclater de rire, sursauter Rebecca qui lui râle après en élevant la voix parce qu'il lui a fait peur. Il étouffe l'éclat contre son poing, tournant le visage vers l'autre garçon qui ricane à ses côtés. « You make it sound like I've been that boring kid all along. -Not boring. You've just been silent a lot. Glad to know you have some personality, after all. » Et Robin, du haut de ses huit ans, a l'impression que même si la vie l'a abandonné, même si on l'a rejeté pour son existence et ce qu'il était, dans cette rue (la seule sans pavés qu'ils aient trouvé à proximité) et sous le soleil mourant d'un été encore jeune, il a le droit d'exister.

school ;
a new home ; Il ne dépasse pas un seul de ces gamins, Robin. Il se fond parmi eux comme s'il était de leur âge, comme s'il entrait en sa première année de magie alors qu'en réalité, il assistait à la seconde répartition de sa vie. Les suisei-ka n'avaient jamais eu l'occasion de l'embrasser pleinement et depuis cet été entouré de ses nouveaux amis, Robin espérait simplement les rejoindre dans leur maison à sa prochaine rentrée. A ses côtés, Rebecca, sourire aux lèvres, discutait d'ores et déjà avec d'autres mages de son âge, ne le lâchant jamais mais ne lui adressant pour autant pas la parole. Sa présence le rassurait. Derrière le petit groupe de nouveaux étudiants à l'école, Robin sondait les visages discrètement avant d'apercevoir June se hisser un peu sur l'épaule d'Oliver, lui faisant quelques gestes encourageants, quoiqu'un peu ridicule. Et le rire qui s'extirpe de ses lèvres attire quelques regards sur le gamin silencieux sans qu'il n'y réagisse. Il est le premier à passer, Robin, parce qu'il est nouveau, parce qu'il est déjà de quelques années plus vieux que les mages qui viennent se faire répartir aujourd'hui. Il se souvient de l'anxiété qui grimpe dans la poitrine, de cette sensation de ne pas vouloir décevoir, de devoir rejoindre Morgane pour être assez bien pour accompagner ses nouveaux amis (de cette peur de finir à nouveau seul). Il se souvient, aussi, de la déception quant au choix qui a été fait, de ce fantôme sorti de l'eau pour l'accueillir et de cet air désolé qui collait aux yeux de ses deux amis, avant que ceux-ci ne se retournent vers leurs propres camarades. Comme si ça n'était pas si grave, quand, dans l'estomac de Robin, se tordaient un mélange de peur et d'impression d'avoir encore échoué. Il ne se souvient pas avoir vu Rebecca accepter la main tendue d'Arthur, trop occupé, sûrement, à lui envoyer un sourire bien moins resplendissant que le sien (à se demander quelle erreur il avait encore commis).

rattrapage ; cw : sang, discrimination. Robin n'a jamais eu le temps de se morfondre dans son coin, ayant un nouveau programme à apprendre et toute une partie d'un ancien à rattraper. Le début de sa première année à Tintagel Castle School of Magic est avant tout passé dans une successions de jours à enfouir son nez dans un livre sans jamais en ressortir avant que le soleil ne se couche. Peut-être était-ce pour le mieux. Pour éviter, aussi, son colocataire un brin bruyant, bavard et bien trop curieux. Un vampire, lui aussi. Pour s'assurer qu'ils n'étaient un danger pour personne (pour les contrôler et les tenir hors de portée des autres élèves, si facilement infectés). Tian avait son âge, pauvre gamin mordu par sa propre famille en espérant, sûrement, qu'il ne survive pas à la morsure. Il restait là pendant les vacances, avait toujours ce grand sourire sur le visage et jamais ne se plaignait de rien (pas même des silences que Robin lui offrait chaque fois qu'il lui posait une question en mimant une concentration trop extrême). Il a arrêté de sourire, pourtant, un soir de printemps. Et pour la première fois, alors qu'enfin ses études se déchargeaient un peu de ses épaules, Robin l'a vraiment regardé. Il a accepté ses bras autour de lui, son silence et ses larmes tout contre son cou. Il a lui-même offert le réconfort de la chaleur de son petit corps, accueillant son ami contre lui en le rassurant, lui disant qu'il n'avait certainement pas tué cette pauvre fille qui en faisait tout un plat, simplement parce qu'elle s'était fait terriblement mal. Il ne savait pas, lui, s'il avait eu la vision de tout ce sang, comment il aurait réagi. Toujours est-il que Tian a perdu la raison, ce jour-là. Il aura fallu qu'un professeur daigne enfin témoigner en l'honneur de son colocataire ('il n'a même pas touché cette gamine!') pour que les accusations se détournent de lui (et par la même occasion de Robin). Il a compris, ce mois-là et tous ceux précédents cet accident, que sa présence dans l'école n'était qu'à peine tolérée, que sa condition était un parfait prétexte pour le virer si le cœur y était. Qu'il lui faudrait redoubler d'efforts plus que tout autre mage. Qu'il aimerait Tian malgré sa grande gueule et ses questions intrusives.

trio ; Même maison ou non, il était évident pour tout le monde que Robin était le nouveau petit protégé de June et par extension d'Oliver. Duo devenu trio, s'il s'agissait au début d'une blague parmi certains élèves de l'école, Robin a bien vite compris que les remarques quant à sa condition magique (vampire) n'existaient pas, en présence du soleil qu'était June. Amis devenus autant protection que recueil, l'addition de Robin à leur dynamique se fit avec un naturel surprenant malgré leur différence de maison et d'année d'études. Oliver était celui qui l'aidait le plus à rattraper son retard sur son année précédente, pendant que June se cassait le crâne sur ses propres devoirs en geignant à longueur de temps à côté d'eux (les surnommant avec un sourire doux 'les nerds'). Si les différences d'emplois du temps se creusaient avec le temps et les années, si leur temps ensemble se réduisait parfois beaucoup trop et si June et Oliver lui reprochaient en riant de préférer les amis qu'il s'était fait dans sa propre maison, ils étaient devenus son safe place; cette maison que l'on ne trouve qu'entre les bras de quelqu'un (June), que face aux sourires assurés d'une autre personne (Oliver).

grow ;
love ; Il se souvient du sourire un peu gêné de June, lorsqu'elle lui a fait part de cette attirance qu'elle avait pour Oliver. De cette façon qu'elle avait eu de triturer le bout de ses doigts en disant combien, oui, il avait de beaux yeux, sa peau resplendissait. Et Robin avait eu envie d'ajouter qu'elle était douce, qu'elle avait tout du coton d'un habit neuf. C'était une évidence, pour lui, de trouver un jour ses deux meilleurs amis en couple, quand bien même son cœur lui criait de se battre pour celui qui le faisait palpiter. Mais ils étaient tout ce qu'il avait de plus précieux, tout ce qui rassurait dans leur régularité, dans leur habitude. Dans leur prévisibilité. Ils se marieraient, auraient des enfants. Seraient heureux, pendant que Robin se tiendrait à leurs côtés. Toujours proches, parce que c'était ce qu'ils étaient. Parce qu'il ne pouvait en être autrement. Parce que cela relevait de l'évidence. « How can you be so blind? » Lui demande Oliver, figeant les doigts de Robin dans leur travail, le regard glissant de sa potion au visage de son ami. Et il inspire en jouant avec la fiole qu'il allait intégrer dans sa potion, faisant tourner son contenu dans son fond. « What does that have anything to do with June? I was just asking you why you weren't together already. » Et l'autre lève les yeux au ciel, souffle du nez Ca créer une sensation bizarre dans son estomac, remonte un frisson violent de peur dans sa colonne vertébrale. Oliver repose le regard sur lui et sa main vient arrêter le mouvement erratique qu'il fait avec sa fiole en espérant calmer ses nerfs, liant leurs doigts avec douceur, coupant le souffle du plus petit. « I don't want June. » Ca semble improbable. Ca sort de tout ce qu'il pouvait imaginer. De tout ce qui fait sens. « It doesn't make sense. - I want you, Robin. » La stupéfaction s'affiche sur son visage, certainement. Et ça fait ricaner Oliver qui le regarde sous un nouveau jour. Ca lui retourne l'estomac, alors qu'il repose le verre, qu'il s'y concentre en déglutissant. Il s'échappe de l'étreinte de sa chaleur, il ne s'éloigne pourtant pas tant que ça. Et le plus âgé prend cela comme une invitation, alors que sa main remonte jusqu'à son coude. « I like you. » Ca fait déborder les insécurités, les équations qu'il n'avait pas prévu. Ca retourne un monde qu'il n'avait pas exploré, quand les paupières papillonnent face à la proximité du visage d'Oliver. Et quand Robin acquiesce lorsqu'il lui demande s'il peut l'embrasser, il se demande si le jeu en vaut la chandelle (s'il fait bien de briser le cœur de June, plutôt que le sien) avant de s'oublier dans la chaleur de celui pour qui le myocarde s'emballe.

enough ; Oliver est intense. Il l'a toujours été. Dans ses passions, ses amitiés, mais encore plus dans ses amours. Et s'ils ne mettent pas de terme exact sur leur relation, c'est parce que Robin freine la machine comme il le peut, effrayé de le voir glisser entre ses doigts. Tian se moque de lui, quand il les retrouve tous les deux dans leur chambre, June leur lance des sourires un peu brisés et tous leurs amis les regardent comme s'ils savaient. Mais Robin lui-même ne sait pas. Il l'aime, cet homme qu'il serre dans ses bras, qu'il embrasse, qui le fait rire et s'épanouir. Mais Oliver n'est pas constant, est une inconnue dans l'équation de sa vie. Imprévisible, il se demande, Robin, quand il décidera de le laisser de côté. « Don't you love me? » Ca sonne comme un reproche, pour Robin qui reste là, planté, bras ballants, air désolé. Il a envie de lui dire que si, si, il l'aime. Comme il le lui a déjà répété. Mais pas dans ce contexte. Pas alors qu'il cherche à comprendre ce qui trotte dans la tête de son compagnon, alors que leurs mains ne se joignent même pas et que dans ses yeux, seul le reflet de ses regrets et de ses peines transparaît. Etait-ce tout ce qu'il pouvait accepter? Etait-ce déjà de trop? « Robin, I can't read your mind. I don't know what's keeping you away, why don't you just tell me? » Et il a les mains qui tremblent un peu, Robin. Il a envie de le supplier de ne pas le forcer à en parler. Il n'a pas envie de dévoiler une part de Calista à ce monde où elle n'existe pas. Il n'a pas envie d'expliquer qu'elle est la cause de ses insécurités, de cette haine que, parfois, il ressent si violemment envers lui-même (envers cette nature dont il ne peut rien). Il n'a pas envie de dire à Oliver qu'elle a abandonné son propre enfant. Qu'il a peur que tous ceux qu'il aime en fassent de même, un jour ou l'autre, s'il venait à les décevoir. «Don't you trust me? - It's not always about you. » Qu'il grogne, la colère commençant doucement à poindre dans la poitrine. Et le regard blessé d'Oliver prouve que ce n'était pas la réponse à donner. Il a un petit ricanement, secoue la tête, regarde sur le côté. « I see. » Et il ne sait pas comment se rattraper. Ne sait pas, exactement, quel point il a touché avec ces mots. Comment réparer l'erreur commise. « It can't work like that. It's not me, trusting you forever and you, incapable of sharing your feelings with me. - I do share my feelings with you! - But you don't! Rob', I'm always the one seeking answers, making approaches! But you said it : it's not about me. You have issues and you don't want me to help you even when I try to. I can't live waiting for someone who won't put any effort in our relationship. For me. » Et Robin ne sait quoi répondre. Tremble en voyant l'inconnu se dévoiler, dans ce calcul : il n'a jamais eu de résultat juste. Était incorrect. Oliver le supplie presque du regard de le retenir lorsqu'il se retourne. Mais Robin n'a rien à dire. N'a rien à faire. Alors la porte claque et le cœur s'effondre.

mom ; Il a eu son diplôme. Une mention assez moyenne pour quelqu'un avec d'aussi bons résultats. Robin sait pourquoi, mais n'a pas la foi d'aller hausser le ton, d'aller se battre pour ce qu'il est. Maman, pourtant, n'est pas d'accord. Elle s'exclame, s'énerve, lui demande pourquoi il ne réagit pas. Et Robin la regarde droit dans les yeux, lorsqu'il lui avoue : « Nobody cares about alchemy when it revolves around maledictions, even more so presentend by one. We could all die for all they care. » Et elle reste plantée, là, la douleur présente dans le fond des yeux. Pendant une fraction de secondes, il se demande s'il a réussi à la blesser comme il aura blessé Oliver. Et elle a les larmes aux yeux, lorsqu'elle s'assoit à côté de lui, prenant ses mains dans les siennes, lui souriant avec toute la douceur du monde. Toutes les blessures qu'elle ne montre d'habitude pas. « Robbie... I am proud of your work. » Et ça lui fait plus d'effet que ce qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer. Il se perd dans le vert des yeux qui le regardent avec affection. Il serre fort les doigts de sa mère entre les siens avant de laisser quelques larmes silencieuses glisser le long de ses joues. « It didn't even succeed. » Et elle souffle un peu, sourit tristement en le prenant contre elle, glissant ses bras autour de son corps en chuchotant quelques mots doux. « I'm sorry. I just feel so bad. I can't do anything right. » Et il se dit qu'au moins, maman est là pour lui.

mariage ; C'était l'ordre de chose. Recevoir le faire-part de mariage de June et Oliver n'aurait pas dû être une surprise. Pas après que sa meilleure amie se soit glissée dans son petit appartement rempli d'un certain bordel organisé pour lui annoncer sa mise en couple avec l'homme qu'elle aimait depuis si longtemps. Pourtant, il avait relu les mots plusieurs fois, avait tourné leur sens dans le fond de son crâne avant de se dire que tous ses précédents plans, d'il y avait quelques années, déjà, faisaient à présent sens. Un jour viendrait où il recevrait des photos de bébés et autres plaisanteries de la vie (pendant que lui sera encore sordidement seul). En attendant, il se tenait aux côtés de June alors qu'elle s'exprimait quant aux festivités, témoin aidant aux préparations, aux engagements, gauche, dans ce costume acheté d'occasion (ayant presque hésité à en louer un, plutôt, ayant pourtant quelque chose à se prouver (qu'il réussissait tout autant qu'eux sa propre vie, sûrement (au moins ne crevait-il pas dans son petit appartement maussade))). Leurs familles sont heureuses, les sourires flambent autant que son cœur, lorsqu'il observe Oliver regarder June comme un joyau. June sourire, heureuse. Et dans cette pièce, ils méritent tous le sorts qu'ils se sont apportés (Robin a simplement l'impression d'avoir échoué là où il aurait dû essayer avec plus d'ardeur). Ils se sont embrassés sous quelques acclamations enchantées et Robin a applaudi, a suivi sans même voir le temps défiler jusqu'à la soirée. Peut-être a-t-il glissé quelques mots à Oliver, ce soir-là. Peut-être à June, aussi. Sur ce cœur meurtri qu'il regrettait plus que tout. Il ne se souvient pas : l'alcool a absorbé tout souvenir (s'excusant pour la forme, ne sachant même pas si c'était nécessaire). Et il a fui le pays à la moindre proposition hasardeuse d'aller rencontrer un collègue à l'autre bout du monde, n'attendant pas le retour du couple de leur voyage de noces. Echec médiocre qu'est ce mariage, Robin avait simplement l'impression d'être invité à la preuve de son propre échec : social, amoureux et financier. Peut-être est-ce encore pour ça qu'il leur ment quant aux raisons de son aménagement, à propos de ses conditions de vie et de tout ce qu'il fait au Japon en général.


more ;
01. nicotine addict 02. vit dans un bordel organisé 03. ne supporte pas que l'on déplace / range ses affaires, il sait où trouver chaque chose qu'il a déposé à un endroit très précis 04. n'oublie ni ne perd que rarement les choses : il possède une très grande mémoire 05. a une collection de pansements de dessins animés dans sa trousse à pharmacie 06. s'il teste ses drogues pour en connaître les effets (ne sachant parfois pas qu'elles en sont), il cherche à s'en éloigner le plus possible sur le plan personnel, effrayé par l'idée de plonger dans ce genre d'addiction 07. a beaucoup de tics nerveux 08. awkward level : 100 / 100 09. a un accent assez prononcé en japonais mais possède beaucoup de vocabulaire 10. lèvres gercées, mains abîmées, doigts de pianiste ruinés 11. a joué du violoncelle pendant longtemps avant d'abandonner au profit de l'alchimie (il n'a plus le temps, qu'il dit alors qu'il a arrêté après sa rupture avec oliver) 13. sait skater, ou du moins tenir sur une planche et faire quelques figures 14. du genre secret, il faut lui tirer les vers du nez si on veut une information 15. ne se sent pas à l'aise dès lors qu'il sort de son petit quotidien habituel 16. control freak, panique dès que quelque chose lui échappe et, de fait, supporte très mal les personnes imprévisibles 17. style vestimentaire de papy, il est toujours flanqué de pulls trop grands et un peu vieillis aux motifs parfois étranges 18. s'habille selon l'humeur, pas la saison 19. june a toujours considéré que sa vraie magie, c'était ses yeux de biche (à faire fondre n'importe qui) et il déteste qu'on lui en fasse la remarque 20. petit et rempli de rage, on serait presque surpris de l'entendre jurer la première fois alors qu'il le fait tout le temps 21. sarcastique