équipe invertébrés de la forêt ⟡ senri et kuro

Kaneko, c'est le moment de faire tes preuves. À vouloir tester le fameux parcours du combattant, après les épreuves Raiyo, Taizo avait préféré passer son tour - sans grande surprise, les trucs physiques, ça a jamais été sa came - et même Rei avait trouvé un vieux prétexte pour lui fausser compagnie. J'ai failli venir avec un autre ex-flic mais malheureusement, il va avoir quarante ans, raille-t-elle d'un air faussement dramatique dans un tacle gratos à son ex (détail qu'elle se garde bien de préciser) lorsqu'elle trouve Kuro sur le stand, lui aussi sans partenaire de course. Ce serait une bonne occasion de se défouler autrement qu'en se tapant dessus avec des gants de boxe.

Top départ - et Senri, dans son pantalon pourtant pas très adapté pour l'effort, s'élance sur le parcours en même temps de Kuro. Vite surpris et interrompus dans leur progression par le premier obstacle, plutôt surprenant - ce soit deux mangeurs d'air qui décident de faire d'eux leur quatre heures, les gobant d'un coup sorti de nulle part. La vie d'ma mère c'est dégueulasse cette merde, rage Senri, à essayer de se dépêtrer. Le mangeur d'air colle, glisse, c'est pas très pratique à maîtriser. Senri essaye d'atteindre son catalyseur dans la poche de son pantalon - se bat un peu avec le mangeur d'air qui gigote et semble chatouilleur de l'intérieur - et la lame tranche d'un coup la bestiole qui s'évapore dans une explosion de bulle d'eau pour la laisser respirer normalement de nouveau. Beurk, grimace Senri en essuyant les restes visqueux coulant sur une de ses joues, avant de se tourner vers Kaneko histoire de voir comment il s'en sort.

Il ne faisait que regarder le stand, un peu amusé à voir les autres groupes se faire stopper par les épreuves ou tomber dans la boue. Mais évidemment, le karma nommé Senri l’interrompt au moment où il s’apprête à glousser de la chute d’un participant lambda, et il ne peut que soupirer en réponse à son défi, parce qu’il sait qu’il ne peut pas refuser, qu’il va se retrouver dans la même boue que ceux qu’il jugeait un peu l'instant d’avant. Mais il ne veut pas la décevoir, certainement pas elle, alors il acquiesce. “Allez, faudrait pas ternir ta nouvelle réputation,” s’amuse-t-il avant de la suivre. Aucune pression d’être en binôme avec la reine du dustquash, non, vraiment. Fronce les sourcils à la mention d’un ex-flic de quarante ans, en se demandant si elle parle de Rei, mais même si les gens correspondant à cette description ne courent pas les rues, ce n’est pas vraiment le moment de l’interroger sur le sujet, alors il ignore, tant pis.
Ils s’élancent et se heurtent très vite à la première épreuve, avalés par de l’air. Il entend Senri et s'il est d’accord, il n’a pas le temps de répondre, empêtré dans son propre mangeur d’air, à se débattre pour parvenir à toucher son catalyseur. Sauf qu’il n’arrive pas à l’atteindre, les bras bloqués dans le dos par la substance immonde, incapable d’arriver à son oreille. En plus de ça, la bête n’a pas l’air de le trouver agréable au creux de ses tripes, parce qu’elle se secoue comme si elle voulait l’assommer et l’empêcher de se débattre. Et tout ce qu’il peut penser, c’est “T’as toujours des plans foireux comme ça Igarashi ? Bordel,” qu’il râle, les dents serrées pour tenter de libérer ses bras.

C'est étonnament simple pour Senri de sortir de la bestiole - ou bien a-t-elle juste une sacrée chance que son catalyseur soit un couteau, choisissez votre option. Prête à repartir en trombe, une fois les restes visqueux du mangeur d'air essuyés de son visage, tourne la tête pour voir Kuro se débattre dans le sien. Dommage que ce ne soit pas règlementaire de l'aider - son impatience aurait raison de leur participation, alors Senri reste sur le qui-vive, à attendre que Kaneko sorte de là. Le retard de Kuro ne joue pas en sa faveur non plus - elle se fait violence pour ne pas se lancer dans du trashtalk habituel à leurs joutes de boxe, et se montrer digne d'une coéquipière. T’as toujours des plans foireux comme ça Igarashi ? Bordel... T'inquiètes, réplique-t-elle simplement aux râleries de Kuro d'un air faussement sûr d'elle en réprimant un rire, avant de reprendre son sérieux. C'est juste qu'il est plus gras que le mien, c'est tout... fait-elle en faisant mine de jauger le mangeur d'air, balançant des analyses complètement au pif. C'est gluant, plus tu débats, moins t'auras de prise, c'est comme... bref, peu importe, vas-y, fous lui une raclée à la capote géante, manque-t-elle de drifter sur son ton habituel qu'elle sent peut-être pas totalement approprié à la situation.

Il a envie de lui dire qu’elle n’aide pas, mais il s’abstient parce qu’il sait qu’elle fait dans la retenue, dans une certaine mesure. Il la connaît plus railleuse, mais cette fois ils ne sont pas adversaires, au contraire. Kuro finit par arrêter de se débattre pour rien, se dit que Senri a raison, il ne fait que gaspiller son énergie. Et ça marche, parce qu’il parvient à glisser son bras dans la substance visqueuse, la bête ayant pris une pause syndicale - atteint son catalyseur et bien vite, une orbe fait exploser la tête du mangeur d’air pour le libérer. “Merci pour le tips,“ remercie-t-il, même s’il se doute qu’elle a dit tout ce qui lui passait par la tête, parce qu’a priori personne n’est un expert de mangeurs d’airs, il y a clairement plus intéressant. Ne reste que son tronc au sol, délicieusement visqueux, pendant que Kuro s’attache à se dépoussiérer (la poussière ayant des airs de jell-o périmé depuis cinq ans). “T’as raison, c’est dégueulasse. C'est quoi la suite ?”

Kuro finit par réussir à se démerder avec son mangeur d'air, pour le plus grand plaisir du naturel impatient de Senri dont les jambes la démangent, à bondir sur place à côté de lui - et quand il demande la suite des hostilités, elle se fait pas prier. Par là, fait Senri avec un geste de la tête avant de continuer de tracer leur route en courant légèrement vers le prochain obstacle.

...ils se foutent de notre gueule ? La horde de poules se promène gaiement devant eux, un enclos dans un coin - et la consigne est on ne peut plus claire. Va falloir jouer aux fermiers, à courir après les poulets comme des idiots. Senri roule des yeux - mais son instinct de compétition prend le dessus. Tu prends la droite je prends la gauche, si on les encercle ça sera peut-être plus facile, fait-elle en traçant la stratégie de l'index à Kuro, avant de s'interrompre toute seule. ...pourquoi je parle, est-ce que j'ai l'air d'une experte en comportements des poulets, même, lâche-t-elle avec un soupir. On sonne le feu vert, et Senri saute par-dessus la barrière pour filer vers sa cible sans ménagement - mais à peine elle plonge pour caler ses mains sur les plumes, la bestiole en profite pour lui foutre un coup de bec, arrachant une exclamation à Senri. Aïe ! - et lâche son agresseure, qui file joyeusement plus loin lors que Senri porte son doigt à sa bouche par réflexe. C'est ça, casse-toi, tu vas voir !

“...ils se foutent de notre gueule ?” Et il a envie d’acquiescer, mais à la vue des poules de glace il lève juste les yeux au ciel et soupire. Se dit que finalement peut-être qu’il était mieux là-bas, à se moquer des gens avant que Senri ne l’oblige à la suivre dans ce bourbier - non pas qu'il est mécontent, mais il ne se serait pas vu fermier si on lui avait demandé.  “Tu prends la droite je prends la gauche, si on les encercle ça sera peut-être plus facile,” Son assurance le fait rire et elle semble le remarquer, parce qu’elle s’interrompt d’elle-même en se rendant compte de la manière dont elle sonne. “...pourquoi je parle, est-ce que j'ai l'air d'une experte en comportements des poulets, même, “Experte des mangeurs d’airs, experte des poulets, je me demande ce que tu caches de plus,” s’amuse-t-il tout en s’exécutant, se dirigeant vers la droite, attendant le feu vert.
Au début, il se concentre, avance à pas très mesurés vers sa cible, tentant de ne pas faire de bruit, comme le bon brigadier qu’il est. Mais à côté, Senri a été un peu plus rapide que lui, et en voulant toucher sa poule, elle se blesse ; son exclamation n’est pas forte, mais elle suffit à alerter la poule que visait Kuro, qui relève la tête d’un coup et s’enfuit un peu plus loin. Un peu frustré mais pas trop dérangé, il essaie de rassurer sa coéquipière, se montre patient pour deux, visiblement elle maîtrise les bêtes mais pas la patience. “Respire, à tous les coups elles peuvent sentir la peur et la colère. Te laisse pas impressionner.” Et joignant le geste à la parole, il entreprend de trouver une nouvelle cible, pendant que Senri continue de son côté.