mother i'll make you proud (kuro)

'cause I'm just one of those ghosts
traveling endlessly
don't need no roads
in fact, they follow me
and we just go in circles

late night drives down empty roads ; keep going and running ; keep your lips sealed ; fight club ; just remember that I do care about you, despite it all ; our parting is not a dream, i know all too well ; effortlessly cool ; sans toi, je prends l'eau ; looking for the missing link ; bruised soul ; the urge to prove himself ; secrets dans les silences ; watering dead flowers ; people are more what they hide than what they show ; the free-pass friend your parents love ; trapped in memories ; friends with ghosts ; you will forever own a piece of me that I can never take back ; prove them (her) wrong ; you’ve survived all your bad days ; trying to see something -- a hint of the future -- in the dregs of their brew ; mother i'll make you proud ; baggy, cozy sweatshirts chosen over rows of formal wear in the closet -- but they still look just as sharp ; quand tu es morte c'est comme si on m'avait enlevé les os, personne n'a su pourquoi, mais je me suis effondré ; lingering smells from the night before, not quite washed away by a morning shower ; casually detached ; looking for (her) attention ; he has a plan, always ; des fleurs sur sa tombe

☼ SAGITTARIUS ☾ SCORPIO ↑ CAPRICORN
ESTJ-A


sōgaka
il lui porte des sentiments contradictoires, entre amour et désamour, comme toujours. au début c’était parce qu’il l’a héritée de sa mère, la vraie, parce que leur lien allait même au-delà, tous les deux voués à communier avec les morts, parce que sans le savoir il a placé le croissant de lune au même endroit qu’elle, sur le bas-ventre. il a toujours répudié sa spécialité, intéressé seulement par le reste malgré la marque et l’attrait, développant l’instinct en ignorant les morts, ne s’entraînant que pour mieux les faire taire (branche instinct, seuil 1 ; branche visions, seuil 1 ; branche nécromancie, seuil 1).
mais la mort de mio a tout fait valser, kuro tellement bouleversé que le troisième œil a préféré se fermer pour ne plus voir le désastre, le cœur en champ de bataille d’après-guerre, l’esprit aussi décimé que les tranchées. révolution assourdissante, kuro n’était soudain plus capable de rien, ni deuil ni don. seulement le noir complet et ses deux yeux restants pour pleurer, il n’était même pas question de le faire revenir à la case départ, non, l’œil a préféré se sceller, peut-être pour l’éternité. il ne lui restait que la spécialité damnée, ressentie comme une énième punition, jusqu’à ce que mio apparaisse une nuit et que de châtiment le don se mue en miracle et en nouvel espoir, celui de pouvoir retrouver sa mère, la garder près de lui d’une manière ou d’une autre. kuro se lance tête baissée dans l’apprentissage, incapable de lui dire adieu, quitte à renouer avec ce qu’il abhorrait.
la vie a bien dû se moquer, quand capable de communiquer (branche nécromancie, seuil 3) kuro n’a jamais pu la retrouver, s’égosillait pour lui parler mais ne récoltait que le silence. tout ça, pour rien. mais il continue d’essayer, nuit après nuit, entre amour et désamour d’un don encore rejeté mais qui nourrit un espoir fou, celui de ne pas être abandonné.

her
il lui aurait donné la lune, à cette mère qui l’a adopté sans protestation. un jour il était seul et le lendemain elle était là, à le considérer comme issu de son sang. il se disait qu’il ne la remercierait jamais assez, qu’il ne l’aimerait jamais assez, et c’est sûrement pour ça qu’il lui pardonnait tout, qu’il était incapable de déceler les blessures qui s’intensifiaient, préférait reporter la douleur et le ressentiment sur sa sœur. on a peu de souvenirs avant ses quatre ans, kuro se souvient pourtant avec vivacité de ses trois à ses huit ans, de tout l’amour qu’elle lui donnait, sans contrepartie ni restriction, à oublier presque volontairement les moments où mio cherchait shiro, parce qu’elle le traitait comme l’enfant qu’il était, ne voulait surtout pas l’inquiéter. la chute a été brutale, parce que quand shiro est revenue, rajeunie, mio lui donnait toute son attention, forcément, préoccupée par l’enfant malade comme le serait n’importe quel parent. était là pour kuro d’une main caressant son dos distraitement, les yeux fixés sur sa sœur. et pour lui plaire, pour la rendre fière, ça le dérangeait pas d’être fort, de prendre soin de shiro, de subir sa frustration et ses inquiétudes. bien sûr elle n’a jamais été violente, jamais méchante (il lui aurait pardonné), elle était seulement à fleur de peau, impatiente, irritable, et kuro s’est dit que c’était à lui qu’elle en voulait, alors il se faisait pardonner des péchés inexistants en étant toujours plus parfait, à vouloir la rendre toujours plus fière, à chercher son attention et son amour toujours un peu plus. ne voyait pas les blessures se créer, s’étendre, aveuglé par l’amour qu’il lui portait. lui cachait que ça le blessait, pas tant par choix que parce qu’il était incapable de s’affirmer, là où shiro n’avait pas peur de quémander l’attention.

clair-obscur
ils sont un oxymore et pourtant la vie n’a de cesse de les lier. il l’aime autant qu’il la hait, shiro, parce qu’elle reste malgré tout sa sœur, même s’ils ne partagent pas le même sang. mais il y a tellement de choses qu’il aurait aimé lui dire, tellement de moments où il aurait voulu s’affirmer, sortir de l’ombre où elle l’avait relégué sans le vouloir - tellement de moments où il était ramené à sa faiblesse de petit frère mais où leur mère le pressait à ravaler sa vulnérabilité, parce qu’il n’avait plus de grande sœur, parce que le retour de shiro, rajeunie de six ans, avait complètement chamboulé la hiérarchie familiale. l’avait propulsé à la place d’aîné alors qu’il aurait tout donné pour qu’elle le reste, elle. à la place, sa mère et sa sœur l’ont obligé à grandir plus vite, à être mature, responsable, comme si quand sa sœur était revenue dans le corps d’un enfant, lui devait s’efforcer d’agir en adulte dans le corps d’un gamin de huit ans. à cacher les vulnérabilités devenues caprices, les envies et la jalousie. il y a tellement de choses qu’il aurait aimé lui cracher, parce que shiro a cristallisé tout ce que son amour l’empêchait de ressentir à l’égard de mio. il la détestait d’être malade, d’être l’enfant gâtée (préférée). d’être hors du cadre qui, lui, le rassurait. il l’a détestée d’avoir disparu (de l’avoir abandonné), parce que c’est comme si elle ne l’avait jamais vraiment fait : toujours omniprésente malgré l’absence, shiro l’a empêché de sortir de l’ombre, encore aujourd’hui attaché à cette sœur-miroir. mais shiro n’était pas là pour vivre la mort de leur mère, pour déposer des fleurs sur sa tombe, pour le soutenir quand son don a fait la révolution. elle a toujours été partout, sauf là où il faut. et malgré tout, quand il pense à elle, son cœur se serre et il donnerait tout pour la retrouver, en visions ou dans la réalité.

deuil
il évite le mot comme la peste et malgré ses sentiments et ses ressentiments, il a toujours été incapable de faire le deuil des deux étoiles de son système solaire. jusqu’à son départ de l’archipel, il continuait de déposer des fleurs sur la tombe de mio, poursuivait la recherche de sa sœur, s’accrochait à des bribes, des traces infimes, complètement incapable de lâcher leurs mains. terrorisé à l’idée de se retrouver sans elles, en réalité, d’être abandonné par sa famille - une nouvelle fois. et malgré les années passées à l’étranger, la page n’a jamais été vraiment tournée, parce que kuro persiste à essayer de parler à mio et se dit qu’un jour peut-être la vie lui rendra shiro, au moins en fantôme.

rules  
elles l’ont toujours rassuré, parce qu’il avait le sentiment que suivre les règles lui permettrait d’être récompensé et surtout de ne pas être abandonné, à nouveau. il préfère largement la froideur du cadre à la chaleur des sentiments, le cœur un peu trop fissuré pour autoriser ses émotions à le dominer, bien plus à l’aise dans la rigueur de son métier, de ses valeurs. ça lui a toujours donné une aura de responsabilité, mais kuro n’est pas non plus réprobateur, se fiche complètement de savoir si ses amis respectent les mêmes règles que lui, voire s’amuse de leurs conneries. n’applique cette rigueur qu’à lui-même, concentré sur ses objectifs, son plan, quitte à paraître détaché émotionnellement. ce qu’il ne dit pas non plus, voire ce dont il n’a pas conscience, c’est que ce même cadre dont il ne s’est jamais détaché a laissé des blessures ouvertes dans sa peau et dans sa tête et que ces règles qu’il a scrupuleusement suivies ne lui ont jamais permis d’obtenir ce qu’il désirait vraiment, au fond, l’attention et l’amour de sa mère.

partir
c’était la décision la plus difficile à prendre de sa vie, sans aucun doute. partir, c’était dire adieu à son pays, sa maison, mais surtout à sa mère et à sa sœur. c’était arrêter d’aller déposer des fleurs sur sa tombe et se contenter de la chercher dans les nuits, au gré des apparitions, en ayant l’impression d’en être plus éloigné que jamais. c’était tirer un trait sur la recherche de shiro, sur l’espoir de la retrouver, en ayant l’impression d’en être plus proche que jamais. il ne regrette pas, mais il mentirait en disant qu’il n’a pas voulu se retourner plusieurs fois, revenir avant la fin de son cursus, incapable de se détacher complètement. mais partir l’a aussi libéré, dans un sens, l’a forcé à se saisir de la page, même s’il n’a pas pu la tourner et clore le chapitre. on ne dit jamais vraiment adieu aux morts, surtout quand on les voit la nuit.

random
semble avoir toujours la situation sous contrôle, capable de légèreté même s’il porte sur ses traits les traces d’un lourd passé - chill, jusqu’à ce qu’il soit soulé, moment où il préfère s’éloigner plutôt que de se prendre la tête - médite, mais juste dix minutes, après ça le soule parce que ça ne l’apaise pas - élève rarement la voix parce qu’il sait que parler ne mènera à rien, mais s’énerve contre les injustices ou lorsqu’on touche à un sujet sensible, comme sa famille - appartement toujours rangé - sait cuisiner, mais la flemme - music in the background, quand il ne préfère pas le silence de ses propres pensées, plus adapté pour planifier -