- Invité
CW et TW
le café aux odeurs rassurantes, légère pointe de sucre qui vient titiller les narines, c'est avec envie que j'agrippe la tasse et sa soucoupe en direction d'une table libre. les affaires sont que trop équilibrées dans la sacoche qui repose sur mon épaule. mais elle est lourde la sacoche. elle a le poids d'un âne mort entre cinq ou six cours, je ne sais plus exactement. le café entre les mains n'est pas là pour rien. il vient réveiller l'esprit embrumé par des heures et des heures de savoir engrangé pour ... réviser. comme si c'était la seule chose à faire. rythme tenu, rythme gardé, rythme pris au fil des années, une forme de métro-boulot-dodo c'était installé. et après avoir découvert -ou tenté de découvrir- tous les cafés de la ville, c'était au kirari que j'avais que trop régulièrement posé bagage. comme si l'ambiance, comme si les gens participaient à cette atmosphère réconfortante. un truc qu'on trouve pas ailleurs et qui m'est nécessaire quand je dois travailler. et dieux savent ce que je dois travailler puisque les examens sont toujours trop proches. Alors oui, je tenais fermement la soucoupe et la tasse pour me donner une réelle raison de venir. "le café y est toujours délicieux" m'étais-je surpris à dire comme un pauvre vendeur de grain. la vraie raison c'est qu'entre deux pages, j'y voyais des amoureux, des regards remplis de charme et sortilèges naturels que j'aurais aimé vivre. en réalité, je ne sais même pas ce qu'est vivre dans un monde comme celui ci où les études sont un chemin à la réussite et la fierté et que les relations sont plus charnelles qu'autre chose pour cette esprit que je me force à avoir, carapace autour du cœur qui montre au monde un gamin probablement trop narcissique et privilégié pour être aimé. puis toi, t'es rentrée. entrée dans ma vie une nouvelle fois quand j'pensais jamais te revoir. j'me souviens de pas avoir pu te dire au revoir et j'me souviens de tout. à contrario de toi qui passe sans daigner me regarder plus de trois secondes trente avant d'énoncer tous les arômes de la boisson de tes rêves. j'pense que le goût du café, il veut tout dire sur celui qui le boit. regardez le mien. c'est un latte macchiato avec un petit goût d'épice d'automne caché sous un expresso fort en goût. et non, je ne change jamais de saison. mais toi, tu préfères la douceur, t'as toujours préféré les chocolats, depuis qu'on est gosse en fait. t'aimais au fond de toi les choses rassurantes. le sourire sur la face quand j'écoute ta commande sans vraiment me souvenir que j'étais planté là quasiment au milieu de la salle. le corps qui fait volte face pour te trouver comme un aimant vers le pole nord.
|| w/ @Morgane Rosenbach