last ones standing. (pandatlas)

  @Pandore Águilar   

I'm bigger than my body
I'm colder than this home
— 27.10.2022 —

S’il devait compter les fois où son propre désespoir le pousse à aller supplier Pandore, certainement que la honte lui ferait faire demi-tour, et qu’il retournerait se murer dans son silence. Mais le silence ne marche pas, pas plus que les cris de détresse. Il n’y a que les mains que l’on tend sans réellement chercher à ce qu’on les attrape, et les recherches effrénées qui prennent la forme d’un coup de bec dans l’eau. Atlas sait pourtant chercher -il a retourné toutes les cachettes, soulevée les pierres de la rivière, y a noyé son coeur en même temps que l’absence. Lui qui s’est souvent targué de solitude, sans avoir besoin de personne, prend entre ses paumes son coeur supplicié. C’est difficile de réparer un amour brisé quand il brillait autrefois. Presque aussi difficile que d’aller supplier quelqu’un qui nous aime, mais qui a ses limites. Il les dépassera encore. Le bruit de son propre poing contre le bois sonne à la fois creux et familier -la dernière fois, il suppliait à Pandore d’épargner Charon. Cette fois, il la suppliera de le chercher. De lui rendre le chemin de la maison, ou au moins, de lui prêter une épaule pour se reposer un peu. Parce qu’il fatigue de se battre contre des fantômes. Il fatigue aussi d’en être un.

  @Atlas Deus-Felis   

I'm bigger than my body
I'm colder than this home
— 27.10.2022 —

Elle aurait dû s’en douter. Elle y a pensé, en réalité, mais si elle savait que ce jour arriverait, elle préférait ignorer la pensée parce qu’elle aurait tout donné pour avoir tort. Il n’en avait pas parlé depuis la sortie de Charon de prison, depuis ce message laissé sans réponse, comme une manière de poser la limite après l’immense sacrifice qu’elle lui avait concédé. Il n’en avait pas parlé parce qu’elle ne voulait pas en entendre parler, parce qu’elle pansait encore les blessures de sa dispute avec Charon, parce que seul son nom suffisait à réveiller sa colère, le ressentiment. Elle le détestait et la liste de ses offenses continuait à s’allonger à chaque fois qu’elle y repensait. Alors par amour pour Atlas, elle avait arrêté d’y penser. Se contentait du silence.
Mais quand elle ouvre la porte, ce vingt-sept octobre, il n’a pas besoin de dire quoi que ce soit. Le nom est hurlé à ses oreilles, s’impose en vacarme insupportable. Et Pandore ne lui laisse pas le temps d’expliquer, parce qu’elle comprend ce dont il s’agit et parce qu’elle refuse, peu importe les détails de fond. “No. The hell no.” Elle se retourne et le laisse en plan devant la porte ; ne la lui fermerait jamais au nez, d’autant qu’elle sait qu’il la suivra dans l’appartement, surtout si c’est grave. Il sait qu’elle finira par dire oui, parce qu’elle ne peut rien lui refuser, parce que même s’il dépassé les bornes, l’amour est trop fort. S’arrête dans la cuisine, les bras appuyés contre le plan de travail, l’esprit qui tente de digérer cette énième intrusion de Charon dans sa vie. Et quand elle entend les pas d’Atlas la rejoindre, elle finit par se retourner, le cœur qui force, apaise la colère pour être là pour lui. “Come here,” les bras qui s’ouvrent pour lui offrir un refuge dont elle sait qu’il a besoin. Fait gagner l’amour sur la rancœur, encore une fois. “Tell me what happened.”

  @Pandore Águilar   

I'm bigger than my body
I'm colder than this home
— 27.10.2022 —

La maison n’est pas si chaude ou rassurante qu’elle aurait pu l’être, mais elle n’est au moins pas en flammes. Atlas est presque sans espoir, ou dans le trop grand déni d’un abandon futur, mais elle. Elle sera toujours là, n’est-ce pas ? S’il devait n’en rester qu’une, il sait que Pandore lui prendra la main, comme la fois où ils ont tous les deux plongé dans le vide pour se rêver une vie meilleure. Il la suit sans bruit dans l’appartement, sait que l’invitation n’est qu’à demi-mot, pour s’engouffrer dans des bras ouverts. Atlas a toujours haï le contact physique, avant elle. Toujours repoussé même les plus proches, mal à l’aise avec la vulnérabilité. Mais elle l’a vu cent fois plus vulnérable, et elle assistera sûrement à toutes ses chutes. Alors il la serre, et quelque part, se laisse bercer. « Silence is what happened. » Again. « I’m afraid something happened to him. I… I think he left, it’s been weeks. And I don’t know what to do. » un sanglot se meurt dans la poitrine, sans un bruit. Les yeux sont secs d’avoir trop pleuré, maintenant ils sont simplement vides. « I’m sorry it’s you I’m telling. I… I have nowhere else to go. »

  @Atlas Deus-Felis   

I'm bigger than my body
I'm colder than this home
— 27.10.2022 —

Combien de fois, encore ? Combien de fois faudra-t-il que son nom vienne briser des moments de paix ou créer d’énièmes blessures qu’elle sera seule à panser, parce qu’il n’est apparemment pas là pour le faire lui-même ? Elle ne s’y fera jamais, à cette place trop proéminente qu’il occupe dans sa vie alors qu’elle donnerait tout pour l’en renvoyer, quitte à brûler la moindre lettre, la moindre photo, quitte à tout réduire en poussière pour être enfin libérée. Quelle saloperie, l’amour - elle est bien placée pour le savoir, elle-même dans un chaos sans nom (mais qui en porte pourtant un, toujours le même, au fond) qu’elle préfère ignorer pour ne pas re-sombrer. Mais elle ne peut pas lui en vouloir, jamais, parce que l’amour le condamne peut-être à garder Charon auprès de lui, mais elle à prendre sa main et le soutenir, pour le meilleur et pour le pire. Alors quand elle finit par lui ouvrir ses bras et qu’Atlas s’y réfugie, elle se contente de soupirer et de lui caresser les cheveux, la tête qui se love au creux de son cou. Et personne ne pourra stopper l’apaisement que leur apporte cette étreinte, pas même un petit con.
“Silence is what happened. I’m afraid something happened to him. I… I think he left, it’s been weeks. And I don’t know what to do.” Elle accuse en silence, congédie sa colère et sa rancœur dans un long soupir qui se meurt contre sa peau. Et il comprend sûrement, à quel point elle n’est pas à l’aise, à quel point elle n’a aucune envie que ce nom réapparaisse, c’est peut-être pour ça qu’il ajoute, “I’m sorry it’s you I’m telling. I… I have nowhere else to go.” Elle prend un peu de recul pour regarder son visage, les mains qui l’encadrent doucement. Essaie de se montrer bienveillante, de lui renvoyer l’amour dont il a besoin, pas la colère. “It’s okay. I’m here for you, always and for everything, remember?” Sur la pointe des pieds, elle dépose un baiser sur son front, les pouces qui caressent doucement ses joues. “Did you fight before he went missing? What did you do to search for him? Did you go to the police?” Probablement que non, vu les relations tendues de Charon et de la police, mais on ne sait jamais, Atlas semble désespéré.