Hyojin – ((no voice, no memory, but I'm still here))

Il nait à Séoul. Une naissance qui a apporté toute source de problème dans la famille Mun. Une grossesse découverte trop tard, l’absence du père et de choix à devoir le garder quand même. Absence de tout pour Hyojin. Le déni était si fort dans cette famille. L’absence de l’amour de la mère, toujours dans le choc de cette nouvelle arrivée dans la vie, qui détruira tout ses rêves.

Hyojin part au Japon, avec sa mère dans le but de trouver son père. C’est encore tout flou à ce moment-là, mais il a perdu sa mère à ce moment-là, elle a complètement disparue et il n’a jamais su la retrouver. Les autorités japonaises de Makõsa ont fait de leur mieux pour lui retrouver la famille. Puis une personne, travaillant pour une famille influente est venue le chercher, le père se serait discrètement manifesté. Hyojin n’a aucune idée de qui c’est et ne le verra jamais.

Coincé.
Il était coincé Hyojin, il ne pouvait pas sortir autant qu’il le voulait parce qu’il devait jouer à cache-cache. C’est ce qu’on lui a dit, il faut se cacher des méchants. Mais lesquels ? Il ne sait pas, il vaut mieux pas voir les méchants, sinon ils l’attraperont.

Pourtant, il arrivait à sortir à travers les trous, il explorait le monde sombre avant de trouver la lumière. Il pouvait se transformer en rat et il était content, mais il ne s’attendait pas à ce que les gens crient et le rejettent aussi vite.

Ils ont raison, les gens sont méchants mine de rien…

La scolarité se passe bien, il est à Wakoku tandis qu’ils sont dans les écoles privées. Il n’a pas cette chance comparé aux autres de pouvoir retourner dans la famille, il passe la majorité du temps à l’internat à partir de 1997.

Loin de tous.

Hyojin travaille beaucoup pour compenser son retard, il n’est pas un excellent élève. Trop dans les nuages, trop turbulent, mais surtout trop en retard. La maitrise du japonais est fragile, les codes sociaux ne sont pas totalement acquis. Mais il fait de son mieux pendant tout ce temps, à s’améliorer, à partir dans les livres pour mieux maitriser la langue, à dessiner quand il a besoin de s’évader s’il ne peut pas se transformer ou qu’il est trop fatigué de se prendre la haine du monde. Hyojin veut juste vivre comme le monde, mais il n’a pas de famille, il est mis à l’écart car il doit être caché. Son père a honte de ses écarts dans sa jeunesse, parce que oui, Hyojin n’est que le fruit d’une relation hors-mariage.

Et ça, ça fait mal d’apprendre d’être le fruit de l’irresponsabilité des adultes qui ne veulent pas l’assumer, quelque soit les deux côtés.

Étudiant dans le cursus art et lettres – sciences humaines et sociales. Ce domaine qui l’a tant aidé à comprendre les humains, la société, les codes sociaux. Il termine le cycle classique en n’étant pas dans les premiers, mais en n’étant pas dans les derniers. Il n’attire pas tant l’attention que ça, même avec le sujet du mémoire, il reste discret et veut tracer son propre chemin jusque dans l’ombre.

Deux ans de vide, difficile de trouver un travail quand il n’a pas de réseau et qu’il n’attire pas tant l’attention que ça. Deux ans à se perdre, relâché dans la nature n’ayant plus la famille de son père et ses employés pour s’occuper de lui. Ils l’ont abandonné quand ils le pouvaient. Hyojin sombre peu à peu dans la drogue, pour se laisser emporter dans un nouveau monde qui lui tire un sourire. Il se laisse porter aussi par les fêtes dont il ne trouve pas particulièrement sa place. Les petits boulots par ici et par là ne sont pas si passionnants que ça.

Puis il trouve du travail dans la bibliothèque où il a fait son stage. Un poste s’est libéré, il a eu un entretien et il n’était pas sûr d’avoir ce poste, mais il a tout donné dessus, voulant tellement retrouver les livres après deux ans d’errance. Il n’a pas eu le poste, non… Mais on lui en a créé un pour lui, parce qu'ils ont ressenti son amour pour les livres, son besoin pour d’en vivre et ils ne l’ont pas regretté.

Depuis Hyojin vit mieux, ne cherchant pas à faire d’histoire, ni à faire d’actes de bravoure. Il veut juste vivre. Qu’il arrête de se dire qu’il a cherché la solitude parce que jamais, il n’a obtenu de gentillesse d'une personne sans avoir à en payer pleinement le prix avec son coeur.