first shot ✧ pandore

15.11.95 — 27yo

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

Les immeubles se dressent en remparts immenses. Au-dessus d’eux, le ciel s’étend de son éternel voile sombre, à peine pigmenté de quelques étoiles. La pollution lumineuse se mélange à celle de la poussière corrompue qui flotte en amas au-dessus d’Eiyamachi. Les ombres s’échappent à ces murailles de bétons bancales, et se faufilent parmi les dédales – illégales. L’heure du couvre-feu a passé.

A travers les relents de fumées, des silhouettes se dépêchent de rejoindre un tunnel ou une ruelle. Vérifiant les alentours pour s’assurer de ne pas croiser une brigade. Elles sont moins nombreuses dans les allées brumeuses de Kagemura, mais ce ne sont pas les seules à craindre. Gangs, taré errant, crackhead, truants. Les rues ont l’air désertes, parce que chacun s’y cache au tournant. Plus on creuse dans ses entrailles, plus on s’éloigne d’une menace pour s’en approcher d’une autre. Kagemura se fait hostile, mais ferme les yeux sur de nombreux secrets.

C’est aux abords de l’underground qu’ils se retrouvent – quand la pluie commence à tomber et que l’averse couvre le chuchotement de leurs voix. Après avoir enjambé une poubelle et avisé de l’autre côté, Akira jette un regard à Pandore par-dessous sa capuche. i think we good. for now. La lueur vacillante du néon branlant au-dessus d’eux découpe leurs visages dans l’obscurité. Ils ne sont pas seuls, pas tout à fait.

Des pas humides dévalent les escaliers vers les souterrains, des voix gueulent derrière le mur contre lequel s’appuie Akira. Ca ira pour leur échange, mais chacun compte son temps. how you doing ? Le ton est bas. Entre ses sourcils froncés se lisent nervosité et empressement, dans le besoin sincère de savoir comment elle va. Il sait aussi que le risque persiste même en ces lieux. Kaisei a des sous-labos dans le quartier voisin, bien moins rutilants que ceux de Mirai-chō – ils n’ont pas encore de véritables infos sur ce qui s’y trame. anything happened ? Toujours à demi-mots, il reste dans sa voix l’urgence des questions essentielles, qu’on ne formule qu’en sous-entendu. Si d’autres tests ont eu lieu. Si des rendez-vous inhabituels ont pris place. Si un nouveau visage lui a été présenté. Si les comportements à son égard ont changé.

C’est devenu une routine – échanges prudents, entrevue dangereuse – où la prisonnière côtoie le fugitif, sans jamais échanger leur place, ni même pouvoir s’en délivrer. tch– Claquement de langue. Akira ajuste sèchement la capuche de Pandore près de son visage pour mieux le couvrir, après qu’elle l'ait écarté en replaçant ses cheveux. Des gestes qui ont depuis longtemps remplacé les verres qui trinquent et les sourires tranquille d’une fin de journée à Shinmeidai.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

05.11.1996 (26)

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

∙ @Sawano Akira

Dans le silence de son appartement volontairement sur-éclairé, Pandore tente de se convaincre avec des mots qui ont perdu tout sens, à force de devoir les répéter à chaque fois qu’ils avaient prévu de se voir. Elle ne peut pas se permettre une litanie à voix haute, alors elle tourne en rond, fait les cent pas, en se répétant mentalement que tout va bien se passer, qu’ils sont suffisamment prudents pour ne pas se faire attraper. Mais cette fois, sa découverte et le couvre-feu font quelque peu vaciller sa maigre assurance - ça ne sert à rien de répéter des mots auxquels on ne croit pas. Regarde l’heure toutes les minutes comme si elle allait parvenir à faire avancer le temps ; mais évidemment, l’aiguille reste immobile et Pandore trépigne, les poumons à la dérive.

Quand l’heure vient, enfin, elle allume toutes les lumières pour mieux se faufiler dans la nuit, le regard qui oscille entre le sol et les alentours, à vérifier régulièrement qu’elle n’est pas suivie. Elle serait capable d’inventer une filature inexistante, en pleine paranoïa, mais il n’y a personne (en tous cas, personne qui lui prête la moindre attention) et Pandore lâche un soupir de soulagement quand elle s’adosse finalement contre le mur d'une ruelle tout à fait comme les autres, gorgée de poussière et de mystères. N’ose plus regarder ailleurs qu’à ses pieds, lovée contre la nuit, la plus discrète possible, en attendant qu’Akira arrive. Elle passe ces quelques secondes à imaginer le pire ; mais il enjambe une poubelle et elle se heurte à la réalité rassurante de sa présence, se détachant du mur, comme si elle n’avait plus autant besoin d’être soutenue. I think we good. For now. Mmh. Elle n’est pas à l’aise ; son regard est appelé par le moindre bruit, sa tête détournée rapidement à chaque cavalcade, s’imaginant sans doute croiser un regard hostile et devoir s’enfuir. Anticipant chaque scénario, mais se concentrant seulement sur les pires. Sur le qui-vive, le cœur qui bat la chamade. How you doing? Sa question la sort de cette torpeur effrayée, la ramène peu ou prou dans la réalité, lui redonne de la contenance. Good, good. You? Rare qu’ils s’échangent plus de quatre mots, se permettent des confidences aux airs d’avant. Désormais, ils comptent les secondes, et ne soufflent qu’une fois séparés - et pour ça, rien que pour ça, elle se promet de ne jamais pardonner à Ujinori.

Anything happened? Elle hoche la tête, jette un autre coup d’œil paranoïaque par-dessus son épaule, juste au cas où. I found something, a document, I didn’t understand much of it, but from what I gathered, the recent disappearances that provoked the curfew and so on may have something to do with kaisei. Elle prend des pauses régulières, la voix sur des charbons ardents, l’esprit qui se remémore mentalement tout ce qu’elle a pu voir sur le document. They talked about sea creatures in the news, but I’m not so sure, because the document mentioned a rōnin that went rogue, from the prison, something like that, so maybe kaisei does experiments there, maybe he’s responsible for all the disappearances? Or them? Elle s’éloigne de ce qu’elle sait, se perd en conjectures. Finit par conclure, d’un I don’t know, empli de déception. Ils ne sont pas vraiment plus avancés, et Pandore a toujours cette impression de ne pas aider assez, de ne pas pouvoir aider comme elle le devrait. Toujours bloquée par cette muselière et cette laisse à la con.

Perdue dans ses pensées et sa frustration, elle remet ses cheveux derrière son oreille, instinctivement ; manque de faire tomber sa capuche, qu’il remet en place aussitôt, sèchement. Tch– sorry. Une fois mieux couverte, elle baisse la tête, le pied qui tape dans un caillou comme un enfant mécontent. I hate it. Elle le dit, mais au fond elle n’a pas besoin de le faire, parce qu’ils le savent tous les deux. Elle déteste cette capuche pour tout ce qu’elle représente, tout ce qui se voit mais dont ils ne parlent pas. Pour la nécessité de se cacher, de devoir se voir dans des allées suffisamment dissimulées. Pour le risque et le danger - à chaque fois qu’elle la porte, Pandore a peur de ne plus jamais pouvoir l’enlever, que cette fois sera la dernière parce que tout ne se sera pas bien passé. Pour tout ce qu’ils ont subi, l’un et l’autre, bêtes de foire disséquées par des hommes en noir. Pour le coup porté à l’espoir d’une liberté aux airs d’impossible.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

15.11.95 — 27yo

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

∙ @Pandore Águilar

Pour ne pas laisser échapper leurs voix, ils restent tout près l’un de l’autre, respirant leurs mots tour à tour qu’ils s’échangent avec précaution. Le torse toujours bombé sous sa dégaine de vaurien au profil bas, mais sous le poitrail le cœur bat chamade. i’m alright, il répond à demi-ton, avant de faire tomber les questions. the recent disappearances that provoked the curfew and so on may have something to do with kaisei. Ses muscles se tendent imperceptiblement, comme s’il accusait le coup de la stupeur. Pourtant c’était sa première hypothèse. Comme toujours, lorsque quelque chose d’étrange se produit sur cette île, son esprit fuse vers les auteurs de ses propres malheurs. Les expérimentations, la poussière détraquée et les mutations convergent toujours à des dérèglements. C’est autre chose que d’obtenir une bribe de confirmation à ses soupçons – mais ce n’est pas assez. the document mentioned a rōnin that went rogue, from the prison, something like that, so maybe kaisei does experiments there, maybe he’s responsible for all the disappearances ? - might be. Comme ce serait pratique. Utiliser les rebuts de la société magique comme cobayes, quand les gamins ne sont pas encore assez développés pour encaisser les manipulations et crèvent trop vite. i don’t know. Ca ne l’arrête pas. d’you notice some movements ? heard some rumors ? how they handle the news. Si quelque chose échappe à leur contrôle, les opérations seront adaptées pour couvrir la moindre suspicion. next spot’s the beach, then. C’est là-bas que les choses se passent. Soit ils essayent de mettre la main sur les bestioles sorties de la flotte avant les keufs, soit ils tentent de les dissimuler et colmater la brèche. Dans tous les cas, les informations seront sur les côtes dans les prochains jours – à la frontière des accès défendus. no name dropped ? Peu importe le lien, un nouveau nom est toujours une excellente source d’information pour recroiser les pistes.

Le temps presse, comme toujours, et Akira trace à toute allure dans ses réflexions qui s’enchaînent : son regard fouille dans le vide les évidences qu’il aurait manqué, tente de recroiser ce qu’il a observé et entendu avec ce que Pandore lui décrit. Un soupir attire son attention sur le minois contrarié de la hiisa-ka. Pas son fort de déceler ce genre de détails chez les autres, mais Akira reconnaît son malaise et l’inconfort moite qui agite ses doigts. Brève parenthèse où il s’autorise un geste à son égard pour lui remettre sa capuche en place, peut-être un peu trop brutalement pour y voir les bonnes intentions derrière. sorry. i hate it. Il la scrute de ses yeux sombres, d’abord sans rien répondre. Comprenant tout ce qu’elle implique dans ce “it” qui n’a pas besoin d’être explicité. ain't got no choice. Au même moment, quelqu’un s’approche d’un pas précipité, shoot par maladresse dans une bouteille en verre jonchant le sol. Par réflexe, Akira se replie sur Pandore, échange leur place pour la mettre contre le mur et lui en bouclier. Le type trébuche dans sa course entre les poubelles et les regarde à peine, quand il passe à côté d’eux en murmurant des litanies angoissées, un hoquet dans la gorge. Il disparaît de l’autre côté de la ruelle, en se frottant le bras frénétiquement, l’air ravagé. it's fine, il reprend en se redressant, surveillant toujours la direction où l’autre a disparu. we did this before. Veiller à ne pas utiliser la poussière pour ne laisser aucune trace et ne déclencher aucune localisation magique. Venir couverts, avec des prétextes pour ne pas être interrompus. Pas de communication portable. Prendre cinq minutes. Pas plus.

Cela fait peut-être une minute de trop, pendant laquelle il cherche à la convaincre de ne pas céder à ses inquiétudes et à ses angoisses. La ressaisir sans baisser sa garde. Mais au loin, malgré toutes les précautions, on les observe pendant ces soixantes secondes supplémentaires. Quelqu’un qui n’a aucune restriction pour user de la magie, qui ne craint pas d’être surveillé puisque c’est son rôle. someone’s watching them. Tapis dans l’ombre, à l’abri d’un sortilège de dissimulation.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

05.11.1996 (26)

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

∙ @Sawano Akira

L’enfer les a rendus obsédés, paranoïaques, et Pandore songe sûrement trop souvent à l’avant, nostalgique d’un temps dérobé qu’elle ne récupèrera sans doute jamais. Il n’y a plus de place pour la naïveté et la paix, l’apaisement et la joie. L’enfer les a trop marqués, corps, esprit, a laissé sur eux et en eux des traces indélébiles. Et ils se retrouvent à devoir se cacher rien que parce qu’une entreprise les a considérés suffisamment différents pour vouloir les analyser, jusqu’à leur dernière goutte de sang. L’enfer les a aveuglés, si bien que le moindre incident se met à porter son nom. Ce ne fût pas une surprise, quand Pandore tomba sur le document, et elle discerne dans les yeux d’Akira, pourtant plein de stupeur, que la possibilité lui avait aussi effleuré l’esprit. Désormais, everything has to do with kaisei. Elle le voit se passer en revue les derniers événements mentalement, réfléchir plus ou moins en silence à ce que sa découverte pourrait impliquer. Ils cherchent à tâtons, et rien ne dit qu’ils trouveront quoi que ce soit, mais ça ne les arrête pas. D’you notice some movements? heard some rumors? how they handle the news. Elle-même ressasse les derniers jours en quelques secondes, cherche des indices auxquels elle n’aurait pas pensé jusque-là, même si elle s’est joué et rejoué ce qu’elle comptait lui dire plusieurs fois avant de venir, pendant ses moments d’anticipation, plus destinés à la rassurer qu’à véritablement mettre ses idées en ordre. At work, I heard the prosecutor say they sent some cops patrolling the beach, but I’m not sure it’s linked to kaisei. Next spot’s the beach, then. Elle hoche la tête. Il n’y a qu’un seul moyen d’arrêter une paranoïa, de stopper les pensées fuser et lier le moindre effet papillon aux hommes en noir. No name dropped? Cette fois, elle secoue la tête, bloquée par l’embargo, par ses propres limites ; elle a beau fouiller, elle doit toujours le faire discrètement, et elle n’a pas accès à la majorité des informations. On ne montre pas le bouton d’explosion au détonateur, même s’il est sous muselière.

Mais Pandore n’a parfois pas l’impression d’en être un, a seulement la sensation laissée par sa vulnérabilité, par toutes ces cicatrices sur lesquelles elle n’ose poser un regard de dégoût. Sur cette capuche terrible qui lui rappelle le collier et la muselière. Ain't got no choice. Il a raison, évidemment qu'il a raison ; ça n’en reste pas moins insupportable. I kn- Sa voix est coupée en même temps que sa respiration, protégée en un rien de temps, bousculée dans ses scénarios d’anticipation, la main accrochée à son pull par réflexe. Elle n’a presque rien vu de la silhouette qui a failli les heurter, mais sa seule présence suffit à faire fuser les pensées. Pandore s’imagine déjà avoir été suivie, épiée dans l’ombre, comme à chaque fois qu’elle a l’impression de distinguer les iris de Seok dans l’obscurité. Il n’en faut pas plus pour qu’elle pense que c’était lui, qu’il les a découverts, se dit déjà qu’il s’est décidé à s’en prendre à Akira pour la toucher elle. It’s fine. Akira la sort de sa torpeur et Pandore retourne dans la réalité, secoue un peu la tête. Il n’a pas pu les découvrir. We did this before. Ils avaient pris toutes les précautions nécessaires. Il n’y avait aucune raison que cette fois soit différente des autres. Et ce même si, au creux de la poitrine, l’angoisse n’a besoin d’aucune rationalité pour prospérer, se nourrit d’une poubelle heurtée ou d’une vengeance méritée. I’m fine. We’re fine. Elle donne de la substance à chaque mot, même si elle cherche encore à se convaincre un peu, aveuglée par l’enfer, la main qui ne l’a pas lâché, vestige d’une angoisse qu’elle peine à estomper.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

15.11.95 — 27yo

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

∙ @Pandore Águilar

cw : langage (insultes)

POV extérieur

Il a cent raisons de se trouver là. Mais la première reste la haine. Celle qui s’immisce à la façon d’un poison – nauséabond, viscéral. Infectant le cœur pour y répandre sa noirceur.

Chacun de ses pas ont été guidés par la conviction malsaine de commettre des ravages. Son moment de prédilection, tant attendu. Après nombre de détours et de gestes avortés, de retenue qui l’a entravé. Sans avoir tout à fait trouver le prétexte qui lèverait sa muselière et justifierait sa cruauté, l’agent de Kaisei est parvenu à trouver une faille. Une fâcheuse coïncidence qui l’a mené à elle.

Sujet n°172. Pandore. Favorite des exécutifs, belle gueule de la propagande, une gajin qui plus est. N’en reste pas moins de la vermine, une mutation en laisse qui a tout intérêt à peser le moindre de ses mots sous peine de se faire étrangler à la syllabe de trop.

Le piège se referme. A la moindre incartade, il a plus ou moins carte blanche pour sévir à sa guise. La seule règle étant que si un sujet porte atteinte à la société ou compromet les activités de Kaisei, toute mesure est autorisée pour y mettre un terme immédiat. L’ordre de gravité est laissé au jugement de l’agent témoin de l’infraction – allant de trahison à exposition involontaire. La méthode de sévices est libre. Contrainte : ne pas tuer.

Sous couvert d’un sortilège, il s’est déplacé en ombre. Dans le quartier de la nuit éternelle, chaque recoin est devenu sa planque, traversant les ruelles par les marres noires projetées sur les murs délabrés. Jusqu’à s'engouffrer sous la semelle de quelques camés, marchant dans leur pas. Puis il l’a vu et s’est dissimulé sur le pavé suintant de pluie. A peine quelques secondes avant que le sort ne prenne fin et que seul l’angle d’un mur ne l’épargne d’être repéré.

La lueur de ses marbrures apparaît autour de son cou et grimpe jusqu’à ses tempes, animés par la charge d’énergie qu’il rassemble dans ses paumes. Mains couvertes de gants-catalyseurs, eux aussi s’illuminent à la proximité des éclats de pierres incrustés dans la chaire de n°172. Ca ne fait que quelques secondes qu’il s’est arrêté assez près pour l’entendre. i’m fine. we’re fine. Elle n’est pas seule.

POV akira

Aussitôt le camé s’est barré en détalant comme un possédé, une tension d’appréhension s’immisce entre eux. Bras le long du corps, défensif, les doigts d’Akira forment le sceau de divulgation. Chaud, il révèle la présence d’un intrus, froid à l’inverse, rien à signaler. Son poing se serre. Chaud. i’m fine. we’re fine. Ils ne sont pas seuls. L’utilisation de sa poussière termine de les exposer davantage. Akira s’écarte du mur et attrape Pandore par le bras en plantant son regard dans le sien. we gotta go. Ses dents n’en démordent pas quand il articule, mâchoire serrée, now. Ils ont été trop longs, trop statiques, trop distraits.

POV extérieur

C’est la haine qui l’a conduit jusqu’à elle, qui l’emporte quand il bouillonne à l’idée de refermer sa prise sur cette garce. L’impatience le gagne, et il n’attendra pas un mot de plus avant qu’elle ne s’échappe. Le corps de l’agent se dégage de l’ombre dans laquelle il se dissimulait, s’imposant brusquement dans la ruelle, comme un barage. so. what have we here. Bras tendu vers la mutante, exposant sa paume ouverte qui révèle une source de poussière prête à être tirée au moindre mouvement de sa cible. quite the spot for someone like you, pandore. Ses yeux font un écart, tentant d’apercevoir un instant le deuxième individu à qui elle s’adressait. what the hell you think you’re doing. mh ? want to introduce me to your little friend ? Le regard à nouveau verrouillé sur elle, à défaut de voir quelqu’un d’autre. A-t-il déjà pris la fuite ?

POV akira

Et du temps, il n’en n’ont plus. Un type entièrement vêtu de noir surgit de l’obscurité. Son visage est découvert, et Pandore semble immédiatement savoir de qui il s’agit. Akira n’a qu’un instant pour se planquer à son tour, accroupi derrière une unité de ventilation. Jetant un regard à Pandore qui ne peut s’échapper de la vue de l’inconnu. Ce dernier l’interpèle par son prénom, d’une voix menaçante qui n’augure rien de bon, dominant la situation. Prêt à bondir s’il le faut, Akira reste sur la défensive, attentif au signal que la hiisa-ka lui donnerait pour intervenir.

POV extérieur

Méfiance en toute mesure. Les dégénérés sont bien dressés, mais cette pétasse en particulier ne lui a jamais inspiré rien de bon. Elle se croit au-dessus du reste parce que les exécutifs se servent de sa gueule pour endormir tous ces débiles et ramener plus de spécimens. Mais lui il la voit pour ce qu’elle est, un phénomène de foire. Une assistée qui pourrait se faire sauter la cervelle avec sa propre magie, complètement bancale – et leur faire péter à tous, en réalité. Tous difformes et complètement dérangés, la moitié de ces connards mutants ont buté leurs proches et crée des accidents en un seul geste. Pas foutue d’utiliser la Poussière corrompue qu’elle s’enquille – elle est peut-être aussi bonne qu’elle est conne, si c’est tout ce qu’il y a à prendre. you think you're so good. you think you can break the curfew and fuck around ? haven't you learn anything ? let me teach you your place again. Prise sur le fait, elle a voulu jouer, maintenant elle en paierait le prix. D’un pas confiant, il s’approche, la poussière canalisée dans son gant grouille encore, prête à exploser sur la tronche de Pandore. be a good girl, come here. or i’ll get you myself.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

05.11.1996 (26)

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

∙ @Sawano Akira

Ce n’est jamais simple, d’aller à l’encontre de ses convictions-inquiétudes, de se persuader de l’irréalité d’une angoisse pourtant bien trop palpable. Pandore se retrouve heurtée par ses propres émotions, son esprit qui se confronte à ses constantes réassurances. I’m fine. We’re fine. Elle n’y croit qu’à moitié ; sinon, elle ne s’accrocherait pas à Akira comme à une bouée qu’on ne sort qu’au cas où, plus pour se rassurer que pour se préparer (on espère toujours ne pas avoir à l’utiliser). Plongée et presque perdue dans cette litanie à demi-silencieuse, elle ne fait pas attention à ses gestes, au sceau qu’il applique - elle n’en saisit pas non plus les conséquences, s’y confronte seulement abruptement lorsqu’il les écarte du mur et la ramène à la réalité d’un regard. En une seconde, l’irréalité disparaît et les angoisses deviennent vérité et évidence. We gotta go. Now. Pandore ne réfléchit pas et s’apprête à le suivre, le cœur qui tente de prendre la mesure de la situation pendant que l’esprit bat la chamade, alors que ce devrait être l’inverse. Mais il n’y a plus d’espace pour l’assurance ou l’apaisement.

Sauf que la réalité se dresse devant eux comme un mur impossible à éviter, impossible à grimper. Impossible à abattre. Pandore croise ses yeux avant Akira et se fige, les arrête dans leur tentative de fuite, de toutes façons avortée par sa présence. Peut-être est-ce parce qu’il ne semble voir qu’elle, n’adresser qu’à elle ce sourire malsain et amusé du sadisme qui n’attend jamais l’heure. So. What have we here. Quite the spot for someone like you, Pandore. Pandore ne réfléchit pas, mais est gagnée par à peu près tout : l’angoisse de se savoir découverte, la peur des tortures à venir. Évidemment, les regrets de l’avoir mis en danger. C’est sans doute ce qui l’électrise et l’incite à réagir, comme si elle se rappelait en une seconde des conséquences pour lui, annihilant complètement celles qui s’appliqueraient pour elle ; instinctivement, elle pousse Akira vers la première cachette disponible pour faire seule face à celui dont elle reconnaît les yeux. Celui qu’elle a croisé dans des couloirs et dont elle a plusieurs fois saisi la rancœur, sans jamais vraiment lui avoir parlé. Celui qui n’a pas de nom, mais qui connaît un peu trop le sien. Ça l’énerve, pourtant, qu’elle lui offre sur un plateau ce tête-à-tête qu'il semblait espérer ; qu’elle ait pu effacer Akira de la situation, sans même savoir que s’il venait à le voir, à le remarquer, il aurait bien plus de pouvoir - et elle sent au plus profond d’elle-même qu'il en a déjà bien assez. What the hell you think you’re doing. Mh? Want to introduce me to your little friend? Elle serre les dents, se passe en revue l’ensemble de ses options. Tente le bluff en se disant qu’elle a une chance, même s’il est dangereux de risquer les mensonges. Heureusement, Pandore s’y est habituée, depuis qu’on l’a forcée à mentir à tous ses proches. Et cet inconnu ne reconnaîtra probablement pas son bluff aussi facilement qu’Akira. Don’t you know that Kaisei has a unit close by? I’m expected over there in a bit, commence-t-elle avec toute l’assurance que sa panique lui autorise à exprimer. Are you allowed to be here? Do you have an authorization? Elle élude la présence d’Akira au maximum, persuadée qu’elle pourra se débarrasser de lui avant qu’il ne s’y intéresse véritablement ; dans le pire des cas, elle pourra toujours l’emmener de l’autre côté du miroir, pratiquer un sceau d’oubli. Les options sont nombreuses, mais Pandore compte sur un minimum de crédulité, ce qu’il n’a pas l’air de vouloir lui accorder. Son regard, au contraire, s’assombrit, la main toujours armée dans sa direction - Pandore essaie de l’ignorer, tente de se convaincre que s’il a l’autorisation d’être là, il n’a définitivement pas celle de l’abattre. Elle est son propre mur. (C'est ce qu’elle espère.)

Évidemment, ça ne fonctionne pas. Il n’y croit pas, ou, même si c’est le cas, envoie valser ses excuses d’un revers de bras, ignore ses questions comme si elle ne les avait jamais posées. Il n’est pas venu là pour ça ; et à mesure que ses traits se tordent, Pandore voudrait s’éloigner, mais se retrouve stoppée. Si elle recule trop, l’agent pourra accéder sans mal au hiisa-ka dissimulé. You think you're so good. You think you can break the curfew and fuck around? haven't you learn anything? Let me teach you your place again. I’m not breaking the curfew, and you’re not allowed to hurt me, so I’d back down if I were you. They won’t be happy once they hear what you did. Mais elle sent bien que ça ne sert à rien ; le bras ne se baisse pas, les traits ne se détendent pas. Pire, il semble sur le point de s’approcher, sans avoir prévu de s’arrêter avant de l’atteindre. I don’t want to hurt you, either, I’m sure we can come to some sort of agree- Be a good girl, come here. Or I’ll get you myself. Acculée, incapable de reculer, Pandore tend les bras pour se défendre, pourtant bien plus faible que lui physiquement. Stop right there, dit-elle en fixant son gant illuminé, les éclats de son propre catalyseur qui s’illuminent à leur tour, ses mains prêtes à se défendre par magie, à défaut du reste. Elle espère qu’Akira ne se révèle pas, conscient qu’elle a de la réserve, probablement aussi au courant que si elle doit emmener l’agent de Kaisei de l’autre côté du miroir, ce ne sera qu’en dernier ressort - elle ne voudrait pas à nouveau être responsable de la mort de quelqu’un.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

15.11.95 — 27yo

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

∙ @Pandore Águilar

PEGI 18.
cw : vulgarité (insultes), agression sexuel (physique)

POV extérieur

L’atmosphère pèse dans la ruelle semblable à un épais voile qui engourdit le temps et le rend étrangement lent. Les mots se détachent en suspens, articulés avec précaution comme si chaque syllabe risquait de faire basculer la situation. D’un pas macabre, l’agent s’impose face à Pandore comme un mur infranchissable, orné de barbelés. Son corps entier incarné par la puissance de sa frénésie, dressé par cette confiance qui règne dans ses gestes lorsqu’il dresse une main armée de magie en direction de sa cible – l’homme rayonne du même aura que les prédateurs face à leur proie, certain qu’il est trop tard pour qu’elle lui échappe. A sa merci. don’t you know that kaisei has a unit close by? i’m expected over there in a bit. Malgré les apparences, les mots alignés dans un semblant d’assurance, Pandore n’en a pas la prestance. Les jeux sont faits, gagnés à l’avance. Entre ses dents dévoilées par la fente de son sourire carnassier, il s’amuse de ses excuses sans en croire une seule. are you allowed to be here? do you have an authorization? Tentative d’un retour de lame, rapidement émoussée par une réplique ferme et sans appel. don’t you act like you’re above me, bitch. i’m allowed to do the fuck i want. and you have no idea of all the things i’m authorized to. Cette fois, son regard s’assombrit et sa mâchoire se durcit dans un masque sévère, ne laissant subsister aucun doute sur la sincérité de ses propos.

POV akira

Immobile, mais toujours sur le qui-vive. Akira est prêt à bondir en travers de la confrontation, accroupi sur ses jambes, une main contre le sol pour se donner l’élan d’intervenir. Sans quitter une seule seconde Pandore des yeux, ses iris sont verrouillés sur elle avec la brûlure de l’impatience – pitbull dressé à se battre, il n’attend qu’un mot pour faire tomber la muselière. Qu’un geste pour découvrir ses crocs prêts à mordre et dénouer ses poings faits pour frapper. La conversation dont il est témoin attise les flammes de vengeance qui crépitent dans son ventre – aux promesses des horreurs qui n’ont même plus de pudeur à se dévoiler. Affichées salement en menace d’entre les pavés de cette ruelle, qui se pensent à l’abri du jugement et de leur sentence. Avec insistance Akira la fixe, cette poupée enchaînée à ses bourreaux, devenue leurre pour le sauver. Il l’implore silencieusement, réclame son signal qu’elle ne lui donne pas, convaincue qu’elle est capable d’en venir à bout par elle-même. De cette magie si rare qui palpite entre ses veines, de la même poussière qui les a façonnés et les fait tous deux prisonnier de la différence – de la déviance.

POV extérieur

you’re lying to my face. and i don’t like it. Rien de ce qu’elle dit ne lui plaît. Rien de ce qu’elle fait ne sera suffisant pour l’arrêter. Il a été formé pour faire face à ces spécimens – doté d’un traitement et d’un entraînement pour être en mesure de les affronter et de mieux les maîtriser. Son intervention réside dans un timing impeccable, avant que les pouvoirs de n°172 ne puissent briser ses barrières et s’infiltrer à travers l’armure de ses sortilèges. they won’t be happy once they hear what you did. Les sillons azurés sur son cou pulsent d’une lueur menaçante, galvanisés par la charge d’énergie qui s’éprend de tout son être. are you sure about that, pandore ? La supposition reste accrochée dans l’air comme une mauvaise augure en suspension, faisant vaciller les convictions de la mutante. Les voix de la méfiance s’élèvent dans des soupirs que seule Pandore est en mesure d’entendre – elles lui murmurent des litanies morbides, s’infiltrent dans ses certitudes pour en ronger l’os et empoisonner la moelle de ses derniers espoirs. they control you. they can do whatever they want. you’re just a pet to them. you’re stuck in here forever. no one’s gonna save you. no one can hear you. nobody will know. nobody will know. nobody will k n o w. Les petites couleuvres entrent dans son crâne à la façon d’une mélodie fredonnée par l’esprit, impossible à faire sortir. Et tandis qu’elles grouillent en vacarme pour brouiller ses sens, l’agent réduit la distance. i don’t want to hurt you, either– C’est à peine si elle peut s’entendre prononcer ses derniers mots, ensevelie sous les pensées macabres qui l’assènent. you killed a man. you’re a threat. you’re a monster. you’re better off dead. you killed him. they know you did. they know. they k n o w. Si elle pouvait le blesser, la sanction n’en serait que plus terrible, augmentant avec l’impair la mesure de son supplice. Emprunt d’un pouvoir grandissant qu’il recueille dans sa paume, l’agent ne se formalise même pas de la maigre tentative de Pandore à s’apprêter au combat. stop right there. Elle lève les bras, mais n’en fait rien, persiste à se réfugier derrière des mise-en-garde qui n'impressionnent pas le type. Il en a vu d’autres, et des plus coriaces. En s’approchant encore, décharge magique prête à lui fondre dessus, l’agent l’oblige à faire un pas de côté, un pas en arrière. Derrière elle il n’y a qu’un mur suintant d’humidité et l’ombre d’une ruelle où personne ne l'entendra crier. Lorsqu’il est suffisamment prêt pour agir, la main gantée se saisit brusquement de la gorge de Pandore, la plaquant contre la paroi d’un geste imparable. Aussitôt que sa prise s’enfonce dans sa peau d’une poigne ferme, les cristaux parsemés dans la chaire de Pandore perdent leur éclat. La force de ses doigts creuse des ombres étranglées sur le teint olive, ravale son autorité pour la laisser à peine respirer, dans un hoquet presque inaudible. Les secondes sont comptées avant que le sortilèges psychique ne se rompe et l’expose à la magie de n°172. you’re wrong. i’m not allowed to kill you – but i’m allowed to hurt you if i like. Son visage se tient si proche de celui de Pandore que les rivières de poussière qui colorent ses tempes se reflètent sur sa rétine. i come from the eiyamachi unit. you lied. you broke the curfew to meet someone. you intended to deliver secret information for conspiracy. another mutant, is it ? Les prétextes pour expliquer le geste qu’il s’apprête à commettre sont nombreux – et il ne sera pas difficile de les imiter ou de les justifier en glissant un document privé dans les affaires de la coupable. Il maintient sa prise à la gorge de Pandore, épinglée contre le mur comme un vulgaire pantin dont il ne craint rien. Si près, si proche de son corps qu’il retient immobile, l’agent présage d’une voix sombre que seule elle peut entendre. is it still here ? De ses mesquins fantasmes, il trouve dans cette conjoncture les conditions idéales pour allier l’utile à l’agréable – faire d’elle le piège pour attirer son camarade, sûrement témoin non loin. De sa main libre qu’il glisse sous le pull de sa victime, il irrite sa peau de parjures, sème ses désirs viciés sur sa poitrine qu’il empoigne méchamment. don’t you want to call for him ? La magie à son gant la glace toute entière, refroidit son buste et ses battements devenus lents, anesthésie ses sens d’une étreinte familière qui la laisse dépourvue de ses forces. Les secondes s’écoulent alors que la force de Pandore s’épuise sous ce contact gelé. Le corps de l’homme se presse contre le sien, barrière écoeurante et de plus en plus effrayante. Il n’est presque plus nécessaire de la tenir, alors sa prise se relâche et du pouce il lui écarte la bouche. i can’t hear you. you were so chatty, what’s happening. Ses petits yeux de fouine, plongés derrière une épaisse arcade qui en assombrit le regard, scrutent dans ceux de Pandore à la recherche du défi. Est-elle déjà trop faible pour riposter, pour être encore utile ? Où est ce don si puissant dont ses collègues lui ont tant parlé.

POV akira

Les dernières secondes tombent comme les battements mesurés de son cœur. Boom. Boom. La patience s’égraine, croit encore au retournement, surveille le moindre mouvement, le signe qu’il attend. Boom. Boom. Devant lui, la scène lui tord l’estomac, grattant le sol sous ses ongles, ses poings se serrant d’une rage fumante. A l’abri des ténèbres, tapis dans l’ombre, la peau d’Akira se colore du carmin rugueux des enfers, ses veines imbibées d’essence – il ne suffit que d’une étincelle pour qu’il oublie toute raison, toute logique, tout bon sens. De toutes les nuits d’insomnies, hanté par ses souvenirs du passé, c’est de loin le pire cauchemar qui lui ait été donné de voir. Boom. Boom. Boom boom boom boom. L’adrénaline se charge à bloc avant que les derniers instants de retenue ne s’achèvent. come on pandore. wreck this asshole.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

05.11.1996 (26)

the first of 'em.
july 19, 2023, 11:09pm ∙ kagemura, eiyamachi ∙

∙

∙ @Sawano Akira

PEGI 18.
cw : vulgarité (insultes), agression sexuelle (physique)

Elle voudrait pouvoir dire qu’elle le regarde, mais ce n’est pas vrai ; elle le scrute, l’analyse, cherche le moindre point de faible dans une silhouette qui semble en être complètement dépourvue. Se retrouve même à espérer voir d’autres yeux à la place des siens, à chercher le confort dans son inconfort habituel - quitte à être harcelée, elle préférerait que ce soit Seok, en face. Elle n’aurait pas à confronter la moindre culpabilité, se laisserait dévorer, dans une acceptation pleine et entière. Mais de cet homme-là, qu’accepter ? Lui qui n’est au fond que comme tous les autres (c’est sans doute ça, le pire). Invisible, anonyme, mutique, un homme en noir comme Kaisei en compte des tas. Elle n’aurait jamais entendu sa voix, s’il ne s’était pas décidé à parer son dos d’une cible impossible à rater, dans tous les sens du terme. Ce soir c’est le destin, même si Pandore ne le sent pas ; elle finira écorchée d’une flèche, la sienne ou celle de la trahison, sa supercherie dévoilée, ses messes basses remplies de révolution prononcées près du mauvais mur. Coupable d’avoir trop fait, d’en avoir trop dit, ou coupable de n’avoir pu
cette option reste en suspens.

Pour l’heure, ce non-Seok envoie valser la moindre de ses ripostes, craquelle son (simulacre de) assurance, se rit de sa défense vacillante. De ses menaces fébriles, en miroir de sa silhouette, de cette faiblesse physique qu’elle ne parviendra jamais à cacher ou effacer.
Pour l’heure, cet homme en noir compense avec sa propre confiance, mais celle-ci est démesurée, s’immisce dans les recoins de la ruelle comme s’il avait toujours vécu entre les poubelles. Il connaît trop bien le quartier, trop bien l’unité de Kaisei, trop bien ses mensonges. Qu’il sache les repérer ou qu’il bluffe, Pandore se retrouve face à un mur alors que c’était elle qui tentait d’en construire un. Are you sure about that, Pandore?
Elle ne l’est pas.
Et avant qu’elle ne reprenne sa contenance, la seconde d’après, il a le temps d’apercevoir son hésitation, tatouée à la chaux sur ses joues, au creux de son cou, dans ses yeux qui ne le quittent plus. Elle n’ose plus tourner la tête vers Akira tapi dans l’ombre, terrifiée à l’idée qu’il se rappelle de sa présence. C’est elle, dont le dos a été marqué d’une cible grandeur nature ; pas lui.
Elle n’est pas sûre, et avec le sourire de l’homme-cauchemar qui s’agrandit, les pensées se glissent entre ses os, serpents féroces affamés devant une proie toute trouvée. Avec l’incertitude vient sa sœur, son contraire, l’insidieuse conviction. Pandore n’est pas certaine mais elle le devient, certaine de rien, surtout pas de ce qu’elle a avancé. Kaisei ne tient pas à sa poupée parce que de toutes façons, ça se remplace, une fois trop usée, ça se jette, une fois trop abîmée, ça se brûle, une fois trop indisciplinée. Et demain, sera-t-elle remplacée, jetée ou brûlée ? (Il n’y a pas d’autre alternative.)
Mais pendant qu’elle se fige dans des tranchées pas prêtes, lui avance avec la conviction d’une armée, le sourire mauvais et le corps qui n’acceptera ni non ni permission.

Et bientôt, Pandore et son incertitude se retrouvent clouées contre le mur, le même qui entendra un jour les paroles-trahison sans doute, la gorge en appel d’air et le cœur trop surpris pour réagir. En se rapprochant, la forçant à reculer, gagnant l’ascendant qu’il possédait déjà, il a définitivement gagné sur le seul terrain qu’elle ne pouvait pas maîtriser, trop chétive et vulnérable pour résister, même en-dehors de toute emprise mentale. Écrasée par une main féroce, Pandore se débat en vain, mais la respiration coupée interrompt tout le reste ; les cristaux s’éteignent, son énergie appelée à la rescousse de poumons qui cherchent le trésor qu'il leur a dérobé. Les ongles enfoncés dans la peau de sa main n’y changeront rien, ne l’empêcheront pas de faire d’elle la nouvelle décoration de la ruelle, placardée à quelques centimètres du sol, les pupilles qui commencent à se gorger de sang sous la pression. Et elle voudrait tant lui cracher à la figure, parvenir à le convaincre, à le frapper, à lui mentir, à faire quelque chose - se confronte seulement à son impuissance et à cet espoir de ne pas en arriver à devoir l’emmener de l’autre côté du miroir. Mais les secondes passent et elle a du mal à voir une autre alternative. You’re wrong. I’m not allowed to kill you – but i’m allowed to hurt you if i like. Sans le vouloir, forcée par leur proximité, Pandore affronte ses pupilles dilatées, la folie de ce regard profondément mauvais. Cherche à dire d'un regard ce que sa bouche ne pourrait pas, gorgée de colère, de menaces en silence, mais ne parvient qu’à la conclusion que si les yeux sont le reflet de l’âme, lui n’en a pas. Is it still here? La descente aux enfers se poursuit ; si elle se force à ne pas regarder dans la direction d’Akira, elle ne parvient pas à masquer la peur dans ses prunelles, pour lui comme pour elle, la colère et la douleur envoyées valser par cette main sur ses seins. Sent les larmes se réfugier sur ses joues sans pouvoir les contrôler, la bouche muée dans un hoquet dont il ne saura probablement jamais s'il s’agissait d’une insulte ou d'une supplication. Son corps a remplacé toute forme de réaction, puisque sa poigne l’empêche de prononcer le moindre son, les poumons et le cerveau menaçant de lâcher à chaque instant. Pandore se sent partir, petit à petit, et ses efforts pour le faire lâcher ne valent rien, ses mains se heurtant simplement à la force qu'il emploie pour la maintenir poupée contre le mur.
C’est perdu d’avance.
Il le sait, elle aussi. Il ne reste qu’une alternative, mais il la lui retire aussitôt, la main posée contre sa peau de plus en plus gelée. Impossible de provoquer un voyage dans ces conditions, il n’y a plus de place pour la riposte ; à la place, ses propres doigts lâchent l’affaire, tombent le long de son corps devenu plus lourd, le cœur qui risque d’abandonner avant les poumons. Sans doute est-ce pour ça qu’il lui donne un peu de répit, libérant une gorge qui n’a de toutes façons plus la force de se jeter sur la moindre particule d’oxygène. Pandore respire, mais le prix est aussi lourd que ses muscles, pantin en cours de construction, poupée bientôt complètement inanimée. Son doigt dégueulasse entre ses lèvres, il se repait de sa faiblesse et de cette victoire servie sur un plateau d’argent. I can’t hear you. You were so chatty, what’s happening. En guise de réponse, Pandore serre les dents avec toute sa force restante, la bouche aussitôt remplie du sang qui a coulé du pouce retiré en quatrième vitesse. Fuck… you, crache-t-elle en lui projetant son propre sang à la figure. Il ne lui reste qu’à attendre la fin de son sort à la con, pour enfin l’emmener derrière le miroir - et à cette pensée, elle ne ressent aucun apaisement, mais pas non plus la peur de dépasser les bornes, de reproduire l’indicible. Seulement de la satisfaction à l’idée qu’il la rejoindra enfin en enfer, pour un combat un peu plus égalitaire.
Et cette fois, ce ne sera pas perdu d’avance.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ prima luce

first shot ✧ pandore

moodboard

playlist

RONIN & THÉRIOMORPHE

feu

contrôle. maîtrise. puissance.

moodboard

playlist

RONIN & THÉRIOMORPHE

feu

contrôle. maîtrise. puissance.

moodboard

playlist

RONIN & THÉRIOMORPHE

feu

contrôle. maîtrise. puissance.

moodboard

playlist

RONIN & THÉRIOMORPHE

feu

contrôle. maîtrise. puissance.