((evie)) cause tonight i'd be, the happiest girl

Dans la nuit du 31 octobre, magique entre toutes, Evie a poussé ses premiers cris. Elle arrivait quand on ne l'attendait plus. Ses parents s'étaient convaincus qu'ils ne pourraient jamais avoir d'enfants et leurs carrières respectives étaient en pleine expansion. Elle ne manqua pas d'amour de ses parents, juste de leur présence.

L'enfant grandit à Londres. Son éducation fut faites par une nourrice rigoureusement sélectionnée par ses parents. Elle les voyait peu mes leurs retrouvailles était bercée de joie et de rires. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de pleurer lorsque le moment de sa séparation approchait. Elle se sentait terriblement seule dans leur grande maison.

Evie fit sa rentrée au Chateau de Tintagel selon le calendrier britannique à six ans révolus. A 2 mois prêt, elle aurait pu faire sa rentrée un an plus tôt. Elle dépassait donc d'une bonne tête certains de ses camarades. Elle n'avait presque jamais vu d'enfants de son âge. Ambitieuse, c'est le fantôme de la magnifique Morgane qui lui apparu au bord du Lac. Elle était pourtant également timide et maladroite. Elle eut bien du mal à se faire des amis et se réfugia rapidement dans le réconfort apporté par la nourriture afin de calmer son anxiété.  

((tw harcèlement))Les brimades commencèrent contre la gamine devenue boulotte. Les élèves plus âgés pouvaient se montrer cruels surtout face à quelqu'un qui ne se défendait pas. Evie supporta en silence, pleurant silencieusement dans son lit le soir. Un rituel qui allait durer bien des années.

((tw harcèlement)) Fascinée par ce sport, Evie voulait tenter les sélections de l'équipe de Cosmoball de sa maison. Pourtant, le capitaine n'avait jamais eu dans l'idée de l'intégrer à l'équipe. Elle n'avait "pas le physique pour" selon lui. Ce qu'il avait tenté de faire, c'était la convaincre de demander à son père de fournir des balais à l'équipe de sa maison. L'entreprise de Randolph Spencer s'était en quelques années imposées sur le marché du Cosmoball, les joueurs professionnels s'arrachant leurs créations. Evie avait catégoriquement refusé, montrant pour la première fois un caractère beaucoup moins plat que ce à quoi elle avait habitué ses pairs. Ses camarades de maison décidèrent de se venger en la trainant à l'extérieur des dortoirs au milieu de la nuit avant de lui jeter un sort d'immobilisation. Ne la libérant qu'à quelques minutes de la reprise des cours le lendemain, elle dut s'y rendre en pyjama.

Plus présent à la maison, Randolph commença a apprendre à sa fille ses sortilèges signature. Passionnée, Evangeline buvait ses paroles et s'entrainait tous les jours. Elle fit également la connaissance des employés de confiance de son père. Elle était fascinée et n'arrêtait pas de leur poser des questions au point que son père fut obligé de lui aménager un petit bureau dans l'atelier pour qu'elle les laisse travailler.

((cw dysmorphie, tw harcèlement)) La demoiselle avait décidé de se faire violence et de ne plus se laisser marcher sur les pieds. Elle laissa éclater au grand jour son tempérament emporté. Evie n'hésitait plus à répondre par des sortilèges aux élèves lui faisant des remarques sur son poids malgré les retenues dont elle écopa pour cela. Pourtant, malgré tout, son rapport à son image ne fit que se détériorer. Elle détestait l'image que lui renvoyait son miroir, comme si celui ci accentuait tous ses défauts. Elle avait l'impression que celui ci lui renvoyait en lettres d'or les insultes qu'elle entendait tous les jours. Les ricanements de ceux qui l'observaient manger. Alors parfois, elle se cachait pour pleurer et retrouver la force de se battre contre leurs préjugés.

((cw relation toxique, idées noires ; tw harcèlement))Ca lui était tombé dessus comme un éclair pendant l'orage. L'amour. Et ça avait l'air réciproque en plus. Les plus beaux mensonges sont toujours les plus séduisants. Elle aurait du se méfier. Il n'y avait que dans les romans sentimentaux que le beau garçon mystérieux s'intéressait à la rejetée mal dans sa peau. Evangeline avait pourtant dévoré ses belles paroles. Elle lui avait tout donné. Jusqu'à se rendre compte que tout ça, c'était intéressé. Il avait brisé ses rêves pour des places d'honneur pour des matchs de Cosmoball et des connexions dans le monde des affaires. Mais le pire dans tout ça c'était la façon dont il l'avait chassé après cette nuit là et les horreurs qu'il avait raconté. Alors que les moments les plus intimes de sa vie se retrouvaient déballé à tout Tintagel, Evie n'avait jamais autant eu envie de disparaitre. Son reflet l'appelait, l'enjoignant de briser le miroir et le laisser l'emporter loin de tout ça. Elle avait gardé la tête haute Evangeline mais cette épreuve avait brisé quelque chose en elle.

La fin d'une époque, Evie quitta sans regret le majestueux château de Tintagel. Des désillusions à la pelle et avec une envie de renouveau. Elle avait un projet qu'elle ne pourrait accomplir qu'en s'éloignant de l'Angleterre.

((cw dysmorphie, chirurgie))L'Anglaise a tout laissé derrière elle et fait sa rentrée à Tokidai. L'entreprise familiale possède une succursale à Meiwa et l'enseignement y est de qualité aussi ses parents ne lui posèrent pas vraiment de questions. Evie fut répartie chez les Hiisa. Elle a bien grandit depuis sa précédente répartition. La vie lui a apprit la résilience et le courage. Un feu brûle dans ses veines qui n'existait pas auparavant. Toujours ambitieuse, Evie a choisi de suivre un double cursus et de rejoindre des options de prestige, son dossier scolaire le lui permettant. L'apparition des marbrures sur ses cuisses fut un moment de grande souffrance. Elle ne supportait pas de les voir. Elle ne supportait plus de se voir. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder un vase déjà beaucoup trop rempli par le choix récent du département marketing de l'entreprise. La nouvelle égérie de la gamme conçue avec l'aide d'Evangeline serait sa cousine. Si belle et si mince. L'ego de la demoiselle et surtout ses insécurités en avaient souffert. C'était décidé, Evie allait régler ses problèmes de façon drastique. Elle vida son compte courant, prit rendez vous chez des spécialistes. Quelques mois et un implant magique plus tard, la métamorphose commença. Mais à quel prix? Corps à l'agonie, habitudes alimentaires à jamais limitées, fatigue extrême. Ce qui a l'air trop facile ne l'est jamais vraiment. Et encore, la magie reconstructrice avait retendu sa peau là où cela aurait été impossible chez les intouchés. Mais Evangeline avait tenu bon tout en validant de justesse son semestre. son taux d'absentéisme avait cependant crevé le plafond. Quand elle était revenue, rares étaient ceux qui la reconnurent. Pourtant, dans le miroir, elle ne voyait pas les changements opérés et se détestait toujours avec la même ferveur destructrice.

((cw dysmorphie))Tout était différent maintenant. La façon dont les gens la traitaient. On la remarquait beaucoup plus et se faire à cette attention était difficile. Encore aujourd'hui, il arrivait bien souvent qu'elle ne se reconnaisse pas dans la glace le matin. Qu'elle se sente étrangère dans son propre corps. Ses défauts s'accentuaient alors comme dans un prisme alors qu'elle retrouvait dans chaque replis de peau celle qu'elle avait été. Celle que personne ne pourrait aimer. Celle qu'on laissait abandonnée dans un coin. Celle qui n'était pas importante et ne le serait jamais. une figurante dans la vie d'amis qui l'oublieraient bien vite. Alors Evie cherchait à se déconnecter. Elle se perdait dans les soirées arrosées, les nuits d'ivresse qui faisaient disparaitre la boule d'anxiété qui lui nouait les tripes en permanence. Elle errait sans fin entre l'ombre de sa vie privée chaotique et la lumière de ses réussites professionnelles et académiques. Paradoxale Evie, oscillant entre la femme d'affaire imperturbable, la capitaine déterminée et la jeune femme pleine d'insécurités.