FINALE ⟡ igarashi senri contre marlon rookwood

Nombre de participations au tournoi annuel, mais ses finales sont assez rares - et jamais Senri n'avait encore remporté de titre. Peut-être que cette année serait la bonne - ou peut-être pas, alors qu'elle sent ses forces s'amenuiser de match en match, tout particulièrement avec cet ultime coup pour la qualification il y a deux jours. Mais ne flanche pas - elle se battra jusqu'au bout, même si elle doit en tomber de fatigue à l'issue de ce match.

Senri entre sur le terrain, en configuration face à face, sous les applaudissements du stade. Son adversaire est appelé en suivant. Un autre Hiisa - qui attire d'autant plus son attention qu'il est putain de grand, ou c'est sa vision qui lui joue des tours ? Senri réajuste sa queue de cheval et resserre les bandages autour de ses poings, alors que la paume de sa main droite se trouve légèrement bleuie d'avoir tenu son catalyseur excessivement fort en demi-finale. Respire un coup, pour venir serrer la main de Rookwood - et non, c'est pas sa vision, le mec est immense. La vache, pour une fois que c'est à moi de lever la tête, elle peut pas s'empêcher de lancer avec un sourire amusé, en lui serrant fermement la pince. Elle qui n'est pas particulièrement petite non plus perchée sur ses grandes pattes, toutes ces années à zoner avec Taizo et son gabarit de grenouille des marais a définitivement biaisé sa perception. Que le meilleur gagne. Clin d'oeil peut-être un peu trop confiant pour son état de fatigue qui vient masquer ses propres doutes, et Senri retourne à sa place.

Plante ses baskets sur le sol, sort le catalyseur de la poche de son short. Mains à hauteur du visage. Inspire, expire. 3... 2... 1... lancez ! La lame fend l'air, et la dernière bataille commence.

dernier lancer dans une manche un peu trop serré, avec michael si proche du but qu’il imagina à peine que le plante lancé puisse lui offrir une issue. cligne des yeux face à la boule de poussière qui anéanti l’eau lui faisant face et l’arbitre qui annonce la fin de la manche et la fin du match. sa première réaction à sa victoire fût de râler. « déjà?!?! » tire la tronche face à l’arbitre, ébahi par la réaction du vainqueur qui allait tout de même en finale, les pecs à l’air. c’est qu’il aurait bien voulu aller jusqu’à la troisième manche et re-goûté au stress et à l’adrénaline qui jouait un peu trop avec son rythme cardiaque comme dans son match avec yuri. les traits ronchons disparaissent en serrant la main du perdant, « j’me suis bien marré quand même, merci poto. » avant de se tirer et dormir jusqu’au jour de la finale.  

et le jour de la finale arriva enfin, et il ne pouvait pas dire qu’il ne l’avait pas attendu avec impatience. des ricanements, dont on ne pouvait pas imaginer un bon fond, s’échappaient de ses lèvres dans l’attente du début du match. on ne battait plus un oeil à l’absence d’un tee-shirt, comme si le géant ne ressentait pas le froid mais ce n’était qu’un détail. il ne fallait que quelques manches pour le réchauffer rapidement. ses pas sont rapides quand il entre dans le terrain après l’annonce des finalistes, assez pour commencer à chauffer le public. « yooo igarashi ! » la saluant comme s’il ne venait pas d’apprendre le nom de la nana contre qui il allait se battre il y a quelques secondes seulement, grand sourire en serrant la main de son adversaire. « à toi l’honneur. » retourné à la voix confidente qui lui faisait face avant de reprendre sa place, de prendre position, catalyseur au doigt, le poing prêt à former son plus beau tourbillon de poussière.

Yooo Igarashi ! Rookwood semble être du genre sociable, dans un style différent d'un Davis bavard et sa tentative de vouvoiement. Accueillie comme si elle retrouvait un pote, ça arrache à Senri un rire amusé, dans un contraste bizarre avec sa tenue - ou plutôt, son absence de tenue. ...Rookwood, répond-elle en esquissant un sourire railleur. Y'a un truc un peu lunaire à se battre à coup de magie face à un type géant torse poil en finale de tournoi.

Plantée sur ses pieds, son premier lancer est impeccable - se demandant presque si ça ne cache pas aussi un épuisement rapide à venir. Face à une ouverture du score propre, Senri esquisse un léger mouvement de victoire du poing droit par réflexe, serré sur le manche de son catalyseur, sans pour autant complètement céder à ses excès de confiance des premiers matchs dans lesquels elle avait bouffé quelques points avant de se réveiller. Reste concentrée. Garde la fête pour quand t'auras raflé le trophée.

Prête à relancer, elle se replace sur le terrain - prête à répliquer. S'étire les hanches, pivotant d'un côté puis de l'autre, mains contre la poitrine, et c'est cette dégaine de pitcher qu'elle esquisse comme pour lancer une balle invisible, main serrée sur son couteau.

le match est lancé sans que ça traine, rien de vilain n’est encore articulé alors que les deux finalistes s’élancent, catalyseurs à porter, vers un seul et unique but. senri prend la main, les femmes d’abord après tout, et marlon prend sa suite.. en vain. « mais déjà !? » comme la vague impression qu’il se répétait, face au doublé de la raiyo. il applaudirait presque mais il était mauvais joueur, acceptant la défaite une fois définitivement sorti du terrain. acquiesce au résultat - et poing levé de la victoire -, les yeux rivés sur son catalyseur avant de contracter son poignet. ce n’était que le début du jeu, il était encore trop tôt pour voir clairement ce qu’il pouvait se passer.

alors il réessaie à nouveau, étire ses bras de tout leur long, avant de reprendre position, poing serré et bras tendu vers senri, la chevalière prête à jouer de sa magie. la poussière s’infiltre et glisse entre ses doigts pour créer une nouvelle boule de poussière prête à foncer vers le mur face à celle de son adversaire et premier point pour lui, amorçant enfin le match pour lui. le point se transforme en égalité pour la jeune femme, la rapprochant encore plus de la victoire pour cette manche. « tu gères pas mal avec ta lame. » reconnait le talent, et ce sourire, qu’il avait tellement envie de détruire. et à nouveau, en position !

Si la manche commence plutôt bien pour Senri qui aligne les points, c'est in extremis qu'elle sauve les meubles en laissant Rookwood ouvrir son score, grâce à un lancer foudroyant boosté par ses affinités. Senri se fatigue de plus en plus vite - elle le voit, elle le sent, dans son contrôle des éléments qui devient plus difficile à maîtriser. Mais elle tient la barque - et bientôt, c'est la victoire de remporter une manche qui s'approche de plus en plus.

Le souffle d'air de Rookwood est absorbé par le geyser - un point de plus. À peu de choses près, c'était bouclé. Senri laisse échapper une nouvelle expiration, rejetant une mèche tombée sur son front d'un mouvement de tête. Tu gères pas mal avec ta lame, envoie son adversaire en face, la coupant dans son silence interne. Senri décoche un sourire confiant. J'ai quelques tournois à mon actif, mais pas encore de victoire, réplique-t-elle, moulinant du poignet pour détendre ses muscles, avant de hausser les sourcils d'un air entendu à l'adresse de Rookwood, comme pour terminer sa phrase de ses airs insolents sans avoir à ajouter de mot supplémentaire. C'est pas le moment de se porter la poisse et vendre la peau de l'ours.

L'arbitre signale le prochain lancer. Si elle joue correctement et ne se laisse pas emporter par la fatigue ou la confiance, elle peut boucler cette manche. Même rengaine - pieds plantés dans le sol, yeux droits devant elle, un petit rebond d'élan, et la lame qui taillade l'air pour tracer des symboles invisibles...