Say my name ♡ Miling

L'aigreur traverse sa gorge, s'écoule jusque dans son estomac. Elle a son nom de gravé sur sa langue, à défaut de l'avoir tatoué sur ses lèvres. Milo, Milo, Milo. Elle rumine. Ses doigts ont retracé l'écriture sur la page volée, encore et encore, jusqu'à en découvrir ses détails. Observant de plus très, ce mystère qui se tisse sous ses yeux. Qui est-il ? Elle a toujours eu l'impression de le connaître, et pourtant, maintenant tout semble s'effondrer. Elle a peur ; son coeur tremble de le voir un jour lui échapper. Mais elle ignore ces émotions. Parce qu'il ne doit pas devenir une faiblesse, il doit rester la source de sa haine, de sa colère, lui qu'elle veut voir sombrer chaque jour un peu plus. Et elle est convaincue, qu'elle y parviendra. Elle tient quelque chose dans la paume de sa main ; l'articulation qu'elle revoit en boucle, elle y pense sans jamais s'arrêter. Milo à tout d'humain, comme elle. Mais ce n'est qu'une illusion, comme elle.

Le diable habite son corps, il se cache sous les traits de son visage. Et ses lèvres s'étirent, quand dans les couloirs bondés, elle l'aperçoit, cible facile, le pas se presse un peu plus jusqu'à le bousculer violemment, feignant la surprise dans sa réaction. Oh god! Elle se retourne rapidement, rattrapant Milo par les poignets, l'empêchant de bousculer d'autres personnes dans sa glorieuse chute. Et elle est sombre manipulatrice, Qing, sait qu'elle visage elle doit montrer, et lequel elle doit cacher. I'm so sorry, are you okay? De l'extérieur, ça a tout l'air d'une interaction normale. Elle fait comme si elle ne l'aurait pas vu, que tout ça n'était qu'un accident. Mais dans son esprit ; c'est toujours bien plus que ça. Ses intentions ne sont jamais bonnes. Et sur la pointe de ses pieds, elle s'élève jusqu'à son oreille. Are your joints okay? Do you need me to give you some oil to avoid squeaking? It would be a shame if everyone noticed that your shoulder was about to burst. Sa main se glisse contre sa nuque, ses ongles viennent abîmer avec légèreté le pantin, marques éphémères qui disparaîtront bien rapidement. Proximité étouffante, elle aime le savoir là, entre ses griffes, prête à le dévorer.

La peste a un nom. Et certainement que si Milo devait choisir lequel lui conviendrait le mieux, il miserait sur Qing, au ch mâché, à la haine rongée. Aux doigts ayant frotté l'articulation le soir-même où elle avait clairement annoncé combien elle le détestait assez pour, sûrement, espérer le voir disparaître de cette planète. 'You're not real' en boucle dans le fond du crâne, Milo a rougi la peau au sang, presque, alors qu'il avait observé la poudre s'effondrer contre le tapis sans rien en dire. Et s'il avait été incapable d'en pleurer, d'en hurler ou d'en rire, émotions trop fortes, impossibles à surpasser pour quelqu'un comme lui, il avait senti la poitrine se serrer à en exploser. Parce que lui ne la détestait pas au point de la souhaiter morte.
Lui la haïssait au point de vouloir la garder tout à lui.

Les cahiers s'écrasent au sol. Pagaille au sol, dans la poitrine, aussi, alors que le regard ne se redresse ver l'auteur de la farce. Et il s'accrocherait à son cou et cracherait son venin au visage de poupée de celle qui était bel et bien faite de chair. Ah, il lui arracherait cette arrogance et cette naïveté feinte que personne ne croyait plus, de toute évidence. Mais Milo est le même serpent que celui qui lui fait face. Il ne courbe pas l'échine pour s'affairer à ramasser ses affaires, sceau tracé du bout des doigts avec calme et assurance, les livres percutent la princesse avant de retrouver place entre ses bras. « Everything would be fine, if you decided to leave right now. » Sourire amical qui sonnait faux. Qui résonnait craie sur un tableau. Il avait envie de la frapper. Peut-être de la virer du couloir avec un coup de pied au cul. Alors que leurs corps se retrouvent, le mouvement de recul est presque immédiat. Impossible à éviter, dos s'arquant pourtant en se rendant compte de la faiblesse qu'il dévoilait. De la terreur qu'il avait encore à l'idée qu'elle se souvienne de sa découverte. Et les mots en témoignent.
Mais aujourd'hui, Milo avait mis au moins trois couches de maquillage.
Aujourd'hui, il n'avait pas la terreur dans le creux de l'estomac.

La main trouve la taille de la jeune femme, alors qu'il la fait reculer avec violence. Et s'il avait été véritable gentleman, il aurait amorti la chute du crâne de la suisei-ka de sa main. Au lieu de ça, le sourire s'élargit alors que la tête de Qing heurte le mur derrière elle. Les iris brillent, le visage se penche pour se retrouver à hauteur de celui de la demoiselle. « Try to tell anyone about this, and you're dead. » Qu'il susurre. Et d'un point de vue extérieur, l'on se demanderait presque s'ils n'étaient pas à deux doigts de s'embrasser. Mais tout le monde connaissait trop bien les flammes qui évinçaient depuis toujours quelconque affection : les marques de leurs griffes s'accrochaient dans leur esprit autant que dans ceux des autres. Leurs disputes, leurs rancœurs étaient inscrites dans les cerveaux de leurs amis et de leurs camarades. « I'm not some disjointed toy you can play with, bitch. » Et les sourcils froncés, il la garde collée entre lui et ce mur, cherchant, certainement, à s'assurer qu'elle fermerait sa grande gueule quant à cette information nouvellement trouvée. Milo aurait pu feindre l'ignorance. Aurait pu prétendre qu'elle n'avait absolument rien vu, mais Milo n'était pas con pour autant. Il la savait assez vilaine pour ne jamais lâcher la prise qu'elle avait à présent sur sa gorge. Mais si il était capable, encore, de ne pas montrer sa faiblesse et d'être une menace, alors il ne se priverait pas de lui prouver combien, si elle désirait le buter, lui en était tout autant capable.

C'est le chaos. Ici et là, dès qu'ils respirent le même air. Les dieux se cachent et les anges prennent la fuite. Ils ne reste plus que l'enfer pour les accueillir, le diable pour bercer dans ces bras, ces gamins trop abîmés, c'est la pourriture que l'on voit s'échapper de leur peau, c'est la puanteur des cadavres en décomposition, qui flotte autour d'eux, à chaque interaction, à chaque toucher. C'est un grand jeu, un peu trop dangereux, auquel ils aiment trop jouer jusqu'à se perdre eux même, jusqu'à se déchirer, se briser, avant de recoller chaque morceau à l'aide de leurs doigts fracasser. Milo est violent, et Qing aime ça. Milo est un poison, et Qing vient le boire sans modération. Elle le laisse vagabonder dans ses veines, se mélanger à son sang pour qu'ils ne fassent plus qu'un. Il n'y a rien de sain, rien de bon à prendre avec eux. C'est une union mortelle, qu'ils sont incapables de s'avouer. C'est que les destins sont liés d'un fil rouge ; mais ils en sont aveugle. Il n'y a que la folie pour les animer, la folie pour laisser le rire s'échapper des lèvres de Qing, quand il prend possession de son coeur, elle sent sa peau frissonner, comme la foudre qui en animerait son corps. Et elle le suit dans cette danse funeste - elle n'a pas réellement le choix - et sa tête claque sans douceur contre le mur. Mais elle ne se plaint pas, continue de sourire et de rire. Sa main libère sa nuque pour se poser contre sa joue, son visage proche du sien, jamais assez, car une partie d'elle aimerait gouter à ce fruit défendu. Son pouce s'égare sur sa lèvre inférieur - elle se demande qu'elle gout elles ont. - If it’s your hands, I don’t mind dying. I’d love to. Et elle pourrait exploser, hurler qu'elle sait qu'il n'est pas totalement humain. Elle pourrait attirer l'attention de tous.tes, voir la colère briller dans son regard, le feu prendre possession de ses mains. Elle aimerait cette douce symphonie à sa juste valeur, elle en ferait sa plus belle oeuvre ; mais elle aime trop jouer avec les flammes, elle aime trop attiser les braises pour abandonner ce secret si facilement. Qing pourrait l'utiliser, un jour ou un autre. Elle le fera. Alors pour aujourd'hui, ça ne sera qu'un jeu, elle le fera tourner en rond, encore et encore, alors que ses yeux restent accrochés à ses lèvres. Ses paroles reviennent en boucle dans son esprit. Elle se demande s'il est réel. S'il ne va pas disparaître sous ses doigts. S'il n'est pas juste le fruit de son imagination, et que la démence n'est pas déjà là depuis longtemps. Tell me you're real. C'est presque un supplice. Mais Milo ne comprend pas. Il ne comprend pas que sans lui, elle ne trouverait plus la force d'exister. Qu'il est l'air dans ses poumons, le sang qui fait pulser son coeur. Milo, il est bien plus qu'un jouet, comme il aime si bien prononcer ce mot. Milo est la raison même de sa présence ici. Alors elle n'attend pas la confirmation de ce dernier, ses lèvres s'échouent contre les siennes, non sans violence, alors que ses canines transpercent l'une d'elle, assez pour en verser le sang carmin. Le gout du fer qui se mêle à ses pulpeuses, qu'elle vient lecher de sa langue. You are. You're real. You're bleeding. Et le sourire n'est que plus grand alors qu'elle vient essuyer la goute de sang sur la lèvre de Milo, de son pouce jamais bien loin de sa bouche. Thank you. Rat. Elle me remercier, alors qu'elle le garde encore prisonnier contre elle, autant qu'elle est prisonnière de ses bras.

cw : mention de sexulité

Mais le poison qu'il prodiguait à la belle, il le savourait, crachat des paroles cinglantes qu'elle lui renvoyait. Leur relation était tant équitable, tant en harmonie que leur haine avait un niveau équivalent chez l'un comme chez l'autre. Peut-être que ce qui faussait la balance de leur affection n'était finalement que l'obsession si différente chez l'un et chez l'autre. L'émotion qui tenaillait la poitrine, factice ou non. Et oh, si c'était ses mains, qu'elle réclamait, pour que la mort ne l'acclame, qui était-il pour le lui refuser? Douce, douce gorge sous la pulpe de ses doigts, il en ferait cesser le pouls, comme le sien. Mais il savait, au fond de lui, qu'il serait incapable d'aller tout au bout. Il ne supporterait pas d'en voir le regard s'éteindre. Les lèvres s'étirer de la grimace que la mort lui promettait. Il n'apprécierait la sentir aussi inerte que lui que pendant quelques secondes, avant d'enfouir le chagrin dans le charbon de sa chevelure, à l'en tâcher de larmes translucides. « You'd have too many reasons to hate me more. No thanks. » Qu'il crache trop proche de son visage, lueur dangereuse dans le fond des prunelles.  Et le mouvement de son menton font glisser les doigts contre les lèvres, retomber la main en pantin. Et le frisson qui parcourt l'échine est incontrôlable, le regard perdu sur le visage si proche, la rage animée dans la façon dont la langue vient humidifier la peau frôlée. Sensible. « What the fuck are you saying. » Qu'il demande comme une affirmation. Incrédule. Mais il n'a pas le temps d'en dire plus. D'en faire plus. Elle se jette à son visage comme un lion affamé se jetterait sur son repas. Et les crocs s'enfoncent dans la peau de ses lèvres, grognement mécontent perçant le fond de la gorge, pas promettant de se reculer, visage, pourtant, fonçant droit pour que l'arrière du crâne de Qing ne heurte le mur. Violemment. A en faire tourner la tête. Et le sang coule contre leurs langues qui se sont frôlées, l'instant est volé. Elle s'éloigne et fait part de ses découvertes comme l'on mentionnerait une réussite. Une victoire. Ne le voulait-elle pas mort, l'autre fois. La faim se fait ressentir dans le creux de ses entrailles, alors qu'elle vient glisser le pouce pour en écraser le carmin sur son chemin. Contre lui. Les lèvres s'ouvrent, presque comme une invitation, les doigts menacent de s'y insérer, les dents d'en croquer le bout. Et il finit par reculer le visage, se saisissant de son poignet avec force. Avec violence. Lui interdisant de le toucher, essuyant le sang de sa langue, bloquant toujours le corps de la jeune femme contre le sien. « What's your fucking problem? You want to kill me, or to kiss me? You're fucking crazy. » Qu'il grogne entre ses dents. Et peut-être que s'il était honnête avec lui-même, peut-être que s'il s'écoutait, parfois, que s'ils n'étaient pas en plein milieu d'un couloir bondé, il glisserait l'une de ses jambes entre celles de la jeune femme. Il s'attellerait à la prouver sien, rien qu'une secondes, à lui dire, ah, que si elle réclamait toute son attention de la sorte, il se ferait un plaisir de la prendre tout contre ce mur. « Why do you want me to be real that bad, hm? Wouldn't that be great, to know your ennemy is just a fuking useless puppet, unable to breathe? To bleed? To feel? » Et peut-être qu'il laissait sa propre haine envers lui-même prendre le dessus. « That's what you've always been searching for to take me down. » Et les fronts se collent. Les regards se heurtent, collisionnent avec violence. « Why aren't you, Qing? » Prononcé avec l'expertise des années : correctement. Avec fougue. Sanglant, perle gouttant du menton.

L'obsession est malsaine, ils le savent très bien. Mais ils s'accrochent à ce sentiment, à ce qu'ils éprouvent, un mélange entre la haine et l'admiration, ils ne peuvent s'aimer sainement, s'offrir des douceurs, non. Ils sont nés pour se griffer, se frapper, s'arracher les yeux et les cheveux, jusqu'aux lèvres, jusqu'aux baisers que l'on leur a toujours interdit. Et c'est de là, que sa curiosité n'a cessé de grandir. Elle n'a pas le droit de l'approcher, de le frôler, de lui parler. Alors tout la pousse à le faire, à le bousculer dans leur cosmos, à l'insulter, lui hurler dessus. Elle a besoin de se faire voir, oui, depuis toujours. Mais elle a besoin de briller dans ses yeux, surtout. Et si ça peut mettre le monde en colère, elle pourrait bien éprouver bien des désirs envers lui. Rêver que sa peau caresse la sienne, que leur langue dansent ensemble jusqu'à en couper le souffle. Et si elle devait mourir ; elle aimerait que ce soit de ses mains autour de son cou, pour l'emporter avec elle dans le lointain ; dernier souvenir d'un amour empoisonné. Les gestes ne sont pas tendres, la violence brise son crâne, ça résonne, tourne un instant mais le sourire ne peut s'empêcher de s'éclairer, le rire d'éclater les tympans. Elle ignore bien la douleur, parce que Milo est vivant. Milo ne va pas s'envoler, lui échapper. Il est là, contre elle, et elle pourrait presque sentir les bâtements de son coeur. Ô Qing, elle a eu si peur, trop peur, qu'il finisse par disparaître contre ses lèvres. Both. Maybe. Ses doigts s'accrochent à ses larges épaules, et elle laisse sa voix se faire écho dans sa tête qui hurle aux tortures, migraine qui naît lentement suite au claquement contre le mur contre lequel elle est. No. I need you to be there, to be real. You don’t fucking understand. I need you to exist. I don’t want you to disappear. I want you to live. Et il y a toujours un peu de colère dans ses paroles, aggressives et sans douceur, ses mots heurtent les siens. Sourcils froncés, elle le laisse venir contre son front, proximité qui ne lui fait pas peur. Elle aime cette prison, elle aime qu'il l'étouffe. Parce que Milo lui permet de respirer, d'exister. Sans lui, elle se sentirait dépérir. I don't need that. Ô non, elle ne veut que lui, son obsession. Il ne comprend pas, Milo, qu'elle n'a d'yeux que pour lui, dans leur colère et haine constantes. Car s'il vient à chuter du haut de l'Olympe, Qing sauterait avec lui, pour ne jamais avoir à vivre une vie sans lui. Un de ses doigts vient essuyer le sang qui coule sur son menton. Idiot. Elle le repousse, sans violence, mais sans douceur pour autant. S'extirpe de ses bras et de sa chaleur pourtant si accueillante. You really think I want to see you down, or even dead. I thought you were the one who knew me the most. Maybe I was mistaken. Et une main se dépose sur la poitrine du garçon, le sourire est sans folie quand elle sent son coeur battre derrière toute cette mascarade. C'est suffisant pour la rassurer. I still hate you. I really hate you. Pourtant son bras de se baisse pas, et elle reste là, à le sentir battre contre sa paume.

C'est une mascarade que leurs noms de famille apporte. Une haine qu'ils ne se vouent qu'à cause des grands rideaux sans cesse tirés, des projecteurs portés sur la colère, la hargne et la violence qu'ils se vouent sans fin. Qu'il est aisé de se détester, quand c'est ce que l'on attend d'eux. Les poings écorchent les visages, les crocs s'accrochent aux gorges et les mots fracassent leurs excès sur les crânes. C'est ainsi que l'on les connaît. Ainsi qu'on les a éduqués. En présentant l'autre comme un monstre, en se fantasmant un ennemi à éradiquer. Et pourtant, ah, pourtant, il y a quelque chose de malsain à se détester avec tant de fougue. Dans les regards ne brillent plus seulement le besoin d'en voir le sang couler, non, l'obsession s'est transformée en forme de vie. Car sans Qing, Milo ne respire plus. L'air lui manque. Se fait trop rare et sans goût. Et la vie a déjà trop peu de saveur pour qu'il se permette, un jour, de la laisser s'échapper d'entre ses doigts. La réponse qu'elle lui offre à sa question ne devrait pas le surprendre. Et s'il écoutait maman, certainement qu'il aurait enfoncé son poing dans le visage de la jeune femme pour se venger de ses mots ridicules. Au lieu de ça, c'est la lueur de l'envie qui brille, là, dans ses yeux. Qu'il ne s'avoue pas vraiment. L'envie, peut-être, de la ramener à lui. De la faire sienne. Pour de vrai. Pour de bon. Il manquerait presque de trébucher, Milo, lorsqu'elle le repousse. Pas parce qu'elle y va trop violemment, non. Certainement simplement parce qu'il ne s'y attendait pas. Parce que, trop perdu dans les raisons qui tentent de reprendre le dessus de la situation, il n'avait pas perçu les mouvements de sa belle. Les yeux glissent sur la main qui glisse de son épaule à son torse. Apposée, là, contre le cœur si faible. Sent-elle, Qing, comme il est défaillant? Comprend-elle qu'il n'a l'allure que de la création? Pas de la vie? « I don't want to understand. » Qu'il finit par dire. Presque comme un aveu. Parce que soudainement, la situation semble bien trop intime. Parce qu'il s'était presque attendu à ce que cela ne retourne à leur crêpage de chignon habituel. Mais la suisei-ka a d'autres plans. Et ses mots sonneraient presque confession. Cela l'effraie. Cela le perturbe. Il n'a pas assez de cœur pour s'en permettre le bonheur. Ni même la terreur. « Hate me the way you're supposed to. » Qu'il affirme fermement, sourcils froncés. Lèvres pincées. Le message, peut-être, passe-t-il mieux, maintenant qu'il est certain qu'elle comprend le sens de ses mots : réclame moi mort à tes pieds, Qing. Parce que c'est ce qui est attendu de nous. Cette fois, alors qu'il s'éloigne, met des distances entre leurs deux corps, il se promet de ne plus fondre sur elle avec la même force. Essuie sa lèvre d'un revers de main, et si le carmin ne cesse de s'écouler tout doucement, il décide que c'était la goutte final sur leur champ de bataille. « And I'll do, too. Speak of that to anyone and trust me, I will. » Hate you the way they teached me. Et il tourne les talons, bouleversé mais la figure fermée. Il a des cours à suivre, échappe le visage parfait de la jeune femme de ses pensées, douce torture, agonie de ses nuits.