trouble buster · yoshi

la loyauté n'est que l'apparat de la subordination. un nom quelconque, même s'il rappelle peut être quelque illustre personnage à la tête d'une organisation fictive, sakaki est fidèle à plus grand et plus puissant – associé voudrait-on pouvoir dire – pourtant bas dans la hiérarchie des ryuzashi, il n'est tout de même pas de bon augure de s'en faire ennemi.

stupeur en cette journée d'hiver après un déni de grossesse, d'abord renié par une figure maternelle en état de choc et sans connaissance du père, on a presque envoyé le nouveau né à l'orphelinat. au bout de quelques jours pourtant, un homme familier de la demoiselle se présente, le reconnaît comme sien sans s'embarrasser de preuve de son ascendance et le nomme, yoshimi. il professe son dévouement inconditionnel à la mère et l'enfant, lui qui n'est personne d'important mais bien assez solide pour commencer une famille insolite.

les racines sont anciennes, mais oubliées, les petites gens ne se soucient pas tous de leur histoire.

batterie inépuisable, il n'en a peut-être pas toujours l'air, cultivant une image plus posée et mature depuis la majorité, pourtant yoshi n'a pas vraiment de switch off, l'esprit en perpétuelle effervescence, plein de manigances et machinations, une énergie pure pour ce qu'il aime, jamais totalement à bout de course, les nuits sont longues sous les éclairages colorés des enseignes à néons.

adepte du sport intouché, yoshi a toujours fréquenté le batting center délaissé d'eiyamachi dans son enfance, naturellement quand on lui a offert sa propre batte, son affect pour l'objet en a fait un catalyseur idéal, accentuant sa réputation de petite terreur. le bijou est venu à l'adolescence, l’un des rare présent de sa mère, plus pratique car toujours à l'oreille, d'une portée bien plus faible cependant.

petite frappe, électron qui se veut libre et pourtant dépendant de la hiérarchie, yoshi ne veut pas des responsabilités des puissants, mais jouir ouvertement de leur réputation et de leur pouvoir. cantonné à la collecte de dettes, il persuade aussi sous la menace les petits commerçants de s'offrir la protection du clan : il a commencé jeune, suivant son père dans ses rondes de leur territoire, gamin déjà déjanté, il a passé des après-midi à imiter les réparties de ses grands-frères dans les couloirs de l'école. pas d'hésitation quant à son enrôlement dans l'apprentissage ryuzashi, il jure son obéissance sans honnêteté aucune, mais n'a pour l'instant jamais failli aux demandes et aux attentes de la famille, allègre d'être en première ligne pour frapper le plus fort et donner la couleur, souvent vermeille, à ceux qui osent les défier.

une dualité qui l'amuse, est-il danseur ou yakuza en secret ? il y a dans tous les cas une part de subversion, un désir de ne pas toujours se reposer sur la violence, quelque chose d'étrangement plus ardent de se laisser bouger au rythme de la musique, une part de romantisme de signifier par le corps sa place dans l'immensité de l'univers. neo ne s'attache pas à un style, se revendique des toutes inspirations – hip-hop, moderne, idol, jazz, ballet, traditionnelle… iels pratiquent l'art du pot pourri et aiment se diversifier, explorer, les confins de la galaxie.

le crime ne paie pas, si bien que cela, mais les petites coupures ne manquent pas, jamais il ne s’inquiète avant de se permettre une folie, des goodies de concert, un dvd hors de prix ou des nouvelles sneakers ne l’empêchent pas de finir le mois avec quelques économies.

il fait bon de ne pas se poser de question, d’aller butiner où le mènent son corps et son cœur, qu’on lui fasse des avances ou qu’il en soit l’instigateur ; pourtant tout défaut à la norme imposée est dissimulé, nié, il n’est pas admis de s’afficher avec n’importe qui.

photoabsorption – phénomène invisible, tel les plantes qui captent les rayons de l’astre de vie pour se porter au mieux, yoshi, bien moins sage que ces dernières, dévore les particules photoniques de sources naturelles comme artificielles et son organisme les transforme en énergie ; une commotion et il lui est même arrivé de dérober un petit foyer de lumière, se mettant lui même à luir dans l'obscurité.

panthère nébuleuse – d’une beauté discrète, agile et prédateur redoutable, la douce n’est pourtant pas si souvent invoquée, yoshi au sang chaud appréciant une liberté de mouvement et la prise de risque qui fait grimper l’adrénaline.

absolument confidentiel ! du moins le voudrait-il si durant un festival d'été, il n'avait pas accepté de passer ce test de courage... le traumatisme lui vient d'un simple mais redoutable cauchemar juvénile, la lecture de trop avant de sombrer dans le monde des songes ; quand l'homme en kimono court est apparu, sa calvitie particulière cliché des estampes anciennes et ses yeux assassins reflechissant la flamme d'une lanterne – yoshi avalant son éclat dans la panique – le kaonashi n'eu qu'à déguster l'effroi d'un mioche tétanisé.