Invisible wall・Dae

Vie romantisée pour ne pas penser aux jours de malheurs qui s'accumulent dans un coin de son esprit, pour ne pas en voir la faucheuse à chaque recoin, chaque couloir. Mini est las, et pourtant il s'accroche, il a trouvé comment survivre, il sait qu'il n'est plus seul, âme en paix auprès de ceux qu'il aime, de ceux qui constituent son quotidien. Parfois plus tourmenté, parfois plus doux. Il a l'habitude de fréquenter des caractères différents et même s'il a tendance à aimer le calme de sa petite vie, ses fleurs, la beauté de son maquillage et de ses vêtements, il ne pourrait pas s'imaginer un jour sans eux. Pourtant, journée bien calme, le froid de l'hiver qui vient refroidir la pièce, alors que sa peau l'est déjà, c'est comme ça depuis des années, corps mort, qui survit par des miracles. Il s'étonne encore de ne pas avoir des lèvres bleues. Il est occupé à écouter une vieille série alors qu'il tricote, le félin sur ses genoux, occupé à ronronner à la présence de son maître. Mais le calme est brisé, alors qu'à la porte, présence qui sonne. Il n'attendait personne, et Assem se serait probablement photoporter, ou il aurait annoncé sa venue, comme il le fait toujours. Tête balancée avant de soupirer, corps qui se déplace avec lassitude jusqu'à la porte, qu'il ouvre avec douceur, méfiance au début avant de découvrir la personne qui vient lui faire face. Dae...? Something's wrong...? Son coeur s'emballe, ça pourrait être Koko, ça pourrait être Soo, des tas de films viennent éclore dans son esprit déjà torturé.

Le pas s’accélère à mesure qu’il se rapproche de l’entre du diable. Une fois il veut bien laisser passer, mais deux fois ? Deux enfants au sourire d’ange ? Perfection des traits qui ne sont pas les siens. Combien de temps encore cette supercherie peut-elle fonctionner ? Il en est certain Dae sous son air de dieux du soleil se cache l’ombre d’un prédateur. Ji Mini l’homme qui sait bien cacher son jeu. Bien sûr il lui rend bien service à s’occuper de Koko quand il n’en a pas la capacité mais sous tout acte désintéressé se cache une réalité qui fait mal, et si la précieuse Koko n’était pas la sienne ? La comédie a assez duré, il n’est plus capable d’endurer encore un mensonge de plus alors il est bien déterminé à connaitre la vérité pour ne plus avoir à se cacher d’éprouver des difficultés dans son rôle de père. Il devrait pourtant  en être conscient Dae que Koko lui ressemble comme deux gouttes d’eau pourtant parfois la réalité est obstruée par la haine et la peur, par l’incertitude et la jalousie. Si il doit lui régler son compte autant le faire de manière délicate, évitant une scène superflue. « You're the one asking that question when you're responsible for the worst of my life » C’est peut être un peu trop mais avec Dae rien ne peut être jamais simple. Il rentre sans y être vraiment invité comme à son habitude. « once I say to myself ok it doesn't matter it's life but two? Twice is a lot » Dit-il d’un ton passif agressif planté devant lui les bras croisé avant d’enchainer de nouveau « I already have to manage my life with a child and I can't, but then twice? How can you do this to me when I'm the worst father in the universe ?? » Finalement la vérité éclate au grand jour, ce n’est plus vraiment la colère mais la peur, celle d’une nouvelle fois ne plus être à la hauteur, celle d’échouer dans ce rôle qui l’incombe. Au final ne serait-ce pas plus facile si les enfants n’étaient vraiment pas les siens ?.

Sa vie n'est qu'un tourment qui ne cesse jamais, il n'y a que quelques secondes de bonheur, de joie, ici et là. Dans les bras de l'amoureux, dans ceux de ses meilleurs amis, quand il regarde Koko rire et que son myocarde vient s'attendrir. Il voudrait son innocence, retrouver celle qui le faisait vivre quand lui aussi n'était qu'un enfant à courir entre les jambes de ses parents. Il y a ce morceau de lui qui n'existe plus, l'enfance que l'on laisse dans une boite à trésors, mais la sienne n'est plus, envolée, dérobée ! Le coffre est massacré, et le voleur n'a laissé aucun indice, seulement un vide. Le diable est partout autour de lui, à jouer, à rire de ce petit être qui peine à respirer, à avancer. Et aujourd'hui le vilain semble avoir un autre masque, autre visage. Dae. Il le regarde, de haut en bas, et la parole est rapidement coupée alors qu'il n'a pas le choix que de le laisser entrer. What...? Il ne comprend pas tout ; pourtant la détresse est évidente dans sa voix, dans son regard. Quelque chose ne va pas. I... I did n-n-nothing... Et c'est contre sa volonté, il a peur de cet air qui se lit en lui, recule presque un peu alors qu'il sait qu'il n'est coupable de rien. You're a g-g-good f-father you k-know... Sa main se pose avec délicatesse sur son bras alors que son visage se fend en un sourire un peu maladroit. D-do you want to... Talk about it...? Il ne le repousse pas, ne tiens pas à le mettre dehors ; parce que mini voudrait sauver tout le monde, toutes les âmes.

La  colère n’est pas dirigé vers la bonne personne, Dae n’est qu’un pantin, l’instrument d’un enchainement de mauvaises pensées. Comment peut-il en vouloir à quelqu’un qui ne lui a jamais rien fait ? Il est plus facile de s’en prendre à plus faible qu’a soi-même. Dans la douceur des gestes de l’ami, l’amertume d’un regard noir balancé par-dessus son épaule. « Why would I tell you about it, you're not my friend, you're just soo's friend i'm sure you hate me »   Surement que lui aussi ne doit voir en lui que le raté qu’il représente, le pauvre imbécile qui n’est pas capable de gérer sa famille. Mini l’homme parfait peut-il comprendre lui la douleur de n’être qu’un raté aux yeux des autres ? Il en doute. Mais dans le fond le connait-il vraiment ? Dae a-t-il laissé une chance à cet homme de montrer qui il est vraiment ? Parrain, ami et protecteur, qu’en est-il du rôle qu’il pourrait représenter pour lui ? «  she's pregnant you understand, again and I'm going to screw up again and she's going to leave again » Plus grande peur et traumatisme, les yeux s’accrochent encore à la valise qu’elle a prise pour s’en aller, quand la peine d’avoir été trompé ressurgit et le paralyse l’empêchant de penser à son bonheur éphémère. «  you are nice you are perfect, you are the perfect father, everyone wants you as a father my daughter would rather have you as a father than me will it do the same for the second? » Sera-t-il capable encore une fois de gérer la déception ? Il n’en sait rien de toute manière il est perdu Dae entre ce qu’il veut, ce qu’il pense et la réalité qui lui semble toute autre.