Arabella・Kenma

arabella's got some interstellar skin boots nov. 2022 ∙ @ae shin

l'air créer des picotements, des combustions contre l'étendue de sa peau. des cratères qui réclament la bouffée d'air fraiche tout autant qu'elle en regrette les conséquences. l'épaule est dénudée, le makeup est fier et pimpant, les sourires sont espiègles et les rires symptomatiques -  bruts, sous substance. la clope est marquée de rouge, fumante et resplendissante sous les néons de la nuit, c'est le gloss qui déborde, même sur ses propres lèvres. et kenma renifle, les effets frais, les effets magiques qui parcourent son corps tout entier. la promesse encore tangible de ne plus jamais y toucher raisonnant dans le peu de conscience encore présent. c'est juste pour une fois. c'est pas si grave. après avoir balancé la cigarette dans la poubelle, les doigts s'affolent sur le clavier - rire muet aux messages envoyés de hauru, de seiren, des autres potes qui envoient des vidéos douteuses dans le groupchat. l'attention n'est plus là, la nuit est noire et les enceintes bourdonnent des chants de joie euphoriques. il le sent en décalage, le mec qui le percute, la solidité du mur contre l'étendue de son dos. ça le réveille un peu, ça le secoue beaucoup. pourtant il lui faut une seconde pour vraiment réagir, dégager la poigne qui sert trop audacieusement son haut. le sourcil se soulève et la grimace prend place. « c'est quoi ton problème gros con, regarde où tu vas non ? » il le repousse violemment, avec tout le jugement évident dans le regard. insistant. il ne le lâche pas des yeux pendant plusieurs secondes, les mains occupées à réajuster son vêtement et le sac presque tombé à ses pieds. plus que tout kenma fini par le reconnaitre. après un trop long silence. « ah tout s'explique, voilà la plèbe, je me serais bien passé de ta présence » ennuyé, le soupire n'est absolument pas dissimulé, le roulement d'yeux encore moins. il a pas le temps pour ce mec.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ mad’eyes

arabella's got some interstellar skin boots nov. 2022 ∙ @ae shin

peut-être que c'est juste trop lui. trop dans son essence de rire de tout. parce que kenma n'arrive jamais à le prendre au sérieux ; prendre cette fausse querelle au sérieux. il ne comprend pas quand ça a commencé, pourquoi, et encore moins dans quel but. c'est pas dans ses habitudes d'entretenir et nourrir le négatif - la vie n'a pas le temps pour ça. pourtant ça le diverti presque, à quel point ce mec est un clown ambulant, aigri comme ça. « ça va mec ?? respect aux sdf nonobstant » kenma croise les bras et balaye son regard pour le détailler de haut en bas. dans un air acteur de mépris, mais aussi dans un sincère élan de le regarder. loin de lui l'idée de se priver des belles choses - et si sa personnalité et ses comportements sont pour le moins maussades, il ne peut pas en dire de même de son allure. drôle d'attirance qui parfois le pousserait presque à jouer de lui. « si je peux canaliser mon mec et une perche d'1m90 là je sais plus combien juste t'inquiète j'sais te gérer bouffon » sourire narquois au coin des lèvres et ton léger, presque condescendant. c'est son problème à kenma, de ne rien prendre au sérieux. c'est facile de lui taper sur le système. facile d'obtenir une réaction. « sinon meilleure idée je sais pas pète un coup touche de l'herbe vas en thérapie ? » il s'approche de lui, dans une fausse sympathie de lui taper l'épaule, en réconfort. il est sûr qu'au fond c'est pas une personne méchante, qu'il est de ceux qui portent des masques pour multiples raisons. peut-être qu'il pourrait apprendre comment les faire tomber.

prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ mad’eyes

arabella's got some interstellar skin boots nov. 2022 ∙ @ae shin

« ah si si je t'assure, assem un grand gaillard qui fait du cirque là, des pirouettes » parfois kenma a conscience, que dans l'histoire le clown c'est lui. pauvre mec qui tape sur les nerfs de tout le monde est les monte à bloc par divertissement. un jour le karma lui retombera dessus ; pas que ce ne soit pas déjà le cas - mais après tout est-ce que ce n'est pas pour cette même raison qu'à quoi bon jouer la bienséance, la politesse, tous ces artifices de société qu'il n'a que faire. y a un certain plaisir dans la bêtise, les impulsions désordonnées. c'est quelque chose qui inhale sa vie, qui la recrache en plus grande, plus spectaculaire, toujours plus méritante de finalement être vécue jusqu'au bout. un feu d'artifice sans grande fantaisie. tout ce qui le représente. un homme banal peu capable de grand chose mais aux grands espoirs, les yeux écarquillés. kenma s'attend à ce que la retombée soit la poigne encerclant sa main, à chaque instant il l'attend, peut être une claque, peut-être un poing, un crachat pour une option de variété. pourtant à sa plus grande surprise ce sont ses lippes qui rencontrent les siennes, surprenamment douces, pleines de vulnérabilité. sa main libre vient rejoindre la jointure de son cou, les doigts se faufilant au creux de sa chevelure, une poigne mi-ferme mi-clémente. kenma se sent pris d'audace, flamme qui carbure à l'essence ; le baiser s'enivre, et shin a goût de chute. ça lui plait. le dos du plus grand fini par toucher le mur derrière eux, lorsqu'il brise leur étreinte. son souffle est haletant, pourtant il a ce sourire en coin et cette passion au fond du regard qui trahit toute l'effervescence qu'il a en lui. « intéressant, t'as d'autres choses dans ton sac ? »


prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ mad’eyes