en ton nom (( avren ))

—  Cauchemar perpétuel, à chaque crépuscule, tu espères entendre le son si mélodieux de sa voix disparue prononcer ce prénom que tu maudis tant.

Et les chaines du passé le raccrochent aux souvenirs périssables de son être rendu éternel. Méprisable identité à se faufiler dans la pénombre, se préparant à devenir la splendeur de ses hautes sphères qui le libéreront de cette noirceur qui lui lacère démesurément son âme inconsolable.

—  Et sur ces terres témoins de ta croissance, tu agonises. Désir que la tempête s'abatte et emporte avec elle les vestiges d'un passé funeste.

Destin se voulant glorieux au sein de cet havre qui ne voulait faire de lui qu'un astre des plus éblouissants, mais les grotesques jeux d'enfants privilégiés l'ont condamné à une existence de regrets et de culpabilité.

—  Tel le puzzle qu'est devenue ta vie, tu tentes de te raccrocher à tes racines venant de lointains horizons afin de ne te perdre un peu plus encore.

Et l'amour suprême en oublie les frontières, réunissant dans une osmose des plus parfaites deux êtres à la magie prodigieuse. Père coréen, mère britannique, c'est sur les terres merveilleuses de cet archipel qu'ils ont donné la vie à cet enfant à l'avenir qu'ils voulaient immaculé.

—  Dernier souvenir matériel de cette être que tu as tant aimé. Et de ton amour que tu veux intemporel, tu as fait de ce dernier cadeau un hommage à sa majestueuse personne.

Et alors que ce tissu au touché délicat lui rappelle sa précieuse présence, il se refuse toutefois d'emporter cet artéfact avec lui. De sa haine à l'encontre de ces fragments invisibles qui ont fait de lui ce qu'il est et de ce qu'elle était, il enferme dorénavant cette soie dans une boîte qu'il veut scellée à tout jamais.

—  Alors qu'on te voulait brave à en maîtriser ton don pour les plus nobles raisons, c'est dans les mensonges et tes colères que tu t'isoles à s'en indifférer des outrages.

Prodige destiné à la plus prestigieuse des existences. Rigoureuse éducation à en perturber la descendance. A l'aube de sa vingtaine, il a rejoint les rangs sans la moindre incertitude de cette maison aux marbrures se dessinant sur la gorge, laissant derrière lui la discipline et la bravoure.

—  De ce pouvoir que tu convoites tant, tu en éradiqueras les sortilèges de tout horizon.

Et il fantasmait de ce monde sans magie dans lequel il a toujours été forcé de subsister. Cœur névrosé par son absence de plus en plus difficile à accepter, il se rêve de rejoindre cette élite qui en décide les lois afin d'y imposer son idéologie des plus lunaires.

—  Être des plus ignorants à la faveur ornée d'or et de diamants, c'est lorsque la réalité de ce monde vint t'arracher ta précieuse vénus que tu compris que les fortunes démesurées ne pouvaient racheter tes plus regrettables erreurs.

Loin des misères à s'en noyer dans les trésors familiaux. Enfant céleste corrompu par une aisance répugnante. Et d'un geste on lui offre ses désirs sur un plateau d'un argent des plus purs.

—  Et en ce jour tragique tu as fait serment de ne dédier ton palpitant qu'aux souvenirs de votre idylle.

Les formes se mouvant devant ses yeux néants, le monde le lasse. Et l'épiderme vierge de toutes nouvelles tendresses  à vouloir en garder les sensations de son touché immortel, c'est elle qu'il aime et qu'il aimera pour toujours.