platinum delights (dahm)

00 y.o

les cris déchirent la nuit, ceux d'une mère et son enfant, dans une harmonie de douleur et délivrance. premier enfant de ce jeune couple, tes premières années rayonnent sous le signe d'un bonheur idyllique — mais tout à une fin.

05 y.o

tw mort · incendie
les flammes dansent devant tes yeux, indomptables. les cris s'étouffent sous les crépitements du feu, assourdissants. immobile dans la nuit, comme hypnotisé, tu l'observes du coin de l'œil essayer de la sauver, cette mère prisonnière de cette maison embrasée se consumant d'une facilité déconcertante. tu entends ton père appeler son nom d'une voix brisée, la peur mélangée aux pleurs. mais rien n'y fait. il aura beau tout tenter, l'incendie aura raison de lui. d'elle — sa vie partie en fumée.

06 y.o

arrivée sur l'île de makōsa — le déménagement se fait le cœur lourd. étape néanmoins nécessaire pour aller de l'avant et ne pas se laisser consumer par le chagrin de la perte d'une mère et d'une épouse, c'est une nouvelle vie qui commence alors pour ton père et toi.

n'ayant pu être présent à la rentrée scolaire, ta cérémonie du thé se déroule en privé.

06 y.o

main dans la main, ta joie de vivre refait peu à peu surface. rires et sourires habillent à nouveau tes lèvres lorsqu'elle est à tes côtés — saeri. alors en peu de temps, une amitié se construit indestructible et éternelle... mais rien ni personne n'aurait pu t'avertir de ce mensonge éphémère.

08 y.o

le jour est à la fête — mais ton cœur lui, tempête. le remariage de ton père vécu comme une trahison contre cette mère fauchée trop tôt, il te faudra plusieurs semaines, plusieurs mois pour accepter cette nouvelle union.

10 y.o

l'enfant unique n'est plus. désormais grand frère, tu découvres une nouvelle forme d'amour que tu ne t'étais jamais imaginé exister ; un besoin jusqu'alors inconnu et inextinguible de la protéger contre tous les maux possibles et inimaginables de ce monde de fou — cette petite sœur qui toujours trouvera grâce à tes yeux.

17 y.o

les mots sont comme poignards dans ton cœur. pour celle que tu t'étais toujours imaginé avoir à tes côtés, que ce soit dans la joie ou la tristesse, tu n'es plus qu'un déchet — un jouet avec lequel elle a trop joué et dont elle s'est lassée. palpitant piétiné avec mépris, tes sentiments assassinés avant même d'avoir pu les lui avouer, tu aurais pourtant dû t'en douter. tu l'as vu changer — saeri —, trahir celle qu'elle avait toujours été pour quelques secondes de popularité ; se condamner à une vie entourée d'hypocrisie pour inévitablement finir seule — punition méritée.

mais la colère prend le dessus sur l'envie de sauver cette relation, l'ego trop blessé. et quelques minutes suffiront alors à mettre fin à une décennie de rires — amitié immolée.

18 y.o

besoin d'air frais, loin des griffes et du venin de cette amie — cet amour — devenue monstre hideux. premiers pas à l'université, tu peux enfin respirer ; tout laisser derrière toi — sans un regard en arrière, sans un regret.

23 y.o

tw alcool · noyade
tout aurait dû se passer sans accroc. après tout, il ne s'agissait que d'un anniversaire — le tien — fêté sur un bateau. entouré de tes amis les plus proches, vous aviez simplement convenu d'échapper aux plaintes grinçantes de vos voisins et autres badauds en vous éloignant de la terre ferme, des côtes. tout aurait dû se passer sans accroc. boire trop, profiter d'une soirée sans règles ni conséquences, vous réveiller avec une gueule de bois et mentir une énième fois en promettant « plus jamais » pour recommencer encore et encore année après année. tout aurait dû se passer sans accroc. et pourtant, le destin en avait décidé autrement.

ivre, tes sens engourdis, tu te laisses envoûter par le chant ensorcelant du démon ; sombres dans les eaux sombres, comme pris dans un rêve. ta lucidité ne te revient que trop tard — poumons en feu, cri silencieux. tout s'obscurcit, tout se finit.

mais les yeux se rouvrent, le souffle revient. les visages inquiets surplombent ton corps trop faible pour bouger, ton esprit trop confus pour raisonner. tu es vivant — mais à quel prix ?

24 y.o

obligé d'abandonner ton semestre en cours et de mettre ta vie entière en suspens, les premiers mois de ta malédiction se découpent entre rendez-vous médicaux et procédures administratives. ce n'est qu'arrivée la nouvelle année que tu pourras reprendre tes études, ta sixième année redoublée.