Voices silently sing ♡ Kazumi

Quelques perles qui roulent des cieux jusqu'à sa peau, quand la nuit s'élève à travers les nuages, mais que Kaomi n'en perçoit aucune différence avec le jour. Il pourrait passer sa vie ici, dans ces salles qui finissent par sentir la sueur, celle qui roule sur les muscles douloureux avec des minutes, des heures passées ici, à répété, mouvement après l'autre. Kaomi se sent vivant, ici, à cet instant, quand il peut danser sans honte, sans gêne, quand il a le droit d'être qui il veut. Quand il sait que personne ne viendra jamais l'arrêter. Et tout s'enchaîne, se déchaîne, seconde après seconde. Le souffle court dans sa poitrine n'est jamais un frein pour qu'il s'arrête. N'est qu'une motivation de plus, pour l'incitater à continuer jusqu'à en trouver la perfection.  Il sait que la lune brille quelque part dans le ciel, il se sent un peu plus léger, un peu revivre, comme si toutes ses forces lui revenaient soudainement. Et il aime ce regain d'énergie. Le sourire qui se dessine, les pieds qui se mettent de nouveau à frapper le sol, le parquet, jusqu'à en faire trembler la poussière. Présence qui vient pourtant l'interrompre, quand il finit par la sentir, la sienne, son aura. Unique, et il ne saurait jamais réellement comment la décrire, parce qu'il est particulier, Nezumi. Le corps se stoppe, s'arrête, les bras retombent lentement jusqu'à ne plus lui faire dos. Les yeux glissent sur lui, et ses regards sont toujours plus tendre quand il s'agit de croiser le sien. Les sourires sont plus naturels, les pas sont légers quand il se glisse, comme s'il volait jusqu'à lui. Baiser déposé sur sa joue, sans l'étreindre, de peur que la sueur ne soit que dégout. Il n'y a que rarement, des mots entre eux. Ce sont souvent des gestes, langage qui leur appartient si bien, quand ses doigts viennent signer. I didn’t expect to see you here, not so late. Le silence est beau quand il leur appartient, l'univers brille un peu plus, de toutes les couleurs que Kaomi aime, quand ils se font empereurs entre les murs. You missed me? Il vient rire, doucement, d'une ironie qui n'est pas réellement ironie. Non, il voudrait réellement lui manquer, Kaomi est égoïste, et il sait que son coeur voudrait être sien depuis longtemps mais il ne lui a encore jamais offert, jamais fait part. Il aime leur relation, ce quelque chose qu'il ne partage avec personne d'autre. Et il a peur qu'un jour tout disparaisse, à cause de ses désirs, de ses envies. De ce qu'il ressent. Il ne veut pas le perdre. Jamais.

@Son Kaomi

Petite souris se fond dans les silences alors qu’il se perd dans les ombres des recoins, des couloirs. Il sait où le trouver, toujours, comme si son cœur avait gravé une boussole dans sa direction. Quand bien même des années passées à le fuir ou à tenter de ne pas se retourner, il lui faudra toujours revenir à sa vraie maison. Et sa vraie maison, c’est Kaomi. Il le sait même si la pensée amène avec elle un goût amer. Même si les mots tendres ne se formulent ni ne se signent. Alors il le regarde simplement danser sans un bruit jusqu’à ce que l’autre le remarque (presque instantanément, comme s’ils étaient toujours dans le champ de vision l’un de l’autre). Un haussement de sourcils, qui épouse les yeux qui se lèvent au ciel. You wish. (Bien sûr qu’il lui a manqué, mais jamais il ne lui dira). Nezumi s’avance dans la pièce comme si l’espace lui appartenait, ses doigts fuselés et rongés par les cordes de la basse qui se perdent sur le miroir. Still jumping everywhere, as I can see. Aren’t you tired of working your ass off ? Il n’a rien à proposer (ou du moins il n’a pas encore le courage de le faire), mais son égoïsme parle pour lui. Comme s’il le voulait pour lui tout seul. You finish when ? Leur langage est brouillon, et il n’a rien de la langue des signes connue de tous. C’est un amas de mots et d’expressions que deux gamins isolés du monde se sont inventés. Ce sont des cris qui ne peuvent pas sortir, ou des mots d’amour mal exprimés.

Kaomi n'a jamais été le plus facile à supporter, ni même à comprendre. Il vit dans son monde, sans se soucier des autres. Rares sont les âmes qui comptent à ses yeux. Elles se comptent sur le bout de ses doigts, et parfois, il ne sait pas si même son frère y figure, coeur torturé, esprit qui ne sait plus faire la différence entre avant et aujourd'hui, les traumatismes marqués dans sa peau, jamais dessus. Nezumi est l'un de ceux avec qui il peut être lui-m^me, ne pas mentir, ne pas prétendre, et il aime ça, ce sentiment de liberté qui brûle ses doigts, son coeur qui bat si fort dans sa poitrine. Il voudrait l'enfermer comme un oiseau, dans une cage trop petite, mais sait qu'il ne pourra jamais. Parce que lui même est trop amoureux de cette liberté, qu'il n'aurait jamais le coeur à lui voler. Are you here for fighting or flirting? Petit jeu auquel ils ont l'habitude de jouer, alors que ses bras s'enroulent autour de son cou, s'y balançant comme petite poupée aux bras de son aimé, ce qu'ils ne sont pas. I don't know? Don't you want to see me dancing? Or are you shy? It doesnt suit you well... Il a le rire facile avec lui, comme si le monde n'était plus qu'un paradis, quand ils en connaissent très bien la noirceur, les maux et les tortures au creux de leur estomac. Or maybe you can play... Some music? For me. Il se penche un peu plus vers lui, dépose un baiser sur sa joue, sait qu'il sera rejeté, mais accepté au fond de son être. Et il aime ça, cette façon de se fuir, de se retrouver, de se chercher jusqu'à faire bouillir les egos. Please?

@Son Kaomi

Sentiments noircis, effacés dans la fumée âcre des égos blessés. Kaomi n’a pourtant rien fait pour qu’il le rejette -c’est précisément le coeur du problème. Il a toujours été là, n’a jamais été fatigué de lui, alors même que Nezumi se serait lassé de lui-même. Et il ne comprend pas, ne sait toujours pas pourquoi il reste. Force est de constater qu’il est bien l’un des seuls à lui arracher un sourire, mais le haussement de sourcils qu’il conserve sur son visage aux airs de combat ne le quitte pas. Ses bras se referment autour de sa taille, mais se dégagent vite pour signer. Both. Why ? Et accepte le baiser en levant les yeux au ciel, mais pourtant, c’est dans une danse silencieuse qu’ils se bercent. Sa voix s’élève pour la première fois (sans doute parce qu’il n’a aucune envie de le lâcher, pour l’instant). « Don’t have my guitar with me. Or anything, really. But you can always follow me where the magic happens... » Ton à demi équivoque, comme à chaque fois qu’ils parlent depuis qu’ils ont atteint l’âge des premiers désirs. C’est une habitude, et peut être même un jeu. Il n’y repense jamais à deux fois, à part lors des nuits sans sommeil.

Désastre dans le coeur de ne jamais lui appartenir quand il en rêverait pourtant. Il lui donnait tout, corps et âme s'il lui demandait ; mais Nezumi n'a jamais prononcé les mots qu'il attend depuis des années. Coeur piégé, emprisonner dans les ronces de ce démon, car il n'est rien d'autre qu'un prince au manteau ténébreux. L'étreinte est douce et chaude, tout ce qu'ils ne sont pas, ce qu'ils n'ont jamais été. Gamins abandonnés par la société, ceux que l'on ne regarde jamais, la solitude de cette salle de danse ne changera rien à leur vie, à leur quotidien, et Kaomi mentirait s'il disait ne pas avoir besoin de lui. Berceau de son monde, il pourrait s'y noyer jusqu'à étouffer. Les joues qui changent toujours de couleur, pâles jusqu'aux lueurs rosées du matin, il n'y a que lui pour éveiller ces sentiments en lui. Le corps qui implose dans la voix résume, les corps toujours plus près. Mains déposées sur ses joues pour prendre le temps d'apprécier les sons qui sortent de ses lèvres. Hm? Where...? I hope this isn’t some dirty joke of yours. Qu'il murmure pour ne jamais en effrayer les oreilles sensibles. You wanna take me somewhere? It's late so... Feel free. My legs hurts, i danced a way too much today. Jusqu'à ce que les jambes finissent par céder à la pression du poids, mais pour lui il pourrait porter le monde.

@Son Kaomi

« It always is. » monstre de sous-entendus aux crocs acérés pour les proies les plus naïves, pourtant Kaomi sera toujours l’exception, celui qui récolte tous les rares sourires-brouillard qui réussissent à percer la carapace. Dans une étreinte, il se téléporte jusqu’à sa chambre, capharnaüm dont on ne voit jamais le bout mais qui, pour lui, s’organise au jour le jour. « Sit where you can. » s’il n’a pas honte de vivre dans un endroit si désordonné, il se sent soudain un peu trop exposé. Surtout par les pages raturées qui se lovent sur le plancher, par dizaines comme les pensées noires qu’on expie sur le papier. Nezumi tente de distraire, de cacher son malaise, alors il se penche sur sa guitare fétiche et fuit le regard qui le transperce. C’est plus qu’une mise à nu, qu’il s’apprête à faire. C’est l’âme toute entière lâchée entre des mots qu’il aurait voulu taire. « I actually wrote you a song. You wanna hear it ? » et il prie pour que Kaomi dise non, arrête de rendre tout ça réel, mais sait que l’inverse se produira, qu’il devra jouer le détachement.

Sourire au coin de ses lèvres ; angélique quand il ne se fait pas diable de ses mots infames, car pour Nezumi, il sera toujours différent. Toujours plus calme, plus posé, il laissera tomber les armes contre le monde, seulement pour lui. Et il n'a jamais peur à ses côtés, alors qu'ils changent radicalement de lieu, de retour dans cette chambre qu'il visite rarement, mais assez pour en connaître le bordel qui s'y trouve, qui ne change jamais. Hmhm Alors qu'il fait toujours comme chez lui, vire quelques vêtements qui se trouvent sur le bout du lit pour se trouver une place où s'installer, essayant de ne pas juger les gouts négligeables de Nezumi. Really? I hope it's a love song. Il remonte ses genoux jusqu'à sa poitrine, déposant sa tête sur ses fins genoux. Play it, i wanna hear you. Sans avoir aucun répit pour lui, il l'observe, le trouve toujours aussi beau, malgré tout ce qu'on peut dire sur lui. Nezumi ne le repousse pas. Don't do it if you're too shy. Baby boy. Ironie pour se moquer, le piquer un peu à vif sans jamais aller trop loin.