spirited away — LOUIRENZ

lorsque sonne l'heure du sabbat et que les démons prennent place sur le pont, martyrisant les dalles de leurs pas blancs, le bois craquant des ruées translucides, le cœur du garçon se gonfle d'effroi. les mythes & les légendes prennent vie au velours de la nuit, muant les chuchotements anxieux en chant mélodieux — les masques tombent en morceaux d'irréel pour quiconque s'aventure à y croire, et au coin de chaque rue s'adonne l'esprit trublion s'éveillant aux miracles du soir. les onsen, à l'image de celui qu'il laisse dans son dos, sont gorgés de légendes insensées, de maux trop lourds à porter, d'histoire que l'on ne devrait prononcer ; il est terrorisé. si les rires de ses comparses ont un temps éloigné les cauchemars de ses pensées, si les bouteilles entrechoquées & les stratégies abordées ont noyé les idées turlupinées, c'est à l'ombre de minuit tapantes que la cervelle s'est mise à surchauffer (( persuadé d'apercevoir çà & là les ténèbres de mains animées, les visages difformes de fantômes qui ne savent reposer en paix )). louise ! il grogne lorsque ses deux mains s'abattent sur les épaules de son équipière, secouant cette dernière d'une frénésie incendiaire. et pour parer à toute moquerie qu'elle ne saurait que trop bien lui adresser, voilà son visage qui se pare d'un rictus félin anticipé — il refuse d'afficher sa nervosité. wake up ! it's time to meet some spirits... you promised me, i won't let you sleep 'til you come with me la langue serpente entre les crocs pour humecter le centre des lèvres, lesquelles se relèvent pour afficher un sourire terriblement faussé. incapable de fermer l'œil au cœur des bains regorgeant d'histoires surnaturelles, c'est auprès d'elle qu'il espère expier sa peur en provoquant le destin, s'aventurant lui-même à la recherche de diablotins — dans l'espoir de n'en trouver aucun, de revenir serein. let's go weirdo, i don't want anyone to suspect something il lui jette entre les bras un sac à dos et s'empresse d'ajuster le sien sur son épaule, n'attendant nullement qu'elle s'éveille davantage pour s'éclipser hors de la chambre à pas de loup, faisant cliqueter son âme névrosée contre le parquet. toutefois, avant de disparaître définitivement par l'entrebâillement de la porte et se jeter dans les rues biscornues, le clin d'œil est offert dans un spectacle mimant à la perfection un entrain qu'il se cherche encore. you're not scared... right ? (( please don't be, i need you, i don't want to freak out ! )) et savait-il, lorenz, que de tels mots suffiraient à éveiller en elle ce besoin de prouver sa témérité qu'ils partageaient en reflet.

le voile sombre tombe. rendant toutes pièces accueillantes en pleine journée complètement froide. les ombres se transforme en créature terrifiantes. prête à bondir à la moindre occasion. les plus peureux resteront terré dans leurs chambres pendant que les courageux iront affronté les potentiels danger de la nuit. esprit qui erre dans les couloirs des bâtiments. bois qui craque sans raison. le monde de l’obscure ne te fait pas peur louise. au contraire tu l'aimes. tu cherches son contact. la soirée avait pris fin. les rires évaporé. les murmures du vent dans les arbres. les hululements des chouettes dans la nature. l'ambiance avait complètement changé en quelques heures. pourtant ça ne t'avais pas empêcher de tomber dans les bras de morphée. l'alcool aidant à t'endormir un peu plus vide. mais le repos fût de courte durée. la voix de lorenz te réveille. te secouant par les épaules pour te lever. tu grognes. tu te promets de te venger de ce réveil brutal un jour. regard noir qui le foudroie. en général c'était toi qui réveillait les autres et pas l'inverse. yeah... i'm awake. il ressemble à un enfant à qui tu as fait une promesse que tu n'aurais jamais du. la scène te fait penser au roi lion. quand simba va réveiller son père aux aurores pour lui montrer les terres. sauf que là. la nuit est complètement noire. et tu n'es pas la reine de ces terres. i'm coming kiddo une promesse était une promesse après tout mais tu n'aurais jamais pensé qu'il allait vraiment venir te réveiller au milieu de la nuit pour aller jouer à se faire peur. t'as même pas le temps de te lever du lit qu'il te balance un sac à dos presque sur la gueule. grognement qui sort de ta gorge. suspect what? that we slept together ? sourire moqueur sur ton visgage. you'll be ashamed of that? tu l’observes sortir de la chambre. prenant la première tenue qui te passe sous la main pour le rejoindre. tu te retournes pour le rejoindre quand tu vois son visage dans l'entrebâillement de la porte. son clin d'oeil inutile. comme si c'était quelque chose qui allait te faire de l'effet. scared? me? are you kidding? tu te rapproches de lui. tu le renifles comme si tu cherchais une odeur. but you... you're stink the fear. tu lui lâches ton plus beau sourire. et sans regarder en arrière tu t'enfonces dans la noirceur du couloir. le bruit de vos pas résonne dans le bâtiments. et quand l'air frais se fait sentir sur ton visage tu souris. les choses sérieuses allaient enfin commencer. un léger regard en arrière pour être certaines que ton coéquipier te suivait toujours. tu prends la lampe torche qui était dans le sac à dos et tu laisse tes pas te guider. tu ne sais pas où tu vas mais tu y vas. déterminée à faire en sorte qu'il se souvienne de cette nuit toute sa vie le lorenz.  you're coming or you're too scared of the wood ? la forêt derrière toi laissait entendre les murmures des animaux qui traversaient les buissons. le vent qui faisait frotter les branches entre elle. et soudain ton regard se fige. tu pointes le doigt derrière le noiraud. tremblante. there something behind you... tu te retiens de rire. parce qu'en réalité il n'y avait rien. c'était pour prendre la température. voir le niveau de courage du monsieur.

c'est le nocturne jusqu'au fond des yeux, ces reflets d'âme où les prunelles se font ténèbres en échos aux enfants enhardis par le besoin d'ivresse folle, d'aventures mémorables & de jeux interdits. l'angoisse mord l'échine pourtant d'un (( S E C R E T )) qu'il refuse d'assumer, tord les tripes d'une main sordide que seul l'orgueil parvint à repousser en bouclier haut dressé. alors claque-t-il des dents, lorenz, dans cet irritable rictus qui ourle ses lèvres d'une confiance incendiaire [ [ celui qui dit : j'n'ai pas peur, c'est un mensonge ! ] ] ; les sourcils froncés dessinent les ridules lionnes jusqu'au front. et tout de son minois odieux dégueule d'une fierté éphémère, laquelle sera vite mise à rude épreuve à l'évocation d'un fantôme (( ou deux )). la langue se coince sous les canines, il éclate le silence d'un rire étouffé quand louise (( elle aussi, enfant-terrible, enfant-cataclysme )) s'approche pour le renifler. who's stinky, miss wakening breath ? le geste est théâtrale lorsqu'il fausse la révérence pour la laisser prendre la tête de leur cortège atypique, s'épuisant de courbettes çà & là à chaque traversée de porte — à chaque spectre potentiel. you're coming or you're too scared of the wood ? il jure un instant, ralentit l'allure pour vriller sa propre lampe torche alors allumée contre un arbre aux hululements se faisant inquiétants. coming, coming... il s'épuise à se perdre en râles et, pourtant, chaque fois qu'elle s'éloigne de trop, chaque fois que de trop grandes enjambées les séparent, le nakano s'empresse de quelques bonds d'avaler la distance pour presque forcer chaque cellules de leurs corps & chaque morceau de peau à s'entrechoquer. you seemed cold ! il grogne entre ses dents pour justifier ses élans, annihiler les traces de peur, les poils dressés contre le derme par l'inconfort de leur traversée — STUPIDE IDEE !


elle se fige
— son visage blêmit —
there something behind you...
[ [ foutues histoires de minuit ! ] ]



elle se mord la lèvre et sa fossette trahit la plaisanterie qui vient enrober ses pupilles de feux follets. alors ((encore !)) ses sourcils se froncent et, d'une voix si grave qu'elle semble se briser, il éclate d'une colère passagère. you're not funny at all ! your fucking ugly face scared me, i thought you saw something bad ! damn, merlin, you idiot... le nakano croise ses bras contre son torse sculpté par les années d'entraînement aux côtés de ses coéquipiers, frotte ses paumes devenues moites en un instant contre ses bras aux poils hérissés. et, se rendant alors compte de l'évidence de ses angoisses & de ses terreurs désormais affichées, il grimace et lève les yeux au ciel. i'm not really afraid, i'm just feeling uncomfortable. i might have eaten something bad l'incohérence au placard, dévorée par l'évidence qu'il refuse d'admettre ; ses épaules finissent par se détendre et, d'une bousculade bougonne, le voilà à prendre la tête du duo pour s'aventurer en quelques sentiers plus étroits. so... louise... se voulant charmant & charmeur, son timbre se fait sensuel, ses sourcils se haussent — et sa prononciation du prénom est éclatée, dégueulant de fausses sonorités. we slept together ? le voilà à feindre la surprise, gamin désastreux, offrant une moue intriguée. i don't remember. y'know, i'm quite a casanova... girls love me, but i'm just a man with failures and can't remember them all... le rire bouffe ses lèvres devant sa propre stupidité ; l'épaule est à nouveau balancée vers la sienne pour la bousculer. nah, really... i'm just curious. did you talk about this with someone ? maybe i did ; maybe i didn't. 'can't remember. et les chaussures écrasent le sol, s'enfoncent dans la terre ; la sueur roule par gouttes prenant naissance au sommet de sa nuque pour se noyer aux salières vénusiennes. la lampe s'agite, éclairant oiseaux de nuit & papillons nocturnes — alors, par pure précaution, sa paume plonge dans le sac qu'il ramène contre son torse, y dénichant son gant de cuir catalyseur qu'il s'empresse d'enfiler. et même si sa magie était limitée, espère-t-il qu'elle suffira à dissuader les yokai qu'il s'imagine déjà rôder.

tu ne comptes plus le nombre de nuit que tu as passé dehors dans le noir complet. écoutant chaque bruit qui t'entoure. c'est devenu une soirée normale pour toi. il en fallait plus qu'un craquement de bois pour te faire redresser l'échine. mais tu voyais bien dans le comportement de lorenz qu'il n'était pas serein. malgré tout ses sourires. tu n'étais pas dupe. tu ne relèves pas la remarque sur ton magnifique haleine du réveil. même si la tentation de lui souffler en plein dans la gueule était tentante tu ne fis rien pour autant. il te laisse passer devant. simple ruse pour ne pas montrer qu'il n'ose pas faire le premier pas vers l'inconnu. tu l'entends bondir pour rendre l'espace qui vous sépare le plus fin possible. sourire moqueur sur ton visage qu'il ne voit pas. nah i'm fine. tu savais bien que ce n'était qu'une excuse pour ne pas te perdre de vue. t'as l'impression de te voir lors de tes premiers soirs d'exploration et encore... tu n'étais pas aussi peureuse que lui. en vrai tu n'as jamais eu peur des choses paranormales. c'est même quelques choses qui t'attires. tu veux voir ce qui n'est pas  visible. tu veux ressentir l'adrénaline parcourir ton corps. pour une fois dans ta vie tu veux avoir le sang gelé et ne plus oser bouger parce que la peur te paralyse. mais ce jour n'est pas encore arrivé. et tu l'attends. tu le cherches. allant dans des endroits plus glauques les uns des autres. cherchant les lieux soit disant les plus hantés du pays. du monde. mais pour le moment tu n'as toujours rien vu. rien entendu.

la fossette qui creuse ta joue te trahit et tu vois les sourcils de lorenz se froncer. et sa voix qui éclate dans la nuit. rejoint pas ton rire qui devient vite incontrôlable. la respiration te manque. les larmes coulent le long de tes joues. maintenant t'en étais sûre. il n'était pas du tout prêt pour cette sortie dans la forêt. tu reprends difficilement tes esprits. essayant de lui répondre your face! too bad i wasn't recorded that... ta voix se coupe de léger rire. l'envie de repartir dans un fou rire te reprend quand tu le  vois croiser les bras sur son torse. vraiment le gamin boudeur qui s'est fait prendre la main dans le sac. fierté que tu viens de piétiner louise. yeaahhh... how bizarre! you can't fool me dude! t'étais pas con louise. tu savais bien qu'il n'avait aucun problème de digestion. seul la peur lui bouffait l'estomac en ce moment même. ton sourire ne quitte pas ton visage louise. le laissant passer devant toi. il voulait se montrer brave. tu ne pouvais pas lui retirer ça. le rayon de la lampe qui éclaire tes pieds. ne voulant pas trébucher sur une racine. tu grimaces quand tu l'entends prononcer ton prénom. prénom impossible à prononcer si vous ne parliez pas couramment le français. même toi tu ne savais pas le prononcer correctement. tes yeux roulent vers le ciel. il était comme ça et tu le savais. ce n'est pas comme si tu le découvrais ce soir. ooooh that was with you? il était pas le seul à pouvoir jouer à ce petit jeu. you know i'm not the girl who keep a list of who i sleep with. between the boys and the girls... it's a looooot en réalité pas tant que ça mais ça il était pas censé le savoir. tu t'es retrouvée à sa hauteur, laissant ton faisceau de lumière balayer devant et sur les côtés. l'épaule de lorenz vient bousculer la tienne. tu savais qu'il rigolait. et en réalité même si il ne s'en souvenait pas ça ne te touchait pas plus que ça. parce qu'ils n'y avait pas de sentiment entre vous. juste une compétition qui ne finira jamais. ton regard se pose sur son visage. juste curious ? mmmh. maybe? i don't remember. t'en avais parlé à personne. parce que ça ne regardais que toi. et personne d'autre. t'étais pas du genre à raconter tes nuits d'aventures. enfin... si. parfois mais tu ne disais jamais à qui ça c'était passé. le bois est calme autour de vous. il n'y a que quelques bruits d'animaux sauvages qui se laissent entendre. et le geste du nakano ne t'échappes pas. sa main qui se revêt d'un gant en cuir. il n'était vraiment pas rassuré du tout. le bruissement des feuilles sous vos pieds, le craquement de quelques branches. tu ne sais pas vraiment où aller. laissant ton instinct te guider. ta main vient prendre celle de lorenz pour le dévier du chemin. let's go there. tu l’emmènes dans le sombre de la forêt. sans rien dire de plus. l'ambiance devient plus lourde d'un coup. mais tu ne te laisse pas intimider pour autant. laissant ta lampe dénicher les ombres qui s'offrent à vous. tu t'arrête sur une silhouette un peu lointaine. une petite cabane perdue dans la forêt. tu plonges ton regard dans ceux de ton coéquipier. do you want to go inside that house? because i realllly do! sans vraiment lui laisser le temps de répondre tu lui lâches la main pour courir découvrir cette cabane. qui n'avait pas l'air si vieille et abandonnée que ça. la porte n'était pas verrouillée. tu t’engouffres dedans pour découvrir un intérieur presque vide. il n'y avait qu'une table avec un banc de chaque côté. la poussière volait tout autour de toi. il fallait réfléchir vite et trouver une cachette avant qu'il n'arrive dans la cabane. sans attendre plus longtemps tu te retrouves enfermée dans la seule armoire qui se trouve ici. retenant ton rire qui n'attendait que de sortir.