･ﾟ✧ CALL OF SILENCE ☽ QING

huan n’était pas encore arrivée qu’elle sentait un vent froid s'immiscer en elle et lui faire perdre sa raison. comme un instinct, une intuition, une idée furtive venue lui contre-indiquer cette soirée. soirée à laquelle avait hesite à se rendre, soirée qui semblait aussi attrayante qu’effrayante pour la jeune fille. elle arrivait en ange et sentait très bien qu’elle rentrerait souillée, sans pouvoir expliquer ce pressentiment qui la prenait aux tripes. et même une fois arrivée, accueillie chaleureusement avec une verre, l’alcool la réchauffant depuis l’intérieur, elle sentait que quelque chose n’irait pas. peut-être verrait-elle anzu ? ce ne serait pas étonnant, cette fille était à toutes les fêtes de la ville, connue de tous et surtout appréciée par eux. aucune autre idée ne lui venait à l’esprit jusqu'à ce qu’on lui tende des gâteaux faits par sa sœur. elle ne s’y attendait pas, n’avait rien su d’autre sur la soirée si ce n’était qui étaient les organisateurs et qui étaient les amies qui s’y rendaient. elle était venue tardivement, ayant pris le temps de se préparer et de faire un détour avec ses amies.

il ne manquait plus qu’à croiser sa sœur pour la voir, lui réclamer un calin peut-être et sûrement l’admirer dans une tenue qui saura la mettre en valeur. le goût vestimentaire était très prononcé dans la famille, les tenues n'étaient donc jamais ratées. pourtant, la voir au detour d’un couloir, toute de noir vetue, son oppose complet, elle ne pouvait ressentir cette joie qu’elle attendait tant. son cœur prit cette apparition pour un départ et se mit à accélérer dans sa petite poitrine. la voir n’était pas un problème, mais la voir avec milo était une tout autre histoire. huan sentait sa tête se remplir de toutes sortes de pensées et elle avait besoin d’un bain glace pour calmer les nerfs de son corps qui lui donnaient l’impression de prendre feu. il fallait qu’elle parle à sa sœur, c’était devenu indispensable.

tu peux venir avec moi ? elle aurait voulu ajouter un s’il te plait, adoucir le ton de sa voix pour sa soeur, sa chère et tendre soeur, celle pour qui elle pourrait vendre son âme, aller au enfers et revenir avec l’âme la plus souillée sans sourciller ; mais la peine, la colère teintaient sa voix d’une noirceur qu’elle ne se connaissait pas. c’était étrange mais loin d’être désagréable. peut-être que l’alcool jouait un rôle dans tout cela, mais elle n’en avait que faire, elle se dirigeait vers l'extérieur et les températures drastiquement plus basses quand dans la maison remplie qui possédait une chaleur étouffante. tu n’as rien à me dire ? une main tendue, une dernière chance, alors qu’elle se consume sans aucun retour en arrière possible.

Il y a une certaine chaleur dans sa poitrine, dans ses veines qui pourtant, ne bouillonnent que lorsque la pleine lune se présente et fait ressortir ses crocs. La lune ce soir, c'est lui, c'est Milo. Son étoile à travers la nuit, sa lumière quand les ténèbres enveloppent tout son être jusqu'à ce qu'elle ne sache plus où aller. Il est l'interdit, celui qu'elle ne doit pas aimer, c'est encré dans son cerveau, dans leurs têtes, à ces gamines qui ont grandi avec la haine de leur père qui nourrissait leur estomac. Alors il n'est qu'un ennemi, un gosse de plus à pointer du doigt, à dire qu'il n'est pas digne de gloire, ni même de trôner au même niveau qu'elles. Elles ont toujours été princesses, pourtant dans ses bras, Qing se sent enfin reine. Reine d'un monde qui lui appartient enfin, dans lequel elle le laisser à ses côtés, jamais sans violence, car dans l'amour se mélange la haine, dans les baisers se mélanges les morsures et le poison.

Pourtant, elle est traitresse. Elle oublie, vite, trop rapidement, que le destin rattrape ceux qui s'égarent. Et elle ne sera jamais exception. Pendue à ses lèvres comme à ses yeux, ses ongles enfoncés dans sa chair, à travers le tissu elle caresse ses articulations, ces détails qu'elle aime tant sans l'avouer. Parce que ces vérités ne doivent pas être dévoilées. Mais Qing a fait une erreur, peut-être que le gout de la liberté à trop chatouillé ses lèvres, s'affichant aux côtés de celui qui partage, maintenant, sa vie et son quotidien, des attentions interdites envers lui. Elle ne s'attendait pas à voir Huan, pas ce soir, pas ici, pas alors que Milo est là. Son coeur s'arrête, se serre. Oh, ses beaux mensonges éclatent. Dans les yeux de sa soeur, elle ne voit que son reflet, celui d'une menteuse, une traitresse à leur nom. Elle ravale sa salive, sa fierté et son ego avec alors qu'elle acquiesce d'un signe de tête avant de se tourner vers Milo. Wait for me. I wont be long. Et elle se risque, frôle les flammes de l'enfer quand elle dépose un baiser à ses lèvres. Parce que le cacher serait s'enfoncer. Elle sait que Huan bouillonne, elle connaît sa colère, le ressent à travers ses paroles et son regard. Alors sans un mot, elle suit, un peu plus loin de la foule et du bruit. Le froid aurait d'ordinaire fait frissonner sa peau, mais sa nature de louve la protège désormais, ah, encore un secret. Hm. Elle aimerait lui dire tant de choses, mais rien n'irait dans son sens. I got a boyfriend but, it's not someone you like. It's someonne you hate, the one we used to hate. I know. I know what you think about him, like dad tho. I know what you think about me. I'm a traitor. Yes. I lied. Yes. I shouldnt be with him. But what? What will you do if i want to be with him? Et au fond de son regard, il y a le supplice, tout un monde qui lui hurle de comprendre qu'elle s'est brûlée les ailes aussi en s'approchant trop près de la lune pourtant si froide. Que sans lui, son existence ne trouve aucun sens. Que son souffle, elle ne le retrouve qu'une fois dans ses bras, et qu'elle aussi, déteste l'admettre. Admettre que depuis tout ce temps, il y a toujours eu un sentiment aussi fort que la haine dans son coeur, pour lui, poupée désarticulée.

huan la douce, celle qui rend fiers ses parents de son comportement digne de l’ange qu’elle prétend être, la soeur artiste qu’on aimerait avoir ; autant de surnoms et d'étiquettes que battements rates par son cœur. autant de brûlures qui la ramènent à la réalité alors qu’elle regarde sa sœur sourire et se tenir à cet homme qu’elle voudrait voir disparaître. elle avait fait en sorte de détourner le regard rapidement afin de ne pas sentir la dague s’enfoncer un peu plus dans son cœur, elle avait fait de son mieux mais l’image restait imprimée sur sa rétine pour qu’elle n’oublie pas. une image qui la détruisait un peu plus chaque seconde, une image qui embrasait son âme et ne laissait derrière elle qu’un nuage de tristesse.

huan se sentait trembler et ne savait pas si c’était dû au froid qui l’assaillait ou à la colère grandissante. elle croisa simplement ses bras, bien serrés contre elle en attendant la réponse de sa sœur, des mots dont elle attendait tellement de choses que l’attente se faisait étouffante. une attente qui se mua rapidement en déception. les larmes menaçaient déjà de couler et elle regretta de ne pas avoir mis de vaseline aux coins de ses yeux pour prévenir cette tragédie. les yeux rivés sur cette figure noire, les mots perdus dans sa gorge, elle se sentait prise au piège alors qu’elle écoutait qing se défendre et lui jeter toutes sortes d’excuses à la figure. elle n’était pas sûre si elle écoutait une défense ou des reproches, mais elle était certaine d’une chose, son cœur était meurtri et elle ne laisserait pas qing s’en sortir indemne.

is that it? sa voix tremblait et il lui fallut plusieurs inspirations pour la stabiliser. i’m angry, i am, but why am i angry? do you even know? am i even your sister? mettre de l’ordre dans ses idées était devenu un défi, et arranger ses paroles s'avérait être un défi encore plus grand. why did you not tell me anything? yeah, i don’t like him, i hate him, and now i loathe him for taking you away from me. i would rather you have told me about you two than leave me in the dark. elle se sentait délaissée, désabusée, et il ne lui restait plus que sa peine pour la relier à celle qui aurait dûe être son soleil et son ciel étoilé. if i wasn’t there tonight, if i didn’t see you two all lovey dovey, everyone would have known but me. malgré ses tentatives pour rester calme, elle sentait la colère monter et lui faire perdre ses moyens. le ton de sa voix n’était plus stable et montait dangereusement alors que son regard fuyait tentant en vain de retenir les larmes brûlant déjà ses yeux.

Poupée habituée à rentrer dans une case, dans sa cage de verre. Sourire, la tête haute et droite, les lèvres maquillées d'un rouge qui a toujours su la représenter, sa couleur, comme celle du sang qui ne couvre jamais ses mains, seulement sa conscience de part ses mensonges, ces secrets cachés dans le fond de ses entrailles, comme l'on essaye de cacher ses vices. Peut-être est-elle restée trop longtemps enfermée à suivre les ordres de son père. Peut-être qu'elle a toujours envié cette liberté, celle que l'on a toujours eu l'impression d'observer chez elle - mais tout n'était qu'un masque, et ça le sera certainement toujours.

Ses poignets sont liés, comme ses chevilles. Et pourtant, elle se blesse, tire sur ces liens qui laissent des cicatrices sur sa peau de porcelaine, pour qu'elle puisse se pencher jusqu'à lui, jusqu'à ses lèvres, car de lui, elle a toujours été éprise. Comme une malédiction, comme si l'interdit était devenu bien trop tentant pour y résister. A ses yeux, il n'y a toujours eu que Milo, malgré son apparence, malgré la haine qu'elle peut lui porter, car après tout, ils sont liés comme deux âmes soeurs, une réalité qu'elle refuse encore d'accepter parfois. Are you joking? Why are you saying that? You are my sister, it won't change anything. La colère monte, son coeur s'emballe mais pas d'amour ni d'affection pour la plus jeune. Non, ses mots sont comme des couteaux, comme les siens, comme ceux qui traversent la frontière de ses lèvres. 'Cause I have the right to have my secrets, just like you. I have the right to have a life without you knowing everything right away. I can have a life, without you being behind me everytime. Ses points se crisprent, ses ongles transpercent presque la fine peau de sa ses paumes. La poitrine gonflée, les crocs près à attaquer de nouveau, car sa malédiction n'a rien arrangé. Et jamais ne s'arrangera. Encore un secret, un poids sur le coeur de sa soeur, qu'elle n'ose avouer. Oh car il y a bien plus que Milo. Si elle savait. We started dating like tonight, it's been 1 hour, i don't even know. Just let me breathe, stay away from that relationship, it's not yours, it's mine. And i know. I know you would tell everything to our father. And you know what? Do it. Tell him. Elle se rapproche d'elle, sa la plus précieuse des âmes, qui pourtant ce soir, ne sera pas épargnée. Un doigt posé sur la trachée de Huan. Tell him what you saw. That I kissed him, that I hung on his neck and that tonight I will lie next to him in his bed. I don't care. I can be with whoever i want. I can be free. I can be who i want to be. Without you or dad telling me what im supposed to do. Si ce n'était pas Huan, elle n'aurait peut-être pas su controler cette envoie de lui sauter à la gorge comme un animal. Elle n'aurait pas su controler le sang chaud qui fait trembler ses veines sous sa peau. Non, elle, si ce n'était pas sa soeur, elle l'aurait déjà achevé.

l’aînée, celle sur laquelle elle devait prendre exemple, sa grande sœur chérie à qui elle pensait pouvoir tout raconter, celle qui devait être là pour elle, pour la guider et lui montrer l’exemple. huan avait trop idolâtré sa sœur, avait pensé d’elle tant de choses qu’elle remettait en question alors que ses yeux larmoyant et lui brûlaient la vue. elle n’était plus sûre si la personne face à elle était sa sœur ou non, si elle devait lui faire confiance ou arrêter de réfléchir et partir. pourtant, elle ne se sentait pas le courage de tout abandonner malgré toute la douleur. sœur. un mot qui, à force d’être prononcé devenait vague, perdait de son sens. peu importe ce que qing disait, elle savait que leur relation ne serait plus la même. pas seulement parce qu’elle avait un petit-ami, mais surtout parce qu’elle savait que les mensonges, les cachotteries finiraient par s’enchainer. que ce ne serait pas le seul, et qu’il serait suivi par de nombreux autres. elle en était persuadée. et cette seule pensée lui brisait le cœur de façon plus rude encore que si on l’avait poignardée.

i don’t care. sa voix trop basse, encombrée de sa tristesse et de sa colère. i don’t care about your excuses. do you think i’m that stupid? do you think i could believe that it just happened tonight, an hour ago? maybe it was made official an hour ago, but how long has it been going on? a month? two? who knows, maybe a year? plus elle parlait et plus sa voix prenait de l’ampleur, faussement posée. you’re right you have the right to your own life, the right to your secrets, but can’t i be disappointed? that’s one thing i wanted you to tell me. i don’t care about everything. i don’t care about others, but you? would you have said the same thing were you me? elle n’attendait pas de réponse, elle se fichait de tout, était aveuglée par ses sentiments, ne voyait que la trahison de sa sœur. de qing. elle lui avait mentie, cache quelque chose d’important, et plus que tout, s’était mise en couple avec ce… lui. is that all you think about? you thought so much about dad and how he would react if he knew, you thought so much about how bad of a sister i could be that you didn’t even think about my own feelings. i get that you would think of you and your boyfriend before me, but did you even think about me? et les larmes coulaient déjà, sans qu’elle ne puisse les retenir. elle sortaient comme ses émotions, sans filtre, tremblants et prets à tout trancher.