dinner & diatribes,

un air hautain anime le visage de la belle qui se déplace dans les rues du petit quartier résidentiel. elle a gardé ses lunettes de soleil, sans doute pour éviter de croiser le regard de ses habitants, tous plus banals les uns que les autres. à chaque nouveau pas, la bouche de silene se déforme en une grimace désapprobatrice : ses talons aiguilles s'enfoncent entre les pavés et quelques créatures magiques dévalent les trottoirs, lesquels auraient pu la renverser si elle ne leur avait pas fait peur avec son pas décidé et son allure imposante.

arrivée devant la petite maison miteuse qui sert de foyer à son ex-mari, les traits de son visage ne s'adoucissent pas. elle se demande ce que jasper fout à habiter là. c'est trop simple pour lui, ici. il n'y a rien qui rappelle leurs belles terres natales, le soleil, la musique, les odeurs. non. c'est terne, c'est basique. c'est pas chez eux.

quand enfin elle se décide à passer la porte, ensorcelée pour qu'elle puisse toujours y entrer, la scène qu'elle y découvre lui pince le coeur qu'elle croyait éteint. amaia fait des coloriages, allongée sur un gros tapis dans le salon. jasper, lui veille sur elle, attablé, corrigeant des copies. aïe. l'instant ne dure que le temps d'un soupir et c'est le son de la porte qui se referme et de ses talons sur le sol qui interpellent la petite, première à repérer l'intruse. hola querida. les mots sont tendres mais manquent d'amour alors que la gamine vient lui faire un câlin pour l'accueillir. les gestes sont mécaniques, plus réflexes qu'autre chose. rapidement, elle repart à ses crayons et laisse les deux adultes, désormais en tête à tête. hey, j. sa bouche n'est pas habillée du moindre sourire alors qu'elle salue pourtant l'amour de sa vie. so... when are you going to leave that dump ?