･ﾟ✧ blue blood ☽ myeongho

huan était du genre bavarde lorsqu’elle était à l’aise, avec les personnes qu’elle aimé et chérit. et avec ces mêmes personnes, elle pouvait passer des heures sans esquisser le moindre geste, sans prononcer la moindre parole. elle se le permettait car elle savait que le moment serait tout de même  agréable, qu’elle n’aurait pas cette sensation suffocante de détresse, ce sentiment qu’elle ne vaut rien et qu’elle doit tenter de pallier son manque de valeur en tant que personne. myeongho était de ces personnes, celles qu’elle voulait garder près d’elle, sous son aile, près de son cœur ; ces personnes pour qui elle serait prête à tout, même à des choses qu’on ne pourrait jamais l’imaginer faire. elle laissait même ses croquis traîner sans les cacher, sans douter du regard qu’il pourrait porter dessus, le pouls calme.

tu as faim ? j’ai pris des pâtisseries chez une amie, on peut en partager quelques-unes. elle ne ressentait pas une grosse faim, mais elle savait qu’elle ne serait pas une bonne hôte si elle ne proposait pas quelque chose à grignoter en plus du thé qu’elle avait servi en arrivant. enfin, qu’elle avait demandé à faire servir. sinon je peux demander autre chose. oublier le temps et la faim était sa spécialité et elle devait faire attention devant les autres, elle ne pourrait pas lui mentir s’il finissait par s’en apercevoir. et la gene que cela causerait serait pire que tout pour la jeune fille. et rien que d’y penser, elle sentait ses joues prendre feu instantanément.

homme capable, qu'on lui dit, lorsqu'il affiche ce grand sourire auprès de ses camarades dans les couloirs, dans un café, ou une salle privée dans un sous-sol. myeongho, qui se veut gentil et attentionné - le crush de tout le monde, qui sert bien le café et lâcher quelques blagues entre deux services. pourtant, si le coeur est léger avec les autres ; il s'alourdit quand la solitude vient s'emparer de son esprit. entre quatre murs formant moins d'une dizaine de mètre carré, le regard cherchant les coups de peinture au plafond, il compte les secondes. la respiration s'accélère jusqu'à entendre sa propre circulation sanguine dans les tympans. garçon paniqué qui finit par se réfugier chez la seule âme connaissant cette fragilité dont il se cache. tout va pour le mieux, n'est-ce pas ? quand ses doigts jouent entre eux, se blessant au passage, le garçon fuit vers un monde qui lui est familier - celui qu'il n'a jamais atteint de par son rang social. pourtant, l'a-t-on très vite accepté quand le visage du gentleman est né. si profond oublié dans ses songes que le barista entend d'une oreille la proposition qu'on lui fait. la voix de huan lui parvient aux oreilles, et le soupir de relâchement se fait lourd.

« hm ? » mouvement de tête, les yeux grands ouverts par surprise d'une sortie soudaine de son univers maudit ; huan se montre toujours aussi délicate. assis timidement sur le bord d'un lit gigantesque (( du moins, plus grand que le sien )) le coréen comprend qu'on lui offre des gourmandises. les genoux serrés, prêts à réceptionner une tasse remplie, il avale une petite gorgée avant de secouer la tête. « oh c'est gentil, non merci. » c'est vrai que le service est à volonté ici, pas comme à la résidence, alors le jeune homme pince les lèvres en voyant les joues empourprées de son amie. « on s'en partage une si tu veux, comme ça on sera pas écœurés. » avec une tasse de thé, ça fait toujours plaisir un instant sucré.

observant autour de lui, le brun apprécie observer les lieux avec attention ; remarquer les minuscules changements, les tissus, les croquis : tout est beau à voir. pas de place pour les traces de peinture mal séchées et le bruit des aguilles d'une horloge rouillée. de la pure beauté. « t'as fait de nouveaux dessins ? ou créé de nouvelles tenues ? » interroge-t-il, intéressé. « tu veux que je te serve de modèle cette fois ? » et il se redresse un instant, fier, avant de s'avachir à nouveau comme un chiot protégeant sa tasse. myeongho, timide.

huan n’était pas du genre timide, elle pouvait parler de beaucoup de sujets facilement et avec beaucoup de personnes. et myeonho était de ces personnes qui lui étaient si précieuses, si proches qu’elle se sentait parfaitement à l'aise avec lui. et pourtant, malgré tout cela, parler de nourriture restait difficile. elle avait l’impression de jouer sa vie en proposant un goûter. ce n’était pourtant que conversation basique, elle n’offrait que des pâtisseries et une tasse de thé, mais cette sensation qui enserrait sa poitrine ne voulait pas l'épargner ne serait-ce qu’une fois. comme si respirer devenait optionnel, comme si le regard de son ami pouvait soudainement percer son âme, couper court à toute vie en elle. on peut faire ça. elle demanda qu’on lui en apporte une, ne voulant pas se lever pour si peu. si on en veut plus, on pourra se resservir. elle ferait comme lui, elle s’alignerait sur ses envies et envisagerait plus lorsqu’elle sera de nouveau seule.

ah ? huan avait effectivement fait de nouveaux dessins et hocha de la tête pour acquiescer avant de lever les yeux. tu voudrais ? j’avais déjà eu des idées pour toi en plus. elle fouilla dans toutes les feuilles devant elle pour sortir celles qui l'intéressaient le plus. jai fait pas mal de dessins, mais on va dire que ça va dans tous les sens. elle prenait l’inspiration comme elle venait, que cela soit destiné à une personne en particulier ou non. on pouvait retrouver dans ses croquis des autoportraits, des bustiers inspirés de sirènes, et même des tenues plus normales, des robes de soirées. elle avait plus d’imaginations lorsqu’elles pensaient aux courbes féminines mais cela ne l'empêchait pas de créer des tenues pour les hommes. est-ce que tu voudrais quelques choses en particulier ? tu peux regarder dans mes croquis si tu veux. elle lui tendit quelques dessins, tous en noir et blanc, sauf un en rouge, portrayant une chemise en velours et un pantalon serre. les autres montraient toutes des tenues légèrement féminines, qui avaient tout de même toutes pour vocations à être portées par des hommes. huan aimait voir les hommes avec des tailles fines et aimait encore plus les accentuer. je ne sais pas si c’est vraiment ton style, mais je peux réfléchir à quelque chose qui t’irait mieux. lorsqu’il s’agissait de ses passions, elle pouvait parler pendant des heures, à en oublier tout ce qui pouvait la tracasser l’instant d’avant.

si son coeur chavire avec difficulté, son affection pour huan ne faiblit pas. loin de la romance ou du désir, myengho n'éprouve envers la jeune femme que de la compassion. comme une soeur qu'il aurait aimé avoir plus tôt : quoique, son passé n'est pas propice à la quiétude d'une fratrie. il faut dire que son arrivée dans la vie du mage s'est faite tant naturellement qu'agréablement. une rencontre dans le café où il travaille, des échanges récurrents, des petites boissons offertes de temps à autres. les deux ce sont rapprochés, jusqu'à créer un lien fort. la confiance règne, et le garçon est fier de porter cette chevalière au doigt, don de son amie il y a quelques années. jouant distraitement avec le bijou, le brun sourit quand la plus jeune accepte sa proposition. « je suis prêt à tout goûter, tant qu'on peut partager. » aussi parce qu'il se sent moins seul, même lors d'un repas.

et le rictus s'élargit ! quand finalement, huan possède en effet quelques ébauches d'idées. des croquis multiples et variés, colorés ou non, myeongho n'est qu'admiratif face à tant de talent. « ça me dérange pas, j'aime bien quand t'as pleins d'idées. ça veut dire que t'es de bonne humeur, et que ton petit cerveau est productif. » petit clin d'oeil quand l'homme finit par se lever du matelas pour la rejoindre à son bureau. au niveau vestimentaire, il est vrai que le barista n'est pas des plus originaux. non pas qu'il soit contre la mode : disons plutôt qu'il ne s'est pas du tout s'y faire, donc ne prend pas de risque. alors quand huan lui montre les croquis, un air surpris étire ses traits. « ça ? » pointe-t-il du doigt la veste rouge. « pour moi ? enfin sur moi ? » son regard alterne entre le dessin et son amie. il n'est pas dégoûté, non, simplement étonné d'une telle proposition. « je veux dire... pourquoi pas, je suis juste pas habitué aux couleurs aussi flashy. mais ça me tente bien. » puis lui survient l'idée de la dentelle - ces hauts dentelés ainsi que ces vestes sombres. ah ! mais pas de couleurs sombres. « tu vois... je sais pas si la dentelle t'inspire, mais j'aimerais bien porter un peu plus de couleurs avec. je te le dis qu'à toi, mais je m'y connais pas du tout dans la mode, donc si je peux être le modèle de tes plus grandes fantaisies, je suis partant. »

huan est toujours prête à faire des efforts lorsqu’elle est en compagnie de myeongho. il était d’une présence apaisante, rassurante, il était comme une protection mentale et elle voudrait l’avoir toujours auprès d’elle, à ses côtés en permanence. quand elle y pense, elle se dit qu’elle aimerait le rétrécir et l’avoir comme amulette protectrice dans sa poche. parce que lorsque le ciel s’assombrit et que la nuit tombe, les étoiles pointent le bout de leur nez et scintillent pour donner un tableau doux et apaiser les âmes en peines. et quand son cœur défaille et que ses pensées s'échappent, c’est son visage qui illumine son esprit et la réconforte. il lui suffit de penser à lui ou à sa sœur pour se sentir apaiser. la seule différence est qu’en présence de sa sœur, elle omet parfois des détails pour ne pas montrer à quel point elle n’est pas à la hauteur des espérances qu’on à en elle.

parfait, on partage et tant qu’on a faim on pourra en prendre, sinon on s'arrête. et elle sait déjà qu’elle suivra l'appétit de myeongho car déterminer sa faim lui est impossible. c'est vrai. sa voix se fait plus faible, le fait qu’il remarque ce genre de choses, des détails pour elle mais qui sont peut-être flagrants pour d’autres, ça reste une attention qu’elle apprécie tout particulièrement. il est vrai qu’elle déborde d’imagination peu importe son état, mais lorsqu’elle est heureuse, c’est plus fluide, c’est plus beau, et elle ose plus étaler ses idées. de la dentelle ? j'aime beaucoup la dentelle blanche ou noire, mais en couleurs ça pourrait être du pastel. je peux faire plusieurs croquis. pour l’été quelque chose plutôt jaune et orange, comme un soleil. ou les couleurs du coucher de soleil. elle pouvait très bien l’imaginer ainsi, même si sa première idée à été une tenue bleu nuit parsemée de perles nacrées pour rappeler une nuit étoilée. ça rappelerait ses cheveux et l’idée qu’elle se fait de lui. elle ne parfait pas de temps pour tout noter et commencer quelques croquis oubliant complètement les gâteaux qu’elle avait pourtant bien mis en avant et qu’elle avait tant mentionnés.