- ☾ SPIRITED AWAY

ses petits bras gigotent dans tous les sens pour que sa cape ne traîne pas trop par terre. déguisée comme une voyante, la gamine erre dans les ruelles les plus sombres de eiyamachi pour trouver la victime de sa plus belle arnaque. un nouveau gagne pain en complément de son travail au konbini, un où ses talents ( et sa folie ) seront à l'honneur. mais comment en est-elle arrivée à là ? après avoir fait tourner les réseaux sociaux sans arrêt pendant ses dernières pauses à chercher ce qui était tendance. et bien kokkuri-san serait de retour ? l'esprit à qui on demandait des faveurs, à qui on demandait parfois ses plus grandes interrogations pour n'y répondre qu'en bougeant légèrement la pièce. alors en enfilant une cape beaucoup trop grande pour elle, elle arpente et observe le comportement des personnes qui l'entoure. trop ivre, trop imposant, trop... naïf ? la figure du géant se dessine sous ses yeux. il y a du potentiel. kiku enroule son petit livre sur lui-même et s'avance pour se rapprocher de la personne. elle prend une grande inspiration avant de frapper fort son épaule avec son livre. — AKUMA AKUMA GO AWAY!!!! qui accompagne le bruitage du livre qui se heurte à la veste. la gamine lâche dramatiquement le livre comme si le démon venait en prendre possession. — don't move, it's still here. it's waiting for us. no... et elle se fait silencieuse la brunette. un coup d'oeil est jeté à sa victime. est-ce qu'il y croit ? ses yeux se posent à nouveau sur le livre à terre. — it's waiting for... you. et elle prend une expression stupéfiée, ses mains qui viennent cacher son nez et sa bouche devant l'horreur des choses.

une fois à la main la seule raison qui l’avait poussé à sortir, les yakitoris de chez munchie’s, l’envie lui vint de déambuler dans les ruelles d’eiyamachi, le temps d’avaler ses trois brochettes. un vrai cliché, le gaillard musclé avec sa dose de protéines quotidiennes, bien qu’un peu douteuse. les beaux jours se faisaient plus nombreux et c’était assez pour le rendre jovial à quelques jours de son anniversaire, loin de tout le reste. les prunelles s’arrêtent un bref instant devant une boutique de liqueurs et songe à en ramener à son cousin de colocataire. oh, c’était qu’une simple excuse. il consommerait tout lui-même à leur soirée d’anniversaire, ça avait bon dos. l’homme ricane à l’idée et finit par continuer son chemin, avalant morceau par morceau de viande. il était si concentré qu’il sentit à peine venir dans la foule, et de dos, quelqu’un l’approcher avec des intentions plus que troublantes. « THE FUCK ?!?! » sursautant sobrement au coup qu’il reçut gratuitement à l’épaule dans le chaos des mots de.. ? marlon dû baisser la tête pour la remarquer, mais effectivement la voix correspondait bien à celle d’une jeune fille. une jeune fille qui criait au démon, fixant le géant comme s’il était possédé. ce qui était un peu le cas, juste un peu. il plisse les yeux aux mots confus de l’inconnue, comprend quelque chose qu’il espère ne pas avoir compris, mais c’était beaucoup trop gros. « whatdoyoumeanit’sstillhere. » peine à articuler en regardant à côté de lui si marley était présent dans la foule, en vain. il ne peut que agripper les épaules de l’inconnue, et la secouer comme un pommier sans aucune raison valable, avant de chuchoter « you can see him? see him?!?! ».

comme une partie de baseball, batte en main livre en main, la gamine tape l'apule comme elle l'aurait fait à la balle. technique qui venait de l'imaginaire qui n'avait peut-être pas sa place dans le monde des mages mais dans celui de l'escroquerie, oui. — here it's still here. ces dernières paroles qu'elle soupire avant que l'inconnu lui attrape les deux épaules et la secoue violemment. un toucher qui n'était pas des plus plaisants pour kiku, alors elle se dégage de ses bras un peu trop musclé à son goût. donnant plusieurs coups d'épaules pour qu'il ne la relâche et qu'elle prenne quelques pas de distance. elle efface rapidement son dégoût et reprend la surpercherie. — oh my gosh. you knew ??? you knew that he was following you ??? il lui avait lancé la canne à pêche et elle lui attrape bien volontiers. kiku prend une grande inspiration et met sa met sur son coeur comme si elle avait ressenti une nouvelle sensation. — i can feel his pain. what did you do to him ?. sa main tape deux fois contre sa poitrine pour faire signe que la douleur se logeait dans son coeur. le regard se porte sur le visage de l'homme. — he's crying in pain ! la gamine fronce ses sourcils en essayant de faire couler quelques larmes. pense, pense kiku. mais c'est qu'elle était incapable de forcer des larmes en présence d'autrui alors elle tourne la tête sur le côté pour faire comme si elle pleurait. était-ce de trop ? ou était-ce juste ce qu'il fallait pour faire tomber sa victime encore plus bas dans ses mensonges ? allez tombe s'il-te-plaît.

quelques secondes d'inattention et c’est assez pour secouer son monde. et c’est assez pour lui couper l’appétit, ou du moins oublier la moitié des yakitoris restants qui finir par tomber au sol alors qu’il secoua l’inconnue comme un prunier. il ne s’en était pas rendu compte tout de suite, mais il crierait très bientôt à ce propos. l’inconnue ? la petite ? la voyante ? il ne savait pas comment la désigner mais celle-ci dans la foule avait quand même foncé vers elle pour lui dire des mots un peu trop cohérents, c’était trop gros. les coups de la jeune fille pour la lâcher ne lui font pas tirer la moindre grimace, mais relâchant son emprise pour qu’elle puisse s’expliquer face à ses yeux un peu trop gros. il devait être terrifiant à cet instant, tirant une tête qu’on ne l’imaginerait pas avec. les effets de la paranoia. y avait une bonne raison pourquoi le nombre de personnes au courant se comptait sur les doigts d’une seule main. « ……. yeah. » hésitant à répondre, grimaçant au dégoût qu’elle exprimait alors que les nerfs étaient à vif. qu’est ce qu’elle voyait?!? les sourcils un peu trop froncés, alors qu’elle semblait peiner par… hein ? oh, il allait exploser. « hein ? … what did i do to him ? what DID I DO TO HIM ?!?!? IT’S HIM! THAT FUCKER I’LL KILL HIM, MARLEY WHERE YOU AT » la voix qui s’élève jusqu’à exploser au milieu de la foule, la dernière brochette qui finit par voler dans les airs alors qu’il s’agite près à en découdre avec l’homme invisible. brochette qui termina sur le visage d’un passant, mais soit. « HE SHOULD BE CRYING BECAUSE HE’S A DEAD MAN » l’homme invisible était déjà mort, mais soit. il poussa un énième cri dans le vide sans raison avant de reprendre ses esprits, le visage complètement blanc. « p’tite, exorcise moi steuplait. » dans son français le plus limpide, loin de son traditionnel japonais sans aucune raison, l’effet marley.

le piège est jeté et l'homme y mord à pleine dents. ce ne sera donc pas une pêche perdue. lorsque l'invisible devenait aux yeux des autres le visible, c'est que la gamine avait bien joué son jeu. des noms sont dévoilés, des faits aussi. elle tend l'oreille pour y récupérer les informations dont elle pourrait se servir pour faire croire encore plus à son arnaque. — he pas le temps pour qu'elle case un mot que dans la surprise, dans la colère, dans toutes les émotions qui passaient à travers le grand gaillard ne le pousse à continuer dans ses dires. mais ce qu'elle décripte c'est une certaine noirceur que cachait le prénom de marley. le visage de la poupée se brouille quelque peu lorsque la langue parlée n'est plus la sienne. s'attendait-il à ce qu'elle lui réponde, oui oui baguette ? mais non des syllabes qui se mélangeaient, c'était seulement ce qu'elle percevait. — of course, big boy. elle glisse sa main dans sa poche et prend une poignée de sel qu'elle avait introduit à l'intérieur pour exorciser la bête. elle s'était inspirée d'une vidéo un peu étrange sur l'exorcisme. efficace ? peut-être. elle jette le sel sur le bonhomme et comme à réciter des paroles. — by the air, by the earth, by the fire, by the water. please make the evil be gone. please leave this world that is not yours anymore. please let the living people live. let the little bird sing on the branch. let the fish swim in the river. reprenant cette fois son inspiration sur le monde qui l'entourait. l'exorcisme ça sonnait comme ça normalement, non ? — ARGH, he's still here. i don't have enough power. you have to give me money. my power comes from money. la gamine se montre plus faiblarde, à trembloter sur ses deux jambes si fines. pouvait-il ressentir la pitié qu'elle voulait démontrer ? elle l'espérait. — OH MY GOD et ses yeux s'écarquillent comme si le malheur s'empirait de plus en plus. — HURRY UP, MONEY!!! et elle insiste encore une fois pour récolter son dû.

ses prières sont entendues, et la petite voyante comprenait le français ! ça y est, le pacte était scellé. c’était assez pour lui faire confiance. alors si elle lui lançait quelque chose qui avait un étrange goût salé – il avait rapidement sorti sa langue –, quelque chose de typiquement utilisé pour l’exorcisme il imaginait. marlon avait toujours imaginé quelque chose de solennel, et certainement pas un exercice de rue, mais soit. la réfléxion n’était plus là alors qu’il rageait contre le jumeau qui se faisait passer pour le gentil, un scandale qu’il prenait un peu trop au sérieux pour quelque chose, quelqu’un même, qui n’existait pas aux yeux des autres, sauf exception. sans raison alors que la brune incantait quelque chose, il ne pouvait que lever les bras vers le ciel, comme si l’homme était sur le point d’être arrêté. si marley pouvait se casser définitivement, il pouvait partir par le haut comme ça. en coeur avec celle-ci, il ne pouvait s’empêcher de répéter son propre mantra « casse-toi, casse-toi, casse-toi, casse-toi, casse-toi. », concentré. il ne ressentait strictement rien, jusqu’au sursaut de la fille subitement en manque d’énergie qui réclamait… de l’argent ? les paupières s'ouvrent à nouveau, et pendant trois courtes secondes, il devient sceptique. pourquoi trois ? parce qu’à la quatrième, marley apparut à côté de la frêle silhouette. ses yeux sont ronds avant qu’on n’y puisse voir des flammes, tout droit sortis des enfers. « fuckERRRR….. » quand la voix devint plus aiguë pour demander de l’argent, il est grave, mais étrangement à l’unisson quand il pointe dans le vide à côté d’elle, le portefeuille ouvert et quelques petits billets lancés dans sa tronche. « RIGHT HERE EXORCIST GIRLY, HIT HIM HIT HIMMM ! » oh, il était en mission. le genre de mission qu’il n’avait pas vu arriver.