Enjoy the silence ♡ Shota

Les genoux repliés contre la poitrine, un livre au dessus de ses derniers, il tient grâce à la magie que ses doigts produisent, objet en lévitation et les pages qui se tournent seules lorsque ses yeux termines de déshabiller les mots sous ses yeux. L'histoire n'est pas si prenante, mais ça suffit à occuper son esprit, faire voyager son imagination qui se perd entre les prairies fleuries et les montagnes enneigées. Il soupir, c'est toujours la même histoire, rien de nouveau, de quoi le rendre las encore plusieurs minutes. Mais Kaomi n'aime pas abandonner une lecture, il préfère termine les choses avant d'en commencer d'autres. Et c'est là, un bien vilain défaut qu'il s'impose à lui même. Son regard se relève quelques secondes pour observer l'allée dans laquelle il est assit, comme un moins que rien - il s'en fiche, se fout royalement du regard des autres. - Les étagères sont belles, colorées de toutes les couvertures, celles qu'il a parfois caressé, d'autres pas encore, presque curieux d'en connaître les poésies.

Il est en tailleur à présent, le dos penché sur le livre, les pages qui se tournent toujours au mouvement de ses mains dans les airs. Les muscles tiraillent mais il sait souffrir en silence, et il lui en faudra plus que ça pour le déconcentrer. Ou du moins, c'est ce qu'il pensait, alors qu'il aperçoit à quelques centimètres, des chaussures s'arrêter. Il relève la tête, découvre les filles qui toisent son être. Le silence est maître de lui, pourtant il en lit sur les lèvres. Move. Il voudrait répondre, dire qu'il n'a pas envie et que le sol lui plait, ici. Il soupire une nouvelle fois, et les jambes se déplient avec lenteur. Il hoche la tête et vient les saluer une dernière fois avant de quitter l'allée. Une fois arrivée vers les fauteuils, il jonche du regard le lieu, les personnes autour de lui et s'approche d'un garçon qu'il sait bien silencieux. Et ça, ça lui plait. Il déteste qu'on l'embête, encore moins qu'on lui demande de trop réfléchir. Alors il s'installe près de lui, prêt à reprendre sa lecture alors que ses yeux dérivent sur le livre du garçon. Il tape doucement son épaule pour avoir son attention, et vient signer de ses mains, tout simplement parce qu'il n'a pas envie d'utiliser sa voix. What are you reading? Il se fiche si Shota ne se souvient pas l'avoir croisé, à vrai dire, tout ce qui l'intéresse c'est l'ouvrage entre ses doigts.

 les pages défilaient rapidement tandis que plus rien ne semblait vraiment compter à cet instant. le monde avait beau l'entourer de ses bras jamais, shota ne cessait de se battre pour voir plus loin, tout voir, et tout observer. si sa voix n'atteignait jamais réellement sa destination alors se servait-il de ses yeux et des images pour lire les histoires, les comprendre et parfois se les approprier. c'était ses rêveries à lui comme des secrets bien gardés. c'était pour cela d'ailleurs qu'il avait décidé d'introduire les pensées, à défaut de réponse il ne restait alors jamais véritablement dans le silence si pesant. il venait lire les histoires des autres, simplement pour ne pas être seul. et les livres, eux, jamais ils ne se taisaient. les livres, eux , se dévoilaient à nue à lui sans mensonge ni rires moqueurs, c'était simplement lui spectateurs des mots qui dévalaient  sous ses yeux. parfois shota restait des heures assis sur le fauteuil inconfortable de la bibliothèque à se plonger tellement fort qu'il en oubliait parfait d'être lui. cela faisait un bien fou peut-être tout simplement de ne pas être soi lorsque l'on se déteste à ce point.  sans vraiment prendre conscience du temps qui s'était écoulé, le soleil semblait être moins victorieux dans le ciel, la bibliothèque aux immenses vitres reflétaient une lumière orangée, presque intime et tout ça, il ne l'avait vu qu'une fois que ses iris s'était détachés des mots qui les avaient depuis kidnappés. un garçon, devant lui. ils se ressemblent. shota leva les yeux vers son visage d'un oeil un peu intimidé, car il était rare qu'on vienne le voir autre que pour déclencher des hostilités. mais les doigts bougeaient devant ses yeux, sans s'écraser contre ses joues, non ceux qui portaient une voix forte et courageuse. il n'y répondit pas tout de suite, comme pris de cours. fermant doucement son livre pour se remémorer le titre (parfois venait-il prendre un livre au hasard simplement pour se plonger dans une vie meilleure que la sienne) il commence lui aussi à signer.   It's a fairytale. il lui adressa un sourire timide. But it's not very happy. il signeait doucement tout comme s'il n'en avait pas l'autorisation. I thought that fairytale were happy books. il semblait un peu déçu. what's your name? il attendait la réponse, comme suspendu à ses doigts.