leave me the f* alone (dahm)

Les doigts amoureusement entrelacés se séparent – cavalier d'un soir sans grand intérêt ; sourire entendu, caresse superficielle, ils n’ont de couple que l’apparence trompeuse alors que l’esprit de Saeri s’envole vers un ailleurs obscur, et le corps qui suit. Qui déambule entre ces autres sans s’y coller. Besoin d’espace qui écrase la poitrine, les yeux plongés dans le vide en face d’elle – elle se remémore ceux de Kuro, hurlants en silence cette vérité qu’elle osait à peine penser. You’re stunning. Et elle s’était sentie ridiculement belle sous son regard appuyé ; désirée sous un voile de pudeur, mais respectée dans l’absence de mots. Sensation étrange qui lui avait collée à la peau jusqu’à maintenant, picotement timide au bout des doigts, jusqu’au sourire en coin qu’elle retrouve en y repensant. Qu’elle noie aux bords d’une coupe pétillante.
Elle redevient adolescente, se laisse voguer au gré d’un cœur absurde qui bat trop fort qu’il prendrait presque le dessus sur le brouhaha alentour – celui fait de séduction, d’amour, de gloussements inappropriés. Tout ce qui lui passe au-dessus dans un dégoût bien dissimulé sous les fluctuations d’un cœur jusque là endormi. Elle pensait être anesthésiée de toutes ces bêtises, pour l’avoir toujours été ; Kuro n’a rien de si particulier. Alors elle essaye d’enterrer tout ça plus profondément dans l’espoir d’une suffocation éventuelle. Avant de trop s’enliser.
Et c’est ce souffle au creux de son oreille qui la ramènera sur terre – you seem lonely, mind if i keep you company ?
Haut le cœur d’une violence inouïe, à en déformer les traits enfantins pour les remplacer par un mélange douteux d’écœurement et de dédain. Fuck me. Il n’aura fallu qu’une seconde pour que la bulle éclate, que son visage affronte le sien, que la noirceur remplisse son regard planté dans ses pupilles désabusé – he didn’t know.
Now he does.
step back, or I swear, I’ll scream. La menace brille entre eux, loin du moindre doute. Elle le fera s’il ne recule pas, s’il ne rétablit pas rapidement cette distance qui les sépare d’ordinaire. Et si un sourire satisfait aurait du prendre place au coin de ses lèvres, joueuse – de le voir dévasté de cette découverte macabre, le frisson empêche le plaisir de s’immiscer sur ses traits. chien de la casse, retourne avec ta gueuse plutôt que lécher le cul du monde entier.

D'un regard étoilé, d'un pas léger — tu déambules désinvolte (satisfait) parmi les convives. Cheveux sommairement recoiffés et lèvres débarrassées des dernières traces de la belle Pandore, ta soirée ne fait que commencer. Bien trop tôt pour tirer ta révérence, tes prunelles voraces glissent sur les silhouettes se peignant devant toi, tel un rapace repérant sa prochaine proie. Et il ne faut pas longtemps pour que tes yeux s'accrochent aux formes féminines, non loin de toi, se dessinant sous une robe que tu rêverais de voir joncher le sol à tes pieds. Observée un court instant en silence, la soif de ton aventure secrète avec la Rōnin étanchée à l'aide d'un cocktail nébuleuse, c'est d'une arrogante insouciance que tu t'approches finalement de la demoiselle. Son dos te faisant face, tu n'hésites pas une seule seconde pour te pencher à son oreille et lui murmurer d'une voix mielleuse : You seem lonely, mind if I keep you company ? Le frisson parcourant sa nuque t'arrachant un sourire charmeur, tu t'apprêtes alors à lui offrir un verre mais... Quelque chose cloche. Les secondes semblent ralentir, se transformer en minutes et enfin, l'impensable se produit.

Rictus figé, les commissures de tes lèvres tressaillant devant l'horreur de l'erreur commise, rien ni personne n'aurait pu te préparer à ce visage dégoulinant de dégoût (de mépris) apparaissant soudainement à quelques centimètres du tien. Reculant instinctivement d'un pas — obéissant malgré toi à l'ordre de la furie —, tu restes muet, seuls tes traits raidis trahissant le flot d'émotions bouleversant ce moment magique ruiné. Sourd aux insultes caressant sa langue fourchue, l'amertume (la déception) ne tarde néanmoins pas à se métamorphoser en une curiosité folâtre (un jeu dangereux) à laquelle tu ne peux t'empêcher de succomber — le cœur à la fête. Haussant des épaules d'une nonchalance décontractée, tu décides de continuer sur ta lancée plutôt que de choisir la fuite et voir cette célébration complètement gâchée. Not at all who I was expecting to mingle with but... I can make an exception for tonight. After all, I have to fulfill my role as a dog as best as I can, don't I ? Lui tendant un verre en toute innocence, tes yeux pétillants détaillent ouvertement cette ennemie — devenue potentiel butin pour une nuit — de haut en bas avant de planter un regard enjôleur dans le sien (amusé). You look beautiful, Saeri. Sincérité nostalgique comme venue tout droit du passé, ces mots qui t'auraient à l'habitude souillés la bouche se voient ce soir accompagné d'un large sourire — franc, mais avide de découvrir ses réactions qui ne pourront qu'être le divertissement rêvé de la soirée. Let's play nice, I'll be your Prince Charming tonight. Mh ?

Il aura suffi de son souffle au creux de son oreille pour éteindre les étoiles que Kuro avait allumé pour elle. Tout disparaît trop vite, les nuages qu’il traîne dans son sillage sont trop noirs, ont des airs de tempête. Et il suffirait d’un rien pour que l’orage éclate – un rire, un mot. Ce putain de sourire. Celui qui la toise, alors que le pas qui les sépare ne sera jamais assez grand pour convenir à la sogaka.
Il prend trop de place Dahm ; son arrogance seule remplit l’espace entre eux.
Et elle déteste le portrait qui se dresse devant elle – parce qu’elle voudrait y voir son miroir, mais ne voit pas se refléter sur son visage le même dégoût qui glisse jusqu’au bout de ses ongles. Pas plus qu’elle ne voit l’orage prendre place au centre de ses prunelles. Il est détendu ; pire – fier. Avec son verre tendu comme un drapeau blanc qu’elle rêverait de réduire en cendres. You can shove your exception up your ass. Les yeux qui restent plantés sur les siens qui la détaillent, alors que les bras se croisent instinctivement sur la poitrine (mélange étrange de pudeur et colère).
Jusqu’à ce que le compliment transperce ce cœur piètrement protégé ; l’honnêteté comme l’arme qu’elle n’attendait pas. Et dans la voix du brun qui se fond dans la masse , elle sent son effervescence se réduire en miettes. Parce qu’elle ne voulait pas de ces mots dans sa bouche, à lui. Elle ne voulait pas ce pétillement dans ses yeux, à lui. Et l’intérêt de la soirée se fane rapidement ; elle cherche déjà une porte de sortie qu’il ne semble pas prêt à lui offrir. Oh sweetie, let’s fix some details first – et déjà voir ses talons réduire la distance qu’elle avait ordonné une minute plus tôt. A s’imposer contre lui, garder en elle cette rage qui s’éveille quand elle partage le même air que cet homme qu’elle considère clochard. Talking about being my Prince Charming and looking like shit.
De ses doigts, elle replacera attentivement ses dernières mèches rebelles (bien naïve sur le contexte de cette négligence) – pour finalement renverser la coupe tendue. Simple inadvertance – ce qui criera son jeu d’actrice, les mains rapidement portées à sa bouche outrée, les excuses se faufilant sournoisement sur ses lèvres quand ses yeux brillent de satisfaction d’avoir pu imprégner son costume de cette boisson généreusement offerte. Oh my, I am SO sorry. I can be so clumsy sometimes. My bad, really. Quand déjà elle s’inquiète de quelques gouttes tombées sur ses propres chaussures.

Les insultes claquent dans l'air tel un coup de fouet —  et tu ne peux que t'en régaler. Sa réaction première n'ayant finalement rien de surprenant, Saeri semble incapable de simplement tourner des talons pour échapper à une situation ne lui inspirant que mépris et dégoût — comme s'il lui fallait absolument avoir le dernier mot, quand t'ignorer serait pourtant la plus évidente et efficace des solutions pour mettre fin à tous ses maux. Tu serais d'ailleurs d'ordinaire le premier à abandonner le combat, Dahm, ne voulant pas gaspiller ton énergie pour cette vipère. Mais tel un petit garçon tirant les cheveux de ses camarades pour un peu d'attention, tu ne peux t'empêcher de continuer de tenter le diable pour la voir sortir de ses gonds. Jusqu'où te laissera-t-elle aller ? Quelles limites arriveras-tu à franchir avant que sa main ne vienne à la rencontre de ton visage ?

Sourire plaqué aux lèvres, prunelles ne dissimulant rien du plaisir de cette soudaine proximité inhabituelle, ta main n'a qu'à peine le temps de s'aventurer sur sa taille que déjà tu te retrouves victime de sa malice. Ah, fu- Exclamation étouffée, tu t'arraches à sa chaleur pour observer les résultats (dégâts) de sa « maladresse », un instant abasourdi. So that's how she wants to play it, uh ? Alors sans une once d'hésitation (chaque seconde comptant dans ce face à face), tu déboutonnes sans vergogne ta chemise trempée — un bouton après l'autre —, dévoilant ton corps d'une lenteur délibérée. You know, Saeri. If you wanted to admire my wonderful sculpted body, you could've said so. There's a better way to get me to take my clothes off. Secouant de la tête dans un petit rire, et sortant le mouchoir soigneusement plié dans la poche de ta veste jetée sur ton épaule, tu éponges calmement le liquide tout en plongeant ton regard dans le sien. But since I'm in a good mood, I'll let it slide this time. So, enjoy the show while it lasts. Although... Pensée laissée quelques secondes en suspens, ta semi-nudité toujours exhibée, tu attrapes entre tes doigts d'un geste vif (pour lui éviter toute chance de fuite) son visage au-dessus duquel tu te penches, l'oeil sulfureux. If you want more, I know of a good and quiet place around here. So be honest with yourself, just say the word and let's have some real fun.

Et c’est toujours pareil – à chaque fois que leurs corps s’effleurent, que leurs souffles se frôlent, ça fait l’effet d’un milliard de bombes au fond de l’estomac. Pas de celles qui se remplissent de pétillement, de battements d’ailes de papillon, et qui remontent dans les yeux pour les teinter d’émerveillement. Plus dévastatrices, à raser tout ce que le cœur pouvait conserver de bon, à faire remonter la bile le long de la trachée et menacer de déverser toute cette haine sur quiconque oserait s’approcher. Ce genre de bombe qui l’aurait fait reculer à l’instant où la main du coupable s’était attardée sur sa taille, s’il ne l’avait pas fait le premier.
Il échappe un juron - et ça lui plaît, de toujours savoir trouver une crevasse dans sa carapace où elle peut s’engouffrer. Parce que leur mépris restait avant tout un tango qu’ils dansaient à deux ; ni elle, ni lui, n’en sortait jamais indemne.
Et c’est son arrogance qui la fait rester – là où elle aurait déjà tourné les talons (normalement). Cette assurance qui rythme la lenteur de ses gestes, le regard planté dans les siens. Elle se le jure Saeri, elle ne cillera pas. Ne laissera pas ses yeux s’aventurer sur la peau qu’il dévoile avec plaisir devant elle. Elle ne lui fera pas ce cadeau. Stop flirting, it’s making me sick. Seule l’exaspération fera lever les yeux au ciel, jusqu’à en décrocher ses orbites. Elle n’aura jamais les mots justes pour exprimer clairement tout ce chaos qui l’habite quand il s’agit de lui, ne peut que compter sur son corps pour le faire à sa place. Des frissons accrochés à sa peau, aux soupirs qui s’accélèrent sur ses lèvres – et pourtant incapable de laisser ses pensées s’échapper au loin. Elle reste là, Saeri. Son attention braquée sur lui. Plantée au sol comme un piquet. Forcée de rester par ses doigts qui ont troqué sa taille pour son visage ; il est trop près (toujours trop près). Mais elle veut pas se dégonfler ; sa fierté ne s’en remettrait pas. Et avant qu’elle le réalise, leurs lèvres s’étaient dangereusement rapprochées, séparées par des centimètres aux allures plus fines encore. Unfortunately for you, I have some pretty good taste in men. So you should let go now, before you get yourself hurt again. L’allusion n’est pas subtile, pas même cachée ; elle ne sait rien faire d’autre que ressasser un passé révolu. Saeri, prévisible dans sa méchanceté. Prête à tout pour obtenir ce dernier mot qu’elle serait prête à lui arracher s’il le faut.
Mais là, à un souffle de cette bouche qui ne sait qu’importuner ; elle se demande jusqu’où sa propre colère peut aller, quelles limites elle peut se permettre de redessiner. Les doigts serrés autour de sa coupe désormais vide trahissent la tension qui l’habite, là où son visage sait rester fidèle à lui-même (détendu). Elle rêverait de pouvoir mettre de côté l’écoeurement qui continue de remuer ses entrailles pour jouer pleinement de cette proximité qu’elle pourrait faire disparaître en un instant. You don’t have what it takes Dahm, and you know it. Alors les lèvres se contenteront de se déposer sur sa joue, sagement, dans une pudeur ridicule. Quit playing games when it’s nothing but empty promises. Le murmure s’échouera dans son oreille avant qu’elle ne vienne en reconquête de cet espace qu’il lui avait volé. La coupe se dépose sur la table la plus proche, troquée contre un verre plus rempli - de quoi remplacer l’odeur de Dahm qui s’était incrustée jusque sur sa langue. So what now ?

Are you sure you can allow yourself to be this picky ? Fierté intacte malgré les offensives constantes de la jeune femme, tu secoues lentement de la tête, une moue chagrinée tiraillant tes traits. If you can't even see what a catch I am, I fear for your future. You'll for sure end up alone. Souffles-tu dans un long soupir faussement inquiet — commentaire culoté venant d'un homme se refusant à toute relation sentimentale. Prenant quelques secondes pour scruter son visage, tu t'accordes une petite pause avant de continuer de la tourmenter presque affectueusement mais, c'est compter sans le venin perlant sur le bout de sa langue. Hah. Rictus froid (regard glacial), l'atmosphère change soudainement du tout au tout, ses mots réveillant avec cruauté les souvenirs et blessures de la déchéance d'une amitié que tu pensais autrefois immuable — mais que Saeri n'avait pourtant pas hésité à assassiner de son égoïsme. Et tu aurais dû te douter qu'elle s'aventurerait sur ce terrain-là ; qu'elle s'amuserait à remuer le couteau dans une plaie parfois encore sensible — attaque disproportionnée pour quelques taquineries inoffensives. Mais, dans la frivolité du moment (attisée par les joyeuses festivités), tu en avais oublié qui elle était réellement. Cockroach. Tes doigts se resserrant alors malgré toi sur sa peau d'albâtre dans un accès de colère, ton coeur ne manque pas de sursauter à la douceur de ses lèvres s'échouant (comme vulnérables) sur ta joue. Et les quelques bribes de désillusion que tu entretenais encore inconsciemment à son égard se voient alors voler en éclats — les frissons ressentis étant bien loin de ceux accompagnant tes sentiments passés d'adolescent. I thought you'd grown up a bit and that I was at fault for thinking otherwise. After all, it's been a while since we've had a one-on-one conversation like this. But I see you're still the same. Un lourd soupir s'échappant de tes lèvres où toute joie s'est envolée, un sourire féroce vient tout de même s'y dessiner — il n'y a plus que déception dans tes prunelles de jais. I somehow forget your stupendous talent to suck the fun out of everything... Anyway, I'm not that touch-starved, I had a quicky earlier. Chemise enfin reboutonnée et coupe rapidement subtilisée à la brune, tu t'appuies contre la table (un sourcil moqueur haussé). So, let's say I lost this one. What do you say ? I'm sure you could use a win, for once.

Si on lui demandait, elle ne saurait pas elle-même expliquer pourquoi elle s’accroche autant à ce qu’elle était avant – ce qu’ils étaient, tous les deux. Quand c’est elle qui avait voulu mettre un point final à cette relation, plutôt que la laisser en suspens. Elle, aussi, qui s’était décidée à ne jamais se retourner.
Mais de temps en temps, y’a leur histoire qui revient en coup de vent. Et la brise n’a pas le goût des regrets, pas plus qu’elle ne se charge d’une nostalgie enviée. Seulement cette aigreur d’avoir, un jour, posé son regard sur ce qu’ils étaient – et constaté qu’il l’avait remplacée. Et toute la peine, toute la chaleur de leurs rires liés, de leur complicité ; troqués contre ce besoin de blesser à nouveau. Elle a cette justice malsaine qui navigue sous sa peau – celle de faire mal pour oublier les torts qu’elle imagine avoir subi.
Et ça fait mouche – enfin. Elle s’en délecte, de se visage qui se referme, de ce jeu qui prend fin. A nouveau, elle sera celle qui imposera les règles selon lesquelles elle souhaite jouer ; sournoise et sadique. Parce qu’il est celui qui, en premier, avait voulu s’approcher, en sachant pertinemment que les épines de la sogaka n’avait pas été coupées. Les mots sont tranchants, et elle lui fera payer l’affront d’avoir remplacé Kuro dans son esprit heureux, ne serait-ce qu’une seconde (de trop). One does not change a team thats wins. Le visage enfin libéré d’entre ses doigts ; à en ressentir la pression malgré cette distance de nouveau instaurée. Les épaules restent immobiles où elles se seraient d’ordinaire relevées – par arrogance. La grimace cependant reste la même à chaque obscénité glissant sur ses lèvres (et elle se remercie de s’être raisonnée à ce sujet), a quicky. I can see that you’re not one to change either. Once a perv … always a perv.
La coupe s’envole de ses doigts délicats, et elle le laisse faire, portée par la même dynamique que lui – volonté de lui permettre de gagner un peu de terrain (for once). La patience arrivant timidement à ses limites, le soupir lui échappera contre son gré, comme s’il fallait puiser en elle la force de continuer cet échange sans finalité. Cela fait des années qu’ils n’ont plus rien à se dire (rien de bien), et que le plus sage reste encore d’abandonner. How generous of you. With that being said – les mains qui s’échouent avec attention sur sa robe pour lui redonner du volume, un peu de prestance là où, elle, pense en avoir perdu, i’ll get going, searching for someone up to my standards, love. ‘was nice chatting with you, though. Le mensonge se glisse dans son sourire comme ses doigts le fond le long de la joue de son ancien ami, avant de réellement s’envoler vers une compagnie plus agréable. Moins vulgaire. F*cking idiot.