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beautiful liar ☼ pandore

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beautiful liarNovember 23, 2022@Pandore Águilar

Car il était temps. Temps de tout dire. Le temps des risques. Cette trahison, sa trahison envers elle, se faisait de plus en plus douloureuse. Jusqu'à devenir insupportable. Pandore, qu'il avait avili de ses mots. Juste un mot, pour que Charon la conduise jusque dans les tréfonds des enfers. Simple aperçu, d'une éternité de souffrance. Celle qu'il avait connu, lui, toute sa vie. Et qu'il infligeait, à sa seule vraie amie, par stupidité. Par loyauté, pour ces gens qui finiraient par l'achever. Des années étaient passées. Sans que cela ne devienne supportable. Le temps n'effaçait rien. Ne faisait qu'écarter ses plaies, un peu plus, à chaque instant. Le petit prince avait besoin de tout dire, oui. De vomir sa vérité. Égoïste, même dans cette révélation. Il ne le faisait que pour survivre. Se délester de ce poids. Pandore méritait de savoir, sans l'ombre d'un doute. Mais cette motivation était bien secondaire, face à l'importance qu'il se donnait. Sa propre priorité, quand il feignait autrement bienveillance et altruisme. Ujinori n'était qu'un être humain. Faillible. Et un loup, surtout, pour ses semblables. Difficile de réclamer sa présence, quand ses messages étaient épiés par ses bourreaux. Mais par des biais détournés, il finirait par l'amener à lui. Du moins c'est ce qu'il croyait.

Pas un signe de vie, la première nuit. Ni les suivantes. Le jeune homme restait stoïque, installé au sommet du toboggan, à l'effigie d'un éléphant. Il ne cillait pas, de peur de manquer sa silhouette au loin. Pandore avait toutes les raisons de le détester. Et aucune raison de le retrouver. Mais l'espoir subsistait, car si la demoiselle pouvait feindre l'indifférence, la curiosité était le pire des poisons. Et on finissait par succomber à l'appel de ce si terrible sentiment. Ce n'était qu'une question de temps. Quelques jours. Semaines. Années ? Autant de temps qu'il lui fallait, pour affronter ses démons. Ujinori ne démordrait pas. Viendrait, jusqu'à la fin des temps. Quelques heures offertes, chaque jour, dans l'espoir que tout finirait peut-être pas rentrer dans l'ordre. Que la culpabilité s'envolerait. Le petit prince s'adonnait à un jeu dangereux, dans tous les cas. Si Kaisei apprenait la teneur de leur inévitable discussion, Ujinori trépasserait. Car tout lui avouer, c'était souffler sur les braises de la révolte. L'inciter à réfléchir, quand ils les préféraient bêtes et serviles. Il n'était pas sûr, de là où ça les mènerait. Il n'avait pas la moindre idée de ses tourments. Conscient, des dangers. Des conséquences, de cette entrevue. Plutôt vivre avec cette peur de mourir, que cette culpabilité...


Pandore Águilar
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beautiful liar ☼ pandore D6VZYiuM_o
Pseudo IRL : jabberwocky, margot
Pronom(s) IRL : elle
Faceclaim : tashi rodriguez
Crédits : villetchuckie
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Dama : 12 555
Couleur de dialogues : #822341
CW & TW :
Spoiler:
Multicomptes :
· pandore águilar (la reine de cœur)
· gaia belacqua (la puce)
· seo inhyuk (le big bad wolf)
· kim saebyeog (le bf material)
· kaneko kuro (l'éternelle ombre)
· hoshino tsuru (l'enfant-soleil)
Aesthetic IRP :
☼ SCORPIO ☾ VIRGO ↑ LIBRA
ESFJ-A
Aesthetic IRL :

down, down, down
would the fall never come to an end!
I wonder how many miles I've fallen by
this time?
— she said aloud.


beautiful liar ☼ pandore 6LDJ4P3n_o

aïe love
Naissance & Âge : 05.11.1996 (26)
Pronom(s) : elle
Statut Civil :
solitude en horreur
(célibataire)

elle aime, d’un amour presque désespéré, véritable besoin. mais pandore a surtout le cœur rempli des pansements d'avant, aussi romantique que déçue par l'amour. marquée par les fantômes de ses idylles, incapable de tout à fait passer à autre chose, elle s'accroche toujours à des silhouettes absentes, disparues, décédées, ambiguës.
Occupation :
substitute du procureur
(l'essence et le briquet)

choix fait à la demande de kaisei pharmaceuticals, ravis de voir leur poupée de son ouvrir discrètement la porte du gouvernement, le ministère public étant fortement lié au ministère de la magie, pour tuer dans l'œuf la moindre tentative de poursuites de la part de rōnins dissidents - ou donner à pandore à la fois l'essence et le briquet.



visage pantin de kaisei pharmaceuticals
(poupée de son)

outil de propagande, elle est le rōnin sage et obéissant, la preuve vivante que c’est possible de s’intégrer, que vos enfants rōnins sont en sécurité, mais personne ne parle de l’après, personne ne dit que pandore est une traître, ni que se recenser c’est accepter d’être observé (non, scruté), analysé, testé (torturé) - et avec le sourire s’il vous plaît.
Particularité(s) :
rōnin
(de l'autre côté du miroir)

1 · entraîner autrui dans son imagination par projection astrale
là-bas ses pensées sont seules limites, se matérialisent sans fin, et parfois ce qui apparaît n’a aucun sens, disparaît aussitôt, se brise, s’envole, change de couleur, de forme, se met à parler, devient muet, en rythme avec ses idées. capharnaüm tantôt merveilleux, tantôt désastreux, les prairies sont fleuries ou bien brûlées, les êtres inconnus ou résurgences, le ciel bleu ou plutôt gris. tout y devient possible, sans danger - impossible de mourir au paradis.

2 · bloquer la projection astrale d'autrui dans son imagination (non-débloqué)
le corps inanimé d'autrui laissé derrière, en solitude dans un monde dont il ne maîtrise aucune règle. il a bien conscience d'y être, sait seulement qu'il ne pourra pas le quitter, doit se contenter de l'attente, rendue peut-être insupportable par des créatures impossibles ou des paysages hostiles. jusqu'à ce que la maîtrise continue, se développe, et qu'à terme pandore puisse faire croire à autrui qu'il se trouve dans la réalité, alors que son esprit s'est déjà détaché, en pleine projection astrale inconsciente.
Catalyseur :
implants-éclats
(propriété de kaisei)

par endroits, kaisei pharmaceuticals a marqué son territoire dans tous les sens du terme, remplaçant les cicatrices par des morceaux de pierre précieuse ; un catalyseur qui sonnait comme un cadeau-pardon, sans que pandore ne sache toute la vérité.
Relations :
noé (pnj), petit frère · l'autre partie du cœur.

akira, ce qui sauve le moi, c'est toi.
sia, bestie · main dans la tienne.

kayn uc.
hauru, pqr · conduite à risque.
dahm, pqr · friend with benefits.

senri, contact · leap of faith.
tiffany uc.
leon uc.
kell uc.

remi uc.
seok uc.
Pandore Águilar
MAGE ⟡ we've ridden the stars
beautiful liarNovember 23, 2022@Shirakawa Ujinori

La première nuit, elle avait regardé l’heure défiler avec un malin plaisir, à se dire qu’il l’attendait peut-être (il l’avait dit, donc il devait y être), qu’il devait se demander si elle viendrait, à se dire qu’il l’espérait, puisque la proposition de la voir ne semblait pas forcément lancée à la légère. Elle avait souri en regardant l’heure être dépassée, ravie de l’imaginer en train de l’attendre. Combien de temps attendrait-il avant d’abandonner et de rentrer ? Allait-il vraiment venir chaque soir ? Et si elle se pose ces questions, elle n’a aucune envie d’y répondre, à l’aise avec le fait de ne plus avoir à lui adresser la parole ; ils s’étaient déjà tout dit.
Mais il y avait quelque chose, quelque chose en plus, parce qu’Ujinori avait parlé de leur balançoire, et Pandore ne pouvait s’empêcher d’y penser, encore et encore. Se moquer de lui, l’imaginer attendre sans jamais apercevoir sa silhouette, est-ce que ça ne voulait pas aussi dire qu’elle y pensait ? Que, même si elle n’avait aucune envie d’y aller, elle y songeait, sans se l’avouer ? Qu’un seul mot suffisait à réveiller des souvenirs enfouis depuis des années, enfouis parce qu’elle ne pouvait se résoudre à y penser au risque d’en même temps réveiller la plaie de son départ, de son absence ?
Foutue balançoire. Le temps passait et Pandore y pensait, de plus en plus, en même temps dans le déni (trop de fierté pour l’avouer). Pourquoi l’avait-il mentionnée ? Pourquoi après tout ce temps ? Pourquoi après leur dernière discussion, qui montrait qu’ils n’avaient visiblement plus rien à se dire ?
Et pourtant, au bout de quatre jours, elle était là. Avait surveillé ses arrières, vérifié plusieurs fois qu’elle n’était pas suivie, avait redoublé de précautions pour ne pas éveiller les soupçons. Il avait dû faire la même chose, mais aux yeux de tous, après tout, ce n’était qu’une vulgaire balançoire. Il est peut-être sur le point de partir quand Pandore s’approche calmement, le regard qui se force à ne pas jeter un œil à l’infrastructure tout de suite, braqué sur Ujinori. Elle n’a pas envie de rejouer leurs vieilles années et, sans le savoir encore, aura encore moins envie de le faire après. Et au fond elle sait que s’il lui a proposé, ce n’était pas son envie non plus ; il doit forcément avoir quelque chose à lui dire, parce qu’il n’a aucune raison de se dire qu’elle veut simplement, comment avait-il dit ? Le voir, comme avant. Alors elle se contente de s’arrêter suffisamment près, les bras qui se croisent, dans l’attente ferme et sévère de celle qui n’espère plus. De celle qui n’attend rien. “I don’t have all night,” sans qu’elle n’ait besoin de dire le reste pour qu’il le comprenne de lui-même. So you better start talking fast.


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beautiful liarNovember 23, 2022@Pandore Águilar

Les yeux fermés, Ujinori prenait une longue inspiration. Une nuit de plus, sans elle. La balançoire devenait son cocon. Ode à ce passé révolu. À ces moments heureux, qu'il était venu gâcher par sa stupidité. Un seul mot, à la mauvaise personne, et Pandore lui avait été arrachée à tout jamais. Qu'elle lui pardonne ou pas ne changerait rien. Elle ne redeviendrait pas son amie. Le petit prince ne faisait qu'arrondir les angles. Sauver sa conscience, et s'éviter une ennemie de plus. Car si la demoiselle se décidait à l'affronter, violemment, Ujinori n'en ressortirait pas vivant. De par ses talents. Et l'incapacité de lui faire mal. Encore plus mal. Du reste, il était déjà trop tard. Le jeune homme se balançait mécaniquement, sans prendre la pleine mesure de ce qu'il se passait autour de lui. Sans même la voir arriver à ses côtés. Quelques mots, un coup de couteau. La surprise le faisait chanceler, tomber en arrière. Elle était là. Quoi ? Oui. Là. Le visage déformé par la surprise ; Ujinori se relevait tant bien que mal. Ne prenait même pas la peine d’épousseter ses vêtements, désormais couverts de poussière. You came. Simple constat, dont ils se seraient volontiers passés. Il la regardait de haut en bas, encore étonné qu'elle ait daigné venir jusqu'à lui. Tant mieux.

Prenant la pleine mesure de ce qu'il était en train de faire, Ujinori laissa un long soupir s'échapper d'entre ses lèvres. C'était trop soudain, qu'elle soit là. Il s'était préparé, le premier soir. Puis avait abandonné l'idée de la voir. Alors tout s'emmêlait. Difficile de lui avouer que c'était de sa faute, si elle était malheureuse à ce point. Il l'avait détruit, elle et sa vie. Le jeune homme ne méritait que sa colère. Que ses mains, autour de son cou. Jusqu'à ce que l'air vienne à manquer. Let's sit. Like old times. Il l'invitait d'un mouvement de la main à s'installer sur l'une des balançoires. Incertain, si elle comptait coopérer ou pas. Probablement pas. Mais lui revenait poser son fessier au même endroit. Espérant ne pas retomber de nouveau comme un idiot. I can apologize, over and over. But you have no idea why I feel the need to apologize. Not really. And there is no point continuing this way when you don't know the full story. So hear me out. Profonde inspiration. Comme pour se donner le courage de parler. Il en avait besoin, car seule la peur animait ses pensées. Il allait le regretter, mais c'était la bonne chose à faire. Pandore méritait de savoir. De comprendre à quel point ce connard avait ruiné sa vie. Everything that happened to you. It was my fault. It was me, all along.


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elle aime, d’un amour presque désespéré, véritable besoin. mais pandore a surtout le cœur rempli des pansements d'avant, aussi romantique que déçue par l'amour. marquée par les fantômes de ses idylles, incapable de tout à fait passer à autre chose, elle s'accroche toujours à des silhouettes absentes, disparues, décédées, ambiguës.
Occupation :
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(l'essence et le briquet)

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1 · entraîner autrui dans son imagination par projection astrale
là-bas ses pensées sont seules limites, se matérialisent sans fin, et parfois ce qui apparaît n’a aucun sens, disparaît aussitôt, se brise, s’envole, change de couleur, de forme, se met à parler, devient muet, en rythme avec ses idées. capharnaüm tantôt merveilleux, tantôt désastreux, les prairies sont fleuries ou bien brûlées, les êtres inconnus ou résurgences, le ciel bleu ou plutôt gris. tout y devient possible, sans danger - impossible de mourir au paradis.

2 · bloquer la projection astrale d'autrui dans son imagination (non-débloqué)
le corps inanimé d'autrui laissé derrière, en solitude dans un monde dont il ne maîtrise aucune règle. il a bien conscience d'y être, sait seulement qu'il ne pourra pas le quitter, doit se contenter de l'attente, rendue peut-être insupportable par des créatures impossibles ou des paysages hostiles. jusqu'à ce que la maîtrise continue, se développe, et qu'à terme pandore puisse faire croire à autrui qu'il se trouve dans la réalité, alors que son esprit s'est déjà détaché, en pleine projection astrale inconsciente.
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Dans son esprit se confrontent les réminiscences de ce qu’ils ont été et les espoirs de ce qu’ils auraient pu être. Que des pensées qui n’existent pas, en résumé. Parce qu’à la fin, c’est forcément le temps présent qui gagne, qui s’extirpe au-dessus de ces souvenirs emmêlés, de ces désirs sans lendemain. Lui et ses plaies au couteau qui s’ajoutent sur les plaies déjà cicatrisées par le temps - ou en tous cas celles que Pandore ignore, depuis qu’Ujinori est parti, l’a abandonnée. À défaut d’être complètement guéries, elles ne sont en tous cas plus ouvertes, se sont fermées au fur et à mesure qu’elle s’habituait à son absence. Il les a rouvertes et en a ajouté d’autres par-dessus, avec ses révélations à la con. Quand il lui avait avoué qu’il travaillait pour kaisei, de manière volontaire. Quand il avait proposé de se retrouver à leur balançoire, comme s’il ne s’était rien passé, ou bien comme si lui n’avait aucun problème à rouvrir les plaies du passé. Tous comptes faits, peut-être que pour lui, ce n’était pas des plaies. Peut-être qu’il n’en avait rien eu à faire, de la laisser tomber du jour au lendemain, sans au revoir ni explication. Peut-être qu’il n’avait eu aucun regret. Alors pourquoi voulait-il lui parler ? Pourquoi semblait-il toujours dans l’attente d’un retour de sa part, dans tous les sens du terme ? Pourquoi l’avait-il attendue des jours à côté de la balançoire ?
Les années d’éloignement expliquent sans doute pourquoi elle ne le comprend pas, ne parvient pas à saisir ce qu’il pense ni ce qu'il désire réellement. C’est parce qu’Ujinori n’est pas clair, jusque-là, révèle des vérités auxquelles elle ne s’attendait pas mais semble toujours éluder certains aspects, certains sujets. Laisse des grandes questions en suspens et répond à d’autres qu’elle n’a pas posé.
“Let's sit. Like old times.” Elle reste debout. Ne rentrera pas dans ce souvenir avec lui, refuse de participer à ce qui lui semble n’être qu’un simulacre de nostalgie, une reproduction artificielle et pitoyable d’un moment qui n’existe plus, qui ne pourra pas exister de nouveau. “I’m fine standing up.” Il devait se douter qu’elle ne bougerait pas, mais lui s’assoit, comme avant, fait disparaître les années d’absence en un geste. Même si elle est debout, Pandore ne peut s’empêcher d’y voir l’Ujinori qu’elle connaissait, l’ami qu’elle ne pensait jamais retrouver, pour une fraction de seconde. Il s’efface rapidement pour ne laisser que cet étranger assis sur une balançoire qu’il ne connaît qu’à moitié, et elle n’attend plus qu’une chose. Qu’il parle, s’arrête, les libère tous les deux. Qu’elle puisse s’en aller et ne plus jamais lui adresser la parole. Peu importe ce qu’il aura à dire, elle pense, ce qu’elle sait déjà lui suffit. Ce ne sera pas le cas, évidemment. “I can apologize, over and over. But you have no idea why I feel the need to apologize. Not really. And there is no point continuing this way when you don't know the full story. So hear me out.” Elle fronce les sourcils. C’est à ce moment-là qu’elle le comprend, que ça ne suffit pas, qu’elle ne sait pas tout. Qu’il est encore sur le point de lui faire une révélation à la con, qu’il a effectivement encore quelque chose à lui dire. Mais que peut-il ajouter qu’elle ne sache pas déjà ?
Ujinori prend son temps, entrecoupe sa confession de soupirs et d’inspirations, comme ils le font tous avant d’avouer et de demander pardon. “Everything that happened to you. It was my fault. It was me, all along.” Il s’arrête et Pandore se retrouve seule avec cette révélation qu’elle ne comprend pas, parce qu’Ujinori s’est bien gardé d’être clair, ne peut sans doute pas aller plus loin. Au fond, elle sent bien que ces mots lui sont difficiles à prononcer, qu’il porte dans son cœur le poids de ce elle-ne-sait-quoi du passé. Qu’il se sent suffisamment coupable pour que les mots-lames sortent de sa gorge avec des gouttes de sang. Au lieu de demander plus d’explications, elle reste dans le silence, se passe à toute vitesse les possibles significations, en se disant qu’à un moment, sa révélation fera sens. Et ça ne s’arrête que quand Pandore prend conscience du timing de sa disparition. Qu’Ujinori a disparu peu de temps après qu’elle l’a emmené de l’autre côté du miroir, lui a révélé sa condition, pensant être en confiance. Pensant révéler son rōnin à un ami. À la fin, il n'y a qu’une explication possible. “You gave them my name. You told them I was rōnin.” Elle aurait voulu le pousser à prononcer lui-même ces mots, le forcer à se confronter à sa culpabilité, à ses regrets. Mais elle finit par le dire à voix haute et attend une confirmation de sa part, les yeux plongés dans les siens, le cœur qui bat à toute allure. Ses bras croisés l’empêchent de serrer les poings, mais Pandore en profite pour tenter de cacher ce que cette nouvelle révélation lui fait ressentir, même s'il doit bien se douter qu’un nouveau monde vient de s’écrouler ; que cette trahison vient s’ajouter aux autres, douloureusement. “Well, that's one hell shitty story,” ironise-t-elle dans un rire étouffé, ne sachant pas vraiment comment réagir autrement. Mais au fond, elle ne veut savoir qu’une seule chose, n’a qu'une question à poser, qui semble agir comme un rempart l’empêchant de s’effondrer, de laisser s’exprimer les émotions pour l’instant comprimées. De révéler la Pandore qui se cache derrière celle actuellement de marbre, détachée et capable d’ironie. “Why?”


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