say yes ☼ babylone

Ils étaient, faits, l'un pour l'autre. Ils étaient, l'un pour l'autre. La question n'était plus sujet à débat, car elle était devenue une évidence. La manière dont leurs corps s'imbriquaient, parfaitement. Constat immédiat, dès la première fois. Et puis, toutes les autres fois, en ces quelques mois, à s'amouracher de ses contours. Il était parti à la découverte de ce qui était sien, de droit divin. Une idylle enfin consumée, à huis clos. Trop dangereux, de s'afficher aux yeux de tous. Kaisei n'était jamais loin et puis, de toute façon, le petit prince préférait profiter de son aimé seul, sans que personne d'autre n'intervienne dans leur relation. Aucun doute ne subsistait, dans l'esprit d'Ujinori : ils étaient ensemble. Babylone était son petit-ami. Compte tenu de leurs sentiments respectifs, et ce qu'ils partageaient désormais, le soldat n'y voyait que ça. Une autre évidence, silencieuse. Trop silencieuse, peut-être. Le jeune homme n'avait jamais fait part de ce « changement de statut », à son soleil. Stupide, dans les affaires du cœur. L'aspect officiel n'existerait jamais, s'ils ne l'officialisaient... Cela semblait évident et pourtant... Pourtant non. Et ainsi arrivait le petit prince, dans l'antre de son aimé. Mille et une intentions en tête, sans s'imaginer qu'elles dénoteraient de la réalité. Cette réalité qu'il cherchait à éviter, inconsciemment. Car en prendre la pleine mesure avait des conséquences...

Gêné, il se tenait derrière la porte d'entrée, un bouquet entre les mains. Des tournesols, et quelques autres fleurs sauvages. Obligé de se téléporter dans l'hémisphère sud, le temps d'une heure, pour récolter son offrande. Sa malédiction l'empêchait de rougir, mais il le sentait bien, l'embarras. Ce sentiment qui, autrement, serait venu habiter ses joues. Faire fleurir la passion, tout du long de son épiderme. C'était la première fois, qu'il préparait une telle surprise. Une manière comme une autre d'obtenir une faveur. Qu'il soit enclin à lui dire oui. Car si Ujinori avait bien peur d'une chose : c'était que son aimé lui refuse cette simple demande. Celle de venir avec lui au traditionnel bal de la St Valentin. Un long soupir s'échappait d'entre ses lèvres. L'impression de perdre tous ses moyens. Mais il ne pouvait pas se le permettre. Le petit prince devait partir en guerre, et vaincre. Vaincre les tourments de son soupirant, et ses doutes aussi. Sans même se soucier des siens. Et ses doigts osaient enfin s'avancer, contre la sonnette. Il appuyait une fois. Puis deux. S'arrêtait, puis rappuyait une dernière fois. Comme un jeu, qui sonnait, toujours, son arrivée à lui. Et celle de personne d'autre. Que la danse commence. Celle dédiée à l'amour. Leur amour.

Il y avait dans sa relation avec Ujinori une inconstance difficile à exprimer. C'est qu'ils faisaient tout comme un couple. Ils se voyaient, s'embrassaient, couchaient ensemble. Ils s'envoyaient des messages ridicules et Baby lui souriait tout le temps comme un idiot bien trop heureux de le voir débarquer de nulle part alors qu'ils prévoyaient presque chacune de leurs rencontres. C'était dans ses bras, qu'il venait le plus souvent s'écraser. Contre lui, qu'il aimait se sentir, son parfum plein le nez. C'était ses baisers qui apaisaient les maux de sa poitrine. Et pourtant, dans sa tête résonnait encore cette alarme difficilement explicable. Parce qu'ils n'étaient pas officiellement en couple. Et parce que les choses allaient plus lentement qu'il ne l'imaginait, parce qu'il n'osait pas le réclamer ni le questionner, il songeait simplement au fait que la trahison qu'il avait déjà pardonné trop rapidement créait un fossé dans leur idylle. Il ne comprenait pas, Baby, que les non-dits étaient la seule chose qui le mettait sur ses gardes et lui créait des insécurités.

C'est qu'en entendant le bruit de sa sonnette si particulier, Baby se dépêche de se lever en criant à Bae qu'il allait ouvrir. Et le coeur bat fort. Parce que Uji ne s'était pas annoncé, avant de venir. Parce qu'il est un peu excité à l'idée de le revoir et aussi parce qu'il ne sait pas à quoi s'attendre. Il y avait une peur ridicule ancrée dans le creux de la poitrine. Et cette peur s'efface à l'instant même où il se retrouve face à un bouquet tout de jaune coloré. Les yeux s'ouvrent tout grand, et le regard se glisse sur le visage rougi et à moitié camouflé du plus jeune par les plantes. Pendant une fraction de secondes, il n'a aucune réaction. Parce qu'il ne lui avait jamais acheté de fleurs. Parce qu'il ne s'était pas annoncé. Parce qu'il lui faisait une surprise. Alors c'est avec une soudaine vigueur qu'il glisse une main sur la mâchoire de l'aimé pour le rapprocher de lui, veillant à ne pas écraser les fleurs et capturant ses lèvres pour un baiser tendre. Et après s'être reculé, sourire rayonnant accroché aux lèvres, regard brillant de milles et unes choses, il finit par baisser le regard vers le bouquet, un doigt venant les effleurer, flatter quelques unes de leurs pétales. Il a l'air doux. Attendri. Amoureux. « I wasn't expecting you. » La main encore perdue contre la peau de l'autre se faufile doucement entre quelques mèches de cheveux blonds. « They're so pretty... What are they for? » Qu'il lui demande en le faisant doucement entrer, sans se décoller de lui, refermant la porte derrière eux.

Stressé, à l'idée de le retrouver, quand il faisait pourtant parti de son quotidien désormais. Les enjeux étaient plus grands que jamais. Cela sous-entendait de se montrer, au monde entier. Sa première vraie relation, d'adulte. Ujinori doutait encore, beaucoup. Si c'était le bon choix, d'éclater leur bulle. Et de mettre Baby ainsi en danger. Quand bien même il l'était déjà, en danger, à ses côtés. Enfin, la porte s'ouvrait, révélant la silhouette adoré du soleil. Déjà il le brûlait, de ses rayons.  Le brûlait, de ses lèvres. Simple baiser, chaste, qui suffisait à déclencher un incendie dans les tréfonds de son cœur. Pas assez long. Ni profond. L'envie de jeter les fleurs à terre, et de le plaquer contre la porte. Le sentir sien, entièrement. Et plonger sa langue, partout, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus oublier son goût. Le plus dur, dans le fait de discuter, c'était peut-être de ne pas lui arracher sa fleur, encore et encore. De ne pas s'enivrer de son pollen. Obligé de prendre son mal en patience, le petit prince se laissait conduire dans l'antre de sa bête préférée. Bassins joints, comme s'il était impossible de les décoller. Trop et pas assez, tout à la fois. Bientôt, l'étreindre ne suffirait pas. Les mots allaient devoir remplacer les caresses. En quête d'éloquence, et de force, avant de se lancer.

Et le jeune homme osait enfin plonger ses prunelles sombres dans le regard de son aimé. Il était si beau. Le plus beau, à ses yeux. Suffisamment pour s'en damner. Tout oublier, pour le servir jusqu'à la fin des temps. - Yeah... Surprise ? Un rire s'échappait d'entre ses lèvres. Preuve de sa gêne, du chaos qui sévissait dans son esprit. Comme pour retrouver ses forces, il venait l'embrasser une fois de plus. Plus violemment, cette fois. Mordillant et se délectant de ses lèvres, quelques instants. L'air retrouvé, enfin, il était désormais temps de prendre la parole. Du mieux qu'il le pouvait. - Do you have a pot or something ? To put them in. I'm just trying' to get on your good side. Aveu à peine dissimulé. Ujinori n'était pas là sans raison. Certainement pas avec des fleurs au bras. Pot-de-vin, à son effigie, pour s'assurer de son amour. S'assurer qu'il dirait oui, à l'inévitable question. - Can we sit ? I need to ask you something. Maladroit, dans l'expression de ses sentiments. Baby risquait de s'inquiéter. C'était peut-être la pire chose à dire.... Mais il essayait. Du mieux qu'il le pouvait. C'est-à-dire mal. Plus qu'à attendre maintenant. Qu'il l'autorise, à tout révéler. Et le rassurer.

Et c'est qu'il est habitué à la passion de leurs échanges. Des mains brûlantes sur sa peau. Des baisers sans fin et sans fond. De ceux qui se perdent autant sur son visage que le reste de son corps. Mais la partie plus tendre d'Ujinori lui plait tout autant que les étreintes ardentes qu'il n'a de cesse de lui offrir. Et les fleurs qu'il lui tendait avaient quelque chose de plus mielleux encore que d'habitude. Parce que depuis le début de leur relation, il n'avait simplement encore jamais fait un tel geste. Les tournesols étaient sublimes. Certainement sa fleur favorite. Le petit rire qui suit ses paroles le fait sourire plus grandement, encore, alors qu'il observe le bouquet entre ses bras. Les lèvres de son aimé le prennent par surprise, et si, au début, il ricane doucement contre elles, le son est bien vite remplacé par un petit grognement de contentement. Mais visiblement, le fugi-ka n'est aujourd'hui pas seulement là pour finir dans ses draps. Parce qu'il s'éloigne et fait un aveu qui le surprend. Sourcil haussé, il s'en va vers sa cuisine pour fouiner et trouver un vase. « Why would you need to be on my good side..? » Qu'il demande. Et peut-être que le début de peur se lit dans le fond de ses yeux, au regard qu'il lui lance avant de s'affairer à remplir le vase d'un peau d'eau. D'un mouvement de main, les fleurs s'installent d'elles-mêmes dans le récipient.

La suite ne le rassure pas. Et c'est un peu anxieux qu'il acquiesce, ne sachant soudainement plus comment se positionner. Qu'allait-on lui annoncer? Lui demander? Il n'avait pas envie de douter à nouveau du plus jeune, trouvait simplement la situation un peu trop tendue. Et si il ne s'agissait que d'une fausse alerte, il allait sincèrement le frapper pour lui avoir causé de l'anxiété gratuite. En s'asseyant sur son canapé, il le sent se positionner proche de lui. Leurs mains se rejoignent par magnétisme, et il songe qu'au moins, ça devait prouver qu'il n'y avait rien de trop grave ou dramatique. « Spill it out, please. You're making me nervous. » Qu'il avoue du bout des lèvres, serrant ses doigts entre les siens pour se rassurer. Pour aussi le pousser à tout avouer. Il avait le cœur qui battait un peu trop fort à l'idée que l'avalanche risquait de s'écrouler sur le haut de son crâne à tout instant.

Ujinori venait de semer le chaos, par ces quelques mots. Il ne comprenait même pas, toute l'anxiété que cela pouvait causer chez son aimé. Peu habitué, à faire avec les sentiments des autres. Le petit prince n'en avait fait qu'à sa tête, toute sa vie. Une leçon qu'il finirait par apprendre. Dans la douceur, à ses côtés. Ou dans la douleur, en le sentant s'éteindre, s'éloigner. Babylone était la clef de voûte de son existence, désormais. Seul lui décidait de son bonheur. Ou de son malheur. Faible, pour lui. Rien que pour lui. Les doigts entremêlés, le petit prince se laissait guider jusqu'au canapé. Ce canapé qu'il commençait à connaître sous toutes ses coutures. Si leurs corps osaient se séparer, l'espace d'un instant, l'univers semblait s'activer aussitôt pour que leurs contours se retrouvent. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'ils se perdent, l'un dans l'autre. Face à face, Ujinori pouvait enfin prendre la pleine mesure des sentiments de son interlocuteur. Comme réponse, un sourire bienveillant, rassurant, vint fleurir sur le bout de ses lèvres. - You don't have to. It's something good. Good like that... Et pour étayer ses propres, il l'embrassait, encore. L'embrassait jusqu'à le sentir se perdre entièrement, à lui et son étreinte. Bon à rien, sauf à ça. Sauf pour lui.

Machinalement, le jeune homme laissait ses doigts danser contre l'échine de son aimé, avant de se saisir de ses hanches. S'en saisir suffisamment fort pour le rapprocher. Pour qu'il ne s'échappe pas à son amour. A son annonce. Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres. C'était dur, d'oser. C'était dur de lui proposer de s'afficher, plus ou moins fièrement, à ses côtés. Plus rien ne serait pareil. Et le changement, c'était terrifiant. Lui glaçait le sang, pourtant déjà si froid. Les yeux fuyaient, juste un instant. Le rouge toujours absent, de ses contours. Mais tout l'intérieur l'était, sans conteste. Ce cœur, qui saignait pour lui. Cet incendie passionnée. Le rouge était la couleur de ses sentiments, pour lui. Le rouge était la couleur de l'amour. Plus possible de faire marche arrière. De fuir. De toute façon, Babylone méritait d'être honoré publiquement. Aussi puissamment, que ce qu'il lui offrait entre ses draps. Alors il était temps. Grand temps de lui dire. - Well you know... There is the Valentine's Ball or something, next month. And since we're dating like... Do you want to go ? With me ? L'envie de se coller des pivoines, contre la face, pour lui montrer à quel point c'était dur. Que c'était dur, mais qu'il le faisait quoi qu'il en soit. Tout était dit... Même ce qu'il pensait, de leur relation. De ce couple, officiel pour l'un, mais pas pour l'autre.

Et il a la douceur des lèvres d'Ujinori contre les siennes. Les mains qui viennent se perdre sur son corps. Le sourire qui s'effondre en cascade contre le sien. La poitrine qui bat si fort pour lui. Quelque peu rassuré, il profite du tendre baiser, et finit par s'éloigner, la curiosité s'alignant dans le fond de ses prunelles, pourtant. Il ressemble peut-être rien qu'un peu à un chiot perdu, réclamant des réponses à ses questionnements. Les doigts serrent ceux du plus jeune, le visage se penche en espérant le pousser à avouer, le corps à présent collé à celui de l'aimé. C'est au tour de ses doigts, de se perdre, une main se glissant dans la chevelure de l'autre pour dégager son visage, se perdre sur ses contours. Tracer sa mâchoire du bout des doigts. Il voyait l'hésitation. Alors il poussait, gentiment. « Tell me. » Qu'il murmure en lui souriant doucement.

Et les paroles le surprennent. Parce qu'il a l'impression d'avoir loupé un détail. Parce que toute la douceur du monde ne l'aurait pas préparé à ça. Et peut-être que ça se lit dans le fond de ses yeux : la surprise, l'envie de demander de quoi il parlait, exactement. Il a le souffle un peu coupé, voyant qu'il était difficile pour Ujinori d'ainsi mettre ses sentiments en avant. Mais lui, il avait envie de péter un câble dans ce salon pour hurler parce qu'il était en couple avec le fugi-ka sans le savoir depuis tout ce temps. Et le temps, il lui en avait donné. Pensant qu'il en avait besoin. L'autre n'avait simplement pas jugé important de l'informer de la situation. « I thought... You wanted to wait, for us to date. We're dating? Like, officially? » Et il se rend compte qu'il omet un détail important dans la question que son copain essayait de mettre en avant : une invitation. Au gala de saint-valentin. Avec lui. Un truc romantique à deux, en public. Et il a les mains qui tremblent un peu alors qu'il a l'impression d'être un peu trop émotif, les lèvres un peu pincées avant qu'il ne se saisisse du visage de son petit ami, le rapprochant goûtant à ses lèvres avec passion, une note de désespoir. Et ça ne dure qu'une fraction de secondes, parce qu'un rire finit par secouer ses épaules et la gorge. Parce qu'il caresse sa joue d'une main en le regardant avec tendresse. « I can't believe you're asking me out like this. Yes, I'll go with you. As, like, my boyfriend. Thanks for informing me. » Et ça sonne moquerie, mais pas rancune. Ca sonne bonheur. Comme quelque chose qu'il avait attendu.

Surprise. Oui, mais pourquoi ? Ujinori ne comprenait pas. Était un idiot, lorsqu'il était question d'aimer. Pour lui, c'était une évidence. Et ce depuis de nombreuses lunes : Babylone était son petit-ami. Sa moitié. La logique le voulait, en tout cas. Pourtant la logique ne régissait pas l'amour. Il aurait du le savoir. Mais ne le savait pas. Car c'était la première fois, qu'il se sentait comme ça. Alors lui aussi, était surpris. Surpris de voir son interlocuteur se déconfire face à la nouvelle. Son regard le fuyait, n'osait pas soutenir l'incompréhension du phénix. Il s'en voulait, terriblement, de ne pas avoir été plus clair. - I thought you knew ? I mean... Impossible de le fuir éternellement. L'invitation se faisait secondaire. Il était temps de mettre les choses au clair. De tout lui avouer. Et d'officialiser, enfin, leur amour. - What are we, if not that ? I didn't know we had to like... Confirm it ? The way we feel... What we do. It means we are together. Right ? Et ses iris sombres revenaient à l'assaut. Osaient contempler son aimé. Par delà la gêne, et la honte. Quelques mots de plus, pour entièrement changer leur destinée – You're my boyfriend, Babylone. Aren't you ?

La surprise s'en allait, progressivement. Après le choc, venait la réalisation lente et insidieuse que oui, ils étaient ensemble. Pour le meilleur, comme pour le pire. Babylone semblait déjà se faire à l'idée. Ujinori en était soulagé. Et s'il le repoussait ? Cela semblait impossible et pourtant... Le petit prince était pessimiste, s'imaginait toujours le pire. Même quand son soupirant représentait le meilleur de sa morne vie. Les lèvres se retrouvaient. Signe que tout allait bien. Tout irait bien. Puis un rire. Si évident, face à l'incongruité de la situation. - Are you sure ? You really want to go out with me, to the ball ? You're not mad, right ? Tell me you're not. Inquiet, quand pourtant Babylone ne faisait que de le rassurer. De lui confirmer son envie, à lui aussi, d'arriver main dans la main au gala de la Saint Valentin. Ujinori voulait être sûr. Ne voulait que son bien. C'était sa seule raison d'exister. Alors il patientait, interdit. N'osait plus rien dire. Plus rien faire. Comme figé par l'appréhension. Le petit prince ne le méritait pas. Ne pensait pas le mériter. La peur de se présenter au reste du monde n'outrepassait pas celle de le perdre. De ne plus disposer de son amour. S'il le quittait, alors il en perdrait tout goût pour la vie. En perdrait la vie, tout simplement.

Et Babylone ne peut s'empêcher de rire un peu. Non moqueur, simplement amusé par la situation qui leur ressemblait finalement tellement. Il pose son visage contre l'épaule d'Ujinori sans grande douceur, soupirant face à ses mots et acquiesçant vaguement. Conscient que son aimé ne le verrait pas, il approuve aussi d'une onomatopée rassurée. « Yes, well, people usually talk about that when they're... In love. Or something. » Qu'il dit un peu vite, sur la fin, soudainement incertain. Etait-il trop tôt, pour autant, pour affirmer posséder des sentiments si forts pour l'homme contre qui il se tenait? Il venait d'avouer qu'ils étaient ensemble. Certainement que non. « I didn't know exactly how you felt. And sometimes, people don't want to put a label on their relationship for some prsonal reasons. » Et il redresse le visage, dépose un baiser sur sa joue. Tourne son visage pour percevoir ses yeux, sourire des siens. Pétillants. Il s'approche pour l'embrasser, glissant un bras autour de sa nuque, inspirant doucement son odeur une fois si proche de lui. Il ne se détache qu'après quelques secondes, sans trop s'éloigner pour autant. « Yes. I am your boyfriend. » Qu'il affirme. Et ça le fait rire avec légèreté de bonheur.

Avec un petit soupir de tendresse, Babylone finit par tourner son copain vers lui. Toujours pas satisfait de leurs positions, pourtant, il finit par simplement se lever et s'accroupir devant lui, posant ses mains sur ses cuisses, cherchant soudainement celles d'Ujinori pour lier leurs doigts. Et regards plongés l'un dans l'autre, il affirme, très sûr de lui : « I don't care if it's at that ball or anywhere else : I want to be with you. The fact that you're asking me out in public just makes me happy on its own. I'm far from mad, babe. » Et il se redresse un peu, s'appuie doucement sur le corps de son aimé pour se redresser, glissant une main sur son visage et souriant en coin, redressant une jambe pour la poser aux côtés de celles du plus jeune. « Going out with you will be exciting. » Et il semble sur le point d'ajouter des mots. De murmurer I love you avec douceur, mais ne sait pas encore s'ils sont prêts. Alors au lieu de ça, il dépose un tendre baiser sur son nez, ses joues. Ses paupières papillonnantes. Ses lèvres. « I'm quite glad you asked me out. »

Et il le laissait s'installer contre lui. Incertain, si c'était un signe de tendresse ou de désespoir. Qu'importe. Les mots tranchaient. Trop vrais. Trop tôt. L'amour était présent, réel. Mais il n'était pas encore temps. Un long chemin les attendait, avant de pouvoir s'aimer fièrement et publiquement. Le gala de la Saint Valentin n'était que la première étape. Tout s’accélérerait, dès lors. Sans même le savoir. Un lendemain heureux, qu'Ujinori ne méritait pas. Il ne le méritait pas lui, et sa lumière. Ses rayons le réchauffaient, mais à quel prix ? Son aimé était prêt à se damner, pour rester à ses côtés. Et ça, c'était la plus belle preuve d'amour. La seule qui comptait. - I fear many things, but label isn't one of them. If we do everything like a couple, and we feel how couple should be feeling then... Yes, we are together. Le petit prince était logique, même face à ses sentiments. Simple addition, de cette situation et de leur amour. Ils ne pouvaient qu'être ça : un couple. Aucune place à l'imagination, quand son soleil l'embrassait ainsi, se délectait de son odeur jusqu'à s'en évanouir. - Yes you are, my boyfriend. Et il embrassait à son tour, si fort qu'il crut l'assassiner de ses lèvres.

Ujinori n'était qu'un vulgaire pantin entre les mains de son aimé. Le laissait se jouer de ses contours. Le positionner comme il le voulait. N'importe comment. N'importe quand. Si amoureux qu'il se serait jeté d'une falaise à sa suite, si Babylone le voulait. Jeu dangereux, à s'approcher ainsi de la bête. Sommeil difficile. Sur le point de s'éveiller, à le sentir s'installer sur lui. Toujours plus proche. Plus amoureux. Le petit prince laissait ses doigts danser contre les hanches de son aimé. Se prêtait au jeu, imbriquant parfaitement leurs corps. Ils n'étaient conçus que pour se rencontrer, de toute façon. - I was worried... I thought maybe you would say no. À son tour de s'écrouler. De nicher son visage dans le cou de son interlocuteur. Une manière comme une autre de cacher sa gêne. Et son bonheur, aussi. Ujinori montrait rarement ce qu'il ressentait. Impossible de se contenir, en cet instant. Il rayonnait. Ce faisait soleil, lui aussi. Deux astres lumineux, amoureux. - I need to be more confident. It's a crime, to be unsure of your feelings. Forgive me. I hope you know that I'm yours. And I will always be yours. Les baisers s'écrasaient de nouveau, comme une pluie battante, contre les clavicules de son aimé. Les doigts le pressaient toujours plus fort contre lui. La tension grimpait. Se ressentait dans l'air, brûlante. L'asphyxie n'était plus très loin.

La façon de penser d'Ujinori, parfois, le fascinait. Pas parce qu'elle était plus compliquée à comprendre que celle de n'importe qui d'autre, non. Simplement parce qu'il ne s'attendait jamais vraiment à la simplicité qu'il avait avec certaine chose et la complexité que d'autres situations pouvaient bien apporter. Mais il n'était pas là pour se plaindre du bonheur dans lequel il baignait actuellement, grand sourire collé au visage, mains caressant doucement la peau de son visage sous ses doigts. Et il a un petit rire lorsque le plus jeune lui avoue qu'il avait été inquiet à l'idée qu'il ne lui refuse d'aller avec lui à un bal. Et ça sonnait aussi ridicule qu'adorable. « I can't say no to that face. » Qu'il murmure avec une certaine tendresse et peut-être une touche de malice. Il était on ne peut plus heureux de sa situation et semblait tout à fait bien installé sur son nouveau petit nuage (sur les cuisses de son petit ami). Et le frisson qui remonte le long de sa colonne vertébrale a quelque chose d'un peu trop profond, le souffle se coupe, la sensation que la tendresse s'effaçait au profit de leur passion était palpable. « Mine, then. » Qu'il murmure. C'est possessif. C'est jouissif. Ca orne son visage d'un sourire, avant qu'il ne revienne dévorer le bout de ses lèvres. « Thank you. For taking me out. I really appreciate it. »