Un nuage de fumée semble l’entourer d’un halo étrange, et on raconte que les clients qui en sortent ont du mal à marcher droit. Si Ranbiki-bu a la réputation d’être une boutique mystérieuse, voire sulfureuse, il n’y a aucune potion qui n’y demeure secrète : des filtres d’amour aux poisons, les étagères sont remplies de liquides ambrés ou noirs comme la nuit. La patronne n’est autre qu’une statue à l'œil vif, qui éternue parfois suite aux parfums trop puissants qui embaument sa boutique - et le soir, on jurerait entendre des explosions résonner derrière les fenêtres opaques.

C’est au fond d’une allée qu’il s’allonge. Tout en hauteur, les lumières en sont si aveuglantes qu’il est impossible de ne pas l’apercevoir : il est comme une lumière au bout du tunnel. C’est dans le bruit incessant des pièces et des jeux que l’on y entre, sous les effluves de fumées aux effets divers et souvent un verre à la main, aussi (le premier toujours offert pour pousser à la consommation). Étalé sur plusieurs étages, il est possible d’observer depuis chaque étage une fontaine grandiose qui semble briller de milles pierres précieuses, dans laquelle certains pensent pouvoir en retirer quelques pièces. Ce n’est que dans une atmosphère plus tamisée que les bars s’ouvrent aux clients venus profiter de la plus belle vue du quartier, au dernier étage du bâtiment.

Palais de violence aux milles visages, le Temple d'Izanami est une arène de combats clandestins qui appartient à la pègre sorcière. Son emplacement est inconnu des autorités, mais ce n'est pas un secret qu'il s'agit d'une énimème fantasmagorie de Eiyamachi. On y accède par une porte dérobée à l'arrière d'un immeuble quelconque, entre deux enseignes lumineuses, qui ne se présente qu'aux êtres ayant un intérêt certain pour l'endroit. Le Temple semble doté d'une volonté propre, et quiconque y pénètre sans son accord se retrouve dans les cuisines du restaurant occupant le rez-de-chaussée à l'avant du bâtiment. Passé l'entrée, l'espace est tout autre, une allée à l'ombre de grands cerisiers. Devant, un temple traditionnel japonais - et aux alentours, une atmosphère lourde de promesses désastreuses. Les nuages y sont toujours bas et les lampions accueillant les invités, allumés perpétuellement. L'intérieur est en réalité constitué de plusieurs salles sur demande, qui se transforment selon leurs envies ou les besoins de leur propriétaire. On retrouve essentiellement des pièces aux apparâts traditionnels, mais également une fosse commune dont la réputation n'est plus à faire : délimitée d'un grillage incassable et bordée de gradins, elle est la pièce centrale des soirées infernales. Le Temple d'Izanami est source de nombreuses rumeurs qui entretiennent les lieux, on raconte notamment que des esprits vengeurs hanteraient les lieux…