classic mistake (milo)

L’attente constante ; que quelque chose se passe. Que quelqu’un vienne retourner ses habitudes, bouleverse les jours qui se répètent dans une monotonie à crever. Elle qui rêve de réentendre son cœur battre à tout rompre, sentir cette électricité courir dans ses veines – mais il n’y a que ce refrain qui passe en boucle, sans que le disque ne raye jamais (boulot, dodo) (dodo, boulot).
Et puis Milo.
Message qu’elle accueille comme un rayon de soleil à travers la brume de l’hiver. A se foutre que la nouvelle soit bonne, ou mauvaise. A même pas s’y attarder, n’a seulement lu que la première partie de cet appel à l’aide déguisé – viens.
Elle aura attrapé une veste du bout des doigts, presque trop pressée de remuer cette harmonie répugnante pour retrouver le chaos de son meilleur ami. Parce qu’elle trouve toujours du réconfort dans le brouhaha de leur mauvaise foi qui se mêle un peu trop bien à la perfidie de leurs mots. Il a toujours cette façon de lui étirer les lèvres, même quand elle le veut pas – ça l’anime d’une drôle de façon, et elle en redemande toujours. Alors les minutes sembleront des heures avant qu’elle n’entre dans cet appartement comme si c’était le sien, sans même s’annoncer (parce que le détour pour la téquila lui avait fait perdre trop de temps) (parce qu’elle garde le souffle qui lui reste pour soupirer en parfaite synchronisation avec lui).
Et réaliser trop tard, après un vague hey there, loser boy soufflé dans son sarcasme habituel, une fois la bouteille posée lourdement sur la table ; something feels odd. Instinctivement, les sourcils se froncent, les lèvres se tordent d’une moue suspecte. What have you done ? Le reproche se plaque contre sa peau, à lui, plutôt que contre la sienne. A se sentir bête de pas avoir lu entre les lignes plus tôt, de pas avoir fait attention – égocentrisme flagrant (si évident qu’il n’étonne plus). Le corps n’ose plus se relever complètement, coupé dans son élan par l’attente de l’aveu de culpabilité. It’s bad, isn’t it ? … Il n’a pas besoin de répondre pour qu’elle entende l’évidence se glisser au creux de son oreille. Dammit, Milo. What is it ?

Il n'avait pas vraiment réfléchi à envoyer ce message à Saeri. A dire vrai, il réfléchissait assez peu, en ce moment. Sinon il n'aurait pas fini dans les draps de Qing, n'est-ce pas? Il n'en savait rien. C'est que dans ses bras, son corps avait hurlé à rencontrer le sien. Son visage s'était perdu contre sa peau sans aucun doute, sa langue s'était pendue à sa gorge, à son corps, à ses lèvres. Saeri est une présence normale, dans sa vie. Même s'il ne la réclame pas forcément. Elle entre et sort d'ici comme si elle était chez elle. Peut-être était-ce pour ça qu'il avait besoin de l'avoir à ses côtés, Usagi n'étant pas présente et n'ayant de toute façon pas spécialement envie de déballer ses succès sexuels auprès de sa colocataire. La hiisa-ka aurait au moins le potentiel de lui décrire combien il était con alors qu'il affirmerait tout le contraire en même temps. Parce qu'il savait qu'Usagi tenterait de le rassurer plus qu'autre chose. Et ce n'était pas ce dont il avait besoin.

« Hey there, sugarcane. » Qu'il lui répond avec le même sarcasme, sourire sur le visage qui n'atteint pourtant pas vraiment chaque bord de son visage. Il secoue légèrement la tête avant de prendre la bouteille entre ses mains pour en tourner l'étiquette vers lui. Il bat des cils, réalisant qu'elle avait vraiment mis sa demande à exécution. Soit. Ils allaient se bourrer la gueule un peu trop tôt (le soleil n'était même pas couché). Il la laisse le questionner, croise quelques secondes son regard avant de reposer les sien sur l'alcool entre ses doigts. Et il va jusqu'à la cuisine pour leur sortir deux verres, les faire claquer sur le plan de travail et les remplir à raz-bord. Il s'en fiche, que Saeri n'avait pas compris le sous-entendu de sa demande. Il est bien capable de lui lâcher très honnêtement ce qui l'avait poussé à cette soirée improvisée. Ils fonctionnaient mieux dans leur honnêteté, tous les deux. « I hate tequila. » Qu'il donne pour toute réponse, avant de vider son shot d'une grimace dégoûtée. Et alors qu'il se perd dans le liquide pendant une fraction de secondes, avant de se resservir, reprenant la parole : « It's not bad. » Qu'il dit en fronçant les sourcils. « It's just.... Unexpected? I don't exactly regret. I just feel too much and I wish I didn't. » Et surtout, il ne s'était jamais senti aussi fragile qu'entre les mains de Qing. Et ça lui créait une sorte de court-circuit intérieur difficile à gérer. Il pousse le verre vers son amie avant de lâcher de but en blanc : « I slept with Qing last night. » Et il avait l'impression que cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas mal prononcé son prénom volontairement, la langue fourchant sur la dernière syllabe comme si elle hésitait à le faire.

Sans savoir quand – ni comment – sa veste s’accroche contre le bord du canapé, le corps glisse dans l’ombre de Milo jusque la cuisine. Sans un mot. Seulement les questions qui s’accumulent au bord de ses yeux plissés, le jugement qui déjà se charge à la lisière de ses lèvres dans l’attente d’un aveu de culpabilité.
Pour qui
Pour quoi
Elle sait pas. Elle sent simplement que quelque chose va pas. Il brille pas comme il le fait toujours, il traîne sa carcasse là où son corps donne l’impression de flotter (d’habitude). Comme si quelque chose avait dégringolé. Sans savoir que c’était simplement son honneur qui s’était envolé – loin. Parce qu’il a franchit la ligne, Milo. Mais qu’il le dit pas – pas encore. Il garde son secret pour quelques secondes qu’il continue à gratter, alors que Saeri lui crache dans ce qui n’est pas vraiment un reproche you should’ve ordered something else then, genius. Rien qui ne l’empêche de faire descendre le shot le long de sa trachée, de noyer tout ce que la brune rêve de voir passer entre ses lèvres (la vérité).
Et dans un soupir, elle rechigne ; it’s way too early for this shit. Un regard par la fenêtre (confirmer que les rayons du soleil sont bien là), un regard sur le verre (se décider à passer le pas), un regard pour Milo (qui donne l’impression de pas être là). Et ça la saoule déjà ; ces raccourcis pour atténuer ce qui grouillait à l’intérieur de cette tête qu’elle sait pas, après toutes ces années, déchiffrer. Elle aimerait le secouer, le brusquer – quitte à s’en moquer. Mais y’a que des hm-mh qui s’écoulent de son absence de sourire. Des hm-mh qui sont pas suffisants. What could possibily shake you that much ? – I slept with Qing.
Le rire est nerveux quand il supplie à la blague de trop. Mais le regard s’échoue contre son visage sans trouver le sien. Et le moment de flottement devient vite désagréable dans sa longueur, probablement parce que la vérité n’est pas faite pour être changée. Il l’assume ; un peu trop bien pour Saeri qui rattrape son retard. S’enfile un verre. Puis un deuxième. That’s fucking gross, I can’t deal with this being sober. Sa voix est presque trop calme pour l’avalanche qui se prépare, sa demande trop silencieuse quand elle lève son verre pour en réclamer un troisième qui s’oublierait bientôt dans le reste.
Mais ça claque toujours bien assez vite – le temps que l’information se fasse une place dans le brouillard de dégoût qui avait paralysé son visage. You did what ? With who ? Nah – Plan de travail abandonné d’un mouvement dramatique, les mains plantées sur la finesse de ses hanches. Les pieds déambulent dans l’espace vide à la recherche de sens. D’une logique qui lui échappe totalement, après les heures passées à réduire l’image de la chinoise en cendre. Why ?

Il ne répond pas lorsqu'elle affirme qu'il est trop tôt pour s'enchaîner quelques verres. Il se doute que, dans quelques instants, elle sera la première à se resservir. Il ne lui en veut pas trop de ne pas comprendre ce qu'il se passait réellement, la raison pour laquelle il l'avait invitée aujourd'hui (comment il en était venu, lui-même, à réclamer de son attention). Il avait besoin que quelqu'un lui murmure qu'il était un sombre idiot pour calmer l'euphorie qui plane dans le cœur. Et il la regarde rire à son annonce. Avant de comprendre que, lui, il ne blague pas. C'est presque à son tour de ricaner, lorsqu'enfin, il lui serre son prochain verre. Petit sourire en coin, presque de victoire face à son amie, il joue avec le liquide avant de se l'enfiler aussi. « Told you we needed tequila. » Et honnêtement, il avait besoin du goût amer que la boisson lui rappelait pour ne pas s'effondrer dans les méandres d'un songe aux courbes haïes et aux baisers poison.

La dernière question l'étonne plus qu'autre chose. Sourcil haussé, il ne s'attendait pas vraiment à ce qu'il cherche à se justifier. Il attendait simplement qu'elle lui dise qu'il devrait regretter. Qu'il ne le ferait pas. Qu'ils se tiendraient tête jusqu'à abandonner pour que Milo avoue simplement qu'il était accroché à ce qui le pourrissait. Ou pourrissait son père. Au lieu de ça, elle veut d'abord entendre ses raisons. Et ça le fige pendant une fraction de secondes avant qu'il ne soupire. Finalement, même Saeri était pleine de surprises. « Because I hate her. It's an obsessive hatred. And I tried so hard to stay away from her for so long, because I knew that's what would happen... And yet. She looks at me once and I can't control myself. I just had to make sure she knew I was the one who hated her the most. » Ca ne faisait peut-être sens que pour eux. Il s'en fichait. Saeri avait l'habitude qu'il soit le seul à se comprendre. Elle était parfois là pour assister à ses monologue, comme lui était là pour assister aux siens. Faire une remarque, pertinente ou non, avant de retrouver un confort auquel ils étaient habitués. Ils étaient un peu des amis fonctionnellement dysfonctionnels. « You don't get it, do you? » Et il se passe une main dans les cheveux en se demandant s'il devait chercher à se justifier plus encore. Devait-il lui dire, à Saeri, qu'elle avait vu les jointures de la marionnette? Qu'entre ses mains, il n'était devenu qu'une poupée qu'elle avait chéri, dont elle avait dévoré le coeur qui s'était senti vivre entre ses paumes pour la première fois depuis trop longtemps? C'était le souci principal de cette rencontre. « Anyways. The point is : I felt much more with her than I have with anybody else. That should be more alarming, but somehow, it just makes more sense. » Qu'il dit d'un air songeur. « Hate really is more powerful than love. » Remarque à lui-même.

Because i hate her – réponse simple (trop, peut-être) à cette question qui en cachait des milliers d'autres. Quelque part, elle avait eu l'espoir idiot de le voir trébucher sur des explications tremblantes, de le voir chercher une porte de sortie, de paniquer à l'idée de ne pas la trouver. Peut-être même s'attendait-elle à le voir lui mentir – juste une fois. Juste cette fois. Parce que tout le reste aurait eu plus de sens que ça. Parce que même la suite ne suffit pas. Et elle se perd dans cette sincérité qu'elle peine à saisir ; même pas à effleurer du bout des doigts. Elle retrouve simplement le plan de travail de la cuisine que Milo n'a pas quitté une seconde – droit dans ses bottes. Sûr de lui – pour quoi. S'y accoude, le visage prisonnier de ses propres doigts, les joues un peu trop serrées par ce trône sur lequel elles se reposent. Honestly ? I don't. Not even a little bit. The fuck you mean 'can't control yourself' ; that is so not the way you express hatred toward someone. Alors elle peut pas s'empêcher de penser à lui (Dahm), de s'imaginer son souffle s'écrasant contre sa peau, sentir son sourire naître contre ses lèvres. Ça la dégoûte. À en faire frissonner son corps, tout entier. Une vision que le nouveau shot de tequila ne suffit pas à évincer.
The point is ; you are the stupidest man i've ever met. And i can't quite decide wheter the words coming out of your mouth right now are worse than what you did with that … bitch. Lover, qui refuse de franchir la barrière de ses lèvres. Quand lui avoue ses crimes comme on lance des banalités – et Saeri qui voit ses habitudes voler en éclat dans un calme absurde.
Ça la ronge,
de pas comprendre, de vivre soudainement dans une réalité où il ne la suit pas. Y'a cette cassure qu'elle n'attendait pas – qu'elle vit étrangement mal. Are you out of your mind ? It doesn't make more sense at all, it gets crazier everytime you speak. I thought we were on the same page. Persuadée de ne pas avoir rêvé, tout ce temps. D'avoir entendu les mêmes insultes (ou pire) glisser sur ses lèvres à la première occasion. Qing était pour Milo ce que Dahm était pour Saeri. Et ça ne devait pas changer. Ça ne pouvait pas. Well that's because, love's overrated. But that is no reason to fuck her... especially not her.
Les doigts se resserrent avidement autour de la bouteille, continue d'en vider le contenu dans leurs verre (celui de Milo, surtout) dans l'espoir de le garder sur terre ; avec elle. Qu'il retire de son visage méprisable cette réflexion naissante, ce et si qui ne tarderait pas à se glisser dans un coin de sa tête pour y planter la graine du chaos. Don't let her get to you so easily, this is ridiculous. You sound like a 5 years old having a crush on the ugliest girl of the playground.

Et elle a raison, Saeri. Ce n'est pas habituel, cette façon d'exprimer ses émotions. Ca n'a rien de normal. Mais cela fait bien longtemps qu'il a cessé d'être normal. Depuis sa naissance, peut-être (était-ce la raison pour laquelle papa avait décidé de le haïr?). Toujours était-il qu'il ne vivait aujourd'hui plus que dans l'expression étrange de ce qu'il ressentait au travers de démonstrations contradictoires. Parfois logiques, toujours saupoudrées d'une touche si Milo qu'il n'était pas difficile de comprendre que l'attention venait de lui. Le regard qu'il porte à son amie a quelque chose de profondément amusé alors qu'il hausse finalement les épaules, qu'il acquiesce vaguement et répond avec nonchalance : « I knew you would react like that. That's the exact reason why I asked for you to come. » Parce qu'il avait besoin que quelqu'un exagère toute cette haine qu'il avait envers Qing. Parce qu'il n'était pas capable de continuer sur cette lancée. Il ne devait pas retomber si facilement dans les bras de la lionne.
Ou le pouvait-il?
Le jeu en était-il si dangereux? N'avait-il pas le droit de la haïr avec tant de passion? Quelles étaient les règles dont ils n'avaient jamais discuté?

« I think we still are, somehow. You just... Don't see the picture as a whole. And maybe I see it all too well. » Qu'il grince entre ses dents. Et peut-être voit-elle enfin une émotion logique dans cette situation, sur le visage parfait de la poupée qui ne ressent rien (ou ressent-elle trop) : de l'hésitation. Une certaine forme de peur. « Is it... That bad? » Il a l'impression que la poitrine s'ouvre enfin. A l'impression de réussir à ressentir comme il ne l'avait jamais plus fait depuis si longtemps et c'était pour ça qu'il avait besoin de freiner. De la colère de Saeri, de ses insulte envers Qing pour calmer le palpitant. Il devait se rendre compte que tout n'était que factice. Que le cœur artificiel jamais ne battrait pour qui que ce soit. Pas même de toute cette haine accumulée. « I don't love her. » Qu'il se sent obligé de justifier. Et ça sonne bizarre aux oreilles. Ca sonne un peu faux, mais tellement vrai. Car l'amour n'avait pas lieu d'être, dans cette situation. Non, c'en était si éloigné et à la fois si proche. Il faudrait probablement inventer un terme pour ce qu'il ressentait à l'égard de la jeune femme. Et finalement, Saeri le fait rire. Ricaner, d'abord, puis éclater en se rendant compte de la comparaison. Et lorsqu'enfin ça se calme, il boit de son verre dans une grimace affreuse. Le regard glisse sur la hiisa-ka, le sourire est grand, les yeux plus brillants qu'ils ne l'étaient depuis le début de cette conversation. « I sometimes wish I never grew older, anyways. » Mais il n'avait pour autant pas envie de continuer dans cette voix. Il n'avait pas envie d'avoir un crush sur la mocheté du bac à sable. « How do we cure this, then? » Qu'il lui demande comme si elle avait dans ses paumes les réponses à tous ses soucis. Il savait que ce n'était pas le cas. L'alcool aiderait déjà rien qu'un peu. « How do I tell my heart to stop this nonsense and go back to just feel empty? Is it even better? » Et soudain, comme si la question le percutait un peu trop violemment, il observe Saeri plus intensément, fronçant les sourcils. « Why are you that much into the story? » Comme s'il s'attendait à ce qu'elle lui dévoile ses propres états d'âme (alors qu'elle les esquiverait probablement bien trop agilement).

La chute est longue, pourrait s’étirer jusqu’à l’infini. Elle imagine l’impact, le bruit du sourd d’une conclusion qui ne vient pas, incapable de tendre la main pour éviter que son ami s’écrase devant elle. Spectatrice d’un carnage contre lequel elle ne peut rien faire. Elle peut simplement rester planter là, et le regarder se perdre sans lui indiquer le bon chemin – celui qui mène à elle. Alors peut-être que c’est son inutilité qui lui fait échapper un soupir, ou simplement cette résignation qui lui crie qu’elle ne pourra jamais rien changer. Que ce ne sont pas ses choix, pas ses valeurs qu’il est en train de piétiner. Alors non, it’s not that bad, it’s just not right. S’il a des ailes, c’est bien pour pouvoir profiter de sa liberté ; se glisser dans n’importe quels draps, s’amouracher de n’importe quelles lèvres. Au fond elle s’en fout – elle veut juste pas qu’il regrette.
Et si elle est là, s’il l’a appelé, c’est que sa conscience est déjà souillée.
Parce qu’on ne boit pas des shots de téquila avant que le soleil ne soit plus qu’un mirage dans les pensées. Et si elle devait s’ouvrir à lui, toute entière, elle lui dirait sûrement qu’on ne boit pas de shot de téquila – tout court.
C’est pour ça les reproches, les piques qu’elle s’évertue de lancer dans l’espoir fou qu’ils finissent par le ramener à la réalité. I don’t love here – Merlin saves us all if you did. Et il lui donne l’impression d’y arriver – de son rire qui éclate dans l’appartement pour remplacer le soleil qui doucement vient se coucher. Elle suit le mouvement, Saeri. Elle aime se laisser emporter par les humeurs de Milo (changeantes, imprévisibles, aléatoires), ça apporte des couleurs au tableau monochrome de son quotidien. I could work on some spells, or a potion. Something to erase her from your memory – completely, and for at least 5 lifetimes. Les sourcils levés, le regard curieux ; elle n’a besoin que d’un mot de sa part pour se plonger dans des recherches insensées qui pourraient potentiellement le sauver de ses tourments (ou l’y plonger éternellement). As for your heart, you could just tell it to fall for me. Le corps se relève enfin de la nouvelle accablante pour briller comme il l’a toujours fait. Les pupilles pétillent en réponse à ceux de Milo, le sourire se veut charmeur alors que le visage repose tendrement sur ses mains en cœur. What do you think ?
Mais l’illusion ne dure jamais bien longtemps – quelques secondes, tout au plus, pour laisser au naturel le temps de revenir au galop. Les doigts glissent sur les plis que les sourcils froncés de son ami imposent à son visage pourtant si souriant, un peu plus tôt. Cause we don’t fall in love, dearest. We don’t do feelings. That’s who we are. Les mensonges s’étalent en grand, gras, souligné. Pour toutes ces années où elle s’en est convaincue, et tout ce venin craché sur la niaiserie de ceux qui s’y perdent. Also, because you said it yourself – that’s why you told me to come. So you don’t lose yourself, and drink up, cow-boy.
La bouteille prisonnière entre ses doigts, Saeri se sépare du comptoir pour troquer son meilleur profil pour le confort du canapé. La tête penchée contre le dossier, le regard plongé au plafond – elle réfléchit à la meilleure des solutions. My question is ; why aren’t you absolutely disgusted that you had sex with her ? Isn’t that the most logical chemical reaction there’d be ? … Why is chemistry not chemistrying ?

Mais Milo ne sait pas si c'est vraiment ce qu'il veut, que Qing disparaisse de sa vie. Car il a l'impression que c'est elle qui le fait vivre. Elle qui l'aide à respirer. Elle qui fait battre le cœur quand il est censé être inanimé. Que ce soit de rage ou d'affection, Milo s'en tape. Il ressent une adrénaline comme il n'en a jamais connu auparavant grâce à elle et c'est tout ce qui lui importe. Tout ce qui revient à ses pensées lorsqu'enfin, il se sent revivre. Quand ils se crachent à la gueule. « Would that even really work ? » Un brin sceptique et réclamant des réponses aux questions qui n'en auraient pas.

Il observer le numéro de charme de son ami d'un œil amusé. Et son sourcil haussé en témoigne. Sa (presque) absence de réaction aussi. Il a l'air de bien s'amuser de la situation et ne camoufle pas ses idées. Finissant par prendre la même position qu'elle et rapprochant son visage de celui de la jeune femme, il colle leurs nez une fraction de secondes avant d'éclater de rire et s'éloigner en frottant le bout de peau entré en contact avec le sien. « Don't make me laugh like that, dear. I'll think you're falling in love with me when, in fact, you can't. Because I'm the redest flag you've ever seen. » Et frottant les sourcils qu'elle lui a elle-même décoincé, il hausse les épaules en réfléchissant. Ouais. Lui, il ne faisait pas dans ce genre de sentiments. Mais elle ? Elle, elle en avait l'embarras du choix. Et il ne comprend pas bien pourquoi elle ne se permet pas de ressentir pleinement. Peut-être pas d'offrir mais de se permettre un luxe que lui n'a pas. « I'll remind you that when you'll come back to me, talking about some random boys you like a little bit too much for it to be a toy. » Qu'il ricane d'un sourire en coin. Mais lui n'avait pas ce problème. Car l'obsession qu'il avait pour Qing ne relevait que de la colère.

« Fine, then. Prepare the finest cocktail you can. » Qu'il réclame comme un gamin pourri gâté (ce qu'il avait été, un jour). En s'installant à côté d'elle, il hésite à quelle réponse donner. L'honnêteté était mot d'ordre, et, pourtant, il n'était pas certain que c'était ce qu'elle attendait de lui. Mais entre eux, il n'y avait pas vraiment de tabou. Et il n'était pas prêt à en créer. « Because, to be honest, it's kind of a relief. Or something similar to it. Like I could finally free myself from a lot of unresolved feelings and tensions. It was not sweet and heartfelt. It was angry sex. And frustration mixed with it. » Haussant les épaules, il tourne le visage vers elle en haussant un sourcil, sondant son visage. « You'll tell me you've never thought about it ? » Peut-être fonctionnait-il bizarrement. Mais ce n'était pas pour rien qu'il s'entendait si bien avec Saeri. Parce qu'elle fonctionnait tout comme lui.