EVENT ⟡ butterfly effect : temps

Ses yeux s'écarquillent devant le sceau qui naît derrière ses doigts. Le temps d'un instant, il fige, n'y croyant pas une seconde. Et puis, pris par l'émotion, il plante ses dents sa lèvre inférieure, si s'élevait avec sa voisine en un grand sourire abasourdi. Les prunelles se cachent un moment derrière le voile humide que fait naître la fierté immense, mais elles retrouvent rapidement leur sérieux sous la mémoire de la gravité de la situation. Après un dernier coup d'oeil, Rei abandonne derrière lui le sceau, premier vestige d'une magie morte il y a plus de quatre ans.

Il retrouve le groupe alors que la musique des deux jeunes femmes devient dissonante et qu'on les entraîne loin de la scène. Tout le reste se produit trop vite, entre les distorsions temporelles et les derniers conseils. Il n'y a que les mots du fondateur Fugi qui résonnent en écho dans sa tête, alors qu'il ferme les yeux le temps d'un clignement.

Lorsqu'il les ouvre à nouveaux, il n'y a plus de jardin, plus de banquet. Rien que le gala, identique à celui laissé derrière il y a de cela une heure... une minute... une seconde. Mais autour, certains détails semblent différents, et Rei fronce les sourcils devant la nouvelle déco. Ce souci n'est cependant dans son esprit qu'une seconde, alors que le corps effacé de Taizo revient dans son esprit.

D'un pas pressé, il circule dans la salle, poussant les étudiants qui s'échangeaient des lettres candides d'un « Pardon... Pardon... Merci... Poussez-vous... Pardon... » Le coeur battant à la chamade, il parcourt la salle de ses jambes en coton avant de s'arrêter net en reconnaissant sa silhouette, au loin. Sans grande surprise, Senri est déjà à ses côtés. Dans un immense soupire de soulagement, Rei rejette sa tête vers l'arrière, avant de frotter ses joues de ses doigts tremblants. Rassuré de les voir tous deux là, vivants et entier, il n'ose cependant pas se mêler au duo ; après tout, Taizo a un discours de near-death experience à avouer...

sa jambe disparaissant depuis le milieu, ne laissant qu’un bout de son pied visible ainsi que le haut de sa cuisse, elle en vient à se demander si son membre est réellement parti ou seulement invisible. alors malgré le manque de sensation dans celui-ci, elle tente un pas en avant après une grande inspiration… et se ramasse comme pas possible, la tête la première contre les tatami. un grognement de douleur passé et elle pense ramper jusqu’à la salle principale, avant de se dire que ça vaut sûrement pas toute son énergie puisque de toute façon, elle est en train de disparaître. à tout moment le dernier souvenir que ses potes auront d’elle sera elle rampante sur le sol de l’époque.

alors elle s'assoit en tailleur, la moitié du corps continuant de disparaître, et laisse le temps faire son affaire, aussi étrange soit-il dernièrement. les yeux tournés vers le ciel, elle pense à sa disparition imminente, sans trop s'attarder sur ce que ça peut bien vouloir dire. seule compagnie n'est faîte que des shikigami qui viennent lui porter de mauvaises nouvelles, que rien dans les alentours ne pourrait leur permettre de rentrer chez eux. une caresse affectueuse dans le pelage, et ils retournent dans l’ombre, la laissant seule au milieu du vide et de ses pensées. elle espère qu'anla va bien, que taizo va bien. qu'ils ne subissent pas le même sort qu'elle, même si elle ne se trouve pas assez naïve pour se convaincre du contraire. elle pense au beau gosse fugi, et les dernières paroles qu'elle aurait aimé lui adresser. que c'est grave triste que leur seule interaction ai été basée sur elle qui se la joue conne pour avoir des informations sur la situation folle. elle est sûre qu'elle se le serait mis dans la poche, sinon. charme naturel et tout. et le temps passe, une musique étrange portée à ses oreilles, le temps distordu de plus en plus ; la tête qui tourne jusqu’à - plus rien.

le temps revenu au présent, et pourtant tout semble encore distordu. de retour à la maison sans que celle-ci ne soit totalement celle qu'ils ont laissé derrière. elle se trouve à la même place, affalée contre le mur, comme si elle venait de se réveiller d'une sieste. mais les tempes pulsent, les jambes retrouvées se mettent en marche - sous le désir vorace de voir son peuple en un seul morceau.

c'est anla qu'elle trouve en premier, et c'est en ignorant les gens autour d'elle qu'elle attrape ses poignets, un air inquiet qui ne lui ressemble presque pas sur le visage. tu vas bien? et elle a ce sentiment étouffé, que de tout ce qu'elles ont vécu depuis leur enfance, ceci a forgé quelque chose de nouveau dans leur relation. léger, indiscernable, planqué sous le derme et pourtant trop présent. mais les traits se calment, et voilà un air soulagé peint sur le minois, la réalisation que si elles deux sont présentes, taizo doit l'être aussi.

et ce n'est que plus tard dans la soirée, qu'elle remarquera les vestiges d'un temps qui n'aurait pas dû lui appartenir, le chien de papier glissé délicatement dans les plis de ses vêtements.

Dans l’ciel j’me sentais si proche du temps, temps
J’vois les nuages comme si j’étais d’dedans, d’dedans

L’univers comme dernier horizon, l’herbe comme dernier sommier avant de sombrer dans l’éther - Taizo se perd dans l’immensité du temps qui s’empare de lui. Son souffle s’évanouit dans le vent de la nuit en même temps que son torse disparaît. Il ne reste presque plus rien de lui, quand il ferme les yeux et ressent soudain ce poids énorme qui le plaque au sol.

La terre semble l’engloutir tout entier, l’absorber dans un néant tourbillonnant et un instant il se demande si c’est le dernier manège avant de clamser - alors il ouvre grand les yeux pour profiter du spectacle. Les couleurs n’existent pas, tout explose en particules de poussière et défile devant lui comme un torrent aveuglant. Le temps se contracte et le temps le rejette comme de la mal bouffe pas digérée.

Il a l’impression que son crâne va exploser et que son corps est déglingué aux quatre coins de la galaxie, c’est pire que toutes les drogues qu’il a testé dans sa vie, et c’est aussi la meilleure rave party de ses nuits.

GASP Expulsé de nulle part, il reprend son souffle comme un naufragé privé d’air après s’être noyé dans l’univers. Subitement il se redresse dans le canapé qui l’avait quitté avant de se retrouver cloué à un plancher en 1528… Pour être finalement toujours au gala, avec un sentiment écoeurant d’avoir valdinguer en mer trop longtemps. bordel de… mautso te torakona pokku¹… Les insultes débordent sous la stupeur, tandis que Taizo se lève chancelant de sa place encore chaude.

La tête à l’envers, il remarque à peine les changements nouveaux autour de lui, préférant se concentrer sur chacun de ses pas qu’il aligne plus vite pour retrouver les siens. A travers la foule, il ne se prive pas d’agrémenter sa course de hurlements. ANLA !!! ENA !!! Soudain haletant quand il les voit dans un coin du gala et se précipite à leur rencontre pour toucher leurs visages, regarder leurs yeux et finalement les serrer contre lui.

Le discours est bancal, et il débite autant de blagues que d’explications troubles pour justifier son besoin de les enlacer - n’osant pas avouer ses propres doutes sur ce qu’il s’est passé. Quitte à nier la réalité, au moins sa famille va bien et il a peut-être juste méga trippé.

Les cils battent au ralenti, frappé par le contre-coup des émotions et du temps qui retombe et auquel il s’ancre pour retrouver sa place. Souffle mesuré, il prend le temps de regarder autour de lui, quand tout lui semble aller lentement - jusqu’à poser ses yeux sur Senri. Sans réfléchir, Taizo vient vers elle, les yeux plantés sur son visage qu’il garde en boussole, d'un pas trébuchant de hâte. Arrivé à sa hauteur, il ouvre la bouche pour parler, mais rien ne sort. Silence et débordement au bord des lèvres. Il pensait ne jamais la revoir, il pensait ne jamais revenir, il pensait ne plus exister avec elle. eh... j’suis content d’te voir, il parvient à articuler à voix basse, contenant ses émois. Dans son cœur, la marée fait rage et cogne contre sa poitrine, d'une peur ravalée dans ses abysses.

le fier soldat, pour un temps, diligent – presque maladroit — dans sa tâche jusqu’à se faire tirer jusqu’au parc. pas de question posée cette fois, son attention attirée dans le vide, vers les étranges déformations qui se matérialisent et qui lui donnaient un peu mal à la tête, juste un peu. les lèvres s'entrouvrent pour former des mots, mais dans la cohue, il n'entendait plus rien de ce qui était dit. le boucan dans ses oreilles ne correspondait pas à la scène qui se déroulait devant ses yeux, quand les corps ne se défilaient pas, le jardin en proie à d’étranges vagues, comme si les images buguaient. les battements de son coeur s'accélèrent et son souffle manque de se couper dans la tornade. son esprit se déchire quand tout finit par culminer, et puis,

le retour.

une main est pressée contre son oreille, de l’éclat perçant à la musique du gala, l’écart était immense. les paupières clignent des yeux à plusieurs reprises, réalisant ce qu’il s’était passé. un rêve, la réalité ? l’hiisa regarde précipitamment sa tenue, plus de kimono, le costume intact et se palpe dans le cas où il avait perdu un membre comme il avait cru voir chez les autres. étaient-ils tous là aussi ? sa main s’arrête sur une de ses poches, une supposée vide, et en sort un badge en bronze, une insigne tracée. c’était assez pour qu’il pense à chikage.

c’était pas un rêve. un ricanement sort d’entre ses lèvres, ahuri par tout ce qu’il avait vécu avant d’être interpellé par une voix, celle vers qui il allait avant de disparaître. un grand sourire se trace sur ses lèvres tandis qu’il range l’insigne dans sa poche, un souvenir qu’il comptait bien garder. dans un coin de sa tête, il espérait que les autres s’en étaient bien sortis et avaient retrouvé leurs membres perdus. « on rentre ? j’crois que j’ai trop bu. »

Les mains fébriles et la tête qui tourne - ça devient de plus en plus difficile de maintenir l'enchantement, et Himari ne sait pas trop si c'est elle, pas assez entraînée de ses talents encore balbutiants, ou si tout le monde ressent la torsion de la même manière. Ça devient difficile aussi de jouer correctement, et des fausses notes du côté de Somi lui indiquent qu'elle n'est pas la seule. Genoux tremblent sous son kimono alors que sa vision devient de plus en plus floue, luttant pour se concentrer.

Lorsque ses dernières forces lui échappent, sent des bras la retenir avant qu'elle ne s'écrase sur les tatamis devant le public. Malaise vagal qui fait disparaître l'instrument magique, et Himari entraperçoit vaguement Asaya et Kazato-sama indiquer quelque chose aux musiciens, avant de se sentir emportée loin de la réception et des invités. Distingue les cheveux blonds de Somi dans un sourcillement alors que la pression est trop forte, comprime son crâne et parasite son énergie, poupée de chiffon incapable de bouger. Plus fort semble encore avoir de quoi dire quelques derniers mots aux Fondateurs, reconnaît vaguement la voix du professeur Uchida, ou peut-être était-ce quelqu'un d'autre.

Et dans un battement de coeur, tout s'assombrit.

Appel d'air lorsque ses yeux se réouvrent une fraction de seconde plus tard - ses forces revenues, debout au milieu du gala, dans sa jupe aux constellations étincelantes. Comme si elle n'avait rêvé qu'une infime miette de tout ça le temps d'un clignement d'oeil, lucide au milieu de la salle. Cligne même plusieurs fois des paupières comme pour s'accomoder aux lueurs éclatantes de la décoration illuminée.

Mais ce qui attire son attention en premier - c'est sa main, glissée dans une autre, à la chaleur familière. Celle-là même qui s'était volatilisée lorsqu'elle avait cru se voir projetée dans cette demeure ancienne. Himari lève le nez pour croiser le regard de Akira, tout à coup le coeur battant que quelque chose ne soit arrivé ; mais il est là, exactement là où il était avant qu'elle ne commence à rêver. C'est le sang sur son front qui interpelle cependant, sous une confusion à laquelle Himari n'a pas de réponse - paniquée malgré elle de ne pas savoir ce qu'il s'était exactement passé. Tu t'es fait mal... ? glisse-t-elle d'une petite voix inquiète pour se rapprocher de son petit-ami, glissant une main délicate sur son visage. Tu t'es cogné quelque part ? ajoute Himari, saisissant une serviette en papier sur la table à côté d'eux pour essayer de panser les plaies sorties de nulle part Ces étoiles suspendues en origami de carton solide, bien trop pointues, bien trop basses... attendez, comment-ça, en origami. Comme si elle ne découvrait la décoration que maintenant, plusieurs heures après le début du gala, elle qui a pourtant participé à son organisation. Mais peu importe - elle se fiche pas mal de ça.

Confirmation qu'il va bien, et curieusement, c'est ce sentiment d'être rassurée qu'il soit bien là avec elle, comme s'ils s'étaient perdus de vue plusieurs heures. Grimace sur une migraine latente qui assourdit le devant de son crâne, avant d'adresser un sourire à Akira. Je crois qu'il vaut mieux que je rentre, je sais pas ce que j'ai... souffle-t-elle, avant de presser sa main dans la sienne. Tu rentres avec moi ce soir...? Léger sourire qui se veut argument supplémentaire pour qu'il dise oui. C'était peut-être déjà le plan d'origine, après tout, c'est bien Koibumi. Dans sa tête de romantique incorrigible, ça va de soi. Koibumi...? Qui a décidé de ce nom, au juste ? Pensée fugace qui disparaît en même temps que leurs regards se répondent, signe qu'il est temps de laisser ces lieux étrangement ensorcelés pour ce soir.

kosuzu

tout parait plus calme aux côtés de kosuzu, pourtant t’as l’impression de n’entendre que les battements de ton cœur assiégé contre tes tempes. mais certains réconforts se ressentent dans sa présence, soufflant son accalmie entre tes nuages gris. ton aïeule attend patiemment que tu formules une demande à laquelle elle devine rapidement ne pouvoir y répondre. t’es pendue à son regard avec peut-être trop d’attentes dans les ombres de tes améthystes, si ce ne sont simplement quelques grammes de désespoir. elle cueille ton menton dans un frémissement léger de ton corps, chair sensible à ce contact physique au travers les siècles. tu dégringoles encore plus dans ses paroles, quand d’entre les douces intonations se percutent le refus de toute réponse. tu comprends, anla. que c’est impossible, que les incohérences seraient multiples. que les réponses ne seraient peut-être pas suffisantes, ou au contraire trop grandes de toute compréhension. tu comprends, mais tes espoirs se morcèlent l’air de rien, comme tu balaies souvent tes angoisses dans les courants d’air. retranchés dans un coin de tes pensées, feignant l’indifférence à ces mots quand tout ton être hurle le contraire. les minutes conflictuelles assiègent tes mécanismes, suppriment toute parole que tu ne saurais de toute façon prononcer. un poids s’alourdit encore un peu plus au creux des entrailles, dans un signal d’alarme. et dans les silences de kosuzu, tu entends tous les regrets dont tu hériteras, dans ton millénaire à toi.


taizo

les mots échangés avec taizo s’emmêlent dans les notes entraînantes d’un concert improvisé. vos respirations irrégulières trouvent un accord entre elles, dans un effet pantomime. concentrée dans tes idées, tu ne fais pas particulièrement attention au calme inhabituel de ton oncle – jusqu’à sa dernière réponse, beaucoup trop solennelle entre vous deux. des milliers de mots s’entassent au bord de tes lèvres quand tu le regardes s’éloigner sans oser le retenir. tu comprends que taizo réagit autrement dans ces forces immuables qui vous dépassent et tu ne peux bousculer son environnement comme ça. mais à défaut de savoir si vous allez revenir vivants dans un temps où tu ne l’es jamais vraiment, tu sais que tu aurais aimé le remercier pour toutes ces années où il s’est fait plus père que le réel ne l’a jamais été. tes doigts effleurent ton front, à la recherche de traces quelconques de son toucher – s’imprègnent d’une chaleur déposée pour mieux prendre pieds. dans une inspiration sporadique, tu tournes les talons pour reprendre tes investigations. les pans de ton kimono s’affaissant légèrement sur tes épaules à mesure que des bouts de celles-ci deviennent translucides.


disparition

la pression devient si grande que t’en perds toute notion de marche. la gravité te rappelle à elle comme elle ne l’a jamais fait auparavant, impétueuse. et tous les éthers que t’éveillent ne servent plus à rien, se dispersent dans l’atmosphère comme si eux aussi, n’appartenaient plus à ces airs. tes genoux flanchent et rapidement, c’est tout ton corps qui tombent. rattrapée de tes mains à plat sur le plancher, t’as l’impression que ton cœur va se déverser. les poumons assiégés, les entrailles déchirées. cette réalité oscille sous tes yeux désœuvrés, alors que tu ne parviens qu’à te remettre sur tes genoux. t’as des allures de martyre abandonnée dans cette posture – à laquelle on accorde un dernier présent. pour le sacrifice, ou pour le départ. pour l’au-delà, en tout cas. le regard de kosuzu est tout ce que tu emportes quand ce monde se désintègre dans un tourbillon de sensations, comme une bulle de savon qui éclate sous une grande pression.


vraie réalité

tes omoplates rencontrent la fraîcheur des carrelages des toilettes dans un ploc ! distinct. tes paupières se lèvent et s’affaissent de manière frénétique pendant plusieurs secondes, dans l’impression de vouloir disperser les grains d’un profond sommeil. tu prends une immense inspiration, de celles qui sont nécessaires quand l’apnée est devenue démesurée. une main posée contre tes poumons, tu restes un moment adossée contre le mur, à rechercher un calme que tu ne pensais pas avoir perdu. les pensées se déversent dans un entremêlement de sensations diverses. le trop-plein n’est pas loin – surtout quand les grammes d’une présence étrangère se révèlent au creux de tes doigts. une broche siège au creux de ta paume et plus tu l’observes, plus tu sens les émotions s’étendre. le dragon disparait progressivement derrière les larmes qui affluent – et que tu repousses du revers de ton bras, avant qu’elles ne tombent. leur apparition dépasse ta compréhension, comme cet ornement. les mots te manquent et les pas sont chancelants quand tu retournes dans le cœur de l’observatoire.

des mains s’empressent sur tes poignets et ton regard trouve celui d’ena dans un soulagement tant absolu que tu pourrais te perdre dedans. oui, une nouvelle quiétude perce dans tes mots balbutiés. et toi ? tu l’entraînes vers toi pour la serrer entre tes bras, une main glissée dans ses cheveux pour s’assurer qu’elle ne disparaitra pas. un sentiment inexplicable afflue entre vos corps – la sensation que quelque chose d’immuable se renforce sous les étoiles. mais tu n’as pas le temps d’en prendre plus conscience, taizo débarque dans les agitations naturelles qui le caractérisent si bien. tu fronces les sourcils quand ses mains se pressent sur ton visage, en essayant de te soustraire à l’assaut de ses gestes. il parvient cependant à te serrer contre lui et des non-dits retenus d’ailleurs se pressent entre tes lèvres, que tu maintiens pourtant fermées. je vais bien… tu tapotes le dos de ton oncle pour le rassurer, lui intimer de te lâcher, ou juste par habitude, peut-être.

quelques minutes plus tard, de nouveau plus fermes sur tes pas, tu retrouves saem et vos camarades quittés seulement quelques instants. l’inquiétude apparait rapidement dans ses yeux, à la vue de la gueule que tu tires. juste un peu fatiguée. les mots sont mâchés, bâclés. encore un peu vaseuse de l’expérience imprononçable que tu viens de vivre. tes fossettes se creusent d’un sourire si sincère qu’il pourrait s’en décrocher de ton minois, profondément soulagée de le retrouver. tu écoutes distraitement la conversation reprendre, le regard attiré par les lettres qui s’échangent autour de vous. une broche intemporelle dissimulée entre les plis de ta robe – et les bras de saem, jamais bien loin pour te rattraper au cas où tu tomberais.