we cut the night,

le front posé contre le verre froid de la baie vitrée de son loft d'eiyamachi, niccolò a le visage d'un homme contrarié. ses doigts se serrent et se desserrent à cadence irrégulière alors qu'il combat son envie de faire apparaître au coin de ses lèvres une cigarette salvatrice. le môme observe les lumières qui s'éteignent les unes après les autres dans le quartier resté à ses pieds. jamais la nuit n'y trône et pourtant... il est à peine 22 heures et déjà les rues se meurent.

« merda ! » jure t-il dans l'une de ses langues natales, maudissant le couvre-feu instauré par les autorités. un peu plus tôt dans la semaine, il avait pris un avertissement d'un agent des forces de l'ordre que même l'argent sale de son père n'avait pas pu faire disparaître. il n'appréciait pas les restrictions lancées ça et là par la gouvernance de l'île. à ses yeux, elles n'étaient pas réfléchies. « doesn't that make you wanna move back to france ? » demande t-il à son cousin, le rejoignant dans le salon. l'héritier y songeait réellement, prisonnier malheureux des restrictions qu'on leur imposait à makōsa. avant de s'affaler aux côtés de marlon sur le canapé, le suisei va leur chercher deux verres qu'il dépose sur leur table basse, et, d'un agile tour de poignet, il use de sa magie élémentaire pour que l'une des bouteilles de leur bar finisse dans leurs précieux récipients. « allez, à la mort de nos soirées. » et d'un coup, alors que les frères trinquent et que le cristal de leurs verres s'entrechoque, une nouvelle vague se fracasse contre la digue magique de l'île. menace.