Haunted ♡ Haruna

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Le silence habitait la pièce, seulement l'eau et le bruit des ustensiles trahissaient la présence d'une vie. Et c'était même étrange pour Haruna. Quelqu'un était chez elle. Quelqu'un prenait sa douche pendant qu'elle était occupée, pendant qu'elle préparait un repas pour quelqu'un. Si la répétition des mouvements lui permettaient d'arrêter de penser, ses démons en profitaient parfaitement pour danser autour d'elle. Lui rappelant qu'elle allait briser ce jeune homme comme elle avait briser tout le monde autour d'elle. Toujours. Tout le temps. Le monde était bien trop sombre, ses lumières s'éteignant au fur et à mesure que ses pieds avançaient. Il lui était impossible de faire mache arrière, comme un passé brouillé, ses erreurs lui faisant payé tous ses choix. Mais Hauru perçait sa bulle. L'appelait dans ce silence sans fin. Il venait faire du bruit dans sa boîte blanche, la faisant réagir. Mais il la surprenait à chaque fois. Il était un jeune homme rempli de surprise. Jamais elle ne savait ce qu'il allait faire par la suite. Si Haruna le voyait dans un état de faiblesse, elle savait pourtant qu'il devait être la force de tant de personne. Elle se doutait qu'il devait enjoliver le monde de tous ses proches. Et dans un sens, elle était envieuse. Car elle. Elle n'avait rien, elle n'était qu'une coquille vide que personne ne pouvait sauver. Ou le pouvait il?
Mais encore une fois, elle ne pouvait gagner contre lui. Elle prenait soin de lui. Mais dans les secondes qui suivaient, c'était lui qui était la pour elle. Son regard était posé sur lui, sans comprendre tout ce qui se passait. Pourtant la chaleur de sa main reposait sur la sienne malgré la fraîcheur de l'eau. Elle buvait ses paroles sans rien dire. Ou oser. Est ce que l'image se briserait si elle lui parlait? Ouvrirait elle les yeux pour se rendre compte que tout ça n'était qu'un rêve? Mais la encore, pourquoi ses rêves lui apporteraient Hauru? Rien n'avait de séance. La réalité comme l'imaginaire. Plus il parlait, plus elle se demandait : comment faisait il pour savoir? Savoir comment elle allait réagir, dire? Comment ? Hauru était il un magicien ou un illusionniste? "Hauru". Seul ce mot réussit à sortir de ses lèvres. Elle mit un petit temps avant de lui montrer la salle de bain. "Dans le deuxième tiroir à gauche du lavabo." Elle se mordilla légèrement les lèvres avant de le retenir avant qu'il ne parte et s'envole. Pour de vrai ou pour de bon? "Hauru...je..." Sa voix se mua à la fin, ne sachant que dire face à tout ça. "Pourquoi?" L'incompréhension se faisait entendre dans sa voix, fragile, faible. Redoutait elle des réponses? Oui. Voulait elle fuir? Absolument. "Je veux dire...pourquoi vouloir m'aider? Je veux dire..." Elle se tenait à son poignet, enfant fragile, elle faisait soudainement plus jeune, plus petite que lui. "Beaucoup de monde mérite ta lumière, tes proches...tes futurs rencontres." Son regard se leva finalement vers lui. On pouvait y voir briller de la peur, de l'incompréhension. Et un espoir, tout minuscule, d'être sauvée. Un petit peu. "Je ne suis rien, je suis brisée et je n'ai pas su maintenir le masque devant toi alors que j'aurais dû..." Haruna baissa le regard sur son doigt coupé, saignant toujours légèrement le temps qu'il ne serait pas couvert. "Si cette coupure est visible...tous mes maux...sont bien plus profonds...plus...coupés..." Elle n'était qu'un corps sans âme, sans envie. Elle était là parce qu'on lui avait dit de l'être. "Je ne connais tes maux mais je vois l'espoir dans ta vie...je vois la lumière. Alors que pour moi...personne ne le voit. Et ne le verra probablement. Alors pourquoi...moi?" 

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Il y a des questions qui n'auront jamais aucune réponse. Il y a des inquiétudes que l'on ne viendra jamais taire, des maux que l'on ne viendra jamais soigner. Il le sait, ils le savent. Dans ces regards désespérés, ce n'est pas difficile d'y retrouver les tortures, les blessures, la tristesse reine d'un monde qu'elle gouverne depuis trop longtemps. Et elle devrait fuir, fuir loin d'eux, de ces corps, de ces esprits maintenant trop épuisés, trop fatigués de cette bataille qui n'a de cesse de faire rage en eux. Haruna voit ses maux, sans en avoir les mots. Hauru n'est pas lui même, mais dans la fragilité de cette voix qui s'élève à lui, il arrive à lire au travers. Il ne sait rien d'elle, pas son plat préféré, ses fleurs préférées ou même ce qu'elle aime en général. Mais il sait qu'elle a sauvé sa vie, une fois, puis une deuxième fois, en restant à ses côtés, en l'aidant à trouver un maigre espoir dans la noirceur qui englobe maintenant sa vie. Et si sa conscience revient lentement, il veut apprécier cet instant comme un rêve, avec celle qui fait fuir ses démons ce soir, ses cauchemars. Pourquoi?... Relevant sa tête pour venir gratter le haut de son crâne alors qu'avec soin, il vient s'occuper de la fine blessure, quand il comprend qu'il y en a de plus grandes en elle. Tu m'as aidé. Et je n'oublie pas les gens qui m'aident. Je n'oublie rien. Ses doigts caressant la fine peau de sa main, déposant le pansement après avoir désinfecté, et c'est son regard qu'il rencontra de nouveau lorsqu'il releva ses yeux, se plongeant en elle. Brisant cette carcasse, ce masque qu'elle a trop l'habitude de porter. Ne dis pas ça. Il n'est pas ferme, non, sa voix sonne douce et calme. Tu n'es pas rien. Arrête de croire les gens qui te font penser ça, qui te font sentir mal. Tu es peut-être brisée, mais tu n'es pas rien. Toi et moi... Il posa la main de la jeune femme contre sa poitrine, levant la sienne devant la sienne, à l'endroit de son coeur sans initier au contact. On est pareils. Je voix de l'espoir en toi, même si tu essayes de le nier. Tu veux qu'on te sauve. Tu n'as toujours souhaité que ça...? Non ? Et si leur existence ne se résumait qu'à la haine de leur naissance, qu'à des obligations, de la maltraitance, jamais il ne pourrait la considérer comme un objet, comme une poupée. Jamais il ne pourrait nier ce côté humain et aimant. Tu es dans ma vie, car je l'ai choisi. A l'hôpital... J'aurais pu te repousser, comme toutes les autres. Mais tu es celle qui a tout changé. Je t'ai choisi. Je te voulais auprès de moi. Et même si... Même si c'est peut être ridicule... Je veux que tu le sois encore aujourd'hui. Perles salées à ses yeux, coulant lentement le long de ses joues. Car dans son malheur, il avait trouvé quelqu'un, une lumière, un espoir. Il l'avait trouvé, Haruna.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Dans le reflet de son regard, il y voit son visage, ses yeux fatigués, les cernes qui maquillent son visage jusqu'à le rendre si triste. Ah, c'est donc ainsi qu'il est ? Ainsi qu'elle le voit ? Hauru le soleil d'entant, l'enfant aux multiples couleurs, où est-il passé ? Noyé dans un océan de cauchemars, dans ses propres larmes, mais seuls les murs en ont été témoins. Eux, et les anges penchés à ses épaules, écoutant ses plaintes étouffées dans les oreillers. Est ce qu'elle aussi, a mal à en crever ? Est ce qu'elle aussi, voudrait se déchirer le coeur jusqu'à ne plus rien ressentir ? Peut être, certainement,
Il ne sait pas déchiffrer ce visage de poupée, qui pourtant,
se brise à ses mots. Lentement,
Les morceaux de porcelaine éclatent sur le sol.
Who are you?
Ca se répète dans son crâne, mélodie brisée,
Haruna, who are you behind your mask?

Laissé en suspens.

Dans la nuit, les étoiles sont témoins de ces carcasses qui s'effritent à chaque parole, chaque mouvement. Haruna murmure, Haruna lui demande de la sauver, et son coeur se serre, son esprit se broie encore et encore. Comment peut-il sauver quelqu'un, quand il n'a pas réussi à sauver la personne qu'il aimait ? Comment peut-on lui faire confiance, après tout ça ? Pourtant ses mots s'échappent d'eux même, sans qu'il ne s'en rende compte. Je vais essayer. Mais tu devras me suivre. Désolé Haruna, je ne peux pas te laisser derrière. Je... Son esprit revient peu à peu à cette réalité, où la drogue ne fait plus effet, l'alcool s'estompe lui aussi. Mais son estomac hurle de douleur. Pas autant que son être face à celle qui le rend plus fragile que jamais. Tu seras avec moi. Crois le, ou non. Ca vient de ses entrailles, là où règne une bataille depuis la nuit de sa naissance, depuis le tout début, depuis l'enfance où il ne réclame que la paix. S'il doit trouver ce paradis, il ne le fera pas seul. Car la solitude est traitre, elle n'hésiterait pas à le poignarder dans son dos. Pas comme Haruna, pas comme un ange tombé du ciel.

Il hoche la tête, alors que leur contact refuse de se rompre. Hm, d'accord., ses doigts accrochés aux siens, ses yeux qui s'abandonnent dans ceux de la mage, il y a quelque chose de perturbant, quelque chose de différent. Quelque chose qu'il a l'impression de comprendre - sa douleur, sa solitude - sans qu'ils ne posent de mots dessus, car les maux sont bien trop profonds pour être prononcés dans la légèreté de cet instant. Haruna? A ce pardon qui hante son esprit, sans en connaître la signification. Il n'y a rien a pardonner, il n'y a rien à reprocher. Il y a elle, il y a lui. Elle le transperce, vient agripper son coeur dans sa main sans le lacher, sans douleur, sans le serrer trop fort. Elle le tient alors douceur, avec tendresse. Moi non plus. C'est pour ça que tu me hantes, je crois. Soufflé dans cette pensée, exprimée à haute voix alors qu'il sourit, fermant un instant ses paupières, comme si le simple fait qu'elle soit là, suffisait à l'apaiser pour une vie entière. Reste avec moi. Ne t'en vas pas, jamais. qu'il garde pour lui alors que ses bras s'enroulent autour de ses épaules pour l'enlacer, laissant son visage se nicher contre lui, son nez échoué dans ses cheveux bruns. Il fait chaud, mais ça ne brûle pas. Cette chaleur apaise ses cicatrices, ses plaies. C'est suffisant, elle est salvatrice, soigne ses blessures sans même le savoir. Continue à exister, s'il te plait. Reste avec moi. Dans une plainte, un supplice. Il réclame, il demande aux dieux de ne jamais lui enlever celle qui l'a sauvé. Celle qui continuera à le sauver. Celle qui, plus tard dans la soirée, déposera devant lui un bol rempli pour qu'il puisse nourrir ce vide en lui, qui ne se comblera jamais, ou pas maintenant. Pas encore. Celle contre qui sa tête finira par s'échouer, sur l'une de ses épaules, dans ce canapé où des promesses de sont échouées avec des larmes, sous une couverture dont il se souviendra de l'odeur, la sienne. Cette bulle où plus rien ne semblera pouvoir les toucher.

Une nuit où il pensait que l'enfer l'emporterait.
Une nuit, abandonné dans les bras de la lune,
Le soleil se repose enfin, vulnérable, mais protégé.