Haunted ♡ Haruna

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
L'esprit divague, et les vagues emportent ce qu'il reste de lui dans les eaux troubles d'un océan où le sel vient ronger son corps, sa chair et ses os. Bonheur éclaté, avenir devenu flou et les coeurs se sont déchirés jusqu'à s'éloigner, jusqu'à prendre des décisions que l'on regrette ; pourtant il n'y avait aucune autre solution. Il aime s'en convaincre lui même alors que la drogue monte petit à petit jusqu'à son cerveau. ça chante, ça danse, la musique résonne et lui fait oublier tout ce qui hante. Les paroles de ses meilleurs amis qu'il chasse loin de lui, les souvenirs douloureux qui font encore souffrir les cicatrices dans son dos, l'accident qui revient sans cesse dès lors qu'il ferme les yeux. Pour oublier, il suffit de quelques grammes, parfois d'une seringue ou d'un peu d'herbe. Mélangé à l'alcool, il est certain de pouvoir s'envoler vers des ailleurs moins réels, ou de simplement finir par s'endormir sans jamais se réveiller.

Il ne sait pas quelle heure il est à l'instant où il quitte le club, les pas qui souillent les pavés de la cité, le corps qui titube, se retenant aux murs à chaque rue dans laquelle il tourne. Il ne sait pas lui même où il est. Il est probablement loin de son petit appartement, de Noriko qui doit veiller sans vraiment s'inquiéter, parce qu'il a l'habitude qu'il sorte. Alors ça ne lui vient pas à l'esprit de lui envoyer un message, de toute façon, il serait bien incapable d'écrire quelque chose. Malgré tout, il sort le téléphone de la porte de sa veste pour regarder l'heure, vision trouble, il sombre déjà dans les bras de ses démons alors qu'il s'écroule sur le sol comme un déchet humain. Fuck... Il rampe pour rattraper le portable qui a glissé un peu plus loin, écran brisé, laissant apparaître quelques messages qu'il ne lira pas avant le lendemain. Le dos claque contre un bâtiment, échoué là, la tête levée vers les étoiles qui elles non plus, ne viendront pas l'aider ce soir. Rire qui s'extirpe de ses lèvres, ses mains tremblent alors qu'elles se portent à son visage, essuyant comme un enfant les larmes qui coulent comme des rivières inondées. I don't even know where i am... Why am i this sad? Ses paumes frottent ses pommettes, encore et encore, incrustant la saleté de la ville, de ses ordures, de la drogue qu'il a touché, mélangé à un peu trop d'alcool. Le dégout remonte jusque dans sa gorge, se penchant sur le côté pour vomir ce qu'il a ingéré plus tôt. Un café à peine avalé, pas l'ombre de nourriture, juste de l'alcool, des fluides que son corps voudrait éliminer pour le sauver, quand il se tire lui même vers un enfer certain.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Pas las, trainant sur le sol à la recherche d'un support, d'un arrêt. Du repos. La journée avait été longue, trainante et fatigante. L'envie de dormir se faisait ressentir maintenant que son cerveau n'était plus occupé, n'avait plus de stimuli comme elle le cherchait chaque jour. Ses mains fouillant dans son sac pour trouver ses clés, ce trousseau de clé qu'elle avait oublié tant de fois, dormant à l'hôpital comme punition - le repos était inutile. Les trouvant finalement, revelant la tête pour avancer vers son point d'échéance. Une silhouette commençait à se dessiner sous ses yeux, assis ici. Une âme perdue. La surprise se lit sur son visage en le reconnaissant. Petite tête qu'elle avait soigné, petite tête quia vait été sa lumière le temps d'un petit temps, passant des minutes, des secondes ou des heures dans sa chambre juste pour lui faire retrouver ne serait ce que l'esquisse d'un sourire.

S'approchant doucement, s'agenouillant à ses côtés sans le toucher pour pouvoir mesurer l'importante de sa déchéance. Lui qui avait été son soleil le temps de quelques jours, était devenue la même noirceur qu'elle. L'avait elle finalement contaminé avec sa vie si peu attrayante. "No Hauru?" Voix douce, apaisante pour ne pas l'effrayer ou pour lui faire comprendre qui elle était. Sûrement une inconnue qu'il avait effacé de sa vie si facilement. La rayer semblait être une aisance. Ou était elle facilement oubliable? Comme sa petite soeur que son père avait effacé de toute trace de vie. Ses doigts vinrent décoller quelques cheveux de sur ses tempes, douceur présente tandis que l'inquiétude habillait son regard meurtri. Elle ouvrit de nouveau son sac à la recherche de sa bouteille d'eau et de ses mouchoirs, elle en mouilla un doucement avant de venir le passer avec douceur sur le visage d'Hauru pour le nettoyer ne serait ce qu'un peu. "Que fais tu la...si perdu?" Regardant aux alentours, à la recherche d'amis, de personne qui l'aurait accompagné. "Viens avec moi..." Elle ne pouvait décidément pas le laisser ici, mourir sur ce pauvre trottoir. Il y avait assez bien de son âme en peine pour éteindre ce petit soleil qu'il était. Elle lui tendit la main, lui laissant le choix de la prendre, de la suivre même. Si il voulait rester, elle s'assiérait à ses côtés le temps qu'il cède à sa demande.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Il a mal à l'âme, dans cette poitrine, un peu partout. Des douleurs invisibles qui aiment surgirent de nul part pour lui rappeler qu'il n'était pas intouchable, que la faucheuse l'a rattrapé, presque fauché ! Qu'elle a caressé de ses mains froides, sa peau, glaçant son échine, lui donnant un apperçu de ce qui l'attend plus tard. Il s'est accroché à cette vie, à ce quotidien, se battant avec ses souvenirs qui remontaient, encore et encore. Il se souvient à peine du visage de sa mère, flouté sous l'eau dans laquelle elle tentait de le faire disparaître. Hauru était une erreur, une erreur et ils ont toujours su comment lui faire payer. Il aurait préféré tout oublier pour toujours, ne jamais s'en souvenir, vivre dans le déni d'un monde où ses parents étaient simplement décédés. Mais tout est faux. Tout n'est qu'une mascarade, les corps sont putrides, les âmes sont des vies emprisonnées. Et ce soir, c'est différent de tous les autres. Parce qu'il y pense, à disparaître, à ne plus être. Dans le fond de cette rue, dans la fraicheur de la nuit qui enveloppe sa peau abandonnée au beau milieu d'un quartier qu'il ne connaît pas. Il ferme les yeux. Quelques instants, pourtant il voudrait que ça soit éternel. Oh, une voix. Une voix le ramène à la réalité, et il s'y est habituée, à celle ci. Il rouvre les poupières, vision un peu trouble, mais il arrive à la reconnaître, alors que ses lèvres forment un croissant de lune sur son visage. Aino Haruna... Qu'il prononce alors que sa main se lève jusqu'au haut de sa chemise, là où sont nom était marqué sur sa blouse d'hopital, frôlant le tissu avant de retomber. Mon infirmière. Et son coeur se fait presque plus léger, parce qu'elle a pris soin de lui, durant des jours. Avant même qu'il ne se réveille. Avant même qu'il puisse la rejeter. C'était la seule à pouvoir l'approcher, à calmer ses crises, à pouvoir lui administrer tous les soins dont il avait besoin. Alors il ne cherche pas à fuir ni même à se débattre quand elle nettoie son visage, il soupire de soulagement, du bien que l'eau fraiche procure à son être à cet instant, de ce geste doux qui reste encré sur sa peau. Merci... Ses doigts agrippent le bas de son haut, s'accroche à elle comme lorsqu'on s'accroche à un dernier espoir. De peur qu'elle s'en aille, qu'elle l'abandonne lui aussi, au fond de cette rue. J'ai bu... Et j'ai peut être trop consommé de... Drogue. Il la regarde comme lorsqu'on regarde un ange salvateur, se redresse légèrement pour mieux la regarder, mieux la voir sous les lueurs des lampadaires. Hm...? Il se demande, qui voudrait de lui ? Qui voudrait le sauver, le sortir de là ? Qui à part une autre âme à la dérive. Il observe sa main, ses doigts fins, leur blancheur d'argent, avant que les siens viennent les recouvrir, laissant son corps agir seule lorsqu'il se relève, il titube un peu, se retenant au mur de son autre main sans lacher la sienne. On va où..? Qu'il murmure d'une voix qui peut à peine se faire entendre, se laissant faire, les pas suivent les siens sans broncher, sans tenter de fuir, il fixe ses pas, parfois le profil de la jeune femme qu'il a l'impression de connaître depuis toujours. Tu me sauves encore une fois ? Ca va faire beaucoup, comment faire pour te remercier de tout ça...? Hm..? Alors qu'il manque de tomber, trébuchant sur les pavés. Okay, okay, je suis pas tombé ça va... Il rit, relevant sa tête pour regarder les étoiles qui défilent au dessus d'eux. T'es l'une d'elle, ça doit être ça... Un ange gardien... Surement. Quand lui même n'y croit pas, pourtant, encore une fois, elle est là, pour panser ses plaies, sécher ses larmes, quand il cherche à fuir toute sorte de vie. Elle est là.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Le coeur se serrant face à son innocence prononçant son prénom, touchant sa plaque. Son infirmière. Sans aucune idée, cette phrase lui réchauffa le coeur. Quelqu'un venait de la reconnaître, de reconnaître son existence, son importance. Ou tout simplement de ne pas avoir été un souvenir effacé, une personne déchet qui n'avait pas d'importance dans la mémoire d'autrui. Pour une fois dans sa vie, elle a eu une preuve de plus que son existence avait apporté quelque chose. Ou elle avait été assez nécessaire pour être rappelé. Elle était un souvenir important. Son sourire s'attendrit un peu plus, comme toujours à son contact. "Oui c'est moi." Réponse factuelle, comme pour le laisser se connecter à ce moment précis alors que ses joues devenaient plus propre, plus douce et plus enfantine. Ou alors avait elle simplement décidé de l'infantiliser, ne voyant pas l'homme sous cet carapace brisée. La fugi le laissa s'accrocher, reconnaissant cette main appelant à l'aide, cette solitude certaine qui était reconnaissable entre milles. Et comme elle aurait rêver petite, elle le laissa s'agripper, acceptant d'être cette main tendue pour balayer ses démons le temps d'un soir, le temps d'une nuit ou le temps d'une vie si il avait besoin. Un léger soupir sortit de ses lèvres en entendant le contenu de son estomac. "As tu mangé quelque chose? Au moins dans la journée?" Probablement pas pour que le cocktail soit aussi explosif. L'aidant à se lever et se préparant à le rattraper alors qu'il semblait tomber, elle le ramena un peu plus vers elle pour être certaine que ses pas soit stable, sa main dans la sienne. "On va chez moi. Je vais te préparer à manger. Quel est ton plat préféré?" Elle espérait sincèrement avoir les ingrédients pour lui préparer, sinon, elle essaierait de faire une dérive. Quelque chose. Peut être quelque chose de chaud pour recharger son côté solaire et le faire quitter la froideur de cette nuit éclairé par la lune. "Comment me remercier?" Elle fit mine de réfléchir avant de souffler comme si c'était un secret entre eux. "Garde juste ton sourire solaire et croque la vie à pleine dent pour nous. Un de nous doit être un soleil...et tu es prédestiné à l'être." Elle lui caressa tendrement sa main de son pouce avant de paniquer en le voyant trébuché. Son coeur loupa un battement avant d'être rassuré. Haruna s'arrêta pour le laisser observer le ciel avant de rire. Premier de la journée. Léger mais doux. Et présent. "Je peux t'assurer que je ne suis pas un ange gardien mais je peux l'être pour toi." Si cela pouvait l'apaiser. Elle glissa son bras autour de ses épaules pour qu'il puisse s'appuyer et lia sa main libre avec la sienne pour ne pas qu'il perde le contact alors que son autre bras passa autour de ses hanches. Elle l'amena jusqu'à chez elle avec plus ou moins de difficulté. Haruna l'amena vers la salle de bain et le posa sur une chaise. Elle prit un gant de toilettes et vient le débarbouiller, le nettoyant de toute cette saleté. Une fois à peu près satisfaite, elle passa une main dans ses cheveux. "Et voilà...tout propre, tout beau." dit elle avec un petit rire. "Allons dans le salon, le canapé sera agréable pour toi. Et je vais te donner à boire et à manger, un peu d'accord?" Accroupie devant lui, ses mains sur ses genoux alors qu'elle caressait ses mains avec douceur pour l'apaiser, calmer ses maux et absorber ses démons. Un des deux devait porter un fardeau. Et ça serait elle.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Sa voix résonne dans son esprit à cause des substances, et la vieille sorcière dans son crâne ne cesse de lui briser les tympans, et il supplierait les dieux pour que cette douleur s'arrête, celle ci comme toutes les autres qui hantent son corps, ne font que le dévorer petit à petit, minute après minute, et les secondes ne sont que des coups de poignards. Il s'accroche à des corps, des âmes, sans même reconnaître leur visage, ou bien même leur voix. Mais Haruna, ah, il l'a gravé dans son esprit à jamais, quand il pensait que tout le monde l'avait abandonné, qu'il n'y avait plus que les fantômes du passé. Il se souvient de sa voix au réveil, la première qu'il a entendu, celle qu'il entend encore une fois aujourd'hui, comme si elle était vouée à être là, à ses côtés, pour le ramener sur la terre ferme. Je me souviens pas... Je crois pas, désolé. Mais j'aime bien les nouilles... C'est parfait ça... Qu'il souffle comme l'on confie un secret, car il sait qu'il n'aurait pas dû sortir le ventre vide, ou bien sortit tout court. Ni même boire, se droguer de nouveau. Mais qu'est ce qui l'empêchait de le faire ? Rien, plus rien. Ses seules raisons se sont envolées, brisées comme l'on brise un vase quand il s'échappe des mains. Dans son monde, il ne reste plus que lui, car incapable de voir les lueurs qui tendent leur main. Il se noie, laissant laisser s'échapper de ses poumons pour laisser place à l'eau salée. Sourire ? Ah, je n'ai plus aucune raison de le faire. Tout est gâché, par ma faute. Il réfléchi, pense un instant aux mots qu'elle vient de prononcer alors que son visage se tourne de nouveau vers le sien. Toi., main qui tremble sous l'effet de la drogue, pointant la jeune femme, surtout, son visage. Toi, tu dois sourire. T'es là tu euh... Tu passes ta vie à soigner les gens alors que je suis sûr que la moitié vont même pas se souvenir de toi. Tu mérites pas parce que... Le hoquet le stop un instant, faisant sursauter ses épaules avant qu'il ne reprenne. Parce que des gens comme toi, y'en a plus beaucoup. Alors tu dois sourire, sinon je vais pas avoir envie de sourire. On va faire un deal, comme ça... Comme ça, ça m'arrange. Qu'il glisse alors qu'elle le laisse s'arrêter, changeant leur position pour qu'il puisse s'appuyer sur elle, chose qu'il ne fera pas vraiment, de peur de d'abîmer cet ange tombé du ciel. Sa tête se posant contre la sienne pour le reste du chemin. Mon ange, hm, y'a beaucoup de choses à réparer. Les yeux à moitié fermer, il ne se rend pas compte d'où ils sont avant de se retrouver dans la salle de bain, la blancheur des murs et la lueur qui faisant peu à peu reprendre ses esprits. Tout comme les gestes doucereux contre sa main, une moue boudeuse sur son visage. Pourquoi tu fais ça ? Les mèches retombant sur son visage, celles qu'elle venait remettre en arrière comme on le ferait sur un enfant, pour le rassurer, l'apaiser, simple geste d'affection. Ses doigts s'accrochant aux siens alors qu'il se penche un peu plus vers elle, chuchotant pour que même les démons ne puissent entendre ses paroles. Je peux rester un peu ? Je veux pas rentrer, il y a trop de choses là bas qui font... Mal. Kenma, leurs souvenirs, l'odeur de sa chambre autrefois partagée avec lui, leurs affaires, leur cocon, alors qu'il venait à tout fuir, pour presque tout oublier tant les blessures de son coeur le faisaient souffrir, encore et encore, à répétition. Hauru a tué leur amour, à tué leur être. C'est de sa faute, et il se dit qu'il aurait dû périr au moment où la lame à transpercer sa peau. Pourquoi tu m'as sauvé la vie ? Les souvenirs de sa mère lui reviennent, et si seulement à cet instant, il avait cessé de respirer ? Peut être que la réalité serait différente. Je gâche tout ton travail en essayant encore une fois de mourir, non...? Il baisse la tête, soupire un instant, oui, il gâche tout. Tout ce qu'il a fait pour lui. Tout ce que les autres ont fait pour lui. Des fois j'imagine la vie si j'étais... Tu sais... Au fond du cercueil. Et c'est pas très joli à voir.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
L'inquiétude serrant son coeur dans un étau, différent de sa douleur silencieuse dont elle a l'habitude de cacher. Ses émotions se permettaient de s'exprimer, comme si en présence d'Hauru, rien ne pouvait lui arriver, personne ne pourrait la juger. Elle pouvait juste s'inquiéter pour ce jeune homme qui souffrait, qui criait à l'aide au point que rien ne semblait être retenu. Pas même son plat favori. "Des nouilles? On fera des nouilles alors." Au moins, ça, elle était certaine d'en avoir. Elle lui ferait un petit truc à côté, de quoi le rassasier un peu plus. "Es tu végétarien? Ou as tu des allergies? Que sais je?" Des questions pour savoir ce qu'elle pouvait faire et travailler sa mémoire. Le focaliser sur le moment présent et non ses démons qui virevoltaient autour de lui pour l'amener plus profondément dans leur noirceur. Ses réponses s'assombrirent et Haruna comprit qu'elle avait trouvé une deuxième âme en peine. "Alors souris pour moi?" Etait elle une réelle raison valable de sourire? elle ne pensait pas. Mais la suite lui fit perdre ce mince sourire qui ornait ses lippes. Si pleurer faisait partie d'elle, il était certain qu'elle serait en larmes. Il avait décoché une flèche, la touchant en plein coeur. Si on dessinait souvent cet acte avec de l'amour. Elle le représentait actuellement plus comme de la salvation. Il venait d'appuyer sur ses maux silencieux, vibrant en elle prête à la dévorer chaque seconde. Il venait de tuer une partie du poison qui vivait en elle. Si pleurer était possible pour elle, elle ne serait qu'une demoiselle en détresse, inconsolable. A la place, elle resta stoïque, son visage dépourvue d'émotion quelconque, son corps raidit sous le rejet. Il ne pouvait dire vrai. Et pourtant, il avait dit tout ce qu'elle rêvait d'entendre. Déglutissant comme pour faire partir ses aguilles qui se bloquaient dans sa gorge, elle regagna ce léger sourire, bien plus parlant qu'elle. "Alors sourions à deux... Un deal était passée, lui montrant son petit doigt pour une pinky promise. Elle laissa nouer le sien pour sceller l'accord. Le tiendrait elle? Elle n'en savait rien. Mais Haruna espérait que Hauru le penserait, ainsi, il éblouirait le monde avec sa lumière.
"Ne t'inquiètes pas Hauru...tu n'es pas cassé...juste fissuré, il suffit de travailler un peu dessus et tout ira bien." Douceur prononcée, elle en était certaine. Il était plein de vie, il méritait le monde, la vie, il méritait le bonheur qui viendrait sonner à sa porte pour lui offrir des opportunités. Pour Haruna, tout le monde méritait de sourire, la souffrance n'étant que passagère mais nécessaire pour profiter et croquer à pleine dent dans la joie qu'offrait la vie.
Cela serait mentir de dire qu'elle avait une réponse toute faite à sa question. Pourquoi? Parce qu'elle aurait voulu qu'on la sorte de la quand dans la rue, elle déambulait, l'âme en peine. Parce qu'elle aurait aimé qu'on la tire dans la lumière quand son monde s'était écroulé. Parce qu'elle aurait voulu qu'on lui murmure des mots doux pour lui montrer que la vie n'était pas qu'un poison. Parce qu'elle aurait voulu qu'on lui témoigne de la tendresse quand seule la solitude répondait à sa voix. Baissant les yeux, ne pouvant rester accrocher à son regard si brutalement honnête. "Pourquoi je ne le ferais pas?" Elle fuyait Haruna. C'était toujours plus simple de fuir. Son mouvement la fit le regarder de nouveau, son coeur se brisant plus qu'il ne pouvait. "Reste autant que tu le souhaites Hauru..." Etait ce réellement bien de faire ça? Ne devrait elle pas l'aider à trouver son monde? Mais sa supplice ne l'aidait point.
Ses paroles font écho à son âme. Ô Haruna quelle douce hérésie. Qu'as tu fait à la vie pour voir ton propre miroir? La jeune femme se leva et emprisonna le garçon dans ses bras, entourant sa tête pour le serrer contre elle. "Hauru...Je ne sais pas ce que tu vis ni même ce qui te blesse. Mais je te promets une chose...Je te promets que je viendrais te sauver à chaque fois." Ou se sauvait elle par la même occasion. "Je te promets que la vie t'attend. Ce cercueil n'est pas prêt de venir. On a fait un deal rappelle toi? Je souris tu souris. Mais comment je pourrais sortir si mon petit soleil venait à s'éteindre éternellement?" Sa voix se brise légèrement. Première trace d'émotion venant de sa part.  "Je te promets Hauru...que tout va bien se passer. Je te promets que peu importe ce qui se passera, tu retourneras briller comme tu le mérites..." Elle le décolla doucement, pour la première fois, ses yeux étaient légèrement larmoyants. Ses mains ses glissèrent sur les joues du jeune homme. "Hauru...je te promets de te trouver une safe place...peu importe comment cela se passe...tu n'es pas seul petit soleil."

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Le brouillard est épais, il ne voit à travers, que des mirages, des semblants de visages qu'il peine à reconnaître. Tout est flou, tout devient trop flou et il a du mal à se raccrocher à cette réalité cruelle, celle où on a jamais voulu de lui, où son existence n'est juste qu'une erreur que l'on aurait dû rectifier comme l'on efface à la gomme les traits crayonnés. Mais lui, les cicatrices sur son dos ne pourront jamais partir, et s'il a longtemps oublié leur provenance, à présent, elles brûlent, lui font trop mal pour qu'il puisse l'ignorer. Et qui pourra le comprendre ? L'écouter ? Ah, il aurait aimé avoir une famille normale. Normale ? Pourtant ça n'a pas de sens dans sa tête. Rien n'est assez normal, rien ne l'est tout court. Alors il aurait aimé un peu d'amour, un peu d'affection. Maintenant, il sait juste qu'il n'a jamais eu de place dans le coeur de ses parents, alors comment croire qu'il y aura un jour, une place pour lui dans la vie de quelqu'un ? Hauru avait soufflé un peu plus tôt qu'il mangeait de tout, allergique à rien, encore moins à la viande qu'il adorait dévorer chaque jour. Il aurait aimé lui dire que sourire, c'était facile. Mais ça, c'était avant. Avant que la lame froide s'enfonce dans son abdomen, déchirant sa peau, ses émotions, alors que le sang chaud recouvrait ses mains tremblantes. Il y a cru, ce soir là, que la faucheuse avait enfin eu raison de lui. Et secrètement, il lui aurait glissé un merci, avant de s'envoler à ses côtés. Mais on ne peut jamais réparer une fissure, ça reste là. Et un jour... Il mime de ses mains. Boom, ça éclate. Et lui n'attendait plus que ce moment, pour qu'enfin ses pensées prennent fin, qu'on lui fiche la paix. Ah, il se demande comment il va faire maintenant. Comment va-t-il continuer à aller en cours, à parcourir ces couloirs quand on le dévisage, on le pointe du doigt, celui qui a survécu, qui est tombé dans le coma. Celui que l'on attendait toujours rire et qu'on voyait sourire à chaque minute. Il n'en restait plus que son ombre. Et dans celle ci, il s'y noyait. Mais soudainement, une main l'attrape, le remontant à la surface. Il risque un peu, de nouveau. Il revient sur terre, dans les bras d'une chaleur qui lui a manqué, dont il a été privé si longtemps. Haru-.. Mais il se tait, laisse la place aux mots de la jeune femme, laissant d'abord ses bras retomber le long de son corps, avant qu'il ne s'enroule autour de sa taille, s'accrochant à son dos. Son paroles transpercent son coeur, le regard qui s'ouvre un peu plus alors que les larmes naissent et viennent couler en rivières le long de ses joues, lèvre inférieur mordue. Il s'accroche à elle comme on s'accroche à une bouée de sauvetage. La douleur dans sa poitrine semble disparaître le temps de cet instant alors que ses épaules tressautes des pleurs qui s'échappent du garçon. Et lorsqu'elle se recule, le laissant découvrir l'émotion dans son regard, sur ses joues, il vient essayer, presque en panique, les larmes d'Haruna, de ses doigts maladroits. Non, non... Ne pleure pas s'il te plait. Quand lui même ne pouvait pas retenir les perles salées. Tu peux pas me sauver encore une fois. Tu peux pas, tu peux pas faire que ça. Sa voix craque. D'habitude, c'est lui qui sauve tout le monde. C'est lui qui tire les autres à la surface. Et ce soir, c'est lui qui a coulé. Alors ses bras se referment de nouveau autour de ce corps frêle, étouffant ses pleurs contre son épaule comme un enfant le ferait après une bêtise. Pardonne moi. Qu'il demande avant tout. J'avais même pas vu à quel point tu étais aussi fissurée. Une main caresse le haut de sa tête, ses doigts s'enroulent dans la chevelure brune, les laissant glisser lentement. Sauve moi. Mais à une seule condition. Il se recule de nouveau, collant son front au sien. Je te sauve aussi. Car si je dois sourire, tu le dois aussi. Si je dois rire, je veux que ça soit à tes côtés. Et si je brille, je veux que tu m'éblouisse. Deux âmes brisées, à jamais liées.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Peut être que son innocence enfantine la laissait sombrer, s'attachant un peu plus à ce gosse des rues, à ce gosse qui mimait des explosions alors que le sujet était plus qu'important. Attrapant doucement ses mains pour les coller ensemble. "Alors j'ai choisi les bonnes études...je sais réparer les fissures sans laisser de cicatrice apparente." Parfaite illusion à son métier, s'inventant magicienne dans la réalité. Mais elle était certaine Haruna, elle pouvait le faire pour lui. Pour tout le monde qui entrait à son contact. Pour toute personne qui le méritait. Et Hauru le méritait.
Et les émotions prirent le dessus. Si le robot Haruna, incapable de savoir comment agir, réagir aux émotions des autres. La voilà implosant de l'intérieur pour étouffer Hauru de divers émotions, de diverses paroles qu'elle aurait qu'on lui souffle. Et si au début il était surpris, peut-être même dégoûté, que pouvait elle en savoir, elle le sentit rapidement réceptif. Et à ce moment-là, Haruna le savait, elle avait réussi le tirer à flot le temps d'une soirée, elle avait réussi à ouvrir une lumière, une brèche dans cette mer si dense. Haruna avait réussi sa mission. Ou du moins, le pensait elle. Elle était elle même en train de couler, découvrant pour la première fois combien elle était fissurée. Son bébé. Sa vie. Son passé. Tout, tout lui revenait en tête. Toutes les scènes se déroulaient dans sa petite tête comme pour lui demander de quel droit elle voulait sauver Hauru? De quel droit pensait elle pouvoir réussir à le faire? N'était pas plus un poids accrochée à une cheville qu'une aide? N'allait elle pas plus embarquer Hauru dans ses eaux troubles, le laissant mourir petit à petit avec elle alors que son envie n'était que de lui donner de l'oxygène?
Et avant même qu'elle ne put réagir, Hauru avait aussi vu sa brèche, paniquant. Paniquant pour elle, s'inquiétant pour elle. Pourquoi? Pourquoi le faisait il? Elle n'était pas apte à recevoir ce genre d'attention. Elle n'était même pas autorisée à pouvoir être aider. Pas quand elle n'avait pas pu sauver son bébé. Pas quand elle avait été la principale cause de sa disparition. Elle ne méritait pas Haruna. Elle ne méritait rien du tout. Ni de sourire, ni de pleurer. Rien. Elle devait être le néant, comme le trou béant qui était en plein de son coeur. Comme la noirceur de la nuit, elle devait être vide. Les étoiles, la lune, le soleil ne pouvaient baigner son monde. Hauru ne pouvait baigner son monde de sa joie de vivre partie. Il devait la regagner pour qu'elle puisse retrouver le cap. Celui de le laisser une fois qu'il irait bien. Il devait redevenir ce phare dans cette eau trouble. Hauru devait briller de nouveau pour qu'il puisse retrouver son quotidien seul et se lyncher de ses erreurs. Sauver? Pouvait elle être sauver même? Fermant les yeux sous sa douceur soudaine, cherchant à calmer ses larmes qui ne faisaient que couler. Mais elles lui montraient surtout qu'elle ne les avait pas laissé assez s'exprimer. Un soubresaut la prit alors qu'Haruna tentait de se calmer un peu plus. La chaleur du front d'Hauru lui permettait de rester connecter à ce moment. "Penses tu pouvoir le réussir Hauru? Je ne suis pas fissurée." Elle ne reconnaissait pas sa voix brisée, elle ne reconnaissait pas cette voix rempli de tristesse, de douleur. "Je suis en miettes Hauru, on ne peut me recoller." Personne ne le pouvait. Elle le regarda finalement, venant caresser ses joues, effaçant les traces de larmes qui étaient passées. "Je te sauverais Hauru. Car tu as tout pour être sauvé petit soleil." Léger sourire sous ses larmes. "Et si tu me sauves, tu auras réussi l'impossible. Mais si tu n'y arrives pas. Ne te retourne pas et avance sans regret. La vie est bien trop vaste pour que tu t'accroches à une âme brisée comme la mienne." Caressant sa joue avec tendresse, n'ayant toujours pas décollé son front du sien, cherchant ses dernières sources de chaleurs avant de se reculer. Elle se releva et évita son reflet dans le miroir. "J'ai des nouilles à te préparer, si tu veux te laver, tu peux Hauru, fais comme chez toi..." souffla t elle avec douceur, attrapant un mouchoir avant de lui en tendre un. Elle sortit de la salle de bain, cherchant toujours à calmer ses émotions. Elle devait s'occuper l'esprit comme elle le faisait toujours. Et surtout, elle devait s'occuper d'Hauru. Haruna avait fui, voulant taire son envie d'être dans les bras du garçon, un câlin, sans arrière pensée, mais sa chaleur corporelle l'avait attiré, comme si cela pouvait apaiser ses mots silencieux devenus si bruyant. Serrant le poing, ses ongles se plantant dans sa paume au point de sa faire saigner. Elle cherchait à calmer ses émotions. Cuisiner. C'était ça qu'elle devait faire. Cuisiner.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Lorsque l'on meurt, il ne reste plus rien que de la chair et quelques souvenirs qui trainent dans les mémoires. Il ne reste plus que des illusions imparfaites, des sourires amers sur les visages et de la tristesse. Hauru a toujours détesté ce sentiment. Il s'en souvient, lorsque son grand père s'est envolé, il n'y avait plus rien de joyeux dans ses veines, dans son esprit. Il pensait que c'était la fin, pourtant tout s'est remis à briller, plus tard, bien plus tard. Alors pourquoi n'arrive t-il pas à y croire aujourd'hui ? Il manque une lumière, cette lueur d'espoir qui l'avait gagné autrefois. Il manque une chose qu'il n'arrive pas à retrouver, car il a repoussé tout le monde, encore et encore, jusqu'à s'isoler pour se mettre en danger, comme pour défier la vie, les lois de la nature. Qu'on l'attrape, si seulement ils arrivent à s'emparer de son âme déchirée. Des cicatrices, il y en a partout sur sa peau, même sur son coeur. Des batailles silencieuses, des bagarres de jeunesse, des aventures dans les bois, la ceinture de son père, les cigarettes de sa mère éteintes à même sa chair. Il y en a trop, tellement qu'il ne peut plus les compter. Alors, est-il seulement fissuré ? Ou lui aussi, s'est-il brisé en miettes il y a des années, ne laissant qu'une vulgaire pièce de théatre se jouer de sa vie. Ah, il y pense, encore et encore, à ses mots qui tournent en boucle dans sa tête. Il rit, légèrement, rictus aux coins de ses lèvres. Tu doutes de moi ? Rien n'est impossible, surtout quand on s'appelle No Hauru. alors qu'il se montre du pouce, alors qu'il a certainement la pire apparence du monde ce soir. Je suis peut être pas une infirmière talentueuse comme toi mais... Ne doute pas. Car des plaies, il en a renfermé plus qu'on ne peut le croire. Il a panser des blessures qui ne venaient pas de lui, qui n'étaient pas sur lui. Il a passé sa vie à ça, être un soleil pour soigner le monde des souillures, des démons, sauver ces âmes en périls. Je vais y arriver. Crois en moi. Même si je suis un peu drogué ce soir et que l'alcool tourne et me donne envie de vomir... Enfin là, là ça va un peu mieux je crois... Mais crois moi. C'est une promesse, et tout le monde sait que je ne brise jamais une promesse. Alors que leur contact se brise, il lève le regard vers elle puis sur la douche et le placard qu'elle lui indique. Il hoche la tête sans dire un mot de plus, la laissant quitter la pièce alors qu'il se relève maladroitement, laissant les vêtements glisser sur sa peau, laissant les plaies d'autrefois apparaitre alors qu'il se glisse sous l'eau chaude, brûlante, comme une envie de savoir qu'il existe, que ce moment est réel pendant que l'eau dévale sur son crâne, ses épaules jusqu'à ses pieds. Il plaque ses cheveux en arrière alors qu'il relève la tête. Rien n'est jamais impossible, hm, grand père ? Si je ne peux pas être sauvé, je peux au moins tenter de sauver quelqu'un d'autre... J'espère y arriver, comme ça, je pourrais peut être te rejoindre en paix, quand tout le monde sera en sécurité et heureux. Il sourit tristement, à peine conscient de ses propres mots.
Les vêtements sont enfilés, ils sont bien plus confortable que ceux qu'il portait, devenus sales après avoir baignés dans la rue. Timidement, un mot qui ne colle pourtant pas à sa peau, il sort de la salle de bain pour découvrir un bout de l'appartement, se dirigeant vers la cuisine où il entend du bruit. Besoin d'aide ? Il s'approchait sans aller trop loin, pour pas l'effrayer alors qu'elle semblait dans ses pensées. Il était là, debout dans un endroit qu'il aura sûrement oublié demain, ne sachant quoi faire, ni quoi dire. Mais au fond de lui, il sait qu'il n'oubliera pas sa promesse. Merci... De faire tout ça... Je veux dire, tu as déjà sauvé ma vie à l'hôpital et encore une fois ce soir je pense. Alors merci... Tu n'étais pas obligée non plus de me ramener ici alors que j'ai tout fait pour finir dans cet état. Désolé. Merci, Haruna. Retrouvant un peu de ses esprits, jamais assez cependant, il s'incline vers elle pour la remercier, respectueusement, comme chaque âme qu'elle sauve devrait le faire.

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Haruna le robot, Haruna sans émotions. Elle en avait presque oublié ce que ça faisait d'en ressortir, de laisser parler ses sentiments, de ne plus laisser son cerveau prendre le contrôle mais laisser parler son coeur. Et diantre qu'il en avait des choses à dire. Toujours plus douloureux qu'autre chose, des phrases à en déchirer plus d'un. Avait elle prévu de craquer devant Hauru? Non. Avait elle même prévu de craquer devant quelqu'un? Absolument pas. Serait ce la l'un des pouvoirs du jeune homme ? Ce petit soleil qui savait faire rire n'importe qui? Haruna n'en avait aucun doute mais de le voir réussir à faire sortir ses propres émotions étaient surprenant. Et sous ses larmes, sous son regard perdu de ressentir tout ce qu'une personne pouvait ressentir. De ressentir ce qu'elle ressentait, un rire s'échappa de ses lèvres. Léger, doux. Mais présent. Elle secoua doucement la tête devant sa certitude de réussir. "Sincèrement, je suis certaine que tu aies le meilleur médecin des maux." Le sourire légèrement présent, elle imaginait le jeune Hauru émerveillait tout son monde grâce à sa personnalité, sûrement une spontanéité incroyable et peut-être des bêtises en tout genre. Haruna l'imaginait mais elle était presque certaine que c'était la réalité. Tout ça, c'était lui. "Personne ne droit briser des promesses...je ne briserai pas la mienne non plus." Pour lui au moins, elle ferait l'effort. Après tout, il se montrait à l'écoute d'elle. Cela faisait si longtemps que quelqu'un n'avait pas été présent pour elle-même. Et pour ça, elle ne pouvait que l'en remercier. Même si cela ne durée qu'une nuit. Elle lui en serait reconnaissante. Mais avant tout ça, elle voulait fuir. Fuir de ce jeune homme qui lui promettait douceur et chaleur, peu importe ce qu'il pouvait dire. Fuir ses sentiments qu'elle s'était pourtant si bien contenté d'entrer dans une bouteille qui avait explosé. Elle devait en créer une nouvelle et vite.
La cuisine lui permettait de tout oublier, de ne rien voir et de faire. Des mouvements répétitifs, une logique sans faille. C'était de ça dont elle avait besoin. Et alors qu'elle s'était enfin remise dans son petit monde. Sa voix perça sa bulle, la faisant légèrement sursauter, manquant de se couper le doigt. Elle le regarda surprise avant de se souvenir. Oui, Hauru était la. "Non ne t'inquiètes pas, installe toi dans le canapé, j'ai mis une bouteille d'eau et un verre sur la petite table..." Au moins, il pourrait se reposer et faire disparaître l'alcool ou la drogue de son corps. Il avait meilleur mine mais elle voyait bien que les effluves étaient toujours présentes.
Et comme le magicien qu'il était, elle fut surprise de ses remerciements, de ses mots doux. Voulant le faire se relever, elle se coupa, laissant échapper un léger cri. Elle ne fit pas attention plus à ça pour rapidement venir le relever. "Hauru relève toi...ne t'incline pas autant." Parce qu'elle n'avait rien fait de spécial et elle n'était pas certaine des remontées. "Je le fais par plaisir. Puis sincèrement, tu étais sous ma porte...peut-être était ce la le signe d'un destin. Je devais te retrouver maintenant et t'aider à faire un pas dans ta vie." Elle fit attention de ne pas le tâcher de sang, fichu doigt. "Je ne mens pas quand je dis que tu es un petit soleil, c'était mon petit plaisir quotidien de venir dans ta chambre, prendre soin de toi ou tout simplement passer un petit temps. Tu es un petit soleil, un véritable soleil. Et si je dois être la lune qui éclaire tes nuits Hauru, je le ferais." Sa bouteille d'émotion menaçait de nouveau d'exploser. Mais c'était plus fort qu'elle. Elle voulait prendre soin de lui et lui montrer les pas de sa vie. Le monde entier l'attendait. Et peut-être que dans un coin de sa tête, elle voulait se faire pardonner de ne pas avoir été la pour Nanami. Peut-être. "Alors prends soin de toi No Hauru. Et continue de briller dans ce monde bien trop sombre pour toi."

( 18.06.23 · outfit )

Haunted
Il remonte à la surface, petit à petit, ses mains se tendent vers d'autres, et non plus le vide qui semblait l'attendre. Il n'est pas seul et il ne l'a jamais été, pourtant il peine toujours à le réaliser. A le comprendre. Hauru a été abandonné, mais jamais par ses ami.e.s, jamais par ceux qui l'ont aimé et qui continuent aujourd'hui. Haruna lui rappelle tout ça, qu'il y a une vie après les ténèbres, qu'il n'y a pas que les noirceurs des abîmes, mais aussi les rayons d'un soleil puissant. Il est ce soleil, celui qui n'a jamais cessé de briller pour les autres. Alors c'est difficile de le faire pour lui même, aujourd'hui. Car à quel prix ? Quand il ne croit plus en plus, ni même en ce bonheur qu'il peut apporter. Non il n'y croit plus. Alors pourquoi Haruna lui prouve le contraire ? Instaure cette chaleur au creux de sa poitrine quand il pensait que le monde était devenu froid, vide et cruel. Et durant ce bref instant, il l'observe cuisiner avant de déranger sa paix. Elle a bien des secrets, tout comme lui, et ils ne sont pas si différents que ça, il s'en rend compte alors que la drogue et l'alcool font encore tourner sa tête. Merci, je devrais boire de l'eau oui... Il sourit, ironiquement, à croire qu'il était en train de reprendre ses esprits. Mais lorsque ses mots s'échappent comme un semblant d'espoir, quand il s'incline pour la remercier, il bouleverse tout, une nouvelle fois. Sentant ses mains sur ses épaules pour le relever alors qu'un cri venait de s'échapper. Fronçant les sourcils, il essayait de lui couper la parole mais elle ne s'arrêtait pas, alors qu'il prenait se main blessée dans la sienne pour tenter d'en essuyer le sang qui s'écoulait de la plaie. Ne me dis pas ça quand tu ignores ton propre bien, que tu ne fais pas attention à toi. Il releva la tête de la jeune femme avant de remettre quelques mèches derrière son oreille pour voir un peu mieux son visage. Laisse moi faire aussi... Laisse moi prendre soin de toi même si ma tête est ailleurs. La tirant doucement avec lui, il passa son doigt sous l'eau froide pour arrêter le saignement, caressant avec légèrement sa peau pour la nettoyer. Tu as de quoi te désinfecter ? Dis moi où trouver ça, je peux le faire. Et il sait qu'elle s'apprête à le contredire, à tenter de fuir, de s'envoler. Ne dis rien. Laisse moi juste prendre soin de toi. Tu as tellement fait pour moi, laisse moi au moins faire ça. D'accord?  Il la regarde, droit dans ses yeux, plongeant son regard dans le sien alors qu'un léger sourire se dessine pour la rassurer. Tu brilleras aussi. Crois moi. Plus que n'importe qui.