Le village Ryū, Uminomiya, se situe au Nord-Est de l’île de Tenchijima. La partie émergée semble plutôt sommaire : commerces et maisons bordent la plage et donnent un effet d’accumulation mêlant bâtiments anciens et rudimentaires avec ceux, plus modernes, construits par les générations futures. Les habitations, à l’écart sur la jetée, sont principalement pourvues de pilotis. Quant à la partie immergée du village, elle n’est accessible qu’à ceux qui savent gagner la confiance de ses habitants : lieux sacrés et repaires d’activités illicites sont soigneusement dissimulés à l'œil non-habitué grâce à des sortilèges.

Spectacle naturel dans la forêt tropicale, la Cascade aux Bénitiers (en Japonais, Shako no Taki) est un lieu pittoresque, devant son nom à sa forme unique ; l’eau dévale une formation rocheuse ressemblant à un escalier de grands bassins de calcaire. Chacun de ces bénitiers géants est assez grand pour accueillir entre trois à dix baigneurs, et la couleur immaculée de la roche donne à la surface de l’eau une teinte bleu turquoise d’une pureté exceptionnelle. Attention cependant à ne pas glisser… Des microcosmes uniques à Tenchijima vivent dans les bassins, et à la nuit tombée, tout s’illumine par bioluminescence, dont les couleurs changent selon la météo de la saison - en faisant des sujets d’étude de la faune et flore locale de Tenchijima uniques et très observés.

Situé au coeur de la forêt tropicale, cet ancien sanctuaire est dédié à Tatsumi Kosuzu, fondatrice de la communauté ryū. Le sanctuaire, construction de pierre et de bois envahi par les mousses et les plantes sauvages de la forêt, est bâti sur le modèle shinto, et est un lieu de culte sacré pour les populations de Tenchijima. Il abrite le tombeau vide de Tatsumi Kosuzu, ou Kosuzu-sama depuis sa mort, son corps ayant été rendu à la mer il y a bien des décennies. Les habitants de l’île voient généralement d’un mauvais œil les visites des citadins et touristes au sanctuaire, conséquence des différends historiques entre les deux villes. Le sanctuaire est précieusement gardé et surveillé pour éviter tout conflit diplomatique. Avant d’y pénétrer, comme pour tout sanctuaire shinto, il est d’usage de se laver la bouche et les mains au chōzuya (petite fontaine bénie, ici naturellement creusée dans la roche). Les fidèles viennent se recueillir en sonnant la cloche après une offrande de quelques dama à l’autel, prières rythmées de claquements de mains, et peuvent également y laisser des vivres ou y allumer un bâtonnet d’encens purifiant.

Cette superbe caverne immergée sous la falaise est uniquement accessible à pied, à marée basse depuis la plage. Lorsque la lumière du soleil frappe lors de la Golden Hour, les parois de la caverne et la surface de l’eau prennent des teintes variant du vert d’eau au violet, en passant par un vaste éventail de bleus. Si la traduction anglophone a volontairement atténué la tristesse de la légende autour de cette caverne, elle doit son nom à un jeune couple de l’ère des Fondateurs. Leur amour n’ayant jamais été accepté par leurs familles, l’une citadine et l’autre originaire de Tenchijima, ils se sont cachés au creux de la caverne et ont fatalement attendu la montée des eaux - emportant leurs dépouilles à la mer, main dans la main pour l’éternité. Une issue de secours a été creusée depuis dans la roche afin d’éviter les accidents malheureux, et la caverne protégée des marées par un sortilège, ouvrant les lieux aux curieux en toute sécurité.