- Invité
CW et TW
Océan de mystères, Niji se serait noyé dans ses bras s'il avait pu, seulement une dernière fois pour se rappeler de son odeur, de la douceur de sa peau, de la beauté de son sourire sous les rayons du soleil, quand l'été s'approchait, jusqu'à en réchauffer les corps. Coquillages abandonnés sur les plages maintenant lointaines, coeur serré dans la poitrine, trop jeune pour en connaître les douleurs d'amour. Kiko est un fantôme dans sa vie, au quotidien. Il traine en lui comme une vieille blessure qui ne cicatrise pas. Comme un amant laissé à l'autre bout du pays, un au revoir qui sonnait comme adieu ;
Mais il voulait toujours de lui.
Il pourrait décrocher toutes les étoiles des cieux, pour avoir une chance de le revoir, juste une fois.
Une dernière fois.
L'amour d'un été qui durera toujours.
Niji est un mystère, lui aussi. Le sourire toujours gravé sur ses lèvres qui aiment trop charmer, s'enticher des corps qui ne feront jamais soulever sa poitrine. Il est le soleil, tombé amoureux de la lune. Lui qui n'aime pas la nuit, il s'engouffrerait dans ses ténèbres afin de passer l'éternité à ses côtés. Radieux, il est un éclat trop lumineux pour les yeux fragiles, un rire trop fort, l'énergie qui ne le quitte jamais. Il porte bien des masques, ô glorieux manipulateur. Petit trône qu'il occupe comme un roi sans pouvoir, mais il aime s'en persuader. Et rien ne pourrait le déchoir. Rien.
Rien sauf lui.
Et peut-être que l'heure est arrivée, alors que les jambes frappent le sol des couloirs qu'il connaît sur le bout de ses doigts avec le temps, skate sous le bras gauche, sac balancé sans douceur sur son épaule droite. Il y a la lassitude d'une matinée de cours dans son regard, la fatigue des heures passées sur ses devoirs à rendre, la rosée sur matin encore fraise sur ses pommettes roses. Et à cet instant précis, le temps s'arrête quand les yeux se posent sur un mirage, une illusion d'une autre époque, sublime et pourtant lointaine.
Kiko.
Les pieds s'arrêtent, et le corps se retournent brusquement sans parvenir à bouger de nouveau. C'est lui, c'est bien lui. A quelques mètres, il est là. Être de pureté, rayonnant, la peau pâle, la même qu'il aimait chérir. Les mèches brunes qui retombent sur son front, il reconnaît ses vêtements, la manière qu'il a de porter ses affaires, ses doigts de fée, habitués à la harpe.Kiko ? Et l'écho se perd dans l'infini qu'est ce moment, entre la distance qui sépare leur corps.
Incapable de bouger, de peur qu'il disparaisse sous ses yeux.prima luce ∙ isekai monogatari (c) icon ∙ mad’eyes