morgane || never feel lonely again

never feel lonely again
le myocarde s'emblait s'affoler au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. pourtant j'avais vraiment tenté d'être le plus zen possible, quitte à devoir coucher avec le premier inconnu pour être sûr d'être plus serein et plein d'endorphine. mais la réalité, c'est que ce n'était pas le cas. j'étais plus que tendu, les muscles étaient contractés et jusqu'au plus profond du bide, j'avais la gorge serrée rien qu'à penser à toutes ces choses que j'aimerais de toi. j'imaginais beaucoup plus de scénarii que possible, je ne me ressentais que comme une mouche sur un tableau de chasse, mouche ayant trop peur d'être blessé, insignifiante. pourtant, je tentais de t'envoyer des signaux sur ce que je voulais vraiment. toi. entière et non-partagée. le simple fait de savoir qu'il y en a eu d'autres, au passé, ça me rendait malade à en gerber. comment d'autres avaient-ils pu poser une main sur toi ? sur ton corps si délicieux et qui à mes narines sentait un peu comme le pin que l'on fait griller dans une cheminée. ça me semble lointain cette odeur et pourtant, elle est délicieuse. la porte se fait cogner et maintenant, c'est à la pompe cardiaque de se sentir à l'étroit entre les organes. tu peux le faire m'étais-je doucement répété. les phalanges agrippent le bouquet de fleurs couleur corail acheté quelques heures plus tôt en rentrant du rendez-vous. c'était pour toi. et en fait, j'avais pas réfléchis. parce que j'avançais vers la porte avec ce bouquet en oubliant totalement que les fleurs resteront à l'intérieur du studio le temps que l'on parte en direction de chez toi. les doigts libres accrochent la poignée pour ouvrir la porte et le souffle fut coupé. "wow ... tu ... t'es magnifique. je me sens hyper mal fringué maintenant." le sourire se fige tout comme le corps avant de tendre le bouquet en ta direction. "ce sont des fleurs fraîchement mise en bouquet." je m'incline, après tout, ici, tout le monde s'incline mais je m'incline surtout pour ne pas que tu vois le pourpre me monter aux joues morgane. parce que c'est le cas. je ressemblerais plus à une pivoine que ces fleurs ne le seront jamais complètement. "entre, viens, je t'en prie" avais-je lancé, fermant la porte derrière toi. le canapé est ouvert en lit, la télévision danse et l'enceinte projette assez faiblement le bruit. la pièce embaume le parfum floral et elle est relativement éclairé. "je suis exposé à l'ouest. je n'ai le soleil que le soir, d'ici vingt minutes, on verra le soleil se coucher derrière l'immeuble d'en face." je le vois, l'observe trop souvent allongé sur mon lit. "tu en penses quoi ?"

|| w/ @Morgane Rosenbach

never feel lonely again
Petits papillons dans le bide, j'sais même pas comment ils sont arrivés là, c'est bizarre, ça tiraille les entrailles, ça vole, ça tente de se barrer mais c'est bien là. j'suis perdu entre ce qu'il serait bien de faire et ce que je peux faire. tellement perdu que j'pourrais pleurer rien qu'au contact de tes lèvres avec ma peau. putain de papillons qui grouillent, l'envie d'aller plus loin mais à la place, y a juste le rose pivoine qui se transforme en rouge carmin. j'ai l'air stupide, pas vrai ? j'ai l'air d'un gosse déjà amoureux alors qu'en soit, nous ne sommes plus que deux inconnus, connus puis perdus de vue. ma main s'était glissée dans ton dos quand tu avais baisé ma joue. et chaque phalange en avait épousé ta cambrure avant que ton corps ne s'envole vers un meuble où tu y avais fait apparaître un vase rempli d'eau. c'est pas une bonne idée ça. mais toi, tu vis un peu loin de ce secret défendu d'être partagé. pourtant, ce n'est que dangereux que de ne pas t'en faire part. mais tu as évolué morgane. et si tu faisais secrètement partie des entreprises pharmaceutiques ? parano qui court, qui se terre dans l'esprit, qui pourtant jamais ne s'oublie. puis tu me fais retrouver notre monde à la place de ces rêves ou plutôt ces cauchemars éveillés. "mmh, disons que j'étais en train de regarder la télé avant que tu n'arrives et que j'ai pas vraiment eu le temps de replier le canapé. mais si tu veux, oui, on peut faire ça ? ou un peut juste regarder le soleil avec de la musique ... enfin je sais pas, tu as envie de quoi toi ?" les iris se plongent dans tes yeux couleurs de bois tandis qu'un léger sourire prend place sur ma face. les doigts retrouvent leur place dans ton dos, contre ta peau et tente de te rapprocher de moi, contre moi. parce que ta chaleur est contagieuse. et là, comme dans ces rom-com américaines, j'aimerais que les lèvres que je fixe à présent viennent embrasser les miennes. mais ça, ça n'arrive que dans les films pas vrai ? ça n'arrive pas à ce garçon métisse qui aime l'odeur de pin et qui vit dans un igloo dont le gel fait péter le métal des canalisations. ça n'arrive pas au garçon qui porte des chemises blanches sous un gilet en laine. non, y a rien de sexy dans le fait d'être un mec bizarre qui est plus proche de la soixantaine que de son âge réel. alors j'me dérobe, vais chercher deux verres dont je fais apparaître l'eau en leur creux. j'aime les objets intouchés, ils ont une forme de magie dans leur simplicité. mais la réalité, c'est que ça me permettait de m'éloigner d'un désir trop brûlant, trop ardent, trop dangereux. "tu veux un verre d'eau ? tu ... tu veux faire quoi du coup ?"

|| w/ @Morgane Rosenbach

never feel lonely again
y a eu un quotidien qui s'est installé depuis quelques années. un métro-boulot-dodo continuel dans lequel je sombrais doucement, comme un pantouflard dans sa vie qui ne cherche plus à lutter pour sortir de son ordinaire. et c'était à ce moment que tu étais arriver morgane. c'était ce moment où tu m'as bousculé, où t'as bousculer mon calendrier. t'as rajouté des jours, des heures, t'as presque arrêté le temps, paradoxe vivant, tu as tout changé. et les yeux que je porte sur toi ne sont plus véritablement ceux que j'aimerais te porter. est-ce toujours l'amie d'antan que je visualise dans le fond de tes iris ? est-ce toujours l'amie d'antan qui fait vibrer le palpitant, qui fait vibrer l'intérieur de mon corps ? les pupilles qui tombent sur un objet de désir, je préfère prendre la fuite, cherche n'importe quel occasion, un verre d'eau qui finira par voler dans les airs. et ta main sur mon col, tes doigts dans le passant de ma ceinture ont le don de me faire vriller. et quand je tente de plonger mon regard dans le tien, tu fuis pour te concentrer sur mes lippes qui s'entrouvrent sous la tension grandissante. mon verre fini également par quitter ma main et atterrir sur la table pour que les doigts viennent caresser ta joue. "morgane ..." avais-je soufflé, le front se posant sur le tien. le cou se tord pour atteindre ta taille. "j'veux qu'on prenne notre temps." comme un supplice, comme une torture, il le fallait. il fallait prendre notre temps. pas de baisers, pas plus que des mains qui se cherchent et des yeux qui se bouffent. mes mains glissent jusqu'à attraper tes épaules et tes genoux que je m'amuse à soulever. un sourire fend ma poire avant que je ne te jette sur le lit.



|| w/ @Morgane Rosenbach

never feel lonely again
morgane balancée sur le canapé déplié en lit, le soleil tape sur son épaule couleur d'or. elle est belle, elle a ce charme dont l'attraction est impossible à renier. l'envie comme difficile tentatrice, l'envie fait son chemin dans la cervelle, elle l'entoure au point que le serpent siffle des ordres. les lèvres deviennent plus pulpeuses, les courbes s'avancent jusqu'à ce que ce boa viennent m'étouffer la poitrine. je ne peux plus respirer, trop épris par ton charme. et le corps réagis lui aussi, sans mon consentement, sans mon commandement. il devient libre, il s'amuse à faire frissonner l'échine, le cou, les épaules, jusqu'à ce que les poings se serrent et que le pantalon en semble plus serré. je remarque la fente de ta jupe qui remonte et ton haut d'un blanc immaculé remonter sur ta peau brillante. je saute à mon tour sur le lit pour tenter de cacher la gêne, tire un peu sur mon pull avant de cacher la bosse à peine naissante sans perdre des yeux tes noisettes. les regarder, c'est aussi m'assurer que tu ne me bouffes pas entièrement des yeux quand bien même l'envie semble traverser ton esprit. il faut prendre son temps et je n'en démords pas là dessus, malgré toutes les réactions de nos corps, il faut que l'on prenne notre temps, on ira vite plus tard. alors à ta demande, j'accepte avec un sourire, mon dos se redresse et mes bras s'avance pour t'accueillir comme ma petite cuillère. "viens..." avais-je tendrement soufflé désireux de sentir ton odeur plus intensément.



|| w/ @Morgane Rosenbach

never feel lonely again
pas le choix que d'attendre, la surprise de tomber amoureux sur le superficiel de tes lèvres comme un poison qui empoisonne au contact de mes pulpeuses. j'me laisse juste quelques jours avant de tomber en chevalier perdant un combat du plus insensible. juste quelques jours à penser continuellement à ta voix, à tes yeux quand ils me regardent avec envie. putain d'sentiments qui ne veulent pas se laisser contrôler quand il s'agit de toi, de ton être, de ton souffle chaud dans mon cou. c'est nouveau mais surtout ça fait peur. peur de pas savoir gérer, peur de pas être assez, peur de n'avoir que de sales habitudes coincées à la peau. mais selon tes propres mots, je suis bien. la commissure des lèvres se relèvent sous un plaisir de l'esprit. les bras se resserrent un peu sans même que je ne le remarque. pourtant, ta peau se déforme un peu sous la pression. il n'y avait pas grand chose à dire si ce n'est "tu m'as manqué." rien de plus qu'une vérité qui fait tachycarder. et si tu écoutais attentivement, tu entendrais chaque soubresaut du palpitant à chacune de tes expirations qui me font intérieurement frissonner.



|| w/ @Morgane Rosenbach

never feel lonely again
frisson parcourant l'échine jusqu'à ce que tes lèvres dévorent mon cou. elles se sont arrêtées sur mes pulpeuses sans les embrasser. j'ai senti ton souffle, tes envies, ton dévorant désir en l'espace de quelques secondes à peine sur ma peau. puis y a eu tes crocs, et j'ai compris que si je n'arrêtais pas, on irait trop loin, tous les deux. ce n'était plus qu'une décision qui me revenait à ce moment là. être et rester l'homme que j'étais devenu, gougea jusqu'au bout des doigts, à dévorer les chairs que l'on ne revoit pas le lendemain et disparaître de ta vie au moment où tu passeras le pas de la porte, ou devenir l'homme que je rêve d'être, garder et montrer cette once de romantisme pour cette amie qui a toujours eu ce truc en plus. les mains agrippent tes lombaires pour t'allonger sur le dos contre le lit. "Morgane, non, c'est pas une bonne idée." souffle court, l'érection saillante contrebalance mes propos. "tu es très jolie mais quand je disais que tu m'as manqué, c'était plus dans ... enfin genre c'est compliqué mais genre c'est trop précipité tu vois ?" Je ne fais même plus attention à où tu poses tes yeux, à ton regard ou quoi, je m'occupe à fixer ce nuage rosé dans le ciel enflammé. les iris roulent avant de récupérer le verre d'eau et de finir par souffler "tu veux manger un bout ?"



|| w/ @Morgane Rosenbach