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i wish i had an angelFebruary 26, 2023
@shiki soene

Veuf. Ça sonnait faux. Ça sonnait bon. Le noir était son propre linceul. L'entourait, pour symboliser sa peine. Kyungha n'y croyait pas. Et pourtant, il était là. Contre ce corps inanimé. Contre cette dalle de marbre, tenant à jamais son époux hors de portée. Tout s'écroulait. Ce quotidien moribond, qu'il avait supporté bêtement tout ce temps. Des décombres de sa vie passée, le jeune homme en ressortirait métamorphosé. Sa bienveillance sacrifiée sur l'autel de la liberté. Plus rien ne serait jamais pareil. Chaque bouffée d'air frais goûtait différemment. Libre à lui de respirer tout son soûl.  Mais l'asphyxie restait omniprésente. Comme si son corps n'était pas, plus, habitué au fait de prendre ses propres décisions. De ne pas voir sa vie être dictée par les velléités d'un autre. Kyungha pouvait respirer, disposait enfin de cette possibilité, mais il étouffait. Pourquoi ? Il ne comprenait pas. Un nouvel air était nécessaire, pour revenir à la vie. Et d'air, pur et désiré, il n'existait que les Soene. S'il était permis de respirer, c'était sans l'ombre d'un doute à leurs côtés.  Imagerie dérivée de son empereur, seigneur des cieux et de son cœur. Haneul. Les souvenirs revenaient, de lui. De son premier. De cette impossibilité. Qu'importe. Car si l'amour, passionné, d'un d'entre eux lui était interdit, rien ne l'empêchait de trouver son inspiration contre les bras d'un de ses frères. Et c'est Shiki, qu'il voulait.

Shiki, son dernier lien à ce passé révolu. Ce visage qui lui était revenu, au comble de l'horreur. Il avait dû le faire taire. Le supplier, sommer, de ne pas tout gâcher. De ne pas mettre en péril la plus belle des finalités : la mort d'Isamu. Promesse pour sceller ces retrouvailles : qu'il le trouverait, quand tout serait terminé. Alors il était temps, de le trouver. Aucune difficulté à le faire, quand les deniers hérités permettaient d'acheter le monde entier. Une adresse. Ca lui suffisait. Car du reste, il voulait le tirer d'entre les lèvres de son ami. L'entendre parler, raconter ses aventures. Un rappel du passé. De ces moments partagés, dans sa chambre, pendant lesquels ils s'étaient rapprochés. Une amitié problématique. Surprenante. Mais Kyungha était resté fidèle. Il l'adorait. Il l'adorait, mais pas assez pour le choisir à la place de son frère. Une trahison, jamais évoquée. Peut-être un jour proche, maintenant qu'il était libéré. Le jeune homme n'était pas sûr, de ce qu'il se passerait une fois chez lui. Juste une envie de fuir, de trouver refuge entre les bras du seul qui représentait encore une certaine stabilité, sécurité. Kyungha ne pensait qu'à lui-même. Ce dont il avait besoin, pour s'en sortir. Sans même s'imaginer ce que cela représentait, pour son ami. Trop tard. Il était là. Contre sa porte, tapait des doigts. Le sommait de lui ouvrir. De l'étreindre. Pour pleurer, s'aimer. Redevenir ami, comme avant. Peut-être ? Peut-être.