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17th february 2023yuyeon's home
Yuyeon avait passé la journée du 14 à la patinoire. Sunhee avait célébré la journée avec Geonu et elle lui avait dit de prendre du temps pour lui aussi, pour se reposer. Il fallait qu’ils se reposent, ils venaient de passer une compétition, ils devaient laisser leur corps reprendre des forces avant la compétition finale qui aurait lieu du vingt au vingt-six mars. Pourtant, Yuyeon se refusait à se laisser aller. À chaque fois qu’il se reposait, il se rappelait du visage de sa mère lorsqu’il lui avait appris la nouvelle. Sunhee et moi avons décidé d’arrêter la compétition. Les championnats du monde seront nos derniers. Sa mère avait levé les yeux sur lui, les baguettes dans sa main immobiles. Ah bon. S’en était suivie une discussion que Yuyeon avait repoussée, longuement repoussée, mais il ne pouvait pas la repousser jusqu’à l’éternité. Quitte à se sentir vide, autant faire face à toutes ses angoisses. Sa mère et lui avaient parlé pendant longtemps. Son avenir. Sunhee. Lui.
Lui.
Que faisait-il, lui ?
Depuis novembre, il ne savait plus ce qu’il faisait. Les jours passaient comme un tourbillon, tornade emportant les heures sur son passage, ne laissant pas une seule minute à Yuyeon qui était pris dans les vents ; qui ne faisait aucun effort pour s’en libérer, préférait se préoccuper l’esprit avec cette catastrophe plutôt que la vraie, celle qui frappait dans son crâne.
Mona.
Il avait eu ce qu’il voulait. Il avait mis de la distance entre eux, il s’était assuré qu’elle serait heureuse, même sans lui : elle avait même un petit-copain, maintenant. La pensée était amère, mais il n’avait pas le droit de se sentir comme ça. Ce n’était pas comme s’il aurait pu la rendre plus heureux. Sunhee avait roulé des yeux et lui avait dit qu’il était stupide. Ce qui s’était passé avec elle ne se reproduirait pas forcément avec Mona. Elle avait raison, mais la terreur lui avait cloué la gorge, ce jour d’octobre. Et depuis, il ne savait plus trop comment il passait les jours. Il était dans le flou, il patinait, il se musclait, il dansait, il dormait. Devenu le réel pantin que sa mère avait voulu. Retournant presque à l’état après son traumatisme crânien, sauf que là il était capable de patiner, et patiner était la seule chose la plus importante au monde, pour lui. À moins que Mona ne le soit devenue, maintenant ?
Peu importe. Ça ne servait à rien d’y penser. Mona avait un petit-copain et ils poursuivaient leurs recherches pour séparer leurs âmes. Ils étaient proches du but, il le sentait. Et après…
Et après.
Plus d’après.
Qu’un au revoir.
Au revoir, Mona.

Mais son entourage ne le laisserait pas redevenir cette coquille vide.
Il entendit le bruit de la porte s’ouvrir alors qu’il était assis sur son canapé, le soleil se couchant depuis la baie vitrée en face de lui. Verre d’eau à la main, il était en train d’analyser les vidéos de lui et Sunhee sur leur chorégraphie, notant toutes les petites maladresses qu’il fallait résoudre avant le vingt mars. Les pas se rapprochèrent d’un pas décidé vers lui, et même si elle n’avait pas de talons, Yuyeon reconnut très bien qui c’était rien qu’au bruit. Il fit tout de même l’effort de se tourner vers elle, visage las, visage toujours las depuis octobre. « Je ne me souviens pas de t’avoir donné le code de ma maison. » Il haussa un sourcil puis porta son verre d’eau à la bouche, laissant Naeun s’installer si elle le voulait, ou rester debout. « Qu’est-ce qui t’amène ? »
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17th february 2023yuyeon's home
Grandir ne voulait pas dire s'en sortir.
Était-ce là une leçon de vie supplémentaire commune à tous, ou était-ce propre à leur génération ? Étaient-ils les défaillants ? Naeun qui blâmait la société et comptait bien changer les choses. Elle regardait autour d'elle ceux qu'elle aimait plonger, traverser tant bien que mal cette étape sans s'en sortir. Car ils ne l'étaient pas, grands. Car la vie ne faisait que commencer et que cette transition entre l'insouciance et le réel était tout sauf naturelle. Car tout n'allait pas mieux une fois les études finies, car tout n'allait pas mieux non et car en réalité tout était parfois bien pire.

Car alors, à quoi bon ?
Car alors, avec un peu d'effroi, pourquoi la vie ?

Tous arrivaient au carrefour de leur existence, bien plus tôt que ceux avant eux et probablement plus tard que ceux après eux. Mais quelle cruauté de leur imposer ce mal alors qu'ils approchaient d'une ligne d'arrivée, pensaient qu'à partir de là le pire était passé ? Comment s'accrocher alors qu'épuisés, ils réalisaient que le pire était peut-être à venir ? Le monde du travail les happaient dans une réalité différente de celle qu'ils avaient pu connaitre jusqu'à présent, où le temps ne passait plus aussi lentement et où les semaines passaient en jours. Car il fallait s'organiser pour voir ses amis, car tous étaient fatigués : car certains emménageaient avec leur moitié et qu'ils semblaient disparaitre du système.

C'était alors une course contre la montre, une course pour être le plus entouré, pour créer les bonnes routines, pour placer les bonnes personnes au bon endroit. Une course contre le temps, une course contre la solitude : une course contre ce monde de grands où tous semblaient être si seuls et si pris par tout mais par rien.

Par un tout qui n'était pas le plus important mais le moins important.
Naeun qui regardait son frère et qui savait ce que l'avenir lui réservait. Elle-même avait déjà un pied en dehors de l'école, était plus à l'extérieur du campus qu'à l'intérieur. Elle n'était pas aussi affectée que certains de ses amis, mais savait qu'une partie de son esprit travaillait sur cette immensité de possibilités. Quelle vie voulait-elle construire ? Quelle vie voulait-elle pour elle, oui ?

Une vie avec ses amis. Une vie avec ses amis et un travail qui avait du sens, une vie pas si différente de celle d'aujourd'hui. Aussi aurait-elle souhaité rajouter au tableau une nuance : heureux. Elle voulait que ceux autour d'elle, ceux qu'elle aimait si fort soient heureux. Et il ne passait pas un jour sans qu'elle ne manifeste, sans qu'elle ne prie pour qu'ils se trouvent et soient épanouis.

Malheureusement, certaines choses n'étaient pas de son ressort et elle ne pouvait que rester à leur côté en attendant que l'orage passe. Car il était toujours difficile d'identifier la ligne qu'il ne fallait pas franchir, à la fois pour soi et pour les autres. Car il fallait être là sans pour autant se sacrifier, être là sans se brûler : être là sans s'oublier. Naeun qui avait parfois du mal entre ses expériences passées où elle avait finie drainée et son envie de secouer ceux qu'elle aimait et de les prendre par la main, tant elle savait à quel point il était possible de manquer de discernement lorsqu'il s'agissait de soi et pas des autres.

Elle ne voulait pas se sacrifier.
Elle ne voulait pas entrer dans des mécanismes nocifs, dans des relations toxiques. Elle voulait des relations où rien n'était tout à fait pris pour acquis et l'amour était présent des deux côtés. Ce sans exception, ce avec une rigueur et une discipline de fer pour que le possible écart ne devienne jamais celui de trop.

Car sans écart, pas de coup fatal.

Quoique.
Il y avait Yuyeon.
Yuyeon son troisième frère quand il ne lui donnait pas l'impression d'être son propre enfant. Mais qu'aurait-elle bien pu faire au ciel pour avoir un tel gosse ? La pensée l'amusait tout autant qu'elle l'exaspérait. Yuyeon qu'elle connaissait depuis l'enfance, par le biais de sa Sunhee, son soleil si doux qui lui semblait enfin avoir traversé l'orage. Sunhee qui avait recommencé à briller, quoique plus sereine : qui s'était trouvée.

Yuyeon lui restait noyé.
Il était l'élément initiateur d'une tempête dont il n'avait jamais réussi à sortir. Et comment lui expliquer, plus d'un an déjà auparavant, qu'il n'y était pour rien ? Un amour d'enfance était voué à changer, se métamorphoser. Car ils n'étaient plus les mêmes que quinze ans auparavant, car une vie s'était écoulée et que d'autres étaient encore à venir. Elle avait tenté de lui expliquer lors de leur séparation que cette fin n'était que le début d'autre chose, que l'amour qui avait cessé entre eux n'invalidait en rien ce qu'ils avaient vécu et toutes les autres formes d'amour qu'ils partageaient. Car ils étaient partenaires et qu'ils partageaient un lien si intime qu'il ne céderait pas, ne ferait que se renforcer quoiqu'en prenant en souplesse.

Puis il avait également fallu le secouer, lui expliquer la différence entre la forme et le fond. Il y avait eu les sourcils froncés et les cris, les comment tu as pu ?. Naeun entre deux chaises, déchirée à cette période entre deux personnes qu'elle aimait et qu'elle comprenait. Entre sa meilleure amie et son sale gosse de frère, entre cette terreur qu'elle aimait profondément mais qui avait si mal et faisait mal. Car il ne savait pas gérer ses émotions et quoiqu'il tente d'extérioriser sortait de travers sous forme de lames. Car il se poignardait tout autant qu'il faisait saigner: en découlait un effet tourbillon d'où il ne semblait pas prêt de s'extirper.

Avoir mal, faire du mal, culpabiliser, avoir mal, faire du mal, culpabiliser.
Culpabiliser, ruiner sa vie et celle des autres, agir de manière désordonnée, se convaincre qu'il sauvait celle des autres au détriment de se sauver lui.
Aller mal.
Mal mal mal.

Yuyeon qui avait fait couler le ciment sur ses pieds, avait regardé la pièce se remplir d'eau et n'avait pu bouger. Yuyeon noyé tout au fond de ce lac qui ne semblait pas comprendre qu'il était celui s'empêchant de remonter.

De quoi as-tu peur, Yuyeon ?
De quoi as-tu peur hormis d'être heureux ? Car alors être heureux serait laisser l'opportunité aux autres comme à toi-même de revivre ce cauchemar dont pourtant tu ne t'es jamais réveillé.

Naeun qui continuait de lui parler par la pensée, qui s'était bien douté de son étant en cette seconde saint valentin passé seul. Ils n'étaient pas nés de la même mère et pourtant elle n'avait aucun mal à deviner ce qui avait bien pu traverser son esprit : à cause de lui.
Lui  lui lui.

Tout tournait toujours autour de lui.
Lui le grand fautif, lui le grand méchant de l'histoire.
Quand comprendrait-il qu'il ne faisait que fuir ses responsabilités ?
Tout était si simple, après tout, quand on allait mal et que tout était de notre faute.
Car à quoi bon.

Tapant le code de sa maison, elle était entrée chez lui comme elle entrait chez elle. Et elle lui avait déjà dit, qu'il avait la maison de ses rêves à la localisation de ses rêves. Elle lui avait déjà répété cent fois en le découvrant là assis sur le canapé en face de la baie vitrée à contempler le soleil de coucher que c'était sa place à elle, son rêve.

Naeun qui avait retiré ses talons avant d'émettre le moindre son pouvant la trahir, si ce n'était le bip de la porte puis son claquement. Quoi de nouveau, entre eux ? Qui était assez à l'aise à ce jour pour entrer chez lui comme s'il était l'invité et eux les propriétaires. Elle avait attrapé ses chaussons dédiés où était brodé son prénom et avait avancé dans la pièce principale.

Avait presque souri à l'image qui s'était offerte à elle.
Encore et encore.
Ils ne changeaient pas, ils ne changeaient pas et ne changeraient probablement jamais : à un détail près.

Il n'était plus heureux.
Ce n'était plus le sourire qui l'accueillait, ce n'était plus les taquineries les chamailleries. Ce n'était pas non tout ce qu'ils avaient pu être et ce qu'ils continueraient à être par la suite : c'était la fatigue et la tristesse. C'était son corps faisant l'effort de se retourner quoique sans pétiller, c'était cette phrase où il était difficile de lire entre humour, stupéfaction ou oubli.

C'était l'abattement.
Yuyeon était abattu.
Et c'était bien pour ça qu'elle était là.

Naeun qui serait toujours là pour ses frères, heureux ou non, abattus ou non.
Ils étaient sa malédiction tout autant qu'ils seraient, pour toujours et à jamais, sa bénédiction.

Car c'est ma maison en fait, tu fous quoi là d'ailleurs ? Répliqué de manière complètement désabusée alors qu'elle avait enlevé son manteau pour le poser sur une chaise de la table à manger avant de se diriger vers lui, un sac en plastique avec de quoi à boire et manger. A contempler tout seul mon moment favori de la journée à ma place préférée. Ajouté quoiqu'un peu béate, toujours, face à cette vue dont elle ne se lasserait probablement jamais. Allez pousse toi et laisse moi une place. à ignorer dans un premier temps sa question alors qu'elle s'était laissée tomber de tout son poids juste à côté de lui, manquant de l'écraser et de renverser ce verre d'eau qu'il tenait en main et si proche de sa bouche.

Histoire qu'il se noie une fois de plus.
A ce stade, ça n'allait plus changer grand chose.

Rire spontané quoique court, car elle l'aimait tellement et ne se laisserait pas abattre par l'abattu. Car la vie était belle et qu'elle continuerait à l'être, le redeviendrait pour lui elle en était sûre.

Se penchant pour poser le sac -pour elle car lui ne mangeait que des jus et des salades au poulet vapeur- sur la table basse, elle était doucement revenue à lui, l'avait contemplé un moment avant d'ajouter : Toi, évidemment.

Naeun étant Naeun, ni plus, ni moins.
Naeun qui se savait intense et qui continuerait à l'être, car c'était ainsi qu'elle était et aimait. Pour qui d'autre mais toi ?

Le silence était resté un moment, puis tout s'était détendu en elle alors qu'elle s'était affaissée sur le canapé, toujours si collée si proche de lui et si à l'aise.

Pour son crétin de frère si malheureux si misérable qui ne l'avait pas toujours été et qui ne le resterait pas. Car il fallait s'extraire de ce ciment car il fallait le briser et remonter, car il fallait aimer, s'aimer. T'as déjà mangé ou pas encore ? Lancé l'air de rien, car elle ne se voyait pas lui demander comment il allait ou ce qu'il avait fait.

Car tout était évident, car il transpirait ses émotions et transpirait tout ce qu'il voulait pourtant cacher.
Car il était chez lui et malheureux et qu'elle ne voulait pas lui laisser l'opportunité de l'être à cet instant.
Tout viendrait en son temps.

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De quoi as-tu peur, Yuyeon ?
De rien, répondrait-il. Il n’avait peur de rien. Et si on ne le connaissait pas plus que ça, ce serait une réponse facilement acceptée, admise comme vérité : c’était vrai, Cha Yuyeon n’avait pas l’air d’avoir peur de quoi que ce soit. Il n’avait jamais l’air de stresser avant une compétition, il abordait toujours un visage stoïque face à n’importe quelle situation et avait toujours l’air trop calme.
Justement, trop calme.
Car au fond, c’était le cataclysme.
Protégé par une couche épaisse de glace, on ne pouvait rien voir de l’extérieur, mais si on s’en approchait un peu plus, la glace devenait plus transparente et on y apercevait alors son chaos. D’habitude, c’était des vents réguliers qui passaient, rien de sérieux, mais depuis quelque temps, c’était une véritable tempête de neige qui menaçait d’exploser les murs de glace.
J’ai peur de ne pas être à la hauteur, j’ai peur d’avoir fait du mal à Mona, j’ai peur de lui faire du mal, j’ai peur de la perdre, j’ai peur de heurter Sunhee, j’ai peur de changer d’avenir, j’ai peur du changement, j’ai peur d’oser, j’ai peur de prendre des risques...
Cha Yuyeon avait peur d’être heureux.

La performance de lui et Sunhee diffusait encore sur la télévision, Yuyeon ne l’ayant pas mise en pause alors que son regard suivait la silhouette de son invitée (ou plutôt devrait-il dire de sa colocataire, tant elle semblait à l’aise chez lui). Ce fut ce qu’elle affirma d’ailleurs et Yuyeon ne répondit rien d’autre que par un soupir, Naeun se rapprochant de lui pour se laisser tomber sur ce long canapé, choisissant de s’asseoir juste à côté de lui malgré tout peut-être pour l’ennuyer (amour fraternel, comme toujours). Réflexes aiguisés, Yuyeon retint l’eau de s’échapper de son verre d’eau d’un sortilège, son autre main venant stabiliser les gouttes d’eau pour éviter qu’elles ne tachent son jogging avant de les couler dans son verre. Évidemment, Naeun rit de cette scène et il lui jeta un regard las, tout de même avec une pointe d’affection, car ça faisait toujours plaisir de voir ses proches rire. Malgré tout, Yuyeon n’était pas vraiment d’humeur à accueillir quelqu’un, ce soir : il aurait préféré se terrer dans ses pensées et oublier ses problèmes, comme il le faisait depuis octobre. Peut-être que c’était justement cette habitude qu’il fallait briser ; briser ses murs de glace pour laisser la tempête de son chaos intérieur s’échapper pour qu’il puisse se calmer et penser de nouveau rationnellement, comme il le faisait toujours.

Yuyeon observa Naeun poser un sac qui semblait être rempli de nourriture (d’une nourriture à l’odeur qui lui indiquait qu’il ne pourrait rien manger de tout ça, bloqué dans son régime alimentaire strict de sportif, calories à bien respecter). « Toi, évidemment. » Il cligna des yeux. Son regard glissa à son tour sur Naeun. « Pour qui d’autre mais toi ? » Honnêteté inattendue, il ne savait pas trop quoi répondre. En fait, il ne savait jamais quoi répondre lorsqu’il s’agissait de sentiments. Il recevait la chose, très bien, mais comment la renvoyer correctement ? Pudique, il laissa simplement Naeun s’affaler sur le dossier, leurs corps proches qui ne dérangeait en rien Yuyeon (Naeun était comme sa sœur, cette sœur un peu trop intrusive mais qu’il aimait, malgré tout).
Il manqua le timing pour répondre et ne répondit alors pas, attention tournée sur sa deuxième question. « J’ai mangé, mais je vois que toi non. Si tu as besoin de couverts, va les prendre toi-même. » Il finit son verre d’eau et le tendit à Naeun. « Tu pourras mettre ça dans le lave-vaisselle, en même temps. » Taquinerie enfantine, il se contenta de la fixer du regard avant de poser son verre sur la table basse et reprit la télécommande pour reculer la vidéo. « Je n’avais pas fini d’analyser notre dernière performance avec Sunhee, tu m’as interrompu. » Lancé comme un reproche alors que c’était plutôt un fait qu’il constatait. Et il évitait le sujet aussi, acceptait le fait que Naeun soit venu pour lui alors que ce n’était pas que ça. Elle était venu pour lui, pour voir s’il allait bien. Et il n’était pas certain d’être apte à en parler ; ignorait que les murs se fragilisaient pourtant déjà, solide se transformant en liquide, la glace fondant en gouttes d’eau.
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Il était la personnification de l'aigreur. Naeun qui avait eu envie de lui dire qu'aller mal ne lui allait pas au teint. Ne lui allait pas tout court. Et c'était incroyable comme une personne pouvait se saboter, tout détruire autour d'elle et rester dans les cendres là où pourtant d'autres déjà bourgeonnaient. Était-il incapable de réaliser qu'il était le seul à souffrir ? Que ceux qu'il avait blessé avaient déjà changé, étaient passés à autre chose ? Que chacun avait grandi, s'était trouvé.

Quand se trouverait-il ?
Quand grandirait-il ?
Quand se pardonnerait-il ?

Naeun aurait aimé lui dire de s'aimer.
Il faut t'aimer, Yuyeon.

Aimer était la base de tout, sans ça, comment vivre ? Comment pouvait-on vivre sans amour ? Le monde devait être bien sombre pour ce Yuyeon qui ne vivait plus, survivait depuis des mois. Il était effondré mais ne se laissait pas le temps de penser, toute activité était bonne pour se fuir : son esprit devait être occupé ou épuisé, il ne devait pas y avoir la moindre possibilité de penser et encore moins de ressentir. Mais il était impossible de ne pas ressentir, alors il se contentait de ne pas penser, jamais.

Mais sans penser comment guérir ? Il ne faisait que souffrir.
Aimable comme une porte de prison à ce que je vois ? Dit d'un ton offusqué quoiqu'avec un grand sourire, Naeun qui le provoquait tendrement, car ils se connaissaient depuis assez longtemps pour pouvoir se le permettre. Il était la famille. Il n'était pas un meilleur ami mais était tout aussi solide, il était un pilier et elle serait également là, toujours. La famille choisie, celle qui resterait pour le meilleur comme pour le pire. Y'avait quoi dans ton jus du jour ? Une dose supplémentaire d'aigreur ? Continué l'air de rien alors qu'elle s'était penchée pour ouvrir son sac en plastique : Désolée de te l'apprendre mais j'ai déjà des couverts, j'ai pris à emporter et on m'a gentiment donné de quoi m'alimenter autrement qu'avec mes propres mains. D'une main, elle avait brandi la paire de baguettes jetables, de l'autre, un pad-thai au poulet dans son contenant rond en carton. Mais dans ma grande magnanimité, car tu es l'invité et car la planète passera toujours avant, je vais aller chercher des couverts en acier. Comprendre : elle allait emporter son putain de verre dans le lave vaisselle. Se redressant, elle avait remplit de nouveau le verre d'eau et avait pris les baguettes plates dans le tiroir, non sans se servir elle-même un verre. Je suis désolée pour ton analyse, si tu veux je repasse plus tard ? Ton soudain très sérieux alors qu'elle était revenue à lui, posant les deux verres sur la table devant eux. Quant à elle, elle s'était affalée contre lui, dos reposant confortablement sur le bras du garçon. Naeun avait toujours été tactile avec ceux qu'elle aimait, et elle ressentait le besoin de maintenir le contact avec ce Yuyeon qui n'était justement plus en contact avec personne.

Pas même lui-même.

La prochaine compétition est dans un mois, non ? La semaine du 20 mars ? Car elle était toujours au courant de leur programme, Naeun investie à la vie à la mort pour ses deux amis d'enfance. Il s'agissait de leur dernière année. La dernière mais également celle marquant le début de leur première. La première année d'une discipline qui, elle ne le doutait pas, leur irait à merveille. Elle les aimait tant. Naeun qui n'était pas une experte dans le domaine, mais avait toujours fait en sorte de se libérer pour les grandes compétitions, à l'exception de la finale des championnats d'Asie tombée aux alentours de l'attentat au marché de Noël.

Elle aurait aimé lui demander s'il n'avait rien d'autre à foutre qu'analyser leur performance un vendredi soir à plus de un mois de la compétition mais ne se l'était pas permis. Car il s'agissait de la blague de trop et qu'elle était bien trop consciente des efforts et des enjeux : elle admirait ce sérieux et le comprenait plus que quiconque. S'il souhaitait se concentrer sur l'analyse, elle partirait de bon coeur. Elle respectait bien trop tout ce qu'il pouvait incarner. Aussi s'était-elle tue, ouvrant la boite en carton de son pad-thai, toujours allongée sur le canapé; Yuyeon en demi-dossier.

Peut-être, au-lieu de faire la moindre blague, voulait-elle réellement demander es-tu heureux. Mais la réponse était évidente, et soudain, elle n'était pas certaine de se sentir prête à lui faire face.

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