- Invité
CW et TW
Yuyeon avait passé la journée du 14 à la patinoire. Sunhee avait célébré la journée avec Geonu et elle lui avait dit de prendre du temps pour lui aussi, pour se reposer. Il fallait qu’ils se reposent, ils venaient de passer une compétition, ils devaient laisser leur corps reprendre des forces avant la compétition finale qui aurait lieu du vingt au vingt-six mars. Pourtant, Yuyeon se refusait à se laisser aller. À chaque fois qu’il se reposait, il se rappelait du visage de sa mère lorsqu’il lui avait appris la nouvelle. Sunhee et moi avons décidé d’arrêter la compétition. Les championnats du monde seront nos derniers. Sa mère avait levé les yeux sur lui, les baguettes dans sa main immobiles. Ah bon. S’en était suivie une discussion que Yuyeon avait repoussée, longuement repoussée, mais il ne pouvait pas la repousser jusqu’à l’éternité. Quitte à se sentir vide, autant faire face à toutes ses angoisses. Sa mère et lui avaient parlé pendant longtemps. Son avenir. Sunhee. Lui.
Lui.
Que faisait-il, lui ?
Depuis novembre, il ne savait plus ce qu’il faisait. Les jours passaient comme un tourbillon, tornade emportant les heures sur son passage, ne laissant pas une seule minute à Yuyeon qui était pris dans les vents ; qui ne faisait aucun effort pour s’en libérer, préférait se préoccuper l’esprit avec cette catastrophe plutôt que la vraie, celle qui frappait dans son crâne.
Mona.
Il avait eu ce qu’il voulait. Il avait mis de la distance entre eux, il s’était assuré qu’elle serait heureuse, même sans lui : elle avait même un petit-copain, maintenant. La pensée était amère, mais il n’avait pas le droit de se sentir comme ça. Ce n’était pas comme s’il aurait pu la rendre plus heureux. Sunhee avait roulé des yeux et lui avait dit qu’il était stupide. Ce qui s’était passé avec elle ne se reproduirait pas forcément avec Mona. Elle avait raison, mais la terreur lui avait cloué la gorge, ce jour d’octobre. Et depuis, il ne savait plus trop comment il passait les jours. Il était dans le flou, il patinait, il se musclait, il dansait, il dormait. Devenu le réel pantin que sa mère avait voulu. Retournant presque à l’état après son traumatisme crânien, sauf que là il était capable de patiner, et patiner était la seule chose la plus importante au monde, pour lui. À moins que Mona ne le soit devenue, maintenant ?
Peu importe. Ça ne servait à rien d’y penser. Mona avait un petit-copain et ils poursuivaient leurs recherches pour séparer leurs âmes. Ils étaient proches du but, il le sentait. Et après…
Et après.
Plus d’après.
Qu’un au revoir.
Au revoir, Mona.
Mais son entourage ne le laisserait pas redevenir cette coquille vide.
Il entendit le bruit de la porte s’ouvrir alors qu’il était assis sur son canapé, le soleil se couchant depuis la baie vitrée en face de lui. Verre d’eau à la main, il était en train d’analyser les vidéos de lui et Sunhee sur leur chorégraphie, notant toutes les petites maladresses qu’il fallait résoudre avant le vingt mars. Les pas se rapprochèrent d’un pas décidé vers lui, et même si elle n’avait pas de talons, Yuyeon reconnut très bien qui c’était rien qu’au bruit. Il fit tout de même l’effort de se tourner vers elle, visage las, visage toujours las depuis octobre.« Je ne me souviens pas de t’avoir donné le code de ma maison. » Il haussa un sourcil puis porta son verre d’eau à la bouche, laissant Naeun s’installer si elle le voulait, ou rester debout. « Qu’est-ce qui t’amène ? »
Lui.
Que faisait-il, lui ?
Depuis novembre, il ne savait plus ce qu’il faisait. Les jours passaient comme un tourbillon, tornade emportant les heures sur son passage, ne laissant pas une seule minute à Yuyeon qui était pris dans les vents ; qui ne faisait aucun effort pour s’en libérer, préférait se préoccuper l’esprit avec cette catastrophe plutôt que la vraie, celle qui frappait dans son crâne.
Mona.
Il avait eu ce qu’il voulait. Il avait mis de la distance entre eux, il s’était assuré qu’elle serait heureuse, même sans lui : elle avait même un petit-copain, maintenant. La pensée était amère, mais il n’avait pas le droit de se sentir comme ça. Ce n’était pas comme s’il aurait pu la rendre plus heureux. Sunhee avait roulé des yeux et lui avait dit qu’il était stupide. Ce qui s’était passé avec elle ne se reproduirait pas forcément avec Mona. Elle avait raison, mais la terreur lui avait cloué la gorge, ce jour d’octobre. Et depuis, il ne savait plus trop comment il passait les jours. Il était dans le flou, il patinait, il se musclait, il dansait, il dormait. Devenu le réel pantin que sa mère avait voulu. Retournant presque à l’état après son traumatisme crânien, sauf que là il était capable de patiner, et patiner était la seule chose la plus importante au monde, pour lui. À moins que Mona ne le soit devenue, maintenant ?
Peu importe. Ça ne servait à rien d’y penser. Mona avait un petit-copain et ils poursuivaient leurs recherches pour séparer leurs âmes. Ils étaient proches du but, il le sentait. Et après…
Et après.
Plus d’après.
Qu’un au revoir.
Au revoir, Mona.
Mais son entourage ne le laisserait pas redevenir cette coquille vide.
Il entendit le bruit de la porte s’ouvrir alors qu’il était assis sur son canapé, le soleil se couchant depuis la baie vitrée en face de lui. Verre d’eau à la main, il était en train d’analyser les vidéos de lui et Sunhee sur leur chorégraphie, notant toutes les petites maladresses qu’il fallait résoudre avant le vingt mars. Les pas se rapprochèrent d’un pas décidé vers lui, et même si elle n’avait pas de talons, Yuyeon reconnut très bien qui c’était rien qu’au bruit. Il fit tout de même l’effort de se tourner vers elle, visage las, visage toujours las depuis octobre.