Zone la plus calme et la plus visitée de l’île, elle est particulièrement connue pour ses étendues de fleurs colorées et ses lacs translucides. L’herbe y est vibrante et la faune, pacifique et peu habituée à la présence humaine, se montre pour le moins curieuse quant aux paniers-repas que bon nombre de mages apportent avec eux pour profiter d’un paysage reposant pour un après-midi. C’est vers le bord de la rive que les fleurs se mélangent au sable pour finalement s’étendre sur la plage, qui, au printemps et en été, laisse parfois percevoir un festival coloré de pétales à la dérive, reposant avec calme à la surface de l’eau, rendant le lieu très prisé pour quelques rendez-vous romantiques. Le lieu est pourtant interdit d’accès la nuit, comme tout le reste de l’île.

Forêt aux milles mots, perdue à la fois sur les plaines et les montagnes, celle-ci a beau parfois prendre en altitude, il reste très difficile, une fois en son sein, de réussir à percevoir le ciel très nettement. Chargée en humidité, elle est très sombre et accable ses visiteurs d’une sensation de malaise profond. Les racines semblent vivantes, les grottes habitées de monstres et si l’on tourne la tête d’un côté, qui nous dit, alors que l’on y croisera pas un regard qui disparaîtra aussitôt, comme s’il n’avait jamais existé? Il est recommandé de ne pas s’y aventurer, à moins de ne jamais quitter le sentier qui finit inévitablement par disparaître pour inciter les quelques aventuriers à s’enfuir. La forêt prend son nom des voix qui semblent en provenir, parfois. Certains affirment qu’il ne s’agit que du vent sifflant quand d’autres prennent la légende d’une tombe maudite perdue en son centre très au sérieux. C’est d’ailleurs cette rumeur qui incite quelques sorciers à la recherche de pouvoir à prendre leur courage à deux mains et à y entrer.

Mont à l’origine de plusieurs légendes toutes liées à la forêt qui l’entoure, dont les deux versants semblent s’opposer : son adret est traversé par la source qui semble briller d’un doux halo bleu et illuminer le ciel. Si très peu d’aventuriers ont eu l’occasion de s’y rendre, certains ont réussi à en revenir avec quelques clichés de créatures mystiques semblables à des esprits : des rumy sauvages s’y rejoindraient parfois en grande quantité et disparaîtraient à la moindre perturbation. Quant à l’ubac, il est dit à l’origine du malheur des mages de l’archipel. C’est à son sommet que la température y est la plus froide toutes îles et saisons confondues et c’est aussi là-bas que poussent de nombreuses plantes très prisées, notamment sur les décombres d’un temple contenant le sceau d’un esprit malveillant. De nombreuses marches en très mauvais état guident les âmes égarées jusqu’à son sommet et les éboulements de celui-ci sont souvent à prévoir. La brume l’entourant devient de plus en plus épaisse au fur et à mesure de l'ascension.

Derrière la forêt et dans une évolution d’abord difficile à percevoir s’étend une assez vaste étendue marécageuse unique dans l’archipel. Zone interdite à l’accès à moins d’être un professionnel, ce n’est cette fois qu’une question de survie et non de légendes urbaines qui donne mauvaise réputation au lieu. Le sol, ici, semble respirer : s’élève, se soulève et ce à cause de l’eau mais aussi de créatures le peuplant et il est très facile de s’embourber dans la boue jusqu’au cou. À l’aspect maussade, il n’en reste pas moins que de nombreuses plantes ne sont trouvables nulle part ailleurs, poussant quelques mages à s’y aventurer dans une optique tout d’abord scientifique. Si rien n’a jamais été prouvé, de nombreux témoignages feraient état d’une créature gigantesque faisant vivre le marécage tout entier de par sa simple présence : elle serait tapie sous celui-ci.